on croît pouvoir étreindre l'insolence du monde
et la désinvolture des cerisiers en fleurs ,
les tourbillons de vent emportant dans leurs rondes
l'inextricable élan des frondes de bonheurs
On croît pouvoir suspendre de toutes gravités
l'éternel bruissement des ruisseaux enchanteurs ,
on croît pouvoir atteindre l'infini bleu des heures
d'une couronne offerte au fil du flot rieur
D'un épi de blé mûr on croît pouvoir frôler
la sagesse des humbles qui sous son poids se penche
et de cette mésange dans la rumeur des branches
la fluidité du jour affranchie qui s'épanche
D'un camaïeu d'azur on croît pouvoir frôler
la luxuriance des moires d'eaux ingénues ,
on croît pouvoir s'étendre à même le sol nu
et partager la terre avec l'immensité
On croît pouvoir happer l'innocence de l'aube
aux plages de silence où la nuit se dérobe ,
on croît pouvoir atteindre d'un frisson la candeur
d'une ortie blanche qui repose sur le coeur Avril 2018