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poesie

De l'oiseau-lyre

L'élan , l'envol , le cri

ébloui d'un oiseau dans la nuit ,

l'urgence et la nécessité

de frémir et d'aller chanter

 

 

Comme un très long jaillissement

en un instant qui se suspend

avant d'aller en retombant

aux folies irisées des temps

 

 

Comme une cascade se vêt

de ce qui la dévêt sans trêve

avant d'aller caracoler

aux génies des brumes de rêves

 

Comme une pluie sur des carreaux

en perles tresse ses rideaux

qui se balancent dans le vent

en tourbillons de vif-argent

 

 

L'élan , l'envol , le cri

dans une gerbe d'étincelles

de l'oiseau lyre dans le ciel

couronné d'astres  de dentelles             

                                        

                                                    phirey@free.fr

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digmes et paradogmes

réciter des dogmes
habiller des fantômes
les faire devenir gnomes
confondre somme et somme

 

sommeil des consciences
pensées en abstinence
en vide , en redondance
échos dans leurs errances

 

sommes bien trop sommaires
somnolences grégaires
contes d'apothicaires
tournoiements dans les airs

 

Ressassements d'antiennes                                         
en stridulations vaines
à tout savoir sur rien
rien de ce qu'il advient

 

Répétant , amplifiant
déformant : radotant ,
pour tout ce qui leur reste
d'une chanson de geste

 

Pour tout ce qui leur reste :
ces gesticulations
fébriles , tourbillons
d'incantations funestes

 

Oraisons péremptoires
péroraisons sans gloire
abîme dans la moire
et le tain des miroirs

 

Sapiens des fumoirs
sapionce des dortoirs
savoirs qui se déclinent
en saveurs de cuisine

 

Dogmes et paradigmes
digmes et paradogmes
du plus haut de leur dôme
sans raison et sans rime

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Innocence du monde (2)

Et si Socrate revenait
pour s'assoir tout à nos côtés
que dirait-il de tant d'années ,
des successions ou  des succès ?

 

De nos temps si circonstanciés
si disjoints et si fragmentés
de nos écrans préfabriqués
aux élans cinématisés ?

 

Il n'est d'autre présupposé
que d'écarquiller la conscience
à l'observation des marées ,
des vies dans leurs plus folles danses

 

 Hors des courants accommodants
plonger au coeur de mille matins
où il n'y a d'autres destins
qu'un jour en son commencement

 

Où il n'y a d'autres chemins  
que de créer chaque moment
dans le détour de chaque instant
à profusion de chaque brin

 

Qu'à profusion de chaque chant
dans le cours de mille courants ,
qu'à profusions de tourbillons
dans le cours de mille évasions                     Septembre 2018

 

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Innocence du monde

Plénitude diaprée , opulence d'échos
Chamarres de frissons dans les reflets de l'eau
Kaléidoscope de couleurs et de bruits
offrant à profusion ses tourbillons de vie

 

Frénésie des courants aux berges des matins
Quadrille exubérant des voltes des oiseaux
Embrasement du monde en gerbes de refrains
Ivresse oscillant en des élans nouveaux

 

Rutilement des neiges inondées de soleil
aux confluences de montagnes et du ciel
Innocence lustrale aux portes des réveils
au confins d'un regard , au bord d'une étincelle         Août 2018

                                                                                    phirey@free.fr

 

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De l'Irremplaçable et de l'inlaçable

 

Buriner des propos de plomb

aux marbres de la statuaire ,

infliger des déclamations

sur les dalles des cimetières

 

Marteler des propos d'airain

sur le sable du jour banal ,

voilà ce qu'attend le refrain

sur l'antienne de la cigale

 

La vie va toujours au-delà

des cliquetis des falbalas ,

à se mêler aux pluies dansées

sur l'asphalte des rues mouillées

 

La vie est cet inextricable

intissé de mille couleurs

de tous ces desseins improbables

emportés d'élans créateurs

 

La vie est cette inespérance

qui va au-delà de l'espoir ,

la vie est cette exubérance

à mêler la blanche et la noire

 

C'est cet équilibre impalpable

d'une buée sur la croisée ,

de rêve aux coeurs des nuées

et de fantaisie inlaçables                 Juillet 2018

                                                      Perso à phirey@free.fr

 

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Hommage à Jean Vincent Verdonnet

De même que les poèmes en français de Rilke sont relativement peu connus ( cf précédent article de poésie ) , de même J V Verdonnet , qui est un des plus grands poètes contemporains , a une notoriété qui est restée modeste en dépit de l'exceptionnelle limpidité et de la profonde sensibilité de certains de ses poèmes .

En voici quelques uns , qui permettent d'en juger :

 

"La vie est ce bruit d'eau qui va

sous les feuillages où bat des cils

la lumière en chemin depuis

que le dedans et le dehors

existent par le mouvement

de leur respiration en nous " (Fugitif éclat de l'être )

 

 

" La vie reste au-delà toujours

de ce brouillard bleu des paroles

 

C'est ce brin d'herbe qui palpite

à ce qui n'a pas de visage

 

Et l'orgue du monde ne joue

que si le monde souffle en toi " (Fugitif éclat de l'être )

 

 

" La plénitude d'un silence

où l'infini sur une branche

un instant viendrait se poser "

 

 

"Il y a parfois

à respirer sous le ciel

une grandeur

à celle du bleu pareille

 

par-dessus ton épaule

l'âme regarde et se repose

si proche

qu'on pourrait la toucher

 

Comme au temps

de l'ange à l'enfance

fumée de neige

au bord des toits "

 

" Du prix que payèrent les siècles

la ruine est là pour témoigner

écharde obstinée à survivre

au bord du sentier muletier " (Droit d'asile)

 

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Hommages à Rilke ( Vergers )

Parfois les amants ou ceux qui écrivent

trouvent des mots qui , bien qu'ils s'effacent

laissent dans le coeur une place heureuse

à jamais pensive ....

 

car il en va de tout ce qui passe

d'invisibles persévérances ;

sans qu'ils ne creusent aucune trace

quelques-uns restent des pas de la danse                 (Rilke , NRF p 174)

 

 

Nymphe , se revêtant toujours

de ce qui la dénude ,

que ton corps s'exalte pour

l'onde ronde et rude

 

Sans repos tu changes d'habit ,

même de chevelure ;

derrière tant de fuite , ta vie

reste présence pure                                                 (Rilke , NRF , p 87)

 

 

Un cygne avance sur l'eau

tout entouré de lui-même ,

comme un glissant tableau ;

ainsi à certains instants

un être que l'on aime

est tout un espace mouvant

 

Il se rapproche , doublé ,

comme ce cygne  nage

sur notre âme troublée ...

qui à cet être ajoute

la tremblante image

de bonheur et de doute                                (NRF ,p 61 , une modification )

 

 

 

 

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Eyes wide shut

Panthéon , temples , que de noms
que de chapelles , d'illusions
que d'opium aux confins des cieux
que de prétentions pour si peu !

 

Où rumeur est rumination
où attelage n'est qu'attèle
où penser n'est qu'artificiel
jeu de masque et d'usurpation

 

Moins on peut et plus on proclame
qu'un bruit est communication ,
moins on peut , plus on se réclame
de pluies versant en diversions

 

Quand l'essor devient essorage
à laver des cerveaux sous gages ,
il reste les bruits de tambour
à battre de tours et détours

 

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Tibet

A Shabkar

(1781-1851)                                                    «Laissant pour ce qu'il est

                                                                           tout ce qui apparaît ,

                                                                           serein je suis parvenu

Quand les oiseaux du matin                               à la vaste plaine

en envolées et en refrains                                  de l'immensité absolue ''

lancent leur joie au ciel serein

en charivaris cristallins

 

quand du matin les ritournelles

de leurs rondes s'interpellent

et se défont et s'entremêlent

dans la liesse de leurs querelles

 

quand leurs notes immatérielles

s'évanouissent dans le ciel

comme un temps d'étoile vénielle

survit du battement d'une aile

 

quand des fraîcheurs des fleurs sauvages

et des limpidités des sages

l'esprit se hausse à ces présages

d'une ingénuité sans partage                                             Juin 2018

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Scénes de théâtre

Le  théâtre de la scène                 Construire l'école de la République
 est la scène du théâtre                 Construire la République sur l'école                                                          Un ex- "mini"stre
                  
Se payer de rôles                        
et s'enfler de mots
en des jeux si drôles .
en si drôles de jeux

 

En des mots ronflants ,
en des ronflements ,
en des cloches aux vents
tintinnabulant

 

Où à rabâcher
des incantations
toujours plus absurdes
point n'est à penser

 

Où à claudiquer
avec des prothèses ,
le prêt-à-penser
devient la synthèse

 

Vivre en des vivats
vivre en des comptines
où tout est si beau
d'être si cruel
aux miroirs d'argent

 

La scène du théâtre
est le théâtre  de la scéne...
Mais la scène est vide...
Evidement
Evidemment                               Mai 2018

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