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poesie

Innocence des heures

on croît pouvoir étreindre l'insolence du monde
et la désinvolture des cerisiers en fleurs ,
les tourbillons de vent emportant dans leurs rondes
l'inextricable élan des frondes de bonheurs

 

On croît pouvoir suspendre de toutes gravités
l'éternel bruissement des ruisseaux enchanteurs ,
on croît pouvoir atteindre l'infini bleu des heures
d'une couronne offerte au fil du flot rieur

 

D'un épi de blé mûr on croît pouvoir frôler
la sagesse des humbles qui sous son poids se penche
et de cette mésange dans la rumeur des branches
la fluidité du jour affranchie qui s'épanche

 

D'un camaïeu d'azur on croît pouvoir frôler
la luxuriance des moires d'eaux ingénues ,
on croît pouvoir s'étendre à même le sol nu
et partager la terre avec l'immensité

 

On croît pouvoir happer l'innocence de l'aube
aux plages de silence où la nuit se dérobe ,
on croît pouvoir atteindre d'un frisson la candeur
d'une ortie blanche qui repose sur le coeur                     Avril 2018

 

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Le serpent à sornettes

Qui veut faire l'ange fait la bête .

 

Ainsi d'un mouton à deux têtes ,

qui de l'une conte fleurette

d'une douce voix aigrelette ;

de l'autre , Serpent à sornettes

 

Ces serpents qui crachent du feu

vont moutons à la queue-leu-leu

attiser brasiers de papiers

et aux Temples s'agenouiller

 

Dévots terribles s'il en est

dragons , moutons ou haridelles

véritable arche de Noé

prosélytes sempiternels

 

Tintinnabulant de l'ego

en des échos qui s'amenuisent

quand aux abords de la franchise

paissent les moutons au troupeau

 

Ainsi va toujours le tango

aux houlettes de leurs propos :

ce qui est à toi est à moi

ce qui est ma loi est à toi                                      Avril 2018

 

 

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Premier matin

L'esprit au petit matin

est si léger et si fragile

si délié et si subtil

qu'il pourrait danser sur un fil

et s'envoler du bout d'un cil

 

C'est une empreinte dans l'argile

comme un souvenir volatil

que la pénombre dans ses plis

révèle , qui du jour s'enfuit

 

C'est entre nos doigts malhabiles

une lumière qui oscille

c'est un arc -en-ciel suspendu

à vibrer dans le jour ténu

 

C'est le chant d'un oiseau cristal

qui d'un souffle effleure le banal

pour le plonger dans un essor

sans limite aux bords des aurores                          Mars 2018

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Confession : Confessional

    François de Sales : Là où il y a de l'homme ,  il y a de l'hommerie

                                   le bruit fait peu de bien ,  le bien fait peu de bruit

 

                                         Fétichisme ou Panurgisme

                                             Aller de Charybde en Scylla

                                                  aller de Charybde en cela

                                                       qu'à trop en faire par mimétisme ,

                                                             qui veut faire l'ange fait la bête

 

Où la raison n'est plus , il reste à résonner

sur des caisses à vide , avides de sonner

et sur des litanies où la vie s'est enfuit

sur des cloches creuses à ragots et à bruits

 

En ces lieux où l'élan est toujours plus pesant

l'horloge fatiguée de l'unique tic-toc

traîne lamentable son ennui en breloque

En ces lieux plus on parle et où moins l'on entend

 

Temples confessionnaux noirâtres sont vos eaux !

Quand l'horizon n'est plus il reste les noyaux

durs à se contracter et chanter des slogans

et à se contempler en fétiches pensants

 

Combattant fake news en l'instaurant eux-même

où l'on ne compte plus à trop savoir qu'on l'aime ,

de pose en jeu de rôle , de factice en sectaire

Compte déboussolé de nord d'apothicaire

 

Le bruit fait peu de bien , le bien fait peu de bruit

Tibet qu'ils sont légers tes drapeaux dans le vent !

Aspirer aux échos du murmure ondoyant

où l'air en ses frissons raisonne d'harmonies …                   Mars 2018

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Neige

La neige qui tombait

en frêles sortilèges

d'ombres préfigurées ,

de frissons de soie grège

 

enveloppait l'espace

de son ouate feutrée

J'y ai glissé ma trace

au creux de ses secrets

 

Ses tourbillons légers

dans l'air virevoltaient

en souple farandole

de guirlandes frivoles

 

entrechats d'innocence

à l'orée des silences ,

psalmodies chuchotées

de griseries frôlées

 

Tout avait l'incidence

des dessins piquetés

comme au temps de l'enfance

aux feuilles de papier

 

Tout avait l'apparence

des fièvres de pétales

comme en un carnaval

bruissant d' exubérances

 

Féeries diagonales

qui traversaient l'espace

en valses qui s'enlacent

aux temps sans s'en lasser

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Bach no2 : Jonathan le goéland , concerto pour bobos

 

«A plusieurs on est toujours plus intelligent»

Voire , ont dit les moutons de la course à l'abîme ;

de chaînes de Ponzi jusqu'aux plus hautes cimes

on n'est jamais tombé que de tout son élan

 

Du chant des sirènes montent ces propagandes ,

du cri des sirènes redescend le tocsin .

Libido de groupes , placebos de guirlandes

sont vite dissipées aux brumes du matin

 

De think thank de service offrant prêt à penser

aux tic-tacs de l'horloge qui donne l'heure des loges

à la Conciergerie , aux fruits l'arbre est jugé:

nèfles et cornouilles ; nu le roi dans sa toge .

 

La parole s'envole en longues migrations

en cortèges de cris et en déclamations ;

la place abandonnée , reste ce qui est fait :

miettes sous le tapis et encens calciné

 

Hors sol on est toujours beaucoup plus près du ciel .

On y arrive aussi au jeu de la marelle

en sautillant de case en case à cloche-pieds .

Hors sol on est toujours plus prompt à tout prouver

 

Hors sol on est toujours de plus haut à tomber

Il est temps de siffler la fin de la récrée

à tous ces Dagobert qui font tout à l'envers

 

De Mirabeau , coule Durance vers la mer                             Février 2018

 

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Angelopoulos 0

L'Eternité plus un Jour

(de l'inconsistance de la pensée unique : la stupidité est la seule chose qui donne une idée de l'infini)

 

Totalitarisme de la pensée ,

ou de ce qui la remplace ,

ersatz ou mélopée

des discours bien récités

des propos bien balancés

des pronoms bien prononcés

des sermons bien ânonnés

 

Idéologies de fait

idées aux logis quiètes

avalanches incidentes

de prêches boboïfiés

de théories révélées

de dogmes authentifiés

de numéros déchiffrés

 

La nature a horreur du vide ;

une religion dépérit

sous l'éclairage des Lumières ?

plusieurs pour la remplacer

de crédos bien rénovés

de préceptes sanctifiés

et d'orthodoxies à souhait

d'articles articulés

 

Tout instruits par instructions

des loges et des chapelles ,

ritournelles de couloirs

pour conquérir les pouvoirs ,

à ces éternels retours

bruissant dans les contre-jours

des balbutiements de Cour

en détours et en atours

 

On voit leurs démonstrateurs

qui montrent du doigt les "monstres"

pour mieux les excommunier,

drapés dans leur probité

de Candides Tartuffiés ,

brandissant tout horrifiés

des fatawas de papiers

pour allumer des buchers

 

Et quand les prêchi-prêcha

de cette gent de Puispeu

dans la nuit sont estompés

il reste au matin d'hiver

quelques cendres dans la neige

à fondre des eaux amères

et les fumées en arpèges

en leurs vols déshérités

 

La nature a horreur du vide

et quand les sels de la terre ,

en Dandin bien dandinés

en files vont apporter

aux Portes d'Eternité

leur Vérité Révélée

d'un lendemain enchanté ,

la nature est enivrée

de ces parfums encensés

de ces parfums insensés                                       Janvier 2018

 

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Rudyard I

Et quand à trop courir on vient à discourir

et qu'à trop discourir on devient discoutois

quand la cacophonie veut imposer sa loi

d'autant plus intangible qu'éphémère à blêmir

 

Quand on est  à la fois la question , la réponse

-- quand les questions n'ont plus qu'à être La Question --

Quand le must est le vent de la parole absconse

à changer de registre au gré des girations

 

Quand le bruit des propos à recouvrir les actes

telle une avalanche devient L'Evènement

quand sous les grondements de cette cataracte

la pensée disparaît sous cet aveuglement

 

Si tu sais tout cela sans jamais être en rage

si tu sais être brave et aussi être sage

si tu sais t'amuser de ces aérophages

Alors tu seras un homme mon fils

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Richard II

 

Richard II

 

Quand la police des consciences

se confie à des bateleurs ,

ah , coupez en morceaux la France ,

je reste roi de mes douleurs

 

Quand les mots perdent tous leurs sens

de surenchère en surenchère ,

il reste les cendres amères

l'exhibition et l'indécence

 

Quand un très sémillant Dandin

s'en va excommunier Charlie

de poudres de Perlin Pimpin :

Restez roi de vos infamies

 

Quand "on" accable de péchés

un "Notre Père" aménagé ,

l'instant suspendu à tes lèvres

n'attendait plus que toi pour vivre

 

Quand Finkielkraut est qualifié

d'ectoplasme à mettre au panier :

gardez vos propos dégradants ,

vos jugements disqualifiants

 

De quelques noms qu'on remercie

Censure ou bien Anastasie ,

quand le vitrail devient vitreux

reste le cauchemare en creux

 

Quand Daumier à la queue-leu-leu

fait défiler le panurgisme

élégant de tous les snobismes ,

restez-y , Nobles Depuipeu .

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Publié depuis Overblog

La culture est ce qui reste quand on a tout oublié (Emile Henriot 1889-1961)

 

Ne resterait-il rien , il resterait l'empreinte

immémorielle d'un papillon dans les airs ,

la trace d'un silence effleuré d'un regard ,

évanescente et frêle comme un trait de lumière

 

Il ne resterait rien , par les chemins ouverts

au-delà de l'instant , au-delà de nos mots ,

il resterait toujours au-delà des frontières

cette respiration courant sur les roseaux

 

Il resterait toujours une conscience haute

qui bien qu'irréductible aux représentations

glisserait dans l'azur d'un souffle d'émeraude

la fugacité de myriades d' intuitions

 


            

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