Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

De la racine indo européenne spek au scepticisme :socrate , Bouddha Lao Tseu ou la métamorphose de la chrysalide

La racine indo européenne Spek ( inspecter , examiner)


 

La racine indo européenne de sceptique peut être symbolisée par la racine

spek .
Plus généralement , les termes de cette filière peuvent être symbolisés par les racines spek ou spik , spas,  et vont du sanskrit spasan (guetteur , observateur) ou spasati (celui qui voit) , au grec scopeo (voir , examiner) , scepticos (attentif , pensif , réfléchi) , et au latin perspicax , inspicio (inspecter) , aspicio (considérer ,
regarder ) etc...

La racine grecque a donné comme descendance en français :
le suffixe -scope ( horoscope -littéralement : qui indique l'heure , le temps...) ,
stétoscope , microscope (qui examine ce qui est petit) , téléscope , gyroscope , périscope magnétoscope , radioscopie , coloscopie , endoscopie , .... , puis des mots comme :sceptique ( littéralement : qui examine , inspecte , observe) .

La racine latine a donné des mots latins souvent empruntés au grec , pour aboutir en français à des termes comme :
spectacle , spectateur , spécies , espèce , spécial , spécialiste , spécieux ,spécimen ( "ce qui est caractéristique de ") , perspicace , perspective , rétrospective , aspect ( "ce qui est vu") , inspecter , suspecter , suspicion , suspect ,circonspect , respect , respecter , répit , introspection ( "regard à l'intérieur" ) , prospecter , prospectus , exspectative , speculum (miroir) ,

spectre , spéculer , spécifier , ....

D'une branche germanique nous proviennent espion , espionnage , épier , en anglais spy , en allemand spahen (espionner) .

De façon plus cachée , nous viennent :
dépit , en anglais "in spite of" (en dépit de ) , dépiter ( latin despicio : regarder
de loin , mépriser ) , auspice ( latin au-spex : qui examine les oiseaux --pour prévoir l'avenir ) , épiscopat et épiscopal ( littéralement "surveillant ,

inspecteur" ) .

L'anglais "bishop" (évèque) nous vient de epi-scopeo (surveillant , cf épiscopat , par suite de l'élision du e" qui donne d'abord "piscope" , puis bishop ) ,
"Evèque" vient de l'ancien français ébisque puis évesque ( en espagnol : obispo ) , soit la même provenance que bishop en anglais , et Bishof en allemand (après des itinéraires un peu compliqués ) .

Obispo signifie en espagnol  ce qui est relatif à un évèque .
Plus difficile est "écueil" : le catalan eskull , l'ancien provençal escueyll sont les
intermédiaires entre écueil et la latin scopulus (écueil) , le grec scopelos ( écueil
, hauteur , lieu pour guetter ) et l'italien sciglio .
Au niveau du sens , il y a aussi un long chemin qui mène à "épice" et "épicier" : ces   mots viennent du latin species (espèce) , qui a évolué dans ce sens en "drogue d'apothicaire" , puis en épice et épicier .

Au niveau des faux amis , notons qu'il y a sceptique et septique  :
le sceptique précédent , et le septique "d'antiseptique" , de "fosse septique" , de
septicémie , qui n'ont rien à voir l'un avec l'autre pour ce qu'on sait : le deuxième vient du grec sepo (pourrir , corrompre) , sepsis (putréfaction) : un antiseptique est ce qui aide à lutter contre la "putréfaction" , l'infection , la septicémie est relative au "sang putréfié" .


......................................................................................

Le scepticisme , qui porte bien mal son nom .

A l'origine , le sceptique ( skeptikos : qui examine , observe , inspecte ,

réfléchit ) est donc une personne curieuse , qui ne se contente pas des apparences , du superficiel et qui cherche à approfondir les données de l'observation .
Dans la conception de Pyrhon , l'affranchissement des certitudes et contingences matérielles doit permettre d'atteindre un état "d'ataraxie" , où l'individu qui y accède découvre une quiétude et une tranquillité d'esprit absolues ( cf à la fin d'article l'aphorisme 16 de Lao Tseu) .

 

Il en découlent deux significations un peu contradictoires du "scepticisme"
(énantiosémiques en quelque sorte ) :
il y a le septicisme un peu désabusé , pessimiste , méfiant , et le scepticisme de la personne qui ne se satisfait pas des apparences , qui cherche à approfondir ses connaissances ,  qui est avant tout curieuse d'esprit :
c'est ce dernier qui est le vrai sceptique , qui a toujours l'esprit en éveil , qui ne
s'arrête pas à un dogme , une idée reçue , un préjugé .
Après , bien entendu , le scepticisme se décline suivant le tempérament de la personne qui le regarde : celui qui cherche le confort moral de l'ordre établi verra dans le sceptique un élément déstabilisant ,  quelqu'un qui doute par principe et démoraliseses interlocuteurs , etc...
Des personnes comme Socrate , Bouddha , Lao Tseu , Montaigne , Wittgenstein , Bertrand Russel et tant d'autres sont des sceptiques en ce sens qu'il s'agit d'abord dans la vie de "suspendre le jugement" , de ne pas se contenter de certitude "bon marché" :

Arrêter de juger obstinément ce qui se passe autour de nous,de critiquer sans arrêt tout ce qu'on voit , de distinguer sans arrêt le pour du contre ,le pour-contre du  contre-pour , de pulvériser le champ d'observation sous une myriade de frontières , d'antagonismes , de pré-jugés etc...
Faire du doute un élément stimulant pour chercher à améliorer l'observation , ne pas la rétrécir sous une avalanche de frontières .

Pour Lao Tseu , deux idées directrices :
"Ne pas savoir et dire qu'on sait , voilà l'erreur ; savoir et estimer qu'on ne sait pas voilà l'excellence "
La deuxième idée directrice est que les contraires sont complémentaires .  
On peut se référer en cela à Pascal : " Le contraire d'une vérité n'est pas une erreur , mais une vérité contraire "

ou à Niels Bohr :
"le contraire d'une vérité triviale est une erreur stupide ; le contraire d'une

vérité profonde est une autre vérité profonde "

Où en est Socrate à ce propos ?
A la première idée directrice , Socrate juxtapose :
"tout ce que je sais , c'est que je ne sais rien " , ce qui exprime bien le même propos que celui de Lao Tseu .
Pour la deuxième , Socrate ne s'avance pas aussi loin et se contente de démontrer sans discontinuer que toute opinion tranchée est fallacieuse , toute "vérité" dogmatique est artificielle .
C'est la maïotique de Socrate , qu'on pourrait aussi appeler : la métamorphose de la chrysalide . Il entoure son interlocuteur d'un tel réseau de fils et de contradictions que voilà cet interlocuteur frappé de paralysie de jugement , enfermé dans un cocon qui l'anesthésie momentanément , et dont il n'y a d'autre issue que la métamorphose de la chrysalide .

Socrate fait accoucher de leur esprit ses interlocuteurs , en les ouvrant à cette métamorphose d'où ils pourront sortir s'ils le veulent et s'exprimer
d'eux-mêmes .

 

Et Wittgenstein ?
La citation finale du Tractacus est :
"A propos de ce dont on ne peut parler , il vaut mieux garder le silence "
La proposition 6.54 quant-à elle , devient :
"Mes propositions sont clarificatrices en ce sens que celui qui me comprend les reconnaît à la fin comme des non sens  , lorsque montant par elles , et à travers elles , il les a surmontées (il doit en quelque sorte jeter l'échelle après y être monté ) .
Il doit dépasser ces propositions et alors il verra le monde de manière plus

juste ."
Cela est ni plus ni moins la maïotique de Socrate : exercer l'interlocuteur à un
certain nombre d'exercices d'esprit pour l'aider à élargir ses horizons , puis les horizons élargis et la chrysalide métamorphosée , lui donner la possibilité de s'exprimer plus justement par lui-même . Mais pas de dogmes , de théories , de frontières barbelées à double tour :
"à propos de ce dont on ne peut parler , il vaut mieux garder le silence"
( cela suppose qu'il y a de l'indicible , mais que l'exprimer dans un langage rationnel est impossible , ce qui est bien la perception de Socrate quand il évoque une certaine forme de transcendance dans ses relations avec son "daïmon" , ou celle de Montaigne ).

 

Et Bouddha  ?
Pour ce denier , il est nécessaire se libérer de l'aliénation des chaines de l'existence en agissant avec obstination et sincérité pour dissiper le voile des apparences :
tout n'est qu'apparence dans le monde de nos perceptions , ( je sais que je ne sais rien dit Socrate , ne pas savoir et croire que l'on sait , voilà l'erreur dit Lao Tseu , jetez l'échelle par laquelle vous êtes monté , dit Wittgenstein , que sais-je dit Montaigne ) .
Il convient d'aller au-delà de toutes nos certitudes matérielles pour trouver les chemins de la vraie liberté , de la libération de toutes nos astreintes , vers un "éveil" ( un accouchement de l'esprit  et un contact direct avec une forme de transcendance , dirait Socrate) . Bouddha appelle cette transcendance de l'éveil : le nirvana .

 

Enfin , nous dit Marcel Conche :
" Montaigne a pris conscience de l'impossibilité de fonder , par la seule voie

que connaisse la philosophie ( celle de la justification par la raison ) , une

vérité quelconque au sujet de la nature  de  l'homme . Il n'y  a  pas  de vérité

sur l'homme accessible à l'homme . Il n'est pas possible de dépasser ici le domaine de l'opinion "
( Montaigne ou la conscience heureuse p  42) .
Montaigne lui-même dit :
"La peste de l'homme , c'est l'opinion de savoir " ( Les essais , II , 12 , 123)
"Quelle vérité que ces montagnes bornent , qui est mensonge au monde qui se tient au-delà ?" (II , 12 . 231)
"Vaut-il pas mieux demeurer en suspens que de s'infrasquer à tant d'erreurs que l'humaine fantaisie a produites ? Vaut-il pas mieux suspendre sa persuasion que de se mêler à ces divisions séditieuses et querelleuses ? (II , 12 , 142)
Pour Montaigne aussi , il s'agit donc de suspendre le jugement , de ne pas agiter perpétuellement la machine à juger , de stopper le disque rayé dans son sillon d'obstination .
Il s'agit d'être toujours attentif à ce qui se passe mais en étant toujours
conscient au plus haut niveau de sa conscience , d'être mobile et en discussion dans sa conscience tout en étant en discussion avec son environnement, d'être en définitive tout autant ouvert vers sa conscience que vers le monde extérieur .

L'aphorisme 16 de Lao Tseu est en quelque sorte le point central de ces philosophies , le dénominateur commun pourrait-on dire entre Socrate , Bouddha et Lao Tseu :
" Atteins la suprème vacuité et maintiens-toi en quiétude ,
Devant la foule fourmillante des êtres ne contemple que leur retour .

Les êtres divers du monde feront retour à leur racine .
Faire retour à la racine , c'est s'installer dans la quiétude ;
s'installer dans la quiétude , c'est retrouver l'équilibre ;
retrouver l'équilibre , c'est connaître le constant ;
connaître le constant , c'est l'illumination

Qui ne connaît le constant crée aveuglement et malheur .
Qui connaît le constant sera tolérant .
Qui est tolérant sera désintéressé , ouvert au monde et au ciel .
Qui est ouvert au ciel fera un avec le Tao (....)
Jusqu'à la fin de sa vie , rien ne saurait l'atteindre "

On en conviendra , cette forme de philosophie est bien mal nommé en parlant de scepticisme .

Avec la maïotique socratique , il faudrait mieux parler de métamorphose de la chrysalide .
 

 

Voir les commentaires

La racine indo européenne "solv" , "salv" (totalité , sain , en bon état)


Du "salut" jusqu'aux  "sous" .

 

N'oublions pas tout d'abord que ces racines indo européennes sont des racines
symbolisées , regroupant des filières de termes prononcés depuis le sanskrit
( environ -2000 ans avant notre ére ) , jusqu'aux grecs , aux latins et aux
langues contemporaines qui y sont rattachées : il suffit de comparer les
accents de différentes régions de France par exemple , pour concevoir que pour
un même terme  , sa prononciation peut beaucoup varier , à plus forte raison
depuis des époques très anciennes .

 

En grec ancien , la racine s'exprime par "olos" ( tout , entier ) : souvent
le "s" n'était pas prononcé en grec , d'où cette racine .
Elle s'est transmise en français par des termes utilisant le préfixe ou le
suffixe holo ,  comme :
hologramme (une image en son "entier") , holocauste (l'objet du sacrifice
était "entièrement" brûlé pour être offert aux dieux par l'intermédiaire de la
fumée) , olographe ( testament écrit de façon "entièrement" manuscrite ) ,...
et "catholique" ( de cath-olos en grec ("universel") ,  néologisme employé par
les premiers chrétiens pour exprimer "l'universalité" de leur credo ) .

En latin , le "v" se pronçant souvent "u" , on a comme descendance en français
des mots en "sol" , "sal" , "salv" comme :
solide , solidifier , solde et soldat ( de solidus en latin , qui était aussi
la monnaie créée par l'empereur Constantin vers l'an 312 , qui servit aussi à
solidaire , solidarité ,... puis par élision du "l" :
sou ( de solidus) , souder (rendre solide) , soudard , soudoyer (avec des
solidus ou des sous) , soudure , etc ...
Pour des mots en "sal" ou "salv" , on a :
Salvia regina (cantique catholique) , Salvia praetensis (la "sauge" des prés
en langage scientifique , qui était considérée comme une plante médicinale
"salvatrice") , salvateur et salvatrice , salut , salutaire , salutation ,
salubre , salubrité , etc ... , puis par élision du "l" :
sauver , sauvetage , sauveur , sauge , sauf et sauve , sauvette , sauvegarde ,
etc....., en anglais safe , safety ,...
En latin , on a encore eu des termes comme "sollemnis" ( pourvu de tout , puis
solennel ) , sollicitus ( entièrement remué , troublé ; inquiet) , sollicito
( inquiéter , remuer , déranger) ... qui ont donné en français des termes
comme :
solliciter , sollicitude , sollicitation ,.., solennel , solennité , ...
et par élision des "l" : souci , insouciant , ...  

............................
De l'empereur Constantin  , du "solidus" et des "sous" :
Constantin vécut de 280 à 337 et fut empereur romain de 312 , à sa mort en 337.
D'abord empereur d'Occident de 312 à 324 , il réunifie l'empire en remportant
en 324 la bataille contre Lucinius , empereur d'Orient .
Vers l'année 312 , il dévalue la monnaie romaine en créant le "solidus" (qui
contient alors 1/72 ème d'or , contre 1/60 précédemment ) ; vers 313 , il
publie conjointement avec Lucinius un édit de tolérance vis à vis des chrétiens
(qui représentent alors environ le dixième de la population de l'empire ) ,
et assure simultanément la pérennité du "solidus" en confisquant les stocks
d'or qui abondaient dans les temples romains ( la religion "traditionnelle"
ayant tendance à tomber en désuétude ) ....( un peu à la manière de Philippe
le Bel confisquant les trésors des templiers et qui consolide ainsi la monnaie
du royaume ) .
Il crée Constantinople en330 , pour en faire la capitale de l'empire à la
place de Rome après la réunification de l'empire en 324 .
Il tente aussi une réunification religieuse en convoquant le concile de Nicée
en 325 : il s'agit de combattre les différentes sectes chrétiennes qui
s'affrontent alors assez durement en menaçant la paix social de l'empire ; un
des protagonistes , Arius , est condamné pour hérésie et exilé .
(Arius soutenait que le « Fils » a été créé par le « Père », a pris naissance
et n'est donc pas éternel . Alexandre d'Alexandrie lui opposait la doctrine
du Fils éternel, immuable et de même nature que le Père ).
Enfin , Constantin meurt en 337 , en se faisant baptiser chrétien , et devient
ainsi le premier empereur romain de confession chrétienne .
On voit ainsi que le règne de Constantin a été marqué par des étapes
historiques importantes qui marqueront les évolutions futures de manières
fortes .
En particulier , la pérennité de la monnaie du "solidus" fut exemplaire ,
puisqu'elle se maintint comme monnaie de référence jusqu'au XIème siècle , soit près de 700 ans de relative stabilité monétaire .
Le nom de "solidus" se transforma ensuite en "sol" , puis devient "sou" au
XVIIIème : la dernière pièce de 5 sous fut frappée en 1939 , mais le terme
"sou" subsiste largement dans le langage depuis comme synonyme d'argent .

Voir les commentaires

Cyrano de gerberac

  Marquis de Carabas(4)

 

A mouliner de vains propos
pour aussitôt tendre à trois couacs ,
à se pendre pour Cyrano
quand il n'est que Valvert en frac

 

Illusionniste qui se prend
au tapis de ses illusions ,
qui se pend et qui se repent
à ses jeux d'affabulations

 

A s'imaginer Jupiter
quand il n'est autre qu'avatar
à descendre du ciel sur terre
en héraut de geste d'Icare

 

Qui prévient les risques miniers
en allant de songe en mensonge
creuser des galeries qui plongent
aux souterrains de ses menées

 

Cheval de Troie des templiers
au pas de l'oie à répéter
de New-York à la rue Cadet
des processions à la Daumier

 

Voir les commentaires

Comment un champion du monde des impôts peut-il être un si mauvais état ? ( Revue Causeur )

Stéphane Germain , dans Causeur , revue animée par Alain
Finkielkraut et Elisabeth Lévy )

 

La crise des gilets jaunes aura été la convergence des faillites
françaises. Antiparlementarisme, chômage, très bas salaires, violences
 et services publics déplorables sont le quotidien du champion du
monde des impôts.Avec sa hausse avortée des taxes sur le carburant,
le tandem Macron-Philippe aura réussi à surclasser la gestion
calamiteuse de l’écotaxe du duo Hollande-Ayrault en 2013. Le président
normal avait calé devant les bonnets rouges et Jean-Marc Ayrault avait
ensuite lâché un petit milliard pour parachever le démontage des
portiques entamé par des Bretons irascibles. Le « nouveau monde » de
Macron, et c’est bien normal compte tenu de la classe de ses
dirigeants, n’a pas fait dans la demi-mesure : lui aussi il aura
renoncé à ses 4 milliards de taxes, mais au prix de 10 milliards
tous les ans. Epargnons-nous les calculs d’actualisation financière,
mais pour faire court, les gilets Jaunes auront coûté à la France
cent fois plus chers que les bonnets rouges. C’est à ces petits riens
que l’on voit que l’on est gouverné par des champions (du monde de la
dépense publique).
Nos policiers devraient rouler en Rolls
Il est vrai qu’il en faut du talent aux gestionnaires (!) d’un pays
déclaré en faillite par son Premier ministre dès 2007 – 11 ans déjà –
pour continuer à emprunter à tour de bras afin de financer une
croissance qui ne vient pas, et pour cause.Cette faillite constitue
au demeurant le fil rouge des gilets jaunes, puisque loin d’être la
convergence des luttes rêvées par la gauche, ce mouvement est le
révélateur de la convergence des faillites françaises et d’une forme
d’obstination à parfa?re ces banqueroutes.On sait que sur les
ronds-points, on se lamente de la disparition des services publics.
Dans les rangs des policiers chargés de maintenir l’ordre, on attend
également le règlement de quelque 23 millions d’heures supplémentaires impayées.
Les blessés des deux camps finiront dans des hôpitaux surchargés où le
personnel médical est au bout du rouleau. Comment le pays champion du
monde des impôts (ex-aequo avec la Finlande) peut-il avoir des services
publics aussi miséreux ? C’est une question a priori légitime, mais
dont ni la majorité ni les oppositions ni aucun des quelconques corps
intermédiaires ne semblent vouloir s’emparer. Un Etat qui dépense
280 miliards de plus que l’Allemagne devrait pourtant voir ses
policiers circuler en Rolls et des bureaux de poste high-tech sur
chaque rond-point.
L’impôt sur l’infortune
Cette faillite du système, on peut concrètement la lire sur son
bulletin de paie. Pour qu’un salarié touche 1 688 € net d’impôts
(salaire médian), il en coûte 3 220 € à son employeur– la différence,
1 532 € étant constituée des prélèvements obligatoires. Alors certes,
l’essence se trouve taxée à hauteur de 60%, mis les 46% de charges sur
les salaires devraient nous révolter plus encore. Si elles n’étaient
que de 30%, voilà près de 570 € qu’employeur et salarié pourraient se
répartir. Pour Macron et l’ensemble ds dirigeants depuis trente ans,
cela semble plus simple d’augmenter ls aides, subventions et autres
niches que de se pencher sur ces chiffres affolants.Notre président n’a
en effet pas eu un mot, lors de sa dernière allocution, sur le
caractère insoutenable du modèle social français, de sa dépense
publique, de sa dette et du chômage de masse qui en découle. Il s’est
contenté de remettre deux thunes dans le bastringue, pour laisser passer  
l’orage et se calfeutrer dans les institutions démocratiques de la
Ve République.
Ces représentants qui ne représentent rien
Une démocratie en faillite, elle aussi, puisque la France des gilets
jaunes ne se sent représentée par personne. On constatera avec elle
que les 11 millions de voix de Marine Le Pen sont représentées par…
sept députés à l’Assemblée, ou que le choix d’une société
multiculturelle et ouverteà l’immigration n’a jamais été soumis à la
volonté du peuple. A peine esquissé d’ailleurs par Macron, sa volonté
d’inclure l’immigration dans le futur « Grand débat national » a
vivement été critiquée par ses soutiens – à commencer par Laurent
Berger, patron de la CFDT. Ce syndicaliste professionnel fut au
demeurant totalement dépassé par les jaunes qui dénient toute
légitimité au trio CGT, FO, CFDT. Berger, Martinez et consorts
s’accommodent en effet fort bien du chômage de masse et de la hausse
infinie des prélèvements. Ce sont eux les aveugles qui ne voient pas
les 280 milliards sur lesquels ils sont assis confortablement,
notamment les 32 milliards alloués à la formation professionnelle –
qui ne forme personne. Ces cannes blanches ne peuvent définitivement
rien pour les gilets jaunes, si ce n’est continuer à exciter leur
jalousie en bêlant pour rétablir les 4 milliards de l’ISF. Aimer l’idée
de taxer les riches au point de ne pas voir que cet impôt a détruit
des centaines de milliers d’emplois constitue d’ailleurs un moteur
puissant de la faillite.
Haine du capitalisme et tolérance de la violence
Cette haine du capitalisme, de l’argent et de l’entreprise, c’est bien
sûr la faillite de l’Education nationale – là aussi, avec de tels
prélèvements obligatoires,pourquoi diable ne sommes-nous pas premiers
au classement PISA? Gangréné par l’alter-mondialisme, notre
enseignement présente le monde de l’entreprise comme celui de
l’Antéchrist. Il n’est pas le seul, la justice française n’a pas de
tendresse particulière pour l’employeur qui figure en haut du « mur
des cons », alors qu’ elle libère les casseurs le plus rapidement
possible – sans doute les juges souhaitent-ils ne pas les exposer au
prosélytisme islamiste en prison (délabrées elles aussi, mais enfin,
où va l’argent ? . Car les gilets jaunes auront également démontré la
faillite de l’ordre public et la puissance dévastatrice des bandes de
pillards venues des banlieues associées à des activistes chevronnés
galvanisant du « plouc » enhardi. Mais dans les beaux quartiers de
Paris, on  paraissait peu au courant. A Nantes par exemple, en
revanche, on savait : les zadistes et leurs amis black blocks, ont
dévasté le centre-ville  tous les six mois pendant dix ans avec une
régularité métronomique. Il aura fallu que l’Arc de Triomphe soit
profané pour qu’enfin la police soit autorisée à muscler (légèrement)   
son dispositif – et qu’à Paris on s’alarme.
Macron, c’est le vieux monde  
Emmanuel Macron ne représente en aucune façon le renouveau qu’il   
prétendait incarner – quelqu’un qui poserait des questions simples
du type : comment font les autres pour avoir 3% de chômeurs ? Il
symbolise au contraire la faillite ultime, la sécession des élites
européistes qui n’ont pas senti monter la colère de « la France des
ronds-points » puis qui l’ont immédiatement méprisée. Au bout de
dix-huit mois,  eux qui ont enfilé des gilets fluos obligent le
pimpant marcheur Macron à revêtir le costume élimé de ses
prédécesseurs, celui de syndic de faillite. Sous l’œil consterné des
Européens, sous celui révolté des Italiens à qui Macron faisait la
morale sur leur budget irresponsable il y a quinze jours encore, notre
président s’apprête à faire comme Chirac, Sarkozy et Hollande –
globalement plus rien,  en attendant de refiler la grenade dégoupillée
au prochain marcheur immobile.

Voir les commentaires

Fanfaraon la tulipe

Marquis de Carabas (3)

 

A jouer au pharaon
on devient fanfaraon ,
voilà pour l'épilogue ,
chrysalide en sa bogue .   

     

Etranges Messagers
du printemps oublié ,
se jouer Apollon
quand on est papillon . . .

 

Où de gogues en goguettes
et de Fouché en fêtes
on prend le mauvais pas
qui conduit au trépas 

 

Où d'arpèges en combines
vague le temps dessine
de bouffées en bouffettes
une étrange opérette

 

Sagesse au narguilé
narguée de leurs fumées ,
ne réveille le temps
de Pandore et du vent .

                                             phirey@free.fr

Voir les commentaires

L'au-delà des discours

Marquis de Carabas(2)

 

L'un est Flamby , l'autre est Flamberge ,
en gilets de soie ou de serge                
à n'avoir qu'une idée  en tête :                 
 s'extasier de leurs pirouettes !

 

Mais à se mirer aux miroirs
souvent on se voit en abime
retomber des plus hautes cimes
aux géhennes broyant le noir

 

L'un est Flamby , l'autre est Flamberge
l'un est en rade et l'autre en berge       
qui de toutes parts prennent l'eau
au ressac de tous les impôts

 

L'un a ouvert grandes les vannes
et fait monter tous les niveaux
l'autre en vigie criant Soeur Anne
vais-je rouler aux mêmes eaux ?

 

L'un est Flamby , l'autre est Flamberge
l'un goberge et l'autre gamberge ,
Maîtres  du monde en la  Dépense
publique et en la Providence

 

Où l'âne est fort en anaphores
criant des  "hi han" sans effort ,
l'autre guérit des écrouelles
en faisant monter la gabelle

 

Voir les commentaires

Enantiosémie , antiphrase et chiasme

L'énantiosémie est l'expression , pour un mot ou une racine donnée ,
de deux significations contraires : l'une exprime la racine en
"positif" , l'autre en "négatif" ( ou bien dans deux directions
opposées).
Par exemple , "avant" veut à la fois dire "autrefois"("avant 1789"),
et dans la locution "en avant" , veut dire devant , après ("en avant
de 1789" , c'est à dire après 1789) .
Dans une expression du type "c'est une oeuvre achevée" , achevée a
le sens de "réussie" (le sens est positif) ; avec "achever son
travail" , on se contente d'un sens assez neutre pour achever ;
enfin avec "ce travail l'a achevé" , achevé prend le sens négatif
de "épuisé". On peut reproduire le même contexte avec "éprouvé"
(sens 1:expérimenté et sens 2 : fatigué ) .
De même avec "formel" : en disant ,"je suis formel" , je veux dire
que je suis catégorique , sûr  ; en disant , "c'est un exercice
formel" on exprime l'idée que l'exercice est plus sur la forme que
sur le fond , et que c'est quelque chose d'un peu accessoire ,
secondaire . D'où deux significations opposées .
"remercier quelqu'un " , c'est à la fois lui être reconnaissant
ou le congédier ..;
Avec "ponctuel , on peut dire : "c'est un phénomène ponctuel" ,
donc peu représentatif , peu précis ; en disant d'une personne
"qu'elle est ponctuelle" , on exprime au contraire l'idée
que la personne est très précise en regard des horaires .
La "vacance" est quelque chose de vide , les "vacances" sont
toujours très remplies !
Quelqu'un de "réactif" est généralement apprécié , quelqu'un de
"réac" peut l'être un peu moins ....
Quand je suis "sans doute" , je suis certain , mais en disant que
quelque chose est "sans doute" vraie , je reste dans
l'expectative ....
En anglais , "hard" veut dire dur , "hardly" veut dire à peine ..
"burglar" veut dire primitivement personne d'un bourg , d'une
bourgade , mais finalement , c'est un "voleur" ! Alors qu'en
français , "bourgeois" a gardé finalement une connotation plutôt
neutre , voire positive .
Les racines peuvent également présenter des aspects opposées :
Par exemple , hostile et hôte sont de la même racine et sont
nettement opposés; une somme peut être un tout , quelque chose
de complet , alors que sommaire est un peu léger ,voire  très
incomplet ; déguster et dégoûter expriment dans la même racine
des facettes contradictoires ; quand on fait "face" à ses
responsabilités , on est quelqu'un de sérieux , alors qu'avec
des "facéties" , on l'est déjà moins !
Quand on est content , on n'est pas exactement dans la même
situation que quand on est dans un contentieux .
Notons pour clore cette partie que le même mot , sans avoir
des significations contradictoires , peut avoir des acceptions
très différentes . Par exemple les péripatéticiens sont des
disciples d'Aristote ( on peut également dire "aristotélicien")
Ils devaient ce nom au caractère déambulatoire de leurs
discussions (péripatéo veut dire se promener en
grec ) , car ils avaient l'habitude de discuter en marchant.
Les péripatéticiennes se contentent de se promener , sans pour
autant philosopher ...


L'antiphrase est dans un contexte qui se rapproche de la notion
précédente:
un peu par ironie ou gagné par son élan , on exprime dans une
antiphrase le contraire de ce que l'on veut dire .
"c'est mortel" peut vouloir dire que c'est génial si on abhorre
une mine réjouie , (ou au contraire que c'est très ennuyeux si on
a une mine défaite) .
"c'est malin!" veut généralement dire que c'est très bête ...
"c'est du joli !" , "c'est du propre !" veut généralement exprimer
le contraire de ce qui est dit .
"le génie des alpages" ne l'est généralement pas...surnommer
quelqu'un "l'aimable" peut vouloir dire la plupart du temps qu'il
est assez ronchon .


Le chiasme produit également un effet miroir en renvoyant non
pas à son contraire , met au début de la phrase qui précède ,
en l'inversant quelque peu .
Ainsi comme l'a dit Edgar Morins :
"La valeur des grandes vacances est la vacance des grandes
valeurs ".
Ou encore :
" Ce n'est pas parce que c'est difficile que nous n'osons pas ,
c'est parce que nous n'osons pas que c'est difficile" (Sénèque
Lettres à Lucilius lettre 104)
"Ne pas savoir , c'est dire qu'on sait , voilà l'erreur ;
savoir , c'est dire qu'on ne sait pas , voilà l'excellence "
( Lao Tseu no 71)
" Qui craint de souffrir , il souffre déjà de ce qu'il craint"
(Montaigne , Essais III,13)
"plus ça va vite , plus on oublie ? C'est parce qu'on veut
oublier que cela va vite" (Kundera , La lenteur)
"il n'y a pas de plus pur mythe que celui d'une science pure
de tout mythe" ( Michel Serre , Eclaircissements)
" Le bruit fait peu de bien , le bien fait peu de bruit "
(Saint  François de Salle , repris par Jean XXIII dans les
années 60).
"Le communisme a ruiné la Russie ? non  , c'est la Russie qui
a ruiné le communisme " (Jonathan Littel , Les Bienveillantes)
 
La valeur de ce procédé est qu'il inverse les rapports de cause
à effet un peu automatiques et mécaniques que nous établissons
dans nos appréciations du quotidien : il soulève un coin de nos
préjugés en signifiant que les relations que nous voyons se
dessiner dans un sens , se passent en réalité dans un autre
sens ... comme dit Sénèque , c'est parce que nous n'osons pas
que c'est difficile ....

Indépendamment de questions philosophiques , le chiasme peut
aussi avoir des effets dont les humoristes se sont souvent
saisis ...Par exemple :
"Il vaut mieux penser le changement que changer le pansement"
"Je lève mon verre au beau sexe des deux hémisphères , et aux
deux hémisphères du beau sexe"
Qui qu'a dit quoi ? A vous de le trouver .
 

 

Voir les commentaires

Eyes wide shut 3 (Apologie des années folles)

 

Marquis de Carabas

 

Petits marquis pirouettant

oints du temple des bien-pensants

claquant de ci , cliquant de là

récitant leurs prêchi-prêcha

 

Petits Fouquet de bal musette

spécialistes des bonneteaux

qui vont de gogos en goguettes

et de goguettes en gogos

 

Messsieurs DepuisPeu en quenottes

à roucouler haut de la glotte ,

dingos lurés en redingotes ,

papes de toutes les papotes .

 

Forceurs de toute porte ouverte

à clamer haut tous leurs exploits ,

on n'est pas Cervantès certes

d'un claquement du bout des doigts

 

A se prendre pour des «zélites»

quand ils ne sont que des zélotes ,

Gérard Philippe sans tulipe

Sancho Pança sans Don Quichotte

 

Faux Père Noël sans la hotte

à vous promettre tout sur rien ,

ils vendent quelque camelote

pour le meilleur et le plus bien

                           

                                                                      Phirey@free.fr

 

Voir les commentaires

le temps s'oublie qui va


quand le temps frémissant
aux mailles d'un étang
en rires argentins
rutile en son écrin

 

qu'il roule capricieux
aux berges d'un ruisseau
en des milliers de feux
qui tremblent dans les eaux 

           
                                       
quand le temps suspendu
aux éclats facétieux
d'un soleil ingénu
ride la mer de jeux

 

qu'il vacille  brisé
dans les clins des miroirs
irradiés de leurs gloires ,
le temps s'oublie qui erre .

 

le temps s'oublie qui va
danser de mille pas
aux folles harmonies                   
des tourbillons de vie

                                                           phirey@free.fr

 

Voir les commentaires

De différentes racines indo européennes pour Parler

Citons en préambule Montaigne :

III,8,159 J'aimerais mieux que mon fils apprenne aux tavernes à parler ,

qu'aux écoles de la parlerie Il me semble , de cette implication et

entrelaçure de langage ,.., qu'il en va comme des joueurs de passe-passe

:.. hors ce battelage , ils ne font rien qui ne soit commun et vil . Pour

être plus savants , ils n'en sont pas moins ineptes ... en ceux-là qui se

rapportent de leur entendement à leur mémoire et ne peuvent rien que

par livre , je le hais , si je l'ose dire , un peu plus que la bêtise .

 

II , 12 , 151 Un ancien à qui on reprochait qu'il faisait profession de

philosophie , de laquelle pourtant en son jugement il ne tenait pas

grand compte , répondit que cela , c'était vraiment philosopher .

 

C'est sous ces auspices de Montaigne que nous évoquerons les

différentes racines qui expriment le «parler» en indo européen .

Il y a en effet parler et parler: exprimer des idées , ou faire des

commentaires sur les commentaires sur les commentaires : être direct ,

ce qui en politique s'appelle « parler vrai » (!!) , ou avoir des « discours

en abîme » , et comme dit Montaigne , faire du battelage , c'est à dire

non pas discuter , mais marquer son territoire , occuper le terrain ,

l 'espace , circonscrire sa zone d'influence , au détriment de toute

espèce de pensées ( qui à force d'être négligées , finissent dans l'atrophie

la plus complète … mais ça , on le voit tous les jours en politique ou

ailleurs : quand on n'a plus rien à dire , … c'est là qu'on a le plus à dire )

 

La première racine est celle qui se rapporte à l'étymologie de parler et

de parole . Parler vient du latin « parabolare » , c'est à dire faire des

paraboles … raconter des histoires … et du grec parabolé ( comparaison ,

rapprochement , ressemblance …) .

Le mot a pris son acception actuelle vers le Xème siècle , à partir de ces

ancêtres romains et grecs .

Nous voici déjà en plein dans la dualité évoquée : parler , c'est raconter

des histoires , mais aussi établir des liens , des ressemblances , des

rapprochements … parler , c'est une reconstruction ….plus ou moins

précise …avec parlement , mais aussi palabre ( on a tant palabré que

parabole s'est transformé en palabre!) , pour cette dualité .

 

La deuxième racine qu'on peut évoquer correspond à des mots déjà

employés dans le sens de « parler » par les romains et les grecs :

c'est d'abord verbum (parole) pour les romains , et réthoreia (discours,

rhétorique) pour les grecs . La racine est symbolisée par le terme

V(voyelle)R ,

et a donné dans les langages contemporains : verbe , verbeux ,

verbiage , word en anglais , et le V tombant en grec , ironie ,

rhétorique , rhéteur …( la voyelle peut être e , i , o ) .

 

La parole en grec , c'est aussi logos (λογος) , symbolisable par

L(voyelle)G qui a le sens plus général de choisir ou cueillir ,

et qui a donné logique , dialogue , dialecte , dialectique , intellect ,

intellectuel , intelligence , apologie , éloge , anthologie (racine

grecque) ou florilège (racine romaine) pour dire «recueil de

fleurons » ( antho et flori : fleur ) , mais aussi lecture , lexique ,

élection , collecte , collège , collègue , léguer , reléguer , éligible ,

catalogue , analogue , épilogue , prologue , les préfixe -logie ou

-logue ( anthropologue , écologie , ..) légal , légalité , loi ,

légitime , légiste , déléguer , légende , privilège ,... etc.. et même …

légume (c'est à dire : ce qui se cueille ) , horloge ( qui dit l'heure) ,

et logorrhée ( la parole qui court , comme un canard sans tête...) et

qui est le pendant de verbiage , Il y a toujours ces antinomies dans

la racine , avec un côté le positif ( éloge, apologie , légitime ,

privilège … ) , et un côté négatif (logorrhée , logomachie,...) , puis

entre les deux les concepts neutres , réalistes . ( la voyelle de la

racine peut être e , i , o ) .

 

Une autre racine pour le fait de parler vient des mots comme oral ,

oratoire , oraison , péroraison , pérorer ….On y voit déjà la double

acception , avec la connotation péjorative de pérorer et celle positive

dans le nom de «oratoire» , lieu de prière , qu'on retrouve en grec

avec αρα ( ara , prière) , ou en sanskrit avec aryati (prière)

La racine est alors OR ou AR .

On peut compléter la liste ci-dessus avec :

oracle , orateur , adorer (préfixe ad- , vers) , inexorable ( qui n'est

sensible à aucune prière ) , oratorio …

Si on suit Bailly , Etymonline , et d'une certaine façon de Vaan ,

on peut ajouter tous les mots dérivant de os,oris (bouche) , ce qui

paraît assez logique pour «parler»: soit orée , orifice , anglais

osculate (faire un baiser) , Ostie à l'embouchure du Tibre etc....

( de ostium , porte , entrée , embouchure , dérive aussi les mots

huis , huisserie, et huissier ) .

 

Une cinquième racine est LOK , avec les mots :

loquace , élocution , éloquence , interlocuteur , soliloque ,

ventriloque , interloquer(« couper la parole» ) , allocution , colloque

(lieu où l'on parle ensemble) , etc...

Avec connotation péjorative , on a :

grandiloquence , circonlocution ( qui tourne autour ) , ….

 

Une des racines les plus représentative est celle de « dire» :

soit la racine DEIK ( montrer , signifier) , venant du latin

dico ( dire) ou du grec deiknumi ( δεικνυμι : montrer)

On peut citer un très grand nombre de mots :

dire , prédire , prédicateur , diction , dicter , dictionnaire , inédit ,

éditer , bénédiction , malédiction , édicter , interdit (interdico ,

couper la parole ) , indiquer , abdiquer , vindicatif ( qui dit la

vengeance….)

véridique et verdict ont des significations originelles identiques

( dire vrai ) .

juridique veut dire « dire la justice » ; de là , on a préjudice, et par

contraction « juge » , juger , préjuger , juridiction …

du sens grec de « montrer» , on a :

digitus et doigt , digital , la fleur digitale pour la forme de ses feuilles ,

digitaline (assez toxique...) , paradigme ( cadre conceptuel ) , et

….... syndicat : dikazo (δικαζω veut dire juger ) et syndicat veut dire

en grec : qui juge avec ( soit assistant du juge , avocat , etc …) .

On notera dans les «anomalies» qu'un prédicateur n'est pas sensé faire

des prédictions …...

Dans les connotations négatives , on a : dictateur , dictat , interdire ,

vindicatif , préjuger , malédiction , …

 

Enfin , dans les les racines les plus représentatives de « parler » , notons

celle qui vient du verbe latin «for» (parler , dire ) , symbolisée par

Bha, Bho (parler) , qui donne en grec phoneo ( φονεω parler) :

du latin proviennent enfant (qui ne parle pas ) , fantassin et infanterie

(de l'italien fante : enfant , valet , puis fantassin) , affable , fable , fabulation,

faste, néfaste , faconde  etc....Pour l'espagnol , on a hablar (parler) , qui en français s'est retrouvé en hâbleur !

Du grec , s'en déduisent : aphone (sans voix) , euphonie , cacophonie ,

euphémisme , phonème , phonétique , prophète ( qui parle vers l'avant , le

futur ) , symphonie ( qui sonne avec , harmonieux ) , etc....

Il y a aussi une branche germanique , qui a donné «ban» (dire ,

commandement ) , qui se décline en bannir , bandit (qui contrevient au

ban ) , etc...

 

Il resterait à exprimer plus en détail chaque racine ( mais ici , c'est déjà une

longue présentation ….) , et à présenter une bonne dizaine d'autres racines

( dont celles de exprimer , to speak et speaker ,speakrine , to talk , voix ,

langage , to say , etc ….) … peut-être un prochain article , si cela intéresse …

Notons pour conclure sur le dualisme des racines :

en connotation négative , on a palinodie , palabre , parlote , dictateur ,

cacophonie , bannir , bandit , hâbleur ,  vindicatif , grandiloquence , circonlocution , pérorer , péroraison , verbiage , logorrhée , logomachie , etc...etc...

en connotation positive , on a euphémisme , éloquence , symphonie ,

euphonie , bénédiction , oratorio et oratoire , éloge , apologie , Parlement,

etc...etc....

C'est comme la langue d'Esope : la moins bonne ou la meilleure des choses !

 

 

 

 

Voir les commentaires

<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 > >>