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digmes et paradogmes

réciter des dogmes
habiller des fantômes
les faire devenir gnomes
confondre somme et somme

 

sommeil des consciences
pensées en abstinence
en vide , en redondance
échos dans leurs errances

 

sommes bien trop sommaires
somnolences grégaires
contes d'apothicaires
tournoiements dans les airs

 

Ressassements d'antiennes                                         
en stridulations vaines
à tout savoir sur rien
rien de ce qu'il advient

 

Répétant , amplifiant
déformant : radotant ,
pour tout ce qui leur reste
d'une chanson de geste

 

Pour tout ce qui leur reste :
ces gesticulations
fébriles , tourbillons
d'incantations funestes

 

Oraisons péremptoires
péroraisons sans gloire
abîme dans la moire
et le tain des miroirs

 

Sapiens des fumoirs
sapionce des dortoirs
savoirs qui se déclinent
en saveurs de cuisine

 

Dogmes et paradigmes
digmes et paradogmes
du plus haut de leur dôme
sans raison et sans rime

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Le concept de sommeil en indo européen ; la somme et le somme

 

L'idée de dormir s'exprime essentiellement par 2 racines propres , et 2 autres racines complémentaires , utilisées suivant de la conception que l'on se fait du sommeil.

 

1) les racines propres sont celles de "sommeil" et de "dormir"

a) La racine de "sommeil" peut s'exprimer par "s(voyelle)pn" .
En grec , où le "s" s'élide très souvent , on retrouve upnos , qui en français a donné

hypnose , hypnotiser , ...

En latin , on a anciennement "sopnus" qui par euphonie a donné somnus ( soit
le sommeil) , et qui en français se décline en :
somnolent , sommeil , somnambule ( qui marche en dormant) , somnifère ,
insomnie , insomniaque , songe ...
Avec l'élision du "n" , on a toujours en latin sopor (sommeil) et en français : soporifique , assoupir , assoupissement ....
(on retrouve la même racine en sanscrit avec "suapna" , sommeil )  

b) la racine de "dormir" peut s'exprimer par "d(voyelle)r" ou "dr(voyelle)"
En latin , cela donne dormio (dormir) , dormitorium (dortoir) , ...  et en français

dormir , dortoir , dormeur , dormant , endormir ....En grec , la racine a donné

dar-thano (dormir) ; en sanskrit on a "drati"(dormir) ...

 

2) les racines complémentaires se déduisent de ce qui peut caractériser le sommeil :
a) L'idée de mollesse se retrouve dans la racine "l(voyelle)b" .
Elle se retrouve en anglais avec "sleep" et en allemand avec "schlafen"
(dormir) .
en français , il n'y a pas de rapport direct avec le sommeil , puisqu'on
peut observer :
Labiale , lèvre , labile , laborieux , voire lobe ....

b) L'idée de "repos" , de "lieu de repos" , s'exprime par la racine  "k(voyelle)" .
En grec , "koimao" ( être étendu sur un couche, se reposer / dormir), Komé
(bourg , village) , akoitis (épouse) , koitos ( couche , action de se coucher) ,

koimétérion ( chambre à coucher , dortoir ) ,qui est le seul terme qui ait donné

une descendance directe en français avec "cimetière" .Les descendances se

retrouvent en anglais avec home (sweet home !) (aussi avec hamlet , qui veut

dire petit village) , en allemand dans le même sens avec  Heim , le "k" s'étant

infléchi en "h" , et par la voie germanique en français :hameau , hangar .

En latin , la racine a donné civitas (la citée) , cunae (le berceau) , incunabula

( les langes) , et en français : citée , civique , citoyen , ... et incunable

( " depuis le berceau" , soit de l'origine de l'imprimerie , pour les ouvrages du

XVème siècle ) .

 

Au chapitre des faux amis , on a la somme et la bête de somme .
La somme vient du latin summus ( le plus haut) et summa ( ligne supérieure ,
point le plus élevé) , eux mêmes issus de supremus ( supérieur , suprème) et
de superus , qui ont la même racine indo européenne que l'on retrouve dans

le préfixe grec uper (hyper) . Cette particularité du mot somme vient du fait

que dans la disposition que les romains adoptait pour l'addition , le résultat

de celle-ci était marqué à la  ligne supérieure du calcul .

Enfin , dans le terme"bête de somme" , somme provient du grec sagma

( charge ) et de son homonyme latin , qui ont donné some en ancien français .

 

                                                                                          phirey@free.fr

 

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2 puissance 10 égal à 1024 ( de Nietzsche à Montaigne et Socrate)

 10
2   = 1024   !!

Si on examine une situation dans laquelle il y a dix occurrences , avec pour
chacune d'elles deux choix possibles , on aboutit  à un nombre de
solutions possibles de 1024 , c'est à dire un très grand nombre de cas , qui
paraissent très largement dépasser ce qu'un cerveau humain peut prendre en
considération et analyser pour prendre des décisions optimales .
Et pourtant , rencontrer de telles situations avec dix occurrences est dans  
la vie courante  quelque chose de très fréquent : vous allez faire des
courses avec dix types d'articles à acheter , et pour chacun deux choix
possibles , et vous voilà à la sortie avec un caddie qui peut contenir 1024
configurations possibles ! Et encore faut-il préciser que la situation a été
ici très simplifiée , en n'envisageant que deux choix pour chaque article ,
alors que dans la plupart des cas où peuvent se présenter des situations
avec dix occurrences , ce n'est pas deux choix qui se présentent , mais trois
ou cinq ou dix ..... c'est à dire à la sortie , des millions de configurations
possibles dans un contexte au départ très simple ....
Comment optimiser alors la décision à prendre ?
Il faut bien se résoudre à constater que cela excède les capacités d'une
analyse mentale , et que la plupart des décisions sont prises "au mieux" ,
"au feeling" , "à l'improvisation" , "à l'expérience"... et que cela n'est
sans doute pas plus mal .
Disposerait-on d'un ordinateur et d'un programme optimisant les situations ,
que cela ne ferait pas disparaître l'aléatoire de la décision :
L'ordinateur ne ferait que refléter les partis pris et les "biais" de
programmation dans le choix de la méthode pour sélectionner , parmi les
millions d'opportunités , les plus "utiles" :
La crise des "subprimes" de 2008 nous  donne un bon exemple de ces biais ,
quand on croyait avoir tout prévu , ...  sauf l'imprévisible .

Quelles que soient les situations , quelles que soient les méthodes et les
analyses revendiquées , il restera toujours un si grand nombre de cas issus
de configurations mêmes très élémentaires , qu'il sera pratiquement
impossible d'en déterminer raisonnablement une solution "optimale" .
Toute prétention à se revendiquer d'un recours à des "méthodes scientifiques"
pour cela , s'apparente plus à une forme de prosélytisme fanfaron qu' à une
observation objective de ce qui se passe dans le quotidien .En cela , les
pensées dogmatiques proférées par des "maîtres penseurs" apparaissent
souvent pour ce qu'elles sont , et "le vent de l'histoire" prend un certain
plaisir à les balayer négligemment .

Que nous disent Nietzsche , Montaigne , Socrate à ce propos ?
Pour Nietzsche , " un faiseur de systèmes est un philosophe qui a interdit
à son esprit de vivre , de pousser comme un arbre des rameaux puissants ,
de s'étendre insatiablement  - et qui n'a de cesse qu'il n'en ait tiré
cette chose morte , cet objet de bois , cette bêtise bien équarrie : un
système "( Oeuvres posthumes , édition Kröner , XVI , 150).
Ou encore : "Les esprits dogmatiques comme Kant ou Platon sont ceux dont
je me sens le plus éloigné , ceux qui habitent dans des demeures bien
charpentées et , semble-t-il , solides de la connaissance .... Il faut
une tout autre vigueur et une tout autre mobilité pour se maintenir à
l'intérieur d'un système inachevé , aux perspectives libres et illimitées ,
au lieu d'un monde dogmatique "( Oeuvres posthumes , XIII , 131)
"J'ignore ce que peuvent être les problèmes purement intellectuels"
(Oeuvres posthumes ,XI ,II, 590) .
Enfin : "Nous ne sommes pas de ceux qui n'arrivent à former des pensées
qu'au contact des livres . Notre habitude est de penser en plein air ,
marchant , sautant , grimpant , dansant , de préférence dans les montagnes
solitaires ou proches de la mer , là où les chemins se font eux-mêmes
méditatifs ....Oh ! que nous sommes prompts à deviner la manière dont
quelqu' un en est venu à ses idées , assis devant l'encrier , le ventre
écrasé , la tête penchée sur le  papier ..." ( Gai savoir , p 366 )  

De façon analogue , Montaigne attire l'attention sur les limites de la
raison "raisonnante" et de l'accumulation de science sans conscience :
(II , 12 , 215) "J'appelle raison cette apparence du discours que chacun
forge en soi ; cette raison , de la condition de laquelle il peut y en
avoir cent contraires autour du même sujet , c'est un instrument de plomb
et de cire , allongeable ployable et accommodable à tout biais et à toute
mesure ."
(III , 13 , 3119) "Nous obscurcissons et ensevelissons l'intelligence  ;
nous ne la découvrons plus qu'à la merci de tant de clôtures et barrières .
Les hommes méconnaissent la maladie naturelle  de leur esprit : il ne fait
que fureter et quêter , et va sans cesse tournoyant , bâtissant et
s'empêtrant en sa besogne , .. et s'y étouffe . Il pense remarquer de loin
je ne sais quelle apparence de clarté et vérité imaginaire , mais ,
pendant qu'il y court , tant de difficultés lui traversent la voie ,
d'empêchements et de nouvelles quêtes , qu'elles l'égarent et l'enivrent ."
(II,10,42) "La licence du temps m'excusera-t'elle de cette sacrilège
audace , d'estimer aussi traînants les dialogues de Platon même et étouffant
par trop sa matière , et de plaindre le temps que met à ces longues
interlocutions , vaines et préparatoires , un homme qui avait tant de
meilleures choses à dire ? ......Je demande en général les livres qui usent
des sciences , non ceux qui les dressent ."
(III , 13 , 312) "Il y a plus affaire à interpréter les interprétations qu'à
interpréter les choses et plus de livres sur les livres que sur tout autre
sujet : nous ne faisons que nous entregloser ."
(III , 12 ,280) "Les livres m'ont servi non tant d'instruction que
d'exercitation  ."
(I,25,171) "Je dirais volontiers que , comme les plantes s'étouffent de trop
d'humeur , et les lampes de trop d'huile ; aussi l'action de l'esprit par
trop d'étude et de matière , lequel , saisi et embarrassé d'une trop grande
diversité de choses , perd le moyen de se déméler ."
(I,25,174) "Nous savons dire " Cicéron a dit ainsi ; voilà les moeurs de
Platon ; ce sont les mots mêmes d'Aristote " Mais nous , que disons-nous
nous-même ? Que jugeons-nous ? Que faisons-nous ? Autant en dirait bien un
perroquet ."
(I,25,175) "Nous ne travaillons qu'à remplir la mémoire , et laissons
l'entendement et la conscience vide ."
(I,25,177) "Ils ont la souvenance assez pleine , mais le jugement
entièrement creux ."

Socrate avance dans des directions semblables , notamment dans le Ménon .
Il distingue deux types de connaissances : les connaissances procurées par
la science , venant de l'intelligence mentale , analytique , et qui en tant
que telles peuvent se communiquer , s'enseigner et s'apprendre ,  et
"l'opinion vraie"  qui , à l'essence de la vertu ,  ne peut pas s'enseigner  
mais s'acquiert par une certaine réflection d'un plan supérieur de
conscience dans la conscience de l'homme :
On dirait dans nos langages contemporains que le premier est un savant , un
expert , un technocrate , et que le deuxième ( celui qui est dépositaire d'une
opinion vraie ) a une certaine forme de génie , qu'il a le "bon sens"
naturel , de l'intuition , qu'il est un créatif , et que , comme le dit
Socrate , cette capacité à la créativité ne s'enseigne pas , mais se trouve
en soi . Voici quelques exemplaires de propos du "Ménon"
"lorsque je dis que l'opinion vraie est autre chose que la science, je ne
pense pas tout-à-fait que ce soit là une conjecture. Si je pouvais dire de
quelque chose que je la sais, et je l'oserais de bien peu de choses,
j'assurerais que celle-ci est du nombre de celles que je sais." (98b)
"Nous avons reconnu par conséquent que la vertu ne peut s'enseigner et
qu'elle n'est point la science."(98e)
"puisque la vertu ne peut pas s'enseigner, déjà elle n'est pas la science."
(99a)
"il s'ensuit que la vertu n'est point naturelle à l'homme, ni ne peut
s'apprendre; mais qu'elle arrive par une influence divine à ceux en qui elle
se rencontre, sans intelligence de leur part ." [100a]
"Par conséquent ce n'est point par une certaine sagesse (provenant de
science), ni étant sages eux-mêmes, que Thémistocle et les autres dont
Anytus parlait tout à l'heure ont gouverné les états : c'est pourquoi ils
n'ont pu rendre les autres ce qu'ils étaient eux-mêmes, parce qu'ils
n'étaient point tels par science."(99b)

Ces trois auteurs nous donnent donc des opinions assez semblables :
méfiance à l'égard des systèmes de pensées , nécessairement dogmatiques et
enfermant l'individu dans un cadre figé , " cet objet de bois , cette bêtise
bien équarrie" comme dit Nietzsche , "ces livres sur les livres où nous nous
entreglosons" , "ces interprétations sur les interprétations" , " sur ces
récitations de perroquets" , comme dit Montaigne .
J'aimerais qu'elle ait une tête bien faite plutôt que bien pleine , nous dit
Montaigne à propos de l'éducation d'une jeune personne ; la vertu ,
l'intuition , le sens de la vie , la capacité créatrice ne s'enseignent pas
nous dit Socrate ; notre habitude est de penser en plein air , il faut
une tout autre vigueur et une tout autre mobilité pour se maintenir à
l'intérieur d'un système inachevé , aux perspectives libres et illimitées
au lieu d'un monde dogmatique , nous dit Nietzsche .
                                                            
De toute façon , pour départager les débatteurs éventuels , 2   et 4 à la

puissance 10  dépassent respectivement 1000 et 1000 000 , ce qui exclut

toute prétention ratiocinante à analyser une situation élémentaire à 10 étapes

allant de 2 à 4 embranchements chacune : un système fermé ayant cette

prétention de décliner par dichotomie , trichotomie , etc ... l'ensemble des cas

possibles pour en définir "une" solution optimale est  voué à confondre

trichotomie et tricot ; cela n'exclut pas que les "experts" et "technocrates"

n'aient pas une certaine utilité pour diriger une politique donnée , mais montre

en même temps les limites de ces prétentions ...
 

 

 

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Un , deux , beaucoup

Un , deux , beaucoup :

Les formes très primitives pour compter s'expriment de cette façon .
Il y a le un , assimilable à "l'unité" générale qui peut être perçue
dans "l'union",le rassemblement , et qui s'exprime essentiellement par
deux racines indo-européennes :
la racine "oino" a donné oinos en vieux latin (un) , oinos en grec
(un , sur un dé) , puis unus (un) , unio (unir) , universus
(universel) , unicus (unique) ..... desquels découlent unicité , le
préfixe uni- , université , universel , union , unité , unique , once
en anglais (une fois) , only (seulement) ...
En français , on a encore dans cette filiation "non" ( de no + oinos ,
littéralement "non un").

La deuxième racine est "sm" ou "sn" qui a donné en grec syn (avec) ,
eis (un) , omos (semblable , le même) , omilos (rassemblement)...
en latin singulus (un seul) , simplus (simple , un seul ) , similis
(semblable) , ...qui ont donné en français :les préfixes syn-( avec)
qu'on retrouve dans "synonyme"  , sympathie ;
omo- (le même) qu'on retrouve dans homonyme , homologue , homélie
(homélie vient de omilos (rassemblement , assemblée) : c'est la parole
prise au cours d'une assemblée , la leçon du maître , etc...)
ou sim- (unicité) pour les mots simple , simplex , singulier ,
simultané ( "dans le même temps")....
En dehors de ces préfixes , on peut observer toute une série de mots
comme :
sembler , ensemble , assemblée ,... pour des notions de rassemblement ,
ou simulation, semblable  , simulacre , similaire , pour des notions
de ressemblance .  

Dans tous les cas , on s'aperçoit que le concept de "un" porte en lui
cette ambivalence dont une branche va dans le sens de l'unicité , de
la singularité ( ce qui paraît aller de soi avec le concept de "un") ,
et dans l'autre le sens de l'unité , de l'union , du rassemblement
( quand on est rassemblé , on forme "un" "ensemble" ).


Après le concept de "un" , examinons celui de "deux".
Là , il y a une seule racine indo-européenne , qu'on peut noter "duo"
(Pokorny 228-232) .
Cette racine se retrouve dans les préfixes di- ( diviser ,
dicotylédone , diptère , dioxyde , diplôme : diplôme correspondait
à une feuille de papier pliée en deux sur laquelle était inscrite
l'attestation considérée , dichotomie : séparation des cas deux par
deux .....)
bi- (bivalent , binaire , bicyclette , bilingue , bimensuel , bipède
bistorte : nom d'un polygonum dont les racines sont séparées en deux ,
bipartition etc  .....)
Dans cette catégorie , on retrouve aussi balance car provenant de
"bi-lanx" , c'est à dire "à deux plateaux" , ou aussi combine ,
combinaison ...
twi- en anglais ( twin , two , between pour "entre deux". twelve ,
twenty.....)
Plus généralement , hors préfixes , on a affaire a des mots comme :
deux , double , dualité , dupliquer , doublon , etc...
Ces mots ne sont pas affectés de connotations négatives ,ils sont
"neutres" et décrivent des faits directs , à l'inverse des suivants
qui rajoutent des intentions et des appréciations :
doute ( du latin dubitare), duplicité , redoutable , voire division
dans certains cas .
On observe alors que si les racines de "un" , dans l'ensemble ,
expriment des connotations neutres ou positives , celle de "deux"
peut correspondre à un ailleurs , à un autre que soi, toujours
ressenti avec une certaine appréhension :
à cet égard , la juxtaposition de dualité et de duplicité souligne
bien la double acception de "deux", avec son second sens qui exprime
une méfiance certaine vis à vis de cet "extérieur" qui sème le
"doute" .
Le mot division porte aussi en lui cette double appréciation , à la
fois factuel dans le sens du partage , et de méfiance dans le sens
il paraît miner l'unité .

On s'aperçoit ensuite de cette particularité , que le mot
"triplicité" n'existe pas ou qu'il est pratiquement inusité :
on en reste à unité , dualité ou duplicité , et on passe tout de
suite à "multiplicité" ( sans connotation restrictive , le mot
multiple pouvant être aussi un signe d'abondance ) .
Cela est sans doute un signe de la survivance du schéma primitif
" un , deux , beaucoup " , qui comme toutes les empreintes profondes
ressurgissent sans qu'on s'y attendent dans le quotidien le plus
ordinaire ( on pourrait éventuellement parler ici de "non-conscience
collective" ).

Notons enfin que les mots "deux" , "division" , sont les premiers
signes d'une intelligence proprement mentale , analytique , qui
consiste à établir des frontières , des classifications dans le champ
des observations , à sortir d'une appréciation globale pour en
arriver à une prise en compte fragmentée du "réel" .
Ceci est certes un avantage pour l'espèce humaine dans le but
d'établir des stratégies , mais aussi un handicap tant que l'on ne
s'aperçoit pas que toute synthèse est nécessairement partielle ,
voire partiale :    
D'ailleurs , cette superposition : partiel , partial , partialité ,
conduit bien à la prise de conscience collective du danger du
partitionnement à l'excès .

                                                                                 phirey@free.fr

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