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Comment un champion du monde des impôts peut-il être un si mauvais état ? ( Revue Causeur )

Stéphane Germain , dans Causeur , revue animée par Alain
Finkielkraut et Elisabeth Lévy )

 

La crise des gilets jaunes aura été la convergence des faillites
françaises. Antiparlementarisme, chômage, très bas salaires, violences
 et services publics déplorables sont le quotidien du champion du
monde des impôts.Avec sa hausse avortée des taxes sur le carburant,
le tandem Macron-Philippe aura réussi à surclasser la gestion
calamiteuse de l’écotaxe du duo Hollande-Ayrault en 2013. Le président
normal avait calé devant les bonnets rouges et Jean-Marc Ayrault avait
ensuite lâché un petit milliard pour parachever le démontage des
portiques entamé par des Bretons irascibles. Le « nouveau monde » de
Macron, et c’est bien normal compte tenu de la classe de ses
dirigeants, n’a pas fait dans la demi-mesure : lui aussi il aura
renoncé à ses 4 milliards de taxes, mais au prix de 10 milliards
tous les ans. Epargnons-nous les calculs d’actualisation financière,
mais pour faire court, les gilets Jaunes auront coûté à la France
cent fois plus chers que les bonnets rouges. C’est à ces petits riens
que l’on voit que l’on est gouverné par des champions (du monde de la
dépense publique).
Nos policiers devraient rouler en Rolls
Il est vrai qu’il en faut du talent aux gestionnaires (!) d’un pays
déclaré en faillite par son Premier ministre dès 2007 – 11 ans déjà –
pour continuer à emprunter à tour de bras afin de financer une
croissance qui ne vient pas, et pour cause.Cette faillite constitue
au demeurant le fil rouge des gilets jaunes, puisque loin d’être la
convergence des luttes rêvées par la gauche, ce mouvement est le
révélateur de la convergence des faillites françaises et d’une forme
d’obstination à parfa?re ces banqueroutes.On sait que sur les
ronds-points, on se lamente de la disparition des services publics.
Dans les rangs des policiers chargés de maintenir l’ordre, on attend
également le règlement de quelque 23 millions d’heures supplémentaires impayées.
Les blessés des deux camps finiront dans des hôpitaux surchargés où le
personnel médical est au bout du rouleau. Comment le pays champion du
monde des impôts (ex-aequo avec la Finlande) peut-il avoir des services
publics aussi miséreux ? C’est une question a priori légitime, mais
dont ni la majorité ni les oppositions ni aucun des quelconques corps
intermédiaires ne semblent vouloir s’emparer. Un Etat qui dépense
280 miliards de plus que l’Allemagne devrait pourtant voir ses
policiers circuler en Rolls et des bureaux de poste high-tech sur
chaque rond-point.
L’impôt sur l’infortune
Cette faillite du système, on peut concrètement la lire sur son
bulletin de paie. Pour qu’un salarié touche 1 688 € net d’impôts
(salaire médian), il en coûte 3 220 € à son employeur– la différence,
1 532 € étant constituée des prélèvements obligatoires. Alors certes,
l’essence se trouve taxée à hauteur de 60%, mis les 46% de charges sur
les salaires devraient nous révolter plus encore. Si elles n’étaient
que de 30%, voilà près de 570 € qu’employeur et salarié pourraient se
répartir. Pour Macron et l’ensemble ds dirigeants depuis trente ans,
cela semble plus simple d’augmenter ls aides, subventions et autres
niches que de se pencher sur ces chiffres affolants.Notre président n’a
en effet pas eu un mot, lors de sa dernière allocution, sur le
caractère insoutenable du modèle social français, de sa dépense
publique, de sa dette et du chômage de masse qui en découle. Il s’est
contenté de remettre deux thunes dans le bastringue, pour laisser passer  
l’orage et se calfeutrer dans les institutions démocratiques de la
Ve République.
Ces représentants qui ne représentent rien
Une démocratie en faillite, elle aussi, puisque la France des gilets
jaunes ne se sent représentée par personne. On constatera avec elle
que les 11 millions de voix de Marine Le Pen sont représentées par…
sept députés à l’Assemblée, ou que le choix d’une société
multiculturelle et ouverteà l’immigration n’a jamais été soumis à la
volonté du peuple. A peine esquissé d’ailleurs par Macron, sa volonté
d’inclure l’immigration dans le futur « Grand débat national » a
vivement été critiquée par ses soutiens – à commencer par Laurent
Berger, patron de la CFDT. Ce syndicaliste professionnel fut au
demeurant totalement dépassé par les jaunes qui dénient toute
légitimité au trio CGT, FO, CFDT. Berger, Martinez et consorts
s’accommodent en effet fort bien du chômage de masse et de la hausse
infinie des prélèvements. Ce sont eux les aveugles qui ne voient pas
les 280 milliards sur lesquels ils sont assis confortablement,
notamment les 32 milliards alloués à la formation professionnelle –
qui ne forme personne. Ces cannes blanches ne peuvent définitivement
rien pour les gilets jaunes, si ce n’est continuer à exciter leur
jalousie en bêlant pour rétablir les 4 milliards de l’ISF. Aimer l’idée
de taxer les riches au point de ne pas voir que cet impôt a détruit
des centaines de milliers d’emplois constitue d’ailleurs un moteur
puissant de la faillite.
Haine du capitalisme et tolérance de la violence
Cette haine du capitalisme, de l’argent et de l’entreprise, c’est bien
sûr la faillite de l’Education nationale – là aussi, avec de tels
prélèvements obligatoires,pourquoi diable ne sommes-nous pas premiers
au classement PISA? Gangréné par l’alter-mondialisme, notre
enseignement présente le monde de l’entreprise comme celui de
l’Antéchrist. Il n’est pas le seul, la justice française n’a pas de
tendresse particulière pour l’employeur qui figure en haut du « mur
des cons », alors qu’ elle libère les casseurs le plus rapidement
possible – sans doute les juges souhaitent-ils ne pas les exposer au
prosélytisme islamiste en prison (délabrées elles aussi, mais enfin,
où va l’argent ? . Car les gilets jaunes auront également démontré la
faillite de l’ordre public et la puissance dévastatrice des bandes de
pillards venues des banlieues associées à des activistes chevronnés
galvanisant du « plouc » enhardi. Mais dans les beaux quartiers de
Paris, on  paraissait peu au courant. A Nantes par exemple, en
revanche, on savait : les zadistes et leurs amis black blocks, ont
dévasté le centre-ville  tous les six mois pendant dix ans avec une
régularité métronomique. Il aura fallu que l’Arc de Triomphe soit
profané pour qu’enfin la police soit autorisée à muscler (légèrement)   
son dispositif – et qu’à Paris on s’alarme.
Macron, c’est le vieux monde  
Emmanuel Macron ne représente en aucune façon le renouveau qu’il   
prétendait incarner – quelqu’un qui poserait des questions simples
du type : comment font les autres pour avoir 3% de chômeurs ? Il
symbolise au contraire la faillite ultime, la sécession des élites
européistes qui n’ont pas senti monter la colère de « la France des
ronds-points » puis qui l’ont immédiatement méprisée. Au bout de
dix-huit mois,  eux qui ont enfilé des gilets fluos obligent le
pimpant marcheur Macron à revêtir le costume élimé de ses
prédécesseurs, celui de syndic de faillite. Sous l’œil consterné des
Européens, sous celui révolté des Italiens à qui Macron faisait la
morale sur leur budget irresponsable il y a quinze jours encore, notre
président s’apprête à faire comme Chirac, Sarkozy et Hollande –
globalement plus rien,  en attendant de refiler la grenade dégoupillée
au prochain marcheur immobile.

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Fanfaraon la tulipe

Marquis de Carabas (3)

 

A jouer au pharaon
on devient fanfaraon ,
voilà pour l'épilogue ,
chrysalide en sa bogue .   

     

Etranges Messagers
du printemps oublié ,
se jouer Apollon
quand on est papillon . . .

 

Où de gogues en goguettes
et de Fouché en fêtes
on prend le mauvais pas
qui conduit au trépas 

 

Où d'arpèges en combines
vague le temps dessine
de bouffées en bouffettes
une étrange opérette

 

Sagesse au narguilé
narguée de leurs fumées ,
ne réveille le temps
de Pandore et du vent .

                                             phirey@free.fr

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L'au-delà des discours

Marquis de Carabas(2)

 

L'un est Flamby , l'autre est Flamberge ,
en gilets de soie ou de serge                
à n'avoir qu'une idée  en tête :                 
 s'extasier de leurs pirouettes !

 

Mais à se mirer aux miroirs
souvent on se voit en abime
retomber des plus hautes cimes
aux géhennes broyant le noir

 

L'un est Flamby , l'autre est Flamberge
l'un est en rade et l'autre en berge       
qui de toutes parts prennent l'eau
au ressac de tous les impôts

 

L'un a ouvert grandes les vannes
et fait monter tous les niveaux
l'autre en vigie criant Soeur Anne
vais-je rouler aux mêmes eaux ?

 

L'un est Flamby , l'autre est Flamberge
l'un goberge et l'autre gamberge ,
Maîtres  du monde en la  Dépense
publique et en la Providence

 

Où l'âne est fort en anaphores
criant des  "hi han" sans effort ,
l'autre guérit des écrouelles
en faisant monter la gabelle

 

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Enantiosémie , antiphrase et chiasme

L'énantiosémie est l'expression , pour un mot ou une racine donnée ,
de deux significations contraires : l'une exprime la racine en
"positif" , l'autre en "négatif" ( ou bien dans deux directions
opposées).
Par exemple , "avant" veut à la fois dire "autrefois"("avant 1789"),
et dans la locution "en avant" , veut dire devant , après ("en avant
de 1789" , c'est à dire après 1789) .
Dans une expression du type "c'est une oeuvre achevée" , achevée a
le sens de "réussie" (le sens est positif) ; avec "achever son
travail" , on se contente d'un sens assez neutre pour achever ;
enfin avec "ce travail l'a achevé" , achevé prend le sens négatif
de "épuisé". On peut reproduire le même contexte avec "éprouvé"
(sens 1:expérimenté et sens 2 : fatigué ) .
De même avec "formel" : en disant ,"je suis formel" , je veux dire
que je suis catégorique , sûr  ; en disant , "c'est un exercice
formel" on exprime l'idée que l'exercice est plus sur la forme que
sur le fond , et que c'est quelque chose d'un peu accessoire ,
secondaire . D'où deux significations opposées .
"remercier quelqu'un " , c'est à la fois lui être reconnaissant
ou le congédier ..;
Avec "ponctuel , on peut dire : "c'est un phénomène ponctuel" ,
donc peu représentatif , peu précis ; en disant d'une personne
"qu'elle est ponctuelle" , on exprime au contraire l'idée
que la personne est très précise en regard des horaires .
La "vacance" est quelque chose de vide , les "vacances" sont
toujours très remplies !
Quelqu'un de "réactif" est généralement apprécié , quelqu'un de
"réac" peut l'être un peu moins ....
Quand je suis "sans doute" , je suis certain , mais en disant que
quelque chose est "sans doute" vraie , je reste dans
l'expectative ....
En anglais , "hard" veut dire dur , "hardly" veut dire à peine ..
"burglar" veut dire primitivement personne d'un bourg , d'une
bourgade , mais finalement , c'est un "voleur" ! Alors qu'en
français , "bourgeois" a gardé finalement une connotation plutôt
neutre , voire positive .
Les racines peuvent également présenter des aspects opposées :
Par exemple , hostile et hôte sont de la même racine et sont
nettement opposés; une somme peut être un tout , quelque chose
de complet , alors que sommaire est un peu léger ,voire  très
incomplet ; déguster et dégoûter expriment dans la même racine
des facettes contradictoires ; quand on fait "face" à ses
responsabilités , on est quelqu'un de sérieux , alors qu'avec
des "facéties" , on l'est déjà moins !
Quand on est content , on n'est pas exactement dans la même
situation que quand on est dans un contentieux .
Notons pour clore cette partie que le même mot , sans avoir
des significations contradictoires , peut avoir des acceptions
très différentes . Par exemple les péripatéticiens sont des
disciples d'Aristote ( on peut également dire "aristotélicien")
Ils devaient ce nom au caractère déambulatoire de leurs
discussions (péripatéo veut dire se promener en
grec ) , car ils avaient l'habitude de discuter en marchant.
Les péripatéticiennes se contentent de se promener , sans pour
autant philosopher ...


L'antiphrase est dans un contexte qui se rapproche de la notion
précédente:
un peu par ironie ou gagné par son élan , on exprime dans une
antiphrase le contraire de ce que l'on veut dire .
"c'est mortel" peut vouloir dire que c'est génial si on abhorre
une mine réjouie , (ou au contraire que c'est très ennuyeux si on
a une mine défaite) .
"c'est malin!" veut généralement dire que c'est très bête ...
"c'est du joli !" , "c'est du propre !" veut généralement exprimer
le contraire de ce qui est dit .
"le génie des alpages" ne l'est généralement pas...surnommer
quelqu'un "l'aimable" peut vouloir dire la plupart du temps qu'il
est assez ronchon .


Le chiasme produit également un effet miroir en renvoyant non
pas à son contraire , met au début de la phrase qui précède ,
en l'inversant quelque peu .
Ainsi comme l'a dit Edgar Morins :
"La valeur des grandes vacances est la vacance des grandes
valeurs ".
Ou encore :
" Ce n'est pas parce que c'est difficile que nous n'osons pas ,
c'est parce que nous n'osons pas que c'est difficile" (Sénèque
Lettres à Lucilius lettre 104)
"Ne pas savoir , c'est dire qu'on sait , voilà l'erreur ;
savoir , c'est dire qu'on ne sait pas , voilà l'excellence "
( Lao Tseu no 71)
" Qui craint de souffrir , il souffre déjà de ce qu'il craint"
(Montaigne , Essais III,13)
"plus ça va vite , plus on oublie ? C'est parce qu'on veut
oublier que cela va vite" (Kundera , La lenteur)
"il n'y a pas de plus pur mythe que celui d'une science pure
de tout mythe" ( Michel Serre , Eclaircissements)
" Le bruit fait peu de bien , le bien fait peu de bruit "
(Saint  François de Salle , repris par Jean XXIII dans les
années 60).
"Le communisme a ruiné la Russie ? non  , c'est la Russie qui
a ruiné le communisme " (Jonathan Littel , Les Bienveillantes)
 
La valeur de ce procédé est qu'il inverse les rapports de cause
à effet un peu automatiques et mécaniques que nous établissons
dans nos appréciations du quotidien : il soulève un coin de nos
préjugés en signifiant que les relations que nous voyons se
dessiner dans un sens , se passent en réalité dans un autre
sens ... comme dit Sénèque , c'est parce que nous n'osons pas
que c'est difficile ....

Indépendamment de questions philosophiques , le chiasme peut
aussi avoir des effets dont les humoristes se sont souvent
saisis ...Par exemple :
"Il vaut mieux penser le changement que changer le pansement"
"Je lève mon verre au beau sexe des deux hémisphères , et aux
deux hémisphères du beau sexe"
Qui qu'a dit quoi ? A vous de le trouver .
 

 

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Eyes wide shut 3 (Apologie des années folles)

 

Marquis de Carabas

 

Petits marquis pirouettant

oints du temple des bien-pensants

claquant de ci , cliquant de là

récitant leurs prêchi-prêcha

 

Petits Fouquet de bal musette

spécialistes des bonneteaux

qui vont de gogos en goguettes

et de goguettes en gogos

 

Messsieurs DepuisPeu en quenottes

à roucouler haut de la glotte ,

dingos lurés en redingotes ,

papes de toutes les papotes .

 

Forceurs de toute porte ouverte

à clamer haut tous leurs exploits ,

on n'est pas Cervantès certes

d'un claquement du bout des doigts

 

A se prendre pour des «zélites»

quand ils ne sont que des zélotes ,

Gérard Philippe sans tulipe

Sancho Pança sans Don Quichotte

 

Faux Père Noël sans la hotte

à vous promettre tout sur rien ,

ils vendent quelque camelote

pour le meilleur et le plus bien

                           

                                                                      Phirey@free.fr

 

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