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Sophisme , Hystérie et Olympisme de la Combine (ou il ne suffit pas de se draper dans un tissu lustré pour avoir du lustre)

Comment qualifier une situation où tout un aéropage de doctes

savants Diaphoirus que Molière n'aurait pas renié , viennent nous

rabâcher à longueur d'antenne et de "scoop" médiatiques ... qu'ils ne

savent même pas faire une multiplication ?

La population de L'Inde est en effet 20 fois supérieure à celle de la

France (1,3 milliard pour l'Inde , 65 millions pour la France ) .:

Les morts du Covid en 24 h ont été de 3600 en Inde , et de près de

200 pour la France : 200 multiplié par 20 donne 4000 , soit en

population comparable , un chiffre pour la France plus élevé que pour

l'Inde .......

Il n'empêche qu'on nous rabat à longueur de scoop que la situation en

Inde est explosive et que plus rien n'y est sous contrôle !

Etrange situation où la France fait pire que l'Inde et où les diverses

formes de "bien pensance" , de courants "main stream" , d'instituts

plus branchouillées les unes que les autres viennent nous aviser de

la "situation catastrophique" de l'Inde

Technique du bouc émissaire pour mieux masquer les problème en

France ?

Ce n'est peut-être même pas cela !

C'est une "intersectionnalité" (pour parler "main stream") de bêtise

(ne pas être capable de multiplier le nombre de décès journaliers par

20 et s'apercevoir alors que le "bilan" français est pire que celui de

l'Inde) , d'incompétence notoire mâtinée d'une prétention exacerbée,

de combine habituelle où l'on pérore en disant n'importe quoi , et

d'hystérie où à force de vociférer et de faire des gros titres avec des

propos ramassés dans le dérisoire , on prétend en faire une vérité

en confondant résonance et raisonnement .

C'est d'une telle grossièreté mensongère que l'on en vient à ne plus

s'étonner du discrédit profond dont sont affligés certaines classes

politiques , certaines Zélites et certains Zexperts ....

Ne pas être capable de faire une multiplication par 20 , et marteler

des lubies qui trottent dans la têtes de ces zélites comme des slogans

incantatoires , en dit long sur le niveau de faillite intellectuelle du

pays ...

 

 

Ces gens ont à peine parlé qu'ils sont aussitôt démentis ,

 

 

Même constat à propos de la tribune publiée par les militaires sur

les risques de "guerre civile" en France : on fait chorus en criant

haro sur le baudet , rien n'est trop affligeant pour qualifier

l'attitude de ces militaires (déshonneur , radiation des cades , devoir

de réserve bafoué , etc ... etc ...) .... quelques jours plus tard , le 1er

Mai : le service d'ordre de la Cgt attaqué , des gendarmes et des

pompiers gravement molestés , ... quelques jours plutôt , une

escouade de motards va faire de la roue arrière sur la place de la

mairie à Lyon , en défit à un pouvoir politique inexistant , ...

Des graffitis "ACAB , Magnanville partout " faisant l'apologie

de l'assassinat de deux parents policiers devant leur jeune fils ...

A Valence des traffics divers se soldant par des fusillades et des

règlements de compte divers (sans parler des Tchétchènes à Dijon)...

 

Et ces mêmes zélites qui crient haro à l'encontre des militaires ne

s'aperçoivent même pas qu'elles sont immédiatement démenties

par la réalité du quotidien ?!

Aujourd'hui , un policier assassiné à Avignon , après la policière de

Rambouillet quelques jours plutôt !

Ces actes sont -ils encore des incivilités ? ne seraient-ils pas plutôt

des amorces évidentes de guerrillas civiles ?

A force de railler des discours populaires que ces Zélites de la péroraison

qualifient de propos de comptoirs et de cafés de commerce , ces mêmes

zélites croient apercevoir la paille dans l'oeil du voisin , quand elles ne

se rendent elles mêmes pas compte qu'elles ont une poutre dans leur

champ de vision ! !

 

 

Ces gens ont à peine parlé qu'ils sont aussitôt démentis

 

 

Dérisoire . Dérisoire  de ces zélites et de ces zexperts qui savent

très bien réciter les leçons apprises à force de ah han , mais qui sont

complètement dépourvus de capacités dès qu'une situation se présente

sous un autre angle que celui sous lequel on leur a enseigné les dogmes ! !

On se rappelle cette apostrophe d'un Zuniversitaire déclarant

pompeusement qu'il ne fallait pas parler de "lynchage" quand une

personne était tabassée à terre , car ce mot ne pouvait s'employer

que pour les décrets du juge Lynch au XIXème siècle aux Etats Unis

établissant des peines disqualifiantes envers les Noirs !!

On a beau savoir que la bêtise est ce qui donne la plus belle

illustration de l'infini , on reste toujours confondu devant les

déblatérations toujours plus éhontées et le culot toujours plus

confirmé de tel ou tel membre de ces pseudos élites qui prétendent

être aux gouvernails d'un pays ... .

 

 

Ces gens ont à peine parlé qu'ils sont aussitôt démentis

 

 

Comme le disait Mitterrand , pour être aimer , il faut être aimable ,

et plus généralement , pour prétendre représenter une "élite" , il ne

suffit pas de se draper dans un tissu lustré ... pour avoir du lustre ! !

 

S'il y a une crise de l'autorité en France , cela est du à un cocktail

oû ces zélites passent leur temps à dire n'importe quoi , ce qui

disqualifie leurs auteurs pour ne pas dire leurs Hauteurs tant ils sont

prétentieux ; ensuite à l'effondrement du système scolaire en France

( et la crise du Covid ne va pas améliorer les choses ) ; aux

politiques qui ont volontairement fermé les yeux sur les situations

des banlieues gangrénées par les traffics divers , et leurs accointances

diverses avec le million de consommateurs réguliers (une très grande

partie de ceux-ci sont originaire de milieux bobo friqué) qui fournissent

une manne financière de quelques milliards d'euros aux organisateurs

de ces traffics ; à la mise en place d'une bureaucratie pléthorique de

plus de 6 millions de personnes dépendant de l'Etat ou des collectivités

locales et à la dilution des responsabilité qui en découle , pour ne pas

parler des miroirs où certains de ces personnages se contemplent en

ayant édifié ce qu'ils ont eux-mêmes appelés le "mur des cons" ;

Etc...etc... tout ceci sous la "haute autorité" des "Marcel la salade"

divers dont chacun peut consulter la liste des exploits en tapant cette

référence dans n'importe quel moteur de recherche ...

 

 

Ces gens ont à peine paré qu'ils sont aussitôt démentis

 

 

Et quand ce joyeux petit monde pousse la plaisanterie jusqu'à

prétendre pourrir l'actuel site où vous pouvez lire cet article , avec des

malversations plus lamentables les unes que les autres , il montre

jusqu'où il peut pousser ses exubérantes distractions , plutôt que de

s'occuper des affaires du pays , qui vont si bien ...!

 

La police de la pensée prétend faire taire les militaires qui alertent sur

les risques de guerre civile , quand cette même censure ne se rend

même pas compte que quelques jours plus tard ces actes de guerrilla

sont là ! Quand elle passe son temps à nous abreuver de contrevérités

et de mensonges caractérisés sur la situation du covid en Inde , alors

que proportionnellement la situation des décès dans de ce pays de

1,3 milliard d'habitants est "moins pire" qu'en France !!!

 

Une bienpensance aveugle nous abreuve de préchi- préchas vides de

sens et de récitations dogmatiques , et montre à quel niveau d'efficacité

le pays est dirigé ! Ubu est de retour ...

 

 

 

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Des sophismes à l'hystérisation

Les premiers éléments qui ressortent de l'analyse de la situation
en France sont de trois ordres :

le premier résulte du constat simple et immédiatement mesurable de
cette situation :
56% : c'est la part de la richesse nationale que dépensent l'Etat
et les collectivités locales chaque année . L'Allemagne en est à
45 % , l'Urss de la grande époque à 70% environ .
120% : c'est la dette de l'Etat et des collectivités locales comparée
à la richesse nationale produite en un an (Pib) ; partant d'un même
niveau que l'Allemagne  en 2010 , (soit près de 80%) , la France a
réussi ce tour de force en 10 ans d'élever sa dette ä 120% alors que
cette même Allemagne l'a ramenée à ce jour à 70 % environ .....
6 millions de fonctionnaires ou assimilés , employés dans une
bureaucratie pléthorique , dont on voit chaque jour à quel degré
d'inefficacité elle peut se hausser , avec notamment la surcharge de
structures administratives diverses dans la gestion de l'hôpital
public , l'effondrement du système scolaire depuis 30 ans , etc...
etc...
Avec un tel bilan , on aperçoit rapidement que la France est en
voie rapide "d'URSSisation" : lourdeur et inefficacité de
l'appareil d'Etat , "contrôlant" près de 60% des dépenses annuelles
du pays , bureaucratie pléthorique , endettement considérable sans
aucune maîtrise depuis 10 ans ....  

 

Le deuxième ordre d'analyse de la situation est d' un ressort
proprement économique : l'Urss de la "grande époque" s'est effondrée
dans une faillite économique sans précédent .
Où en est-on en France ?
Avec des régimes fiscaux que changent toutes les années pour les
entreprises et pour les particuliers pour alimenter les 56% des
dépenses publiques cités plus haut , les entreprises françaises
peinent ä soutenir une comparaison internationale :
30% du CAC 40 soit approximativement le tiers de la bourse en France,
est réalisé par 3 entreprises : LVMH(15%) , Kering(5% environ) et
L'Oréal (10% environ) . Le reste est partagé en une poussière
d'entreprises (le "géant" Renault en représentant 1% environ . soit le
quinzième de LVMH) . Bilan  des opérations : la France est un nain
industriel , dont la présence internationale ne se distingue que par
le tourisme et les activités du luxe .
L'Allemagne produit des voitures et des machines outils , Nestlé en
en Suisse représente à lui tout seul près de 25 % du CAC 40 français
et assure très largement la souveraineté alimentaire de son pays ,
la France dépend quant à elle très largement des importations
de toutes sortes avec un déficit commercial à hauteur de son
endettement colossal ....
Comme on le disait dans la première partie , la France est en voie
"d'URRSisation" et comme on l'a observé en début de cette deuxième
partie , l'Urss s'est effondré dans une faillite économique sans
précédent ...Encore un petit effort , et on y arrive en France ...
Même cause , mêmes effets ?

 

Le troisième élément d'analyse est la situation socio-politico-
médiatique du pays .
Dans l'Urss de la "grande époque" , toute discussion publique était
conditionnée par la soumission aux dogmes érigés par les instances ;
un accroc aux dogmes était synonyme de déportations dans un "camp de
travail" ou d'internement en hôpitaux psychiatriques , sans compter
des mesures plus efficaces mais moins démonstratives dont
Kundera nous a décrit quelques "spécificités" (L'insoutenable légéreté
de l'être , La Plaisanterie , etc ...etc ...) .
Et en France ? Tout propos qui "déplaît" à "Zélites" de templiers
surnommés francs-machins en raison de leur seule capacité à inventer
des machineries et des usines à gaz dont on a vu dans les deux premières
parties la "subtile inefficacité", toute entorse au code et aux
étiquettes édictés par ceux-ci , et c'est aussitôt le disqualification ;
tenter d'aborder la question des quelques milliers d'immigrés illégaux qui
entrent chaque années en France , nier l'assimilation de
"l'islamophobie" à de l'antisémitisme comme des enseignants à l'Iep de
Grenoble ont eu "l'audace" de le penser , et c'est aussitôt la sanction
d'être considéré comme un fasciste de base , la menace de suspension de
ses fonctions , etc ...etc ...
Une forme d'islamo-gauchisme récurrent tend à imposer le silence .
La Turquie est -elle responsable du massacre de 2 à 3 millions de
chrétiens en 1915 ? Comment ont été massacrés les Pères de
Tibhirine en Algérie ? Les Maures ont-ils colonisés l'Espagne pendant
près de 700 ans , des années 7oo environ aux années 1400 ?
Silence dans les rangs , c'est le temps de la REPENTANCE  !
(les mêmes Zélites ont-elles largement soutenu le régime des Khmers
Rouges au Cambodge avec à la clé des millions de morts aux cours des
épurations ? Silence dans les rangs !!)

 

Plus modestement à hauteur de ce site , quelques libres propos ont-ils
déplu à quelques ayatollas de ces Zélites templières ?
Si oui , on "comprend" mieux comment tout le système de répertoriage
des articles a été falsifié , contrefait , trafiqué , ...
avec la connaissance précise de cela  par la direction du"web master".
(puisque prévenue plusieurs fois par mes soins)
Discuter oui , dirait Kundera, à condition de ne pas déplaire aux
"princes" qui ont conduit le France depuis 40 ans à cet état de mort
cérébrale ...
Car au-delà de la mort économique et sociétale , c'est bien de mort
cérébrale à laquelle nous assistons avec les préchi-préchas abscons de
ces pseudos élites .

 

On assiste d'ailleurs dans la ruine intellectuelle où se morfondent  
ces Zélites autoproclamées à l'apparition d'un nouveau stade :
l'hystérisation du débat politique .
Un personnel de police est assassiné dans un commissariat à Rambouillet?
On hystérise les réactions ...à propos de la tribune des militaires en
retraite ....pour mieux faire oublier cet assassinat ! :
mais  les mêmes hystériques avec un minimum de jugeote auraient pu se
rendre compte qu'avoir de telles réactions à l'emporte pièce contre ces
militaires ne pouvait être considéré que comme une pure absurdité :
les militaires parlent du délitement de la France : assassiner une
fonctionnaire de police dans un commissariat à Rambouillet , quelques
semaines après l'égorgement de Samuel Paty , etc...etc... ce n'est
pas du délitement ça ?!  Quand les deux faits sont placés sous les
yeux des français à quelques jours d'intervalle , l'irréalité des
propos hystériques sonnent comme un glas qui signale qu'il n'y a plus
personne capable de réfléchir chez les Zélites et qu'on se contente
de parer au plus pressé en vociférant n'importe quoi (par exemple
la simultanéité de la date anniversaire du putsch des généraux en
Algérie en 1961) . La vraie simultanéité ne serait-elle pas
l'hystérisation du débat par ces Zélites avec l'assassinat de la
policière dans le commissariat de Rambouillet ?!

 

La traduction de ce vide intellectuel qui "gouverne" la France
depuis une quarantaine d'année se matérialise ainsi un peu plus
chaque jour , avec un navire à la dérive qui se rapproche un peu
plus des côtes à chaque instant .
Mais dans ce contexte , on conçoit qu'il n'y ait rien de mieux à
faire qu'à pourrir un site , avec la connaissance du Web-master
de ces faits (puisque prévenu à plusieurs reprises par mes soins),
comme dit plus haut .
Une suggestion : le pilote du navire à la dérive ne ferait-il pas
mieux finalement de faire des mots croisés ?
Au moins comme dans le film d'Angelopoulos "l'éternité plus un
jour" , aurait-il dans ce dernier jour avant la disparition ,
l'occasion d'employer pleinement ses capacités .  


    


 

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Petits fours et dentelles

 

Petits fours et dentelles
Mirandole et flambeau
Majesté en flanelle
Phoenix des ruisseaux

 
hardiesse ostentatoire
caracolant en lices ,
catéchèse en sautoir
artiste en artifice

 
de bravoure en bravade
serein en sérénade ,
de posture en postiche
à s'époumoner "chiche"

 
rossignol des matins
luminaire à midi
Bouche d'or investi
du plus haut des destins

 
Jongleur étourdissant
de concepts lancés
auguste à la volée
olympien dans l'élan

 
de pavane en parades
Capitan de l'estrade
Cyrano des écoles
ne jurant qu'en bémols


mirage en ses miroirs
tirade en ses tiroirs
gloriette en ses glorioles
carré en ses atolls


dressant des murs des cons
plus haut que des maisons
directeur de conscience
des plus hautes instances


doseur de clair-obscur
à sa juste mesure ,
solaire aux mille feux ,
--quand il faut ombrageux


ardeur jusqu'où se lassent
parfums de marées basses ,
de salé en salasse
jusqu'où mouettes jacassent


Dominicain de paix
Olivier proclamé
Saint Ange Gabriel
à tutoyer le ciel

                                      phirey@free.fr

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Mal nommer un objet , c'est ajouter au malheur de ce monde (Camus , dans "Philosophie de l'expression")

Camus , dans "La philosophie de l'expression" , utilise cette phrase pour
commenter la pensée du philosophe Brice Parain .
Mais Camus lui-même prend-il parti dans cette prise de position qu'il attribue

à Parain ?
Revenons en d'abord à Socrate . Le terme de "philosophie de l'expression"
est d'ailleurs un concept qui qualifie on ne peut mieux l'essence de son
comportement .
Socrate est avant tout quelqu'un qui a entrepris non pas d'entrer dans
les ordres de la "dialectique" , mais dans l'attitude du dialogue :
la "dialectique" est cet art(ifice) du discours qui consiste à multiplier
les frontières , les catégories , les séparatismes , pour les faire
dialoguer ensuite dans d'impossibles propos , comme si en étouffant le
monde sous une multitudes de barrières , on pouvait ensuite le faire
revivre selon ses propres attentes .
Socrate retourne les armes de la dialectique , inventée entre autres par
les sophistes , contre eux-mêmes :
vos discours , leurs dit-ils , qui consiste avant tout à partager le
monde en une multitude de catégories pour pouvoir mieux  faire de la
jonglerie intellectuelle avec celles-ci et prouver ensuite tout ce
que vous voulez , une chose et son contraire en même temps , ces
discours sont vides de sens .
Ce qui a un sens dans l'esprit de Socrate est le dialogue entre les

personnes : partager les points de vue , les commentaires , les
impressions , les idées , ... sans prosélytisme , sans la présomption
de vouloir "marquer son territoire par le langage" .
Socrate est aux antipodes de cette attitude si fréquente qu'elle en
devient le passage presque incontournable , de "marquer son territoire
par le langage" , et ce bien entendu de "marques indélébiles" ....
Comme dit Pascal , "qui veut faire l'ange fait la bête "   

 

Mais "nommer un objet" , c'est déjà le faire entrer dans un moule , le
moule d'un mot , d'un sens préétabli , d'une acception étroite qui ne
désignent pas nécessairement toute l'étendue , toute l'envergure de
"l'objet" : de ce point de vue , bien nommer les objets , dans leurs
essences , étant une opération pour le moins "délicate" , parler avec
des mots est déjà "ajouter au malheur du monde" ...
Le langage dirait Esope est déjà la meilleure  et la pire des choses .
Mais dirait Socrate , si l'on se départit de l'attitude qui consiste à
vouloir "marquer son territoire" , le langage peut être un excellent
moyen de pouvoir partager des idées ... jusqu'à un certain point
toutefois .
Notons d'ailleurs que Socrate , comme Wittgenstein , ne franchit
jamais ce point , et qu'il  reste précurseur de  l'expression de ce
dernier :
"A propos de ce dont on ne peut parler , il vaut mieux le taire" .  
On pourrait résumer l'attitude socratique par :
parler avec des mots pour partager des points de vue , sous deux
"impératifs catégoriques" : ne pas en profiter pour vouloir "marquer
son territoire " ( par des marques "indélébiles" , cela va sans dire) et ne

pas dépasser

un certain point dans le discours , précurseur en cela des termes de
Wittgenstein.

 

Quelle pourrait être la position de Camus dans le propos qu'il a amorcé
dans la phrase en exergue de "Philosophie de l'expression" ?
Poursuivons pour cela ses commentaires sur Parain :
Parain entend "marquer avec des arguments nouveaux un paradoxe aussi
vieux et cruel que l'homme , ... car l'originalité de Parain , pour le
moment du moins , c'est de maintenir le dilemme en suspens . Il affirme
sans doute que si le langage n'a pas de sens , rien ne peut en avoir , et
que tout est possible . Mais ses livres montrent en même temps que les
mots ont justes assez de sens pour nous refuser cette ultime certitude
que tout est néant"
On voit que le commentaire de Camus va nettement plus loin que la phrase:
"mal nommer un objet , c'est ajouter au malheur de ce monde" , et qu'il
ajoute ce commentaire qui nuance le premier propos .
"maintenir le dilemme en suspens ... si le langage n'a pas de sens , rien
ne peut en avoir ...les mots ont juste assez de sens pour nous refuser  
cette ultime certitude que tout est néant" ...
D'ailleurs Camus est dans ces remarques en droite ligne de ce qu'il
affirme dans "Le mythe de Sisyphe"  :
"Je laisse Sisyphe au bas de la montagne ! On retrouve toujours son
fardeau . Mais Sisyphe enseigne la fidélité supérieure qui nie les dieux
et soulève les rochers . Lui aussi juge que tout est bien . Cet univers
désormais sans maître ne lui paraît ni stérile ni futile . Chacun des
grains de cette pierre , chaque éclat minéral de cette montagne pleine
de nuit , à lui seul forme un monde . La lutte elle-même vers les sommets
suffit à remplir un coeur d'homme . Il faut imaginer Sisyphe heureux"

 

"les mots ont juste assez de sens pour nous refuser cette ultime
certitude que tout est néant" ... "Il faut imaginer Sisyphe heureux"
Ainsi pour Camus nous nous heurtons assez rapidement aux limites du
langage et à l'absurde de cette condition humaine qui consiste à parler
avec des mots inappropriés , d'agir en remontant sans cesse un fardeau
au sommet d'une montagne , qui ne cesse toujours de rouler vers le bas
une fois remonté .
Si bien nommer les choses est dès lors un exercice périlleux , on peut
concevoir que "mal les nommer" est un exercice qui ne peut "qu'ajouter
au malheur du monde" , et qu'ainsi on franchit un point de non retour
(comme le suggèrent Socrate et Wittgenstein dans la formulation de ce
dernier : "à propos de ce dont on ne peut parler , il vaut mieux le
taire" ) .  
On pourrait imaginer une conclusion sur le langage exprimée ainsi :
les langues de terre sont comme une langue de mer qui s'avance hésitante
au milieu de vagues déferlantes ,
ou comme Esope :
le langage est la meilleure et la pire des choses ...
La conclusion générale de Socrate serait sans doute exprimée en des
termes un peu plus entraînants que ceux de Camus ("Il faut imaginer
Sisyphe heureux") , lui qui passa son temps dans les rues d'Athènes à
dialoguer avec chacun avec enjouement ... et engouement ...

 

Notons pour évoquer les limites de la phraséologie "dialectique" qu'il
y a plusieurs façon de les dépasser ; entre autres :
observons d'abord que les animaux communiquent en dehors de toute forme
de dialectique , et qu'il y a sans doute des capacités dans l'homme
d'établir ce type de communication , même altérées par les usages ;
avoir recours à un certain bon sens tiré de l'expérience pourrait en être
d'une alternative utile ....
Observons aussi que le théorème de Gödell établit qu'il y a des vérités
inatteignables par un certain nombre de dialectiques ... et que les
vérités démontrables "dialectiquement" sont dans une proportion infime
dans l'ensemble des vérités ...et cela d'autant plus que  la dialectique
sert de support à de purs exercices de "jongleries pseudo intellectuelles"
dont les zélites raffolent ...



"Mal nommer un objet , c'est ajouter au malheur du monde" ......et faire
de la "phraséologie verbologique" , à grand renfort de préceptes
moralisateurs à la DSK ou à l'Olivier D , c'est en bout de ligne ,ramener
l'école , l'économie , le communautarisme et les banlieues ,les pratiques

sociales , etc ... , à ce qu'elles sont aujourd'hui ...
"Le char de l'état navigue sur un volcan" comme dit Mr Prudhomme , et les
Zélites Tartuffières qui ont trouvé leurs niches écologiques dans les
recoins des "Temples" ont finis par y trouver une simple niche , qui leur
retombe sur la tête ... Mal nommer un objet , c'est rajouter au malheur
de ce monde .... nous en savons quelque chose ...       

 


 

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Le long périple des Wisigoths en Europe : traces de leur langage en France

Le royaume des Wisigoths s'est maintenu dans le sud-ouest de la France

des années 400 aux années 500 (capitale Toulouse) , jusqu'à leur défaite à

la bataille de Vouillé en 507 près de Poitiers devant les Francs de Clovis ,

et en Espagne de ces années 400 aux années 700 (capital Tolède , de 531 à

726) jusqu'à leurs défaites , échelonnées de 711 à 726 devant les

troupes sarrazines.

Les Wisigoths s'étaient installés dans ces régions à la suite d'un pacte

d'assistance avec les Romains (leur participation à la bataille des Champs

Catalauniques contre les Huns d'Attila fut essentielle pour assurer la

victoire du général romain Aetius en 451) .

La carte ci-dessous donnent une idée de leur puissance territoriale :

Wisigoth en violet , Goth en bleu ; Vème siècle de notre ère .

 

Bien que présents dans le sud de la France pendant relativement peu de

temps ( un siècle et demi au plus) , le langage des Wisigoths a laissé

quelques traces en provençal (quelques dizaines de mots se sont implantés

dans les populations autochtones) .

 

Un de ces mots est le mot "gaffe" .

En provençal , comme en espagnol et en portugais , le mot "gaf" signifie

crochet , "gafar" / attraper (avec un crochet) , d'où en français le mot

gaffe , perche munie d'un crochet . Cette "perche munie d'un crochet"

permet d'arrimer des objets sur l'eau , comme toute bonne gaffe permet

de le faire .

Les Wisigoths ("Goths de l'ouest") étant des Goths , branche d'une

population d'origine germanique , il faut en revenir aux racines germaniques

associées pour trouver des correspondances :

Gabel (fourchette en allemand) , gaffel (gaffe en néerlandais) , gable (pignon

en anglais) .

La racine indo-européenne associée est alors celle qui est symbolisée par

Ghabh(o)lo / bifurquer/no 409 de Pokorny , et non d'autres racines

candidates comme celle associée au norvégien gabba /ironie,

moquerie , que les Vikings auraient pu éventuellement transmettre .

Von Wartburg suggère dans le FEW que "commettre une gaffe" a la même

origine et que l'expression s'est développée dans le langage des marins .

(en revanche l'expression "faire gaffe" est d'une autre origine : elle

provient du francique wahta/surveiller , de la racine Ueg /vigueur,

attention , 1117-18 ,cf FEW de Von Wartburg) .

 

La présence simultanée de deux branches de langages germaniques en France

(Francique des Francs et Wisigoth) rend la détermination des origines de

certains mots difficiles : "gaffe" en donne l'illustration ci-dessus avec "une

gaffe" d'origine Wisigoth et "faire gaffe " d'origine francique .

En revanche en Espagne , la présence plus longue des Wisigoths (3 siècles

environ) et l'absence des Francs dans cette région , rend les vérifications

plus accessibles . Rapportons ainsi d'autres mots d'origine Wisigoth en

France grâce aux similitudes avec l'espagnol :

Harpe et arpège proviennent d'un proto germanique harpo , dont on n'a pas

trace en francique , et qu'on retrouve en espagnol avec arpa /harpe .

Banc, bancal, banque , banquette , .. , correspondent au gothique bank , sans

trace francique , et qu'on retrouve en espagnol avec banco .

Bourg, faubourg : germanique burgs latinisé en burgus , pas de trace en

francique , espagnol burgo .

Brèche , ébrécher : proto-germanique brekan/briser , alld brechen/briser ,

pas de trace en francique , espagnol brecha .

Guide, guidon , espagnol guiar/guider , gothique widan /diriger, absent en

francique .

Halte , espagnol alto , gothique haldan/arrêt , pas de trace en francique .

Savon , espagnol jabon : germanique saipon/enduit colorant les cheveux en

rouge ( enduit inventé par les celtes) , pas de trace en francique .

 

Beaucoup de noms et de prénoms espagnols sont aussi d'origine wisigoth .

Par exemple :

Alberto / Albert : adal/noble et berht/brillant , illustre

Fernando /Fernand : frithu/paix + nanth/audacieux

Rodriguez/Rodrigue : hrod/glorieux et ric/puissant

 

On a ainsi un bref échantillonnage de ce qui reste de la langue

des Wisigoths en France .

 

Notons aussi qu'il peut y avoir  des mots en français et espagnols

ayant  de grandes similitudes , tout en étant d'origines distinctes :

Blanc est d'origine franque (francique blank) , blanco d'origine wisigoth .

Robe, dérober : d'origine franque (francique raubon/dépouiller) , espagnol

ropa/vêtements , robar/ voler , d'origine wisigoth .

( anglais to rob/voler : alld Räuber/brigand d'origine plus générale

germanique) ( l'évolution sémantique proposée est celle qui va d'abord de

"butin de guerre" , à celle de tuniques , vêtements , pour en arriver enfin

à vêtement féminin) .

 

Finalement , ce grand périple des Wisigoths , assez méconnu de nos

jours , et qui a commencé dans le sud de la Suède  au Ier siècle

de notre ère , s'est achevé vers le VIII ème siècle en Espagne , en

laissant des traces qui sont encore perceptibles dans notre période

contemporaine , notamment dans le vocabulaire .

 

 

 

 

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Nietzsche : "Tu vas chez les femmes ? N'oublies pas le fouet", ou "l'art" de slalomer sur les lignes jaunes .

 

On peut écouter mille émissions sur Nietzsche , on aboutit toujours à la

même constatation : Nietzsche est entouré d'un cordon sanitaire , on ne parle

jamais qu'après avoir soigneusement trié les propos de Nietzsche , on veut

ignorer le côté sombre de Janus .

On croirait entendre les propos de Freud rapportant l'anecdote du

chaudron :

" A a emprunté à B un chaudron de cuivre et après l'avoir rendu , il est mis en

accusation par B parce que le chaudron présente désormais un grand trou qui

le rend inutilisable .

Voici sa défense , dira Freud :

"Premièrement , je n'ai absolument pas emprunté de chaudron à B ;

deuxièmement le chaudron avait déjà un trou lorsque je l'ai reçu de B ;

troisièmement je lui ai rendu le chaudron intact "

Soit pour en revenir à Nietzsche : "N n'a jamais écrit cela ; s'il a écrit cela , c'est

vous qui comprenez mal ; et si on choisit bien ce qu'il a écrit , il n'y a aucune

ambigüité dans ses propos ".

Cette digue sanitaire est assez efficace , car généralement les personnes qui

écoutent ces émissions n'ont pas vraiment lu "dans le texte " les propos de

Nietzsche . Mais donnons quelques extraits de ces propos , un florilège

de ceux-ci :

 

"La quantité de puissance que tu es décide de ton rang (Oeuvres Posthumes

Editions A Kröner , XVI , 858)

(L'homme au fait de son être) "représente une quantité formidable de puissance

et non un supplément de bonheur " (Oeuvres Posthumes , XVI 704)

"Ce dogme , qui affirme qu'il est loisible au fort de devenir faible , loisible à

l'oiseau de proie de devenir agneau ... On s'arroge ainsi le droit de demander

compte à l'oiseau de proie de ce qu'il est oiseau de proie ....comme si la

faiblesse même du faible était un accomplissement libre , quelque chose de

choisi volontairement , un acte méritoire ." (Généalogie de la morale p 65)

 

"La guerre et le courage ont fait plus de grandes choses que l'amour du

prochain " (Ainsi parlait Z , De la guerre et des guerriers)

"Vous devez aimer la paix comme un moyen de guerres nouvelles . Et la

courte paix plus que la longue . Je ne vous conseille pas le travail mais la

lutte . Je ne vous conseille pas la paix , mais la victoire .

(Ainsi parlait Z , De la guerre et des guerriers)

 

"L'homme doit être élevé pour la guerre , et la femme pour le délassement du

guerrier . : tout le reste est folie .

Le guerrier n'aime pas les fruits trop doux , c'est pourquoi il aime la femme ;

une saveur amère reste même à la femme la plus douce ."

(Ainsi parlait Z , des femmes vieilles et jeunes )

 

"J’ai reconnu en Socrate et en Platon des symptômes de décadence, des

instruments de la décomposition grecque, des pseudo-grecs, des antigrecs "

(L’Origine de la tragédie , citée dans "Le cas de Socrate").

"Le moralisme des philosophes grecs depuis Platon est déterminé

pathologiquement" (Le cas de Socrate)

 

Simultanément , on apprend que Socrate est issu "de la populace" (son père

était sculpteur et sa mère accoucheuse !) ,

que c'est un "polichinelle" , qu'il faisait preuve "d'une méchanceté de

rachitique", que "tout en lui est exagéré, bouffon, caricatural" , que Socrate

"était laid ... que "la laideur est assez souvent l’expression d’une évolution

croisée, entravée par le croisement." ( autrement dit , Socrate n'est pas de

race pure ) , etc ... etc ...

(tous ces remarquables propos sont extraits de "Le cas de Socrate")

 

Ce "florilège anthologique" n'est qu'une infime partie de ce que l'on peut lire

chez Nietzsche .... Mais bon , il y a d'un côté la mer grondante de ces

propos insanes , puis la digue sanitaire , et de l'autre côté du cordon , l'eau

plane et scintillante des propos révélés dans la maîtrise éblouissante

du maître .

Mais que nous apprennent ces propos révélés dans la "maîtrise éblouissante

du maître" , de l'autre côté des propos grondants de la mer agitée ?

D'abord , qu'il faut stimuler sa Volonté de Puissance : traduit avec bienveillance,

admettons que cela veuille dire : stimuler sa force vitale intérieure (sa capacité

de vitalité) , développer ses élans créateurs , tendre à plus de liberté d'esprit ,

dégager son libre arbitre de la gangue de nos apprentissages , ......

Ensuite , qu'il faut se défier du "consensus sapientium " , du consensus mou ,

du consensus des dogmes établis , de la pensée unique propre à chaque époque ,

qu'il faut avoir conscience des limites de la raison raisonnante (des consensus

"raisonnables") , .... , qu'il faut savoir dépasser les schémas de son éducation

et avoir plutôt la tête bien faite que bien pleine , ...

Qu'enfin , l'un de ses thèmes favoris étant celui de l'Eternel Retour , cela

conduit à nous dire que si nous devons revivre une infinité de fois la même vie ,

en conséquence nous nous devons d'agir en assumant pleinement dans la

joie la plus absolue , la plus pure , la plus totale , chacun de nos actes ,

sous peine de devoir subir les actions "inappropriées" une infinité de fois ...

 

Mais , à part le thème de l'éternel retour fondée sur des hypothèses

"hypothétiques" et aboutissant à des conclusions "discutables" , .... ,

(et déjà largement repris par Héraclite et les mystiques indoues , sous une

forme ou sous une autre ) , qu'apporte Nietzsche que n' aient déjà dit

Socrate . Lao Tseu , Montaigne ? Et parmi nos contemporains Wittgenstein

Krisnamurti , Bergson ?

Je cherche ... je ne trouve rien ... sinon un méli-mélo de propos empruntés

aux uns et aux autres (souvent en les déformant consciencieusement

pour mieux mettre en valeur son "génie personnel" ) ...

De Socrate , il dit :

"Je tâche de comprendre de quelle idiosyncrasie a pu naître cette équation

socratique : raison = vertu = bonheur : cette équation la plus bizarre

qu’il y ait " , ce qui est une caricature et une déformation la plus totale de

la pensée de Socrate , celui-ci ayant passé son temps à affirmer qu'il ne

savait rien , qu'il n'était prosélyte d'aucune théorie , et que la seule

démarche préconisée était de se mettre en route et d'aller sur son propre

chemin (sur le mode Krishnamurti : "celui qui suit quelqu'un ne suit pas

la vérité"....)

 

En fait , si l'on se fonde sur un principe de base qu'est " nos jugements

nous jugent " , ou ce qui revient un peu au même " nos jugements sont

des projections sur les autres de ce qui nous animent intérieurement " ,

on peut alors admettre que sous les déformations et les caricatures dont

il fait abondamment preuve , il y a chez Nietzsche :

Une défiance sincère à l'égard des dogmes "raisonnables" :

"Il a longtemps que j'ai fait remarquer que les convictions sont peut être

des ennemis plus dangereux pour la vérité que les mensonges "

(Humain , trop humain , aphorisme  483)

"La vérité ne peut plus dès lors habiter que dans les généralités les plus

pâles , les plus délavées , dans les enveloppes vides des mots les plus indéfinis ,

comme dans un château en toile d'araignée"

(Oeuvres posthumes,édition Kröner,XV,458).

Mais tout ceci est déjà abondamment traité par ses prédécesseurs .

Montaigne dira entre autres :

" J'appelle raison cette apparence du discours que chacun forge

en soi ; cette raison , de la condition de laquelle il peut y en avoir cent

contraires autour du même sujet , c'est un instrument de plomb et de cire ,

allongeable ployable et accommodable à tout biais et à toute mesure .

(Les Essais , II , 12 , p 215)

"Quelle vérité que ces montagnes bornent , qui est mensonge au

monde qui se tient au-delà?" (Les Essais , II , 12 , p 231)

 

Il y a encore chez Nietzsche un certains nombres d'obsessions

personnelles comme celles de la dégénérescence , le côté

"polichinelle" ou "bouffon" dont il affuble Socrate ,

"l'impression oppressive" de devoir revivre une infinité fois la même

vie et la nécessité de se comporter de façon "pure" sous peine

de devoir revivre une infinité de fois les actes "impurs" , etc ...

Mais là , il n'y a rien qu'un catalogue d'obsessions "ordinaires"

qui peuvent hanter certaines personnes , sans que l'on songe le

moins du monde à interpréter ces obsessions ordinaires comme

"des créations d'une nouveauté radicale" ...


 

 

 

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De Bergson à Krishnamurti , Montaigne , Lao Tseu et Socrate : se libérer du conditionnement mental de notre esprit

Parmi les auteurs contemporains , Bergson et Krishnamurti ont été , chacun

dans leurs registres , deux de penseurs marquants qui ont attirés l'attention

sur les limitations qu'impose le fonctionnement mental de l'esprit sur la

compréhension du monde .

Ce thème de la libération de l'esprit de son conditionnement mental , déjà

été abordé dans l'article du 8 Décembre dernier , est repris ici à partir des

propositions de Bergson , dont voici en préambule quelques exemples :

 

"Nous ne voyons pas les choses mêmes ; nous nous bornons, le plus souvent,

à lire des étiquettes collées sur elles." (Le Rire , 1900)

"L'intelligence est caractérisée par ne incompréhension naturelle de la vie"

"L'intelligence ne représente clairement que du discontinu"

(L'évolution créatrice , 1907)

"On comprend que des concepts fixes puissent être extraits par notre pensée

de la réalité mobile ; mais il n'y a aucun moyen de reconstituer, avec la

fixité des concepts, la mobilité du réel." (La pensée et le mouvant , 1934)

 

C'est ce conditionnement mental qui amène à partager le monde en catégories ,

à poser des étiquettes , à établir des frontières , des coupures , des

discontinuités , et qui conduit souvent à des noeuds de complexités , à des

difficultés insolubles , amenant souvent à des conceptions "hors sol" .

Nous tressons à partir de multiples fractionnements en concepts , des

"noeuds gordiens" inextricables , des réseaux de filets qui finissent par nous

enserrer et nous emprisonner . ou encore des labyrinthes qui nous séparent du

monde à notre porte et que nous ne voyons plus derrière les arcanes de nos

représentations .

Nous construisons ces représentations et en faisons des "modélisations" de

ce monde , mais est ce que ces modélisations correspondent au monde , est

ce que ces écrans nous permettent de le reconstituer ?

Sur l'ensemble de sa carrière , du "Rire"( 1900 ) , à "La pensée et le mouvant"

(1934) , la réponse de Bergson est non :

"il n'y a aucun moyen de reconstituer , avec la fixité des concepts , la

mobilité du réel " (cf ci-dessus)

Nous ne reconstituons à partir de nos réseaux d'analyses , que d'impossibles

synthèses qui déforment et habillent la réalité de costumes gauches et

maladroits , nous façonnons des noeuds gordiens qu'aucun Alexandre n'est

en mesure de délier ,nous ne voyons à travers des verres déformants qu'une

réalité "de synthèse" factice conduisant à du "hors sol" .

Au constat de Bergson , Krishnamurti répond par :

"La plus haute forme d'intelligence est la capacité d'observer sans juger "

c'est à dire sans étiqueter , sans projeter d' opinions préétablies , de récitations

de dogmes , de conventions coutumières : pas de projections , pas

d'anthropomorphisation à nos images pour mieux réduire le fait observé à

nos propres dimensions , pas de théories de convenances .

"L’intelligence n’est pas l’aptitude au maniement habile d’arguments, de

concepts, d’opinions contradictoires - comme si les opinions pouvaient

donner accès à la découverte de la vérité, ce qui est impossible - mais

elle consiste à se rendre compte que la mise en actes de la pensée, en dépit

de toutes ses capacités, de ses subtilités, et de l’activité prodigieuse

qu’elle ne cesse de déployer, n’est pas l’intelligence."

(Bergson , L'esprit et la pensée)

Soit encore : la vraie intelligence n'est pas ce que nous baptisons

"intelligence" , la vraie intelligence est au-delà de "l'intelligence" , elle

commence dans la capacité de percevoir cet au-delà .

Ou encore , à la façon de Lao Tseu :

"Ne pas savoir , c'est savoir , voilà l'erreur . Savoir , c'est ne pas savoir ,

voilà l'excellence "

ou de Socrate : "Tout ce que je sais , c'est que je ne sais pas"

et de Montaigne :

La reconnaissance de l'ignorance est l'un des plus beaux et plus sûrs

témoignages de jugement que je trouve .(Essais II , 10 , p 36)

"Je ne peins pas l'être , je peins le passage" (III , 2 , 25)

"Que sais-je" (II , 12 , 169)

"Il est advenu aux gens véritablement savants ce qui advient aux épis de

blé : ils vont s'élevant et se haussant , la tête droite et fière , tant qu'ils sont

vides ; mais , quand ils sont pleins et grossis de grain en leur maturité , ils

commencent à s'humilier et à baisser les cornes . ( II , 12 , 138)

 

 

Mais comment se départir de ces commodités d'opinions toutes faites ,

de ces habitudes à coller des étiquettes , de ce conformisme à ce que

Michel Serres appelle "la libido d'appartenance" , au nom de laquelle

nous nous soumettons aux moeurs , aux codifications de tel ou tel groupe

en abandonnant tout libre arbitre ?

Comment se libérer de ces enchaînements , de ces plis de fabrique , de

ces soumissions de Sisyphe à la loi de la pierre qu'il faut remonter sans

cesse et qui si tôt en haut de la montagne revient à toute vitesse vers le bas ?

Comment trancher le noeud gordien de nos inextricables propensions à

nous couler dans des moules et des schémas répétitifs qui nous

conditionnent inexorablement ?

La réponse est dans la simplicité : faire taire le moulin à juger qui tourne

sans arrêt dans nos têtes , ( à propos de ce dont on ne peut parler , il vaut

mieux se taire , dit Wittgenstein , commencer à s'humilier en baissant les

cornes dit Montaigne ) , etc ...,  ou comme le dit Bergson :

"Homo faber, Homo sapiens, devant l'un et l'autre, qui tendent d'ailleurs

à se confondre ensemble, nous nous inclinons. Le seul qui nous soit

antipathique est l’Homo loquax,dont la pensée, quand il pense, n'est

qu'une réflexion sur sa parole ." (La pensée et le mouvant) .

Se sortir de la paraphrase , du discours sur le discours , de l'interprétation

des interprétations des interprétations , etc ... , de tout ce qui fait que nous

tournons sans cesse en rond sur nous-mêmes , de tout ce qui ramène le

prisonnier du labyrinthe à ses déambulations sans fin , de tout ce qui

ramène la roue du Samsara à son point de départ , etc ...

"L'homme devrait mettre autant d'ardeur à simplifier sa vie qu'il en met à

la compliquer ."

 

Bergson nous livre finalement un des thèmes centraux de sa philosophie :

" aux yeux d'une philosophie qui fait effort pour réabsorber l'intelligence

dans l'intuition, bien des difficultés s'évanouissent ou s'atténuent.
Mais une telle doctrine ne facilite pas seulement la spéculation. Elle nous

donne aussi plus de force pour agir et pour vivre. Car avec elle, nous ne

nous sentons plus isolés dans l'humanité, l'humanité ne nous semble pas

non plus isolée dans la nature qu'elle domine (L'évolution créatrice) ,

ce que rejoint Krishnamurti :

En partant de nos innombrables complexités , nous devons grandir vers la

simplicité . Nous devons devenir simples dans notre vie intérieure

(De l'éducation ) .

Il s'agit de retrouver le sens d'une vision "globale" , non parcellaire , non

fragmentée en "d'innombrables complexités" , de sortir de ce conditionnement

qui consiste à fabriquer des enchaînements de noeuds gordiens ; comme le

dit Bergson , il s'agit de "réabsorber l'intelligence dans l'intuition" .

Ne pas nier ces facultés mentales de l'être humain ,mais les recentrer hors de

toute forme d'intégrisme intellectuel , dans une capacité naturelle , intuitive ,

de percevoir d'abord le tout plutôt que de le scinder en d'innombrables

frontières souvent assez arbitraires , de les rapporter à des projections de

jugements sommaires ; il s'agit , par delà les grilles de lecture et des

"libidos d'appartenance" (Michel Serres) , de se "libérer du connu"

(Krishnamurti) , de retrouver une capacité de sensation globale , de

"réabsorber l'intelligence dans l'intuition" ....

                                                  phirey@free.fr

 

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De Plaute à Molière et Shakespeare

Dans le défilé du 28 novembre , quelques policiers ont été tabassés , dont

l'un d'entre eux avec des dents cassées , le visage tuméfié , etc ...

Un commentateur politique parle alors de "lynchage" de ce policier par

des groupes extrémistes ; "jusqu'ici , tout va bien" , comme il était dit dans

le film "La haine" de Matthieu K ,

Mais que nenni ! Un savant doxographe des Zélites Zuniversitaires se croît

tout aussitôt obligé d'aller claironner que le mot "lynchage" est inapproprié

et doit être interdit dans ce commentaire ; explication de texte : le mot

lynchage est apparu aux Etats Unis à propos des décisions de juge Lynch

dans un tribunal de Virginie , condamnant des noirs à des exécutions

sommaires dans certains cas de "délits" , vers le milieu du XIXème .

Conclusion : on n'aurait pas le droit d'employer le terme lynchage si

la victime n'était pas noire , vivant aux Etats Unis , et mieux encore ,

au XIX ème siècle ....

 

On attendait cet éminent membre des Zélites Zuniversitaires pour nous

rappeler à la rectitude sémantique du vocabulaire .

Et après cela , on s'étonne du discrédit dont bénéficie de plus en plus

souvent les "Zélites" ...

 

Rappelons les propos d'un membre des véritables élites , en l'occurrence

Wittgenstein , concluant le Tractacus par un lapidaire :

"A propos de ce dont on ne peut parler , il vaut mieux se taire" ...

Que des savants Cosinus du haut de leurs Zestrades se croient obligés de

claironner n'importe quel phraséologie de bazar en dit long sur la

"qualité" des Zéchanges des discours démocratiques actuels ...

Enfin , ceux qui ne le savent pas auront au moins appris l'origine

étymologique du mot "lynchage" ;

d'autres auront fait le parallèle avec Molière et "Les femmes savantes" :

"Le moindre solécisme en parlant vous irrite ,

mais vous en faites vous d'étranges en conduite "

 

On est au moins un peu rasséréné : à toutes les époques il y a eu des

Trissotins de service , ouf , notre époque n'en a pas le privilège ni

l'apanage ...

 

Du complautisme :

Plaute est un auteur latin (-284 , -154) , dramaturge et comique , dont se

sont largement inspirés Shakespeare et Molière .

L'usage souvent totalement incohérent du terme "complotisme" devrait

conduire à une modification orthographique en "complautisme" , tant est

souvent comique ou dramatique le contre-emploi de terme dans des débats

dont l'époque contemporaine n'en a pas non plus le privilège .

On pourrait ainsi distinguer le vrai complotisme , du complautisme

Canada dry des bavardage de maints discours médiatico-zélitistes .

 

On conviendra donc d'appeler "complautisme" les discours de Trissotins

(Zuniversitaires ou autres)

Par exemple , dans la catégorie "autres" , on peut se rapporter à la situation

suivante :

cela fait plus de 30 ans que des alertes sont régulièrement lancées sur les

dégradations des conditions d'enseignement et la baisse "sensible" de la

qualité des programmes scolaires : rien y fait ; publications après

publications on voit le niveau des élèves baisser , mais tenez vous bien

simultanément le niveau de réussite au baccalauréat ne cesse de monter.

A quand 110% de réussite au bac avec des élèves illettrés ? ( on a déjà

plusieurs candidats qui ont des moyennes qui se rapprochent de 21/20 !)

L'inflation dans la démagogie n'a d'égale que l'omerta qui entoure les

"stratèges" des réformes de l'éducation depuis plus de 30 ans .

Un petit dernier pour la route vient d'arriver ce mardi 8 Décembre :

Niveau en Mathématiques et en Sciences : les élèves
Français classés parmi les derniers d'Europe et de

l'OCDE

La France est classée dernière au sein de l’UE pour les mathématiques

dans le classement des CM1, selon l'enquête internationale TIMSS

publiée ce mardi 8 Décembre 2020 .

Elle est avant-dernière pour les classes de 4e.


 


 

Quand cela fait plus de 30 ans que les dérives régulières du système

français sont dénoncées , tant en mathématiques que dans les autres

disciplines scientifiques et que dans les disciplines littéraires ;

que des mesures régulières sont faites tant au niveau de l'OCDE que

d'autres organisations mondiales pour illustrer ces dérives françaises ;

une question se pose : est ce de la pure incapacité des Zélites

gouvernementales et Templières qui se sont succédées , voire de la

bêtise endurcie ?

Ou est-ce plus simplement du "complotisme" ?

Quand on est prévenu très régulièrement de ces dérives depuis plus de

30 ans , il devient difficile de mettre ces cécités gouvernementales sur

le dos de la simple bêtise .... même si , c'est vrai , la dose de bêtise de ces

instances souvent kornaquées par des Templiers n'est pas à minorer .

Alors , bêtise ou "plan délibérément organisé" pour en arriver là où on

en est aujoud'hui ? La bêtise à elle seule ne pouvant tout expliquer , on en

arrive au deuxième terme de l'alternative .

Mais alors , complautisme ou complotisme ?

C'est tellement bête qu'on pourrait pencher pour du complautisme ...

Hélas comme on l'a dit , la bêtise n'explique pas tout ....


 

Quand c'est le même processus qui est mis en place :

dans la police et la gendarmerie pour mettre à mal l'autorité de ses

personnels , avec la brillante efficacité que l'on constate ;

dans le monde hospitalier et médical , où on n'a aucune peine à remplir

les fonctions rémunératrices "d'encadrement" ( 1 agent hospitalier sur 3

ne fait pas partie du personnel soignant) , où on manque de masques ,

puis de tests , où ensuite on applique les tests à tord et à travers , etc...

etc... : avec toujours la même réponse : on a le meilleur service

hospitalier du monde , comme on a le meilleur taux de réussite au

baccalauréat du monde !

Quand les délocalisations de l'industrie se sont multipliées en 30 ans de

façon irréversibles , et qu'on ruine le système productif , avec toujours la

même réponse : dépensez plus , relancez la consommation , pour gagner

plus !

Quand pour lutter contre le manque d'emplois , on embauche toujours

plus de personnels d'état ( actuellement plus de 6 millions de fonctionnaires

ou para fonctionnaires , souvent dans des agences gouvernementales à fortes

rémunérations ) et qu'on  hisse la bureaucratie en France à un

niveau de record du monde !

Quand notre cher et coûteux avant dernier président a amené le taux

d'endettement de la France à 100% du Pib , alors que simultanément

l'Allemagne le ramenait à 60% , que les deux pays partaient du même

niveau en 2010 et que le "différentiel" de 40% se chiffre à près de

700 milliards "d'investissements supplémentaires" en France ,

avec l'efficacité que l'on connaît (+5% de croissance en Allemagne prévu

pour les deux années 2019 et 2021 , contre -5% de croissance en France

pour ces deux mêmes années ) , ce qui est un écart énorme ,

on peut poser la question : à quoi a servi cet argent "investi" ? et où a t il

été investi ?


 

Avec finalement toujours la même question : complautisme ou complotisme ?

Les deux , un savant dosage de bêtise et d'idéologie stupide , avec une part

de ce cher (et coûteux) clientélisme si caractéristique des organisations

templières .Comme disait Kubrick : "Les yeux grands fermés" ...on y va ...


 

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De Krishnamurti à Montaigne et Lao Tseu : s'échapper du conditionnement mental de notre esprit

Krishnamurti est un de ceux qui ont le plus montré notre dépendance et

notre conditionnement à percevoir l'environnement par l'entremise du

fonctionnement mental de notre esprit . .

Rien ne peut se passer sans que notre esprit effectue un filtrage par des

processus mentaux de ce qui se produit . C'est comme avec un appareil

photographique : il "voit" à travers les mailles , les grilles , de ses

définitions , ... , l'appareil fonctionne ainsi ...

Aussitôt que les filets mentaux sont projetés sur une situation , cela

modifie la nature de la situation .Par exemple , dit Krishnamurti :

On ne peut penser à la joie: c'est une chose immédiate. En y pensant ,

on la transforme en plaisir. La vie dans le présent est la perception

immédiate de la beauté et la délectation qu'elle comporte, sans la

recherche du plaisir qu'elle pourrait procurer.

(Se libérer du connu, p38)

tenter de résoudre les nombreux problèmes de l'existence à leurs

niveaux respectifs, isolés tels qu'ils sont dans leurs catégories, indique

un manque complet de compréhension.

(De l'Éducation, p.4)

Il met là l'accent sur la nature du procédé de mentalisation , qui fractionne ,

isole , range en catégories et sépare par des frontières , ce qui finit par

dénaturer complètement l'objet de l'observation .

Ou encore :

La liberté est un état d'esprit, non le fait d'être affranchi de « quelque

chose »; c'est un sens de liberté; c'est la liberté de douter, de remettre

tout en question; c'est une liberté si intense, active, vigoureuse, qu'elle

rejette toute forme de sujétion, d'esclavage, de conformisme,

d'acceptation.
(Se libérer du connu, p 69)

Ainsi , quand on "mentalise" le sens de la liberté , on réduit ce sens de la

liberté au fait d'être "libéré de quelque chose" , sans percevoir que cette

approche est caduque tant elle est partielle , limitée ; au sens de cette

approche , il faudrait être affranchi d'une infinité de choses pour être libre ,

et encore cela pourrait ne pas être suffisant tant il y a des infinis de nature

et de puissances différentes .

Mentaliser est notre conditionnement , qui nous empêche de percevoir une

sensation plus grande des phénomènes , et la liberté , nous dit Krishnamurti

est quelque chose de différent de ce que nous édicte notre faculté mentale ,

c'est un état d'esprit , "un sens de la liberté" si intense , actif et vigoureux

qu'il rejette toute forme de sujétion .

Il faut passer à travers les mailles , les réseaux d'écrans du mental , pour

arriver à aborder les faits avec une vision élargie , d'une autre nature .

C'est ce que nous disent en quelque sorte Socrate , Montaigne ou

Wittgenstein , soit , dans la formulation de ce dernier :

Mes propositions sont des éclaircissements en ceci que celui qui me

comprend les reconnaît à la fin comme dépourvues de sens , lorsque

par leur moyen – en passant sur elles – il les a surmontées ( il doit pour

ainsi dire jeter l'échelle après y être monté .)

Il lui faut dépasser ces propositions pour voir correctement le monde

(Tractacus , 6 , 54)

Krishnamurti poursuit :

Est-ce qu'une fleur, pleine de lumière, de beauté dit: « je donne, j'aide,

je sers » ? Elle « est » ! Et parce qu'elle n'essaie pas de faire quelque

chose, elle recouvre la terre.

(Se libérer du connu, p 102)

Si peu d'entre nous savent aimer ! Par contre, nous sommes très

absorbés par les apparences de l'amour.

(De l'Éducation, p 45)

Il faut de l'amour avant qu'il n'y ait l'expression de l'amour.
(De l'Éducation, p.61)

Les symboles ont pris la place de la réalité et nous en sommes heureux

car la réalité dérange tandis que les ombres réconfortent.

(De l'Éducation, p.84)

Etc ...

 

ll ne s'agit pas de faire le "blanc" dans notre esprit , d'essayer de stopper le

cours des pensées par un procédé d'imposition , mais de se dire qu'il est

temps d'arrêter l'agitation , de prendre une pose , de respirer , de se mettre

en retrait de nos précipitations .

"Lorsque l'esprit est complètement arrêté sans avoir été forcé de

s'immobiliser ou entraîné à la quiétude, lorsqu'il est silencieux parce

que le moi est inactif , alors il y a création. "

(De l'Éducation, p.125)

Mais nos conditionnements sont très forts , et la mentalisation immédiate

de nos sensations reprend vite le dessus , par cette vision que nous avons

qui isole et nous isole ; nous avons rarement la sensation que notre vision

forme un tout , que nous sommes dans ce tout , non comme un être qui

observe le tout , non comme une partie du tout , mais avec seulement la

sensation de fusion avec le tout , hors de toute sensation d'un soi et de

limitations :

"Créer une séparation entre ce qui « est », et ce qui « devrait être » est la

façon la plus illusoire de considérer la vie ".
(Se libérer du connu, p.81)

"Un esprit vivant est une esprit silencieux qui n'a pas de centre et, par

conséquent, ni espace ni temps. Un tel esprit est sans limites, et c'est la

seule vérité, la seule réalité".

(Se libérer du connu, p.111)

 

Krishnamurti invite ainsi à une sorte de méditation , qui n'est pas une

méditation au sens d'une spiritualité classique ( 1ère forme : faire le "blanc" dans

l'esprit en chassant toute pensée ; 2ème forme : laisser courir les pensées

en les observant avec bienveillance , jusqu'à ce qu'elles finissent par

sédimenter et reposer d'elles mêmes de leurs agitations) , mais une sorte

de méditation où l'esprit se fond dans son environnement au point de ne

plus faire qu'un avec cet environnement , au delà de toutes formes de

limitations .

Arriver ainsi à faire le break de ce conditionnement mental qui scinde ,

coupe , isole , établit des frontières , des catégories vite érigées en

dogmes , à dresser des arbitrages à partir de propositions arbitraires , à

fabriquer des images et des théories toutes faites , à avoir des préjugés

avant d'avoir des jugements ....

Répétons sa dernière formulation , qui se rapproche inexorablement des

propositions de Lao Tseu , Wittgenstein , Socrate ou Montaigne :

par exemple , Montaigne :

"J'appelle raison cette apparence du discours que chacun forge en

soi ; cette raison , de la condition de laquelle il peut y en avoir cent

contraires autour du même sujet , c'est un instrument de plomb et de

cire , allongeable , ployable et accommodable à tout biais et à toute

mesure " (Essais , II , 12 , p 215)

 

ou Lao Tseu .

No 56 (Tao Te King)

Celui qui a la connaissance ne parle pas

celui qui parle ne sait pas

 

Garde la bouche close , ferme tes sens

émousse ton tranchant , dénoue tes écheveaux

unifie les lumières et toutes les poussières

Là est le mystère de l'unité suprème

 

Krishnamurti (rappel) :

Un esprit vivant est une esprit silencieux qui n'a pas de centre et, par

conséquent, ni espace ni temps. Un tel esprit est sans limites, et c'est la

seule vérité, la seule réalité.

(Se libérer du connu, p.111)

 

 

En forme d'haïku , on peut proposer :

 

Se fondre

dans le silence du mental

en l'immensité d'un pétale

                                                  phirey@free.fr

 

 

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permanence /impermanence

S'ouvrir à cette impermanence

du jeux des flocons qui s'agrègent

aux cris des enfants dans la neige

en farandoles d'insouciance

 

aux jeux des sources , des rivières

furtives sur des lits de pierres

aux jeux des trames des feuillages

ombrées de lumière en ramages

 

s'ouvrir à la claire conscience

où un rien devient abondance

de légèretés qui paressent

à l'encoignure d'une tendresse

 

aux scintillements d'un cristal

amenuisé de transparences

aux jeux réductibles d'essences

en leurs lucidités d'opales

 

s'ouvrir à tous les horizons

de l'embrasure d'une fenêtre

embrasée des chants des saisons

filigrane entre tous les êtres

 

bois flotté aux rebords des plages

départi de tous les ancrages

ressac écumeux de candeurs

galet dépoli de rumeurs

                                                  phirey@free.fr

                                       

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