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Le retour du boomerang

Alessandro Barrico : nous payons la faillite des "élites" qui ont trop

longtemps vécu hors sol ( France Info 16-10 19 -22h)

 

Aux miroirs des refrains que plus rien ne réfrène ,
à l'écoute d'échos où le vain coule en veine ,
où la toupie tournoie de vriller sur elle-même ,
à se congratuler de ce que le vent sème ,

 

A confondre sans fin l'art avec l'artifice ,
le rêve et le réveil , la fin et les prémices ,
en des récitations d'une épopée grandiose
où le rien devient tout en des métamorphoses ,

 

En tout ce que Daumier décrit de fétichisme ,
de queue-leu-leu ourdies de tous les formalismes ,
en ce long récital de tout un catéchisme ,

 

En ce format unique à tous les formatages ,
en ce radeau tangant de tant de radotages ,
à se mirer sans fin à l'ordre des mirages ,

 

Le boomerang revient à son point de départ ,
où tous les maux d'un jour du vertige se parent
de ceux qui l'ont lancé au plus grand des hasards .

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Festina lente/ Hâte-toi lentement/La notion de rapidité dans les langages indo-européens

Le "festina lente" romain est une maxime recommandant de prendre le

temps de la réflexion plutôt que  de se précipiter tête baissée sur la

première impulsion venue .
Mais cette recommandation est-elle une prescription générale et commune
à tout ce qui évoque une notion de rapidité dans les langages indo-
européens ?
Effectuons d'abord une énumération des différentes racines qui évoque
cette notion , avant de formuler un avis sur cette question .

 

1) La racine associée à "rapide" est notée Rep ou Rap(Pokorny no 865) .
Cette racine évoque des notions de prises , de captures :
en particulier rapidus en latin correspond à la fois au concept
d'enlèvement , de prise de quelque chose , et à celui de célérité ; en
rejoignant ces deux sens , on constate qu'il s'agit de prendre quelque
chose à quelqu'un , de le lui arracher , le plus rapidement possible .
On retrouve cette conception chez les grecs : le verbe arpazo associé à
cette racine (avec permutation du "r" et du "a") veut dire enlever ,
ravir . Les Harpies , déesses des tempêtes , ont un nom dérivé de cette
racine .
En sanskrit , rapas (dommage , blessure) a une signification voisine .
De cette racine dérivent en français des termes comme :
rapt , rapine , rapace , ravage , harpie , Harpagon , et rapide ,
rapidité , etc ...
On voit que cette notion contemporaine de "rapidité" n'est pas vraiment
le propre de ce que véhicule la signification première de la racine , et
ne correspond pas au concept de modération des instincts préconisé par
la maxime latine "festina lente" ; au sens étymologique , le "rapide" est
la personne la plus "efficace" à dérober quelque chose à quelqu'un , par
des moyens plus ou moins contondants s'il le faut .

 

2) La notion franglaise de personne "speedée" correspond à la racine
notée Sp(h)ei (Pokorny no 983-84) qui évoque , au contraire de la
signification contemporaine , une idée de prospérité , de réussite :
ainsi en latin sur cette racine on a spes/espoir , en sanskrit shira/gras
sphayate/accroître .
S'en déduisent dans les langages contemporaines des termes plutôt
"positifs" , comme :
pro-spérité , espoir , Speck/lard en allemand , mais aussi spéculer ,
spécial , et speed en anglais qui a pris une connotation négative en
français , et speedy (rapide et plus ou moins ingénieux) .
Finalement le concept premier , associé à quelque chose de favorable ,
s'est transmis en conservant plus ou moins cette notion de prospérité
associé à la vitesse , la célérité .

 

3) La notion de célérité est associée à la racine Kel(Pok no 548) , qui
correspond à une idée de mouvement , de conduire .En grec , s'y rapportent  
kello/conduire , keles(cheval de course, navire rapide) , en latin
celeritas/rapidité , accelero/accélérer , celebro/célébrer ,etc...,
en gothique haldan(prendre soin de, conserver) , ...
De l'idée de conduire , diriger , s'en déduisent en anglais le verbe
to hold(tenir,posséder) , en allemand le verbe halten (de l'idée de
retenir , on en arrive ici à l'idée d'arrêter ) qui par l'intermédiaire
du francique des Francs à donné en français le mot halte .
De la notion qui en grec était associée à celle de vitesse s'en déduisent
célérité , accélérer , ...
Nous viennent ensuite de cette racine des mots comme célébrer , célèbre ,
célébration ...
On voit ici que le concept premier a assez largement évolué dans les
langues contemporaines pour aller jusqu'à des concepts opposés comme
célérité d'un côté et hold , halten , halte de l'autre . On retrouve en
quelque sorte l'oxymore "festina lente"/hâte-toi lentement dans cette
opposition entre célérité et halte .

 

4) la notion de vélocité est d'étymologie très discutée : Pokorny n'en
parle pas , Etymonline reste évasif , de Vaan le rapporte à la racine
du vent pour dire que véloce peut être assimilé à quelque chose de
rapide comme le vent ..
Ce serait dans ce cas la racine Aue (Pok no 78-81) qui s'y rapporterait
avec comme mots déduits : vent , wind .. et véloce qui voudrait alors
dire rapide comme le vent .

 

5) la notion de précipitation vient du latin praecipio (étymologiquement
prae + cipio : "aller la tête en avant" , dans le "précipice" ) .
la racine associée est Kaput (Pok no 529-30) qu'on retrouve dans
capituler (baisser la tête) , capitule ("tête" des fleurs) , chapitre
(tête de paragraphe) , biceps (à deux têtes , deux tendons pour
l'attacher ) ...
La notion de précipitation évoque ainsi l'idée d'aller "tête en avant"
sans trop réfléchir ...
"festina lente" diraient les romains , ne vous précipitez pas sur la
première idée qui pourrait conduire au précipice ...

 

6) La notion de vivacité se rapporte à la racine Guei (Pok no 467-69)
correspondant au thème de "vivre" ( de nombreux termes en "gu" se
transforment suivant les langues en "w" ou "v" interchangeables ,
comme Galles et Wales , Valais et Wallis , guèpe et wasp , ...) .
S'en déduisent des termes comme vif et vive , quick en anglais ,
témoignant plutôt d'une connotation positive dans la perception de la
rapidité .

 

7) La notion d'"être diligent" vient du latin diligo(choisir , estimer)
ou delego participe delectus (de même sens que diligo) ; diligentia veut
dire soin scrupuleux , forte attention .
Ces termes correspondent à la racine Leg(Pok no 658 , choisir , estimer ,
être attentif) , qui se retrouve dans des mots comme logique , lecture ,
élection , dialecte , dialectique , délecter , ...
Etre diligent veut ainsi dire initialement être rapide et attentif , avec
une racine qui abonde plutôt en propos positifs ( délectable , élogieux
proviennent de cette racine) ; être diligent pourrait donc être la
synthèse de la sentence "festina lente" : agir vite s'il le faut , mais
prenant le temps d'être attentif et soigneux .

 

Voici pour ce tour d'horizon sur des notions se rapportant à la rapidité
( des concepts comme "vite" et "vitesse" n'ayant pas à priori
d'étymologie connue , sont écartés ) .
On retrouve ainsi deux racines dont le sens premier fait apparaître des  
aspects négatifs de la rapidité (dont rapidus en latin qui évoque à la
fois une idée de vitesse , et une idée de violence dont les prolongations
en français conduisent à rapt , rapine , rapace , ravir ..., et praecipio
/aller la tête la première , qui conduit à se "précipiter" dans le
"précipice" du premier élan ) .
Trois autres racines font plutôt apparaître les avantages de la rapidité
( avec des mots comme spes/espoir , prospérité ; célébrer et célèbre pour
la racine 3) ; vif et vivacité pour la racine 6) ) .
Une racine (celle de "véloce") ne conduirait à aucune connotation
particulière .
Enfin deux racines font apparaître des aspects duaux de la rapidité  
( de la racine 3/ se déduisent à la fois "célérité" et "halte"; de la
racine 7/ se déduisent à la fois des idées de vitesse et d'être attentif ,
soigneux , faire vite et bien , avec en français le mot "diligence") .

 

Les sens premiers des termes se rapportant à des notions de vitesse font
finalement apparaître un bilan qui est plutôt associé à des aspects
positifs de la rapidité , mais qui reste cependant teinté d'une certaine
prudence dont témoignent le vocable français "être diligent" , et la
maxime latine "festina lente"/hâte-toi lentement , ne te "précipite" pas.

 

 

 

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Biais et interprétations


Biais , ou interprétation ?

La recherche psychologique contemporaine a fait sur le fonctionnement
du cerveau des avancées importantes ces dernières années .
D Kahneman en particulier , au début des années 2000 , a mis en
évidence deux systèmes de fonctionnement du cerveau :

Suivant un système 1 , le cerveau procède de façon intuitive et donne
une réponse globale , non analytique et non raisonnée , devant une
situation donnée .
Par exemple , si des individus sont répartis suivant deux groupes et
que l'on veuille estimer quel est le groupe qui a l'effectif le plus
important , s'il y a une certaine différence entre les deux effectifs ,
une simple impression visuelle permet de conclure : inutile alors de
passer par un effort analytique de décompte des individus pour s'en
convaincre .
Quand les effectifs des deux populations sont approximativement
voisins , il faut procéder suivant une deuxième pratique pour
différentier les deux : on se livre par exemple à un comptage , ou
bien on peut ranger les individus côte à côte et déterminer quelle
est la plus longue des deux files ainsi constituées .
Le deuxième procédé est encore assez intuitif et tend à établir une
relation de comparaison entre les deux populations par l'intermédiaire
de la longueur des files .
Le premier procédé de comptage relève vraiment d'une autre attitude
d'esprit et fait appel à ce que Kahneman appelle le système 2 .


 
Suivant le système 2 , une véritable organisation analytique se met en
place , faisant appel à un procédé plus élaboré où l'intuition n'a
plus place et où la réflexion est déterminante :
c'est le comptage , ou tout autre procédé "algorithmique" adapté à la
situation examinée .
Cet arbre est-il plus haut que tel autre arbre ? s'il y a une "vraie"
différence visuelle , inutile de se compliquer la vie , le système 1
basé sur l'intuition visuelle convient très bien .
Sinon , il faut réfléchir , et la réflexion est le propre du système 2
Couper les arbres et les comparer à terre ? un peu compliqué ...
Monter aux arbres avec une ficelle et comparer la longueur des
ficelles ? déjà moins contraignant ...
Mesurer la longueur des ombres s'il y a du soleil est de loin le
moins coûteux en efforts ...
C'est ainsi que Thalès mesura la hauteur d'une pyramide en Egypte :
à titre anachronique , disons qu'un bâton de deux mètres de haut tel
jour a une ombre de 50 cm et qu'au même moment la pyramide a une

ombre de 50 mètres ; le rapport de réduction de l'ombre étant de 4

d'après les mesures du bâton , la hauteur de la pyramide est de 4 fois 50 m
soit de 200 mètres .
Là , le système deux est bien plus précis et moins coûteux en efforts

 


Une autre situation pratique se présente par exemple sur la place d'un
marché : un marchand vend des bottes de ce que vous voulez , par exemple
des asperges ; sa botte de référence a une circonférence mettons de
20 cm  et coûte 5 euros .Un client achète une botte de 10 cm de
circonférence et le marchand lui demande alors 2,5 euros ...grave problème  
difficile à résoudre intuitivement ... doit-on payer 2,5 euros ou
1,25 euros ? ... la deuxième botte est-elle la moitié ou le quart de la
première botte ?
En fait la surface de la botte est définie par la formule 3,14 x  
le carré du rayon , le rayon de la deuxième botte étant divisé par
deux puisque la circonférence est divisée par deux , la surface de la
deuxième botte est divisée par 4 ... et la deuxième botte doit
coûter 4 fois moins , soit 1,25 euros ...
C'est intuitivement assez énigmatique ... et seul un raisonnement
assez élaboré qui nécessite de connaître les formules donnant la
circonférence et la surface d'un cercle donne une réponse , qui ne
convaincra pas tout le monde d'ailleurs car cela est assez peu intuitif
Pour trancher le conflit entre l'intuition et la raison , on a un
moyen très simple : il suffit d'avoir une bascule , qui cette fois
confirme l'analyse raisonnée : la deuxième botte contient 4 fois moins
de matière "asperge" que la première botte .
Mais quand il n'y a pas de moyen pratique qui mette bien en évidence
et sans contestation la solution d'un problème , les conflits entre
la raison et l'intuition peuvent se prolonger indéfiniment ...

 

Enfin , le système 3 préconisé par Olivier Houdé joue un rôle de
contrôle et d'arbitrage entre le système 1 et le système 2 :
il aide à orienter le choix de la méthode entre 1 et 2 , c'est
l'attitude de recul qui permet de ne pas se précipiter vers 1 ou 2 ,
de ne pas être focalisé sur l'un ou sur l'autre .
C'est l'attitude d'esprit recommandée dans toutes les disciplines , de
ne pas foncer tête baissée sur son premier élan , sur la base de ses
habitudes ... Le système 3 est en fait un système inhibiteur des
impulsions spontanées , celui qui contribue au développement de
l'esprit critique .

 


Et les biais , dans cet ensemble de fonctionnements ?
Le biais est en quelque sorte la paresse d'esprit qui consiste à se
rabattre sur une interprétation commode , une réduction de ce qui est
observé à une simplification excessive .
En fait , le système 3 , qui est celui qui stimule la capacité critique,
paraît être le plus adapté pour lutter contre ces biais d'interprétation
alors que le système 1 est celui qui paraît le plus favorable à ces
biais , se contentant de "preuves" sommaires .
Prenons quelques exemples :
le biais "astrologique"  consiste à ne considérer que les éléments
favorables , dans un contexte donné : un chamane a prévu un jour un
évènement particulier ? ... C'est qu'il a eu une prémonition qui lui a
permis d'être en relation avec un "au-delà" ... sa prémonition
n'existerait-elle qu'une fois sur cent , qu'elle n'en existerait pas
moins et que cet au-delà , frôlé une fois , est bien tangible ....
Ce biais , qui consiste à vouloir à tout prix donner son avis en se
basant sur une sélection des cas favorables à l'avis , correspond au
propos de Wittgenstein :
" à propos de ce dont on ne peut parler , il vaut mieux se taire " .
C'est le biais qui consiste aussi à dire qu'une montre cassée est plus
efficace qu'une montre déréglée , puisqu'une montre cassée donne
deux fois par jour l'heure exacte , alors qu'une montre mal réglée
ne donne jamais la bonne heure ...

 

Ce dernier exemple est aussi un exemple de biais "statistique" .
A ce propos , citons Churchill :
"je n'ai confiance que dans les statistiques que j'ai moi-même
falsifiées "
ou Disraeli :
"il existe trois types de mensonges : le mensonge , le damné mensonge
et les statistiques  " .
Il existe de multiples façons de "mal" interpréter une statistique ;
par exemple en se disant que si d'un cas particulier on ne peut rien
généraliser , il suffit de reproduire 100 fois ce cas particulier pour
que cela devienne pertinent . Ainsi en est-il du phénomène de la
rumeur : cent personnes répètent une bêtise , et le propos acquiert
une base statistique solide , qui le rendrait "crédible" , par passivité
de l'esprit critique ; les rumeurs , les fake news sont des biais
statistiques qui n'acquièrent ainsi de "crédit" que par le nombre de
leurs répétitions , ce dont abusent largement bon nombre

d'organisations !

 

Les biais de raisonnement sont aussi nombreux , qui implique cette fois
le système 2 lié à la réflexion .
Citons le biais de classification , qui consiste à établir des
délimitations dans une situation à analyser en si grand nombre que
beaucoup de zones délimitées deviennent insignifiantes par rapport à
l'ensemble : dès lors , on se croit autorisé à négliger ces "petites"
zones , qui ne sont petites que par la méthode employée pour "pulvériser"
l'analyse .
Ces biais de fragmentation sont d'ailleurs souvent volontaires dans un
certain nombres de laboratoires pharmaceutiques , qui profitent de cette
"pulvérisation" pour prétendre que tel médicament n'a que des effets
secondaires négligeables .
Un autre biais de raisonnement est lié au fait que dans beaucoup de cas ,
"la somme des parties n'est pas égale au tout" .
On croit avoir disséqué une situation jusqu'à ses plus infimes détails ,
mais reconstituer l'ensemble à partir des détails ne donne très souvent
qu'une "synthèse" incorrecte : on fait un "moulage" de la réalité , mais
la réalité n'est pas le moule , dans de nombreux domaines .
C'est un peu ce que dit le théorème de Gödel : dans un système logique
donné , il existe des propositions indémontrables ( inabordables dans
leurs complétudes par la raison) .
Un troisième biais de raisonnement est le biais de "l'ensemble vide"
ou le biais des "axiomes contradictoires" :
on établit ainsi des raisonnements à partir de quelque chose dont
l'existence est impossible à authentifier , et on aboutit à des
conclusions plus ou moins profondément échevelées .
Raisonner sur des axiomes contradictoires revient aussi à raisonner
sur l'ensemble vide : il suffit de prendre un cas où les axiomes
contradictoires sont "vérifiés" simultanément ( c'est à dire en fait
l'ensemble vide ) , et on "démontre" n'importe quoi ...
Un quatrième biais peut être appelé "biais de simultanéité" :
2 évènements sont très bien corrélés et simultanés , et on en déduit que
l'un est la cause de l'autre : par exemple , on fait du sport , les
sportifs ont des risques de cardiopathie moindres , et le taux de bon
cholestérol augmente ....et on déduit que le bon cholestérol diminue
le risque d'infarctus , ce qui est une conclusion fausse , bien que
nombre de laboratoires pharmaceutiques aient élevé le bon cholestérol
en une panacée absolue  ...de fait c'est l'activité physique "raisonnée"
qui diminue le risque de cardiopathie , le taux de bon cholestérol
élevé ne diminue pas toujours ce risque .
Exemple 2 : les néonicotinoïdes sont des insecticides efficaces , et
plus leur emploi augmente , plus le nombre d'abeilles diminue ...
Coïncidence , disent les laboratoires ! c'est un biais de simultanéité
dont profitent des "mal-pensants"... pas de chance pour les laboratoires
et les abeilles , le lien entre les deux est maintenant bien établi...
en dépit des tentatives de cacher le phénomène ...  

 


Biais ou interprétations ?
En fait , tous ces biais sont des problèmes d'interprétation de la
réalité , qui consistent à  faire des "moulages" , des "modèles" , des
"représentations" de cette réalité : que ces représentations soient basées
sur des intuitions (système 1) ou des réflexions (système 2) , et bien
qu'elles puissent être passées au crible de l'esprit critique (système 3) ,
elles n'en restent pas moins que des moules , des modèles , qui ne sont
pas la réalité ...
Un modèle est tout au plus un outil , permettant de faire des prévisions ,
mais on ne doit pas confondre modélisation , outillage , ...et réalité ...
A tel point qu'on peut parler de "sous détermination de la théorie par
l'expérience " : des théories différentes voire contradictoires peuvent
être évoquées à propos de tel évènement , qui conduisent à des prévisions
identiques : elles n'en restent pas moins différentes , et la réalité n'est
pas dans les théories... ni dans les théogonies ...
Toute réalité que nous observons , perçue intuitivement (système 1) ou
par réflexion (système 2) et passée au crible de l'esprit critique
(système 3) n'est perçue qu'à travers une interprétation , et
l'interprétation biaise toujours un peu ou beaucoup la réalité ...
L'interprétation de la réalité n'est pas la réalité ...prenons y garde ,
quel que soit notre niveau d'esprit critique !

 

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Jargon et les Argonautes

S'interroger sur la valeur de ses valeurs
(un commentateur sur une chaine TV Dimanche)

 

S'interroger sur la valeur de ses valeurs ,
sur l'écho des on-dits et l'infinie rumeur
des litanies brassées sur les flots des jusants ,
les reflets du vitrail sur le miroir du temps ...

 

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à l'infini débit de ces  sources prospères
se réalimentant de ce qui les élude ,
cascade qui se vêt de ce qui la dénude ...

 

propos sur le propos , discours sur le discours
herméneutique abstraite aux confins hermétiques ,
plus on en parle et plus devient énigmatique
le maelstrom des mots sur le comptoir du jour ...

 

grilles de lecture sur grilles de lecture
et miroirs déformants sur miroirs déformants ,
où l'idée y finit par vite disparaître
étant double à la fois , d'être et de ne pas être ...

 

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