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De l'esprit de géométrie et de finesse dans le mot "Mesure"

Le mot "mesure" vient du latin mensura (mesure) , et du verbe metior
(mensus au participe) : mesurer , eux-mêmes du radical
indo-européen Me(t) (racine 703-4 de Pokorny) qui exprime l'idée de
mesurer :
ce mot "mesure" participe à la fois à l'esprit de géométrie quand
il signifie prendre des mensurations , ou prendre des mesures dans
le sens de s'organiser ...
Il participe à l'esprit de finesse quand il signifie "être mesuré" ,
faire bonne mesure , prendre la mesure de (estimer une situation ,
évaluer ) , prendre la juste mesure de , ou à contrario  faire
preuve de démesure , etc ...
Il a aussi un  intermédiaire dans des expressions comme :
"être en mesure de" (être capable de ) , "deux poids deux mesures"
( où "mesure" prend le sens de "décision") , au fur et à mesure
(petit à petit) , dépasser la mesure (où "mesure" prend le sens de
"règles de ce qui convient") , etc ...

 

On peut se poser la question de savoir à partir de quand ces
distinctions se sont opérées dans les langages , si cela est
simplement la traduction d'une évolution "moderne" des mentalités .
L'examen de la filière indo-européenne nous en donne des réponses :
dans la plus ancienne source connue de langage indo-européen , le
sanskrit , on trouve les termes suivants :
matra ( mesure , mensuration) , mati ( mesure , connaissance juste ,
sagesse) , miti (mesure , connaissance) ...
En grec , cette filière fait apparaître :
metron ( mesure , instrument de mesure ) , metristes ( juste mesure ,
modération ) , metis ( sagesse , ruse , aptitude à faire des plans ,
qui est le propre d'Ulysse dans le poème d'Homère) , metiao (méditer),
etc  ...
La réponse à la question introductive apparaît ainsi sans équivoque:
d'aussi loin que remonte nos connaissances sur le langage écrit (4000
à 5000 ans environ -- ce qui est très peu en regard de l'évolution de
l'humanité ...) , cette distinction entre les deux formes de "mesure",
entre mensuration et être mesuré , a toujours été perceptible .
La "métis" grecque nous donne une bonne idée de la perception de
l'esprit de finesse à la "mode" Ulysse :  
cette "métis" se traduit aussi bien suivant les circonstances par
science , sagesse , adresse , habileté , ruse , art , calcul ,
connaissance équilibrée , efficace , subtilité , etc ... !

 

En revenant à des notions de langages contemporains , voyons d'abord ce
qui dans la filière examinée se rattache au registre "esprit de
géométrie" : il y a mètre , métrer , paramétrer , symétrie , diamètre
géométrie (mesure de la Terre) , baromètre , thermomètre ,
trigonométrie , pentamètre , hexamètre ...
toujours dans ce registre géométrique , il y a avec le radical "mens"
de mensura : mesure , mensuration , dimension , mesurable , immense ,
incommensurable , commensaux (personnes partageant la même table , du
latin mensa : table) , etc..
D'ailleurs ce rapprochement entre une table et un instrument de mesure
est  assez fréquent : on peut évoquer la même évolution sémantique
avec comptoir et compte ; table et tabuler , tabulation ,table de
calculs ; banc , banque et banquier , etc ...

Dans la pratique courante , voyons comment les deux registres
"géométrie et finesse" peuvent  avoir des éléments communs et
se confondre parfois :
Dans le langage musical d'abord , il y a le "métronome" qui donne
la "mesure" : il y a là essentiellement deux termes du registre
géométrique ; mais c'est à travers cette mesure du métronome que
la performance peut s'accomplir et que l'interprète peut donner
toute sa mesure (ou sa démesure ..) : de la même façon  qu'on ne
peut lire à travers les lignes que s'il y a des lignes , on ne peut
donner sa mesure que s'il y a une mesure ...
La musique donne de manière plus générale l'exemple d'une rigide
codification géométrique de son écriture et de ses harmoniques ,
et en même temps la possibilité de dépasser considérablement ce
stade pour qu'à travers lui s'exprime toute la "mesure" (le talent)
de l'interprète .
En termes de poésie , la "métrique" présentait ou présente encore
une (certaine) importance : on comptait les pieds , on tenait ou
tient encore un peu compte d'un certain rythme de la phrase et des
rimes : il y des poèmes en hexamètre , en pentamètre (5 pieds) .

De façon plus globale , l'interpénétration des registres de la
"géométrie" et de la "finesse" ( ou l'absence de finesse)
est très fréquent en français .
Donnons quelques exemples :
il y a le calcul et l'esprit calculateur ; le double et la duplicité
( quant-à multiplicité , ce terme reste essentiellement du domaine
géométrique); le binaire et les combinaisons ; les entiers , les gens
entiers et les gens intègres , l'intégration (de tous les facteurs du
milieu pour aboutir à un équilibre , une "moyenne" , une synthèse ) ;
la main et le manipulateur ; l'artisan , l'articulation , l'art et
l'artifice...
Et pour en revenir à Pascal , il y a la cour de Louis XIV et la
multitude des intrigues , il y a la ou les règle(s) simple(s) ou
complexe(s) , l'étiquette , pour analyser ou codifier les situations
à travers les cribles de la raison ou des dogmes ;  et puis il y a
ce qui dépasse les règles ( dans un sens , pour aboutir à une
perception plus pleine , globale ,synthétique des situations .... ,
ou le dépassement de ces règles dans un autre sens ...) .

 

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étymologie : mots dérivés de noms d'animaux

 

Un certain nombre de mots dérivent de façon souvent cachée de noms
d'animaux : si plusieurs d'entre eux en découlent  de façon assez
évidente ( par exemple "serpenter" de serpent ; "avachir" de vache
"fourmiller" de fourmi ; lézarder ... grenouiller ... moutonner ...
cafarder ... cavaler ...etc ..) , d'autres en revanche ne  dévoilent
pas aussi facilement leurs origines .
Partons de quelques animaux familiers et voyons ce qu'il advient
parfois de leurs noms :

 

1) de chèvre (radical indo-européen Kapro , latin capra : chèvre ;
grec kapros : sanglier ) découlent de façon assez évidente
chevroter , chèvrefeuille , chevreuil , chevrotine ( balle pour
tirer un chevreuil ) .
Le "p" de la racine se transformant en "b" par un glissement de
prononciation courant , on trouve aussi "cabri" , qui donne
"cabriole" comme les sauts de cabri , puis "cabriolet" (voiture
légère qui cabriole ) .
De façon plus inattendue , on trouve ensuite "chevron" dans le sens
premier de solive participant à  l'armature d'une toiture ( le
squelette de la charpente ayant l'allure d'une chèvre ..) ; puis
dans un sens second , le chevron de la toiture prend la forme
renversée d'un "V"et devient un signe distinctif ( militaire ,
par exemple ) ; par une troisième évolution métaphorique , le
chevron devient le signe distinctif d'une personne expérimentée ,

"chevronné"... Là , on est  assez loin de l'animal "chèvre" ..

 

2) le mâle de la chèvre est le bouc ( radical indo-européen
bhugo n0 174 Pokorny , gaulois bucco , latin bucca , anglais buck
: daim , racine qu'on retrouve aussi pour l'antilope "springbock")
Il en découle le mot "bouquet" , mais seulement dans le sens
particulier d'un bouquet de crevettes , à cause d'une certaine
ressemblance  de leurs barbes (un bouquet de fleurs ayant une

autre origine , dérivant de la racine de "bosquet") .
En dérive aussi "bouquin" , mais seulement dans le sens particulier
d'un bouc ou d'un lièvre mâle , le bouquin-livre dérivant d'une
racine germanique qui a donné Buch en allemand (hêtre , sur lequel
certains gravaient des lettres ) , book en anglais .
Plus curieusement , c'est "boucher" qui provient du mot bouc ,
dans le sens premier d'abatteur de boucs ( butcher en anglais) ,
puis boucherie .

 

3) de vache ( racine indo-européenne symbolisée par uaka , sanskrit
vasa , latin vacca ) , nous proviennent vacher , vacherie ( sens
premier étable des vaches , cf Rimbaud dans le bateau ivre) ,
s'avachir , et plus curieusement vaccin et vaccination : on s'était
aperçu vers le XVème siècle que les personnes en contact avec des
vaches atteintes de la variole de la vache étaient immunisées de
la variole humaine : d'où le nom donné par la suite au "vaccin" ,
déduit du latin vacca ) .

 

4) de boeuf ( racine indo-européenne guou , Pokorny 482-83 , latin
bos : taureau ; bucula . jeune vache ; sanskrit gaura : taureau ; grec
bous : boeuf , taureau , vache) , nous proviennent bovin , buffle ,
anglais beef puis beefsteak , bovidé , puis de façon plus inattendue :
beugler ( de bucula , jeune vache ) et beuglante ; bucolique .     
beurre vient du grec bouturon : "fromage de vache", puis par le latin butyron et diverses périgrinations ) , l'acide butyrique et le butane.
Viennent encore de boeuf de façon plus inattendue :
boulimie ( une "faim de boeuf" , comme on dirait actuellement d'une
faim de loup ) .
hécatombe ( du grec ekaton : cent , + bous : boeuf : il s'agissait alors
du sacrifice de cent boeufs destiné à s'acquérir de bonnes grâces dans
des cas extrêmes ) .

 

5) de cheval ( dont la racine n'est vraisemblablement pas indo-européenne
mais d'une période antérieure ) , nous viennent cavale , cavalier ,
chevalier , chevalière , chevaucher et chevauchée , se chevaucher ,  
cavalerie , cavaler , cavaleuse , cavalcade ...
Plus curieusement , on a chevalet , dans une évolution sémantique
comparable à celle observée avec chèvre et chevron ( armature de bois) .

 

De la racine indo-européenne correspondante ( ekuos , latin equus :
cheval ; le ku s'échangeant souvent en p ( comme quinque : cinq ; et
grec pente : cinq) : grec ippos : cheval ) , nous proviennent des mots
qui lui correspondent au premier degré : équitation , équestre , équidé
et de la forme grecque : hippique , hippodrome ...

 

6) de poulain ( radical indo-européen Pou : petit , jeune animal ,
jeune enfant ; latin puer : enfant , pullus : jeune animal ; grec
pais : enfant ) nous viennent pouliche , poulinière , ...
puis poutre (du bas latin pullitru : jeune cheval) dans une évolution
sémantique déja observée avec "chevron" ( de chèvre) et "chevalet"
( de cheval) relativement à des armatures en bois dans les charpentes .
Notons que du latin pullus nous provient aussi poulet et poule , dont
le rapport avec poulain est relatif au concept de jeune animal .

 

7) de chien (racine indo-européenne kuon , grec kuon : meute , chien ;
latin canis : meute , chien , cf l'inscription sur la mosaïque "cave
canem" : "garde , chien" ; latin cana : chienne , canicula : jeune
chienne ) , nous viennent  chenil , chenille ( dont la tête ressemblerait
à une tête de chien ...) , puis (véhicule à) chenille , chenillette .
canicule correspond à la période où dans l'antiquité on observait l'étoile
Sirius de la constellation du chien (vers le début Août) ; de la même
évolution nous vient cagnard et cagna (chaleur étouffante , de cana :
chienne , liée à la période de la constellation du chien , comme ci-
dessus) .
canaille nous vient de l'italien caniglia ( de cana , chienne) .
décaniller veut dire au premier degré : chasser le chien de sa niche .
cagneux signifie d'abord avoir des genoux de chien ( tournés en dedans) .
cagnotte évoque d'abord la gamelle du chien , puis divers récipients et
corbeilles dans lesquelles on recueille de l'argent ( cf la fameuse
"lessiveuse" ou la cassette d'Harpagon) .
Les canines sont d'abord des dents de chiens .
De la forme grec kuon nous viennent cynégétique ( science relative aux
chiens) , cynodrome (pour les courses de chiens ) .
Plus surprenant est le mot cynique , dont le sens premier est l'adjectif
"relatif aux chiens" . En fait , il qualifiait aussi les philosophes
"cyniques" , dont le "prototype" était le philosophe Diogène : Diogène
habitait souvent les places publiques d'Athènes , dans un tonneau .
La légende veut qu'un jour Alexandre le grand lui aurait demandé : que
puis-je faire pour toi ? Ecarte - toi de mon soleil , tu me fais de
l'ombre lui aurait répondu Diogène .
Il circulait aussi avec une torche en plein jour pour éclairer le
commun des mortels qui vivait dans un aveuglement perpétuel ,

selon lui .
Bref , les philosophes "cyniques" prônaient le retour à une vie de la
nature la plus simple , comme à une vie de chien : d'où le qualificatif
dont ils ont hérités , comme d'une "chiennerie" .  

 

8) du chien , on peut passer au loup ( racine indo-européeene (u)lkos ;
latin lupus ; grec lukos) :
au premier degré nous avons loup , louve , louvéterie , lupin ( cf
les "gueules de loup" qui ne sont pas des lupins mais des muffliers)
loupiot (mon petit loup) , louveteau (scouts) .
Louper quelque chose , c'est faire un "loup" , c'est à dire une malfaçon.
Le "loup de mer" est un poisson vorace ( qui a une faim de loup) .
Plus curieusement , de la racine indo-européenne , nous viennent :
Louvre ( latin lupara : lieu infesté par les loups) .
Lycée à une origine semblable ; par la suite , il a désigné le lieu où
Aristote avait installé son école , et à partir de là , le sens moderne
de "lycée" s'en déduit ... c'est ainsi grâce à Aristote que les noms de
loup et de lycée sont associés dans la même racine ..
Lupanar est lié à un lieu mal famé ...
le nom de la  plante Lycopode veut dire "pied de loup" par allusion

aux formes  de ses rameaux  .

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les chants du matin

Dans la soie de la nuit

qui lentement pâlit ,

sur la friche de l'aube

qui hésite transie

 

les oiseaux du matin

en longs crépitements

emmêlent leurs refrains

en un charivari

de tourbillons sans frein

 

Aux prémices d'un temps

ourlé de noir et blanc ,

sur la plage du jour

qui s'entrouvre à demi

 

en vagues qui divaguent

en embruns dans les airs ,

en une liesse folle

de trilles écarlates ,

 

les oiseaux cristallins

entonnent leurs destins

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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- 1200 , - 1150 ans avant notre ère : le dernier grand bouleversement du monde antique.

 

après les grands bouleversement climatiques et sociaux de la période
- 4200 - 4000 ans avant JC ( disparition du Sahara vert , installation
dans les vallées fluviales des civilisations du Nil , du Tigre et de
l'Euphrate et de L'Indus ) , puis le bouleversement de - 2100  - 2000
ans avant JC ( fin de l'ancien empire égyptien , de l'empire d'Akkad
en Mésopotamie , de la civilisation de L'Indus avec la disparition des
villes comme Harappa et Mohenjo-Daro ) (voir les articles du mois de
Juillet ) , donnons un bref aperçu du dernier bouleversement du
monde antique qui marqua vers - 1200  - 1150 ans avant JC la
fin de l'âge de Bronze :

Il y eu là un traumatisme si brutal que des historiens comme R. Drews
ou F. Braudel le qualifie du pire désastre de l'histoire antique ,
 plus catastrophique encore que la chute de l'empire romain de 476

après JC .
Dans un livre récent Eric Cline titre à ce propos :
Le jour où la civilisation s'est effondrée .


En l'espace de 50 ans , la plupart des grandes citées du monde antique
sont détruites , et seront pour une bonne part définitivement aban -
données par la suite : Mycènes qui était hégémonique en  Grèce et qui
avait commandée l'expédition de la guerre de Troie quelques années
auparavant , au fait de sa puissance , disparaît dans les années  - 1150
avant notre ère , Byblos , Knossos , connaissent le même sort ,
ainsi qu'un trés grand nombre d'autres villes du monde périméditerranéen
( dont Hattusa , capitale d'un empire Hittite qui occupait une aire
allant des brds du Caucase à Babylone en Mésopotamie ) .
En Egypte , le long règne de Ramses II(-1279 - 1213) de 66 ans clôt une
période de grande prospérité sous la XIXeme dynastie . Mais ses successeurs
connurent plus de difficultés , avec 5 pharaons qui se succèdent en une
trentaine d'années . C'est Ramses III ( règne de - 1186- 1153) qui tente
de rétablir l'autorité royale , et repousse  deux attaques d'une coalition
Lybiens-Peuples de la mer : l'Egypte sort ainsi relativement épargnée ,
pour un temps , de ce Maëlstrom méditerranéen de la fin de l'âge de
Bronze ; mais le répit n'est que de courte durée , et des troubles
sociaux et l'instabilité de monde méditerranéen amènera quelques années
plus tard la fin de l'autorité centrale de l'empire égyptien .

Ainsi pendant ces 50 ans ( et un peu plus pour l'Egypte) la plupart des
civilisations dominatrices du monde méditerranéen s'effondrent ou sortent
très affaiblies :
Les Cités-Etats et Mycènes en Grèce , l'empire Hittite qui contrôlait
précédemment des zones allant du Caucase à Babylone , disparaissent ,
l'empire égyptien chancèle et la dynastie des Ramses disparaît .


Les causes de ce "maëlstrom" sont encore largement en débat , mais on
peut évoquer une série de phénomènes qui ont coïncidés avec cet
effondrement :
1) tout d'abord , cet effondrement coïncide avec la charnière entre
les âges dits de Bronze et de Fer : l'invention de nouvelles armes
en fer n'y est sans doute pas pour rien , quand on sait que toute
civilisation , même au faite de sa puissance , est toujours dans
un état d'équilibre fragile entre différents antagonismes ( comme
la crise des "subprimes" l'a largement révélé dans les années 2008
dans notre monde occidental) , et qu'un moindre déplacement des
curseurs ( ici des armes nouvelles opposées à des armes tradition-
nelles ) peut rompre cet équilibre ( notons aussi à ce propos que
l'empereur Qin qui conquérit la totalité de la Chine vers les années
-200 avant notre ère l'emporta essentiellement grâce à la puissance
des nouvelles arbalètes qui venaient d'être inventées) .
La situation de Mycènes , toute puissante au moment de la guerre de
Troie , et qui quelques années plus tard à peine , est rayée de la
carte , montre qu'une équilibre donné , qui donne l'avantage à un
protagoniste à un moment donné , est un équilibre peu stable dès

qu'une des composantes de l'équilibre est modifiée .

 

2)Cet épisode coïncide également avec le début d'une période de
refroidissement qui dura environ 4 siècles ( et qu'on peut estimer
à environ 1 degré sur cette période ), et donc à une moindre
alimentation des masses nuageuses par diminution de l'évaporation
des océans .
Simultanément , une modification de la circulation atmosphérique
envoya préférentiellement ces masses nuageuses sur l'europe
occidentale , accentuant la sécheresse sur le bassin oriental de
la Méditerranée ( ces phénomènes ont été bien mis en évidence
dans des dépôts lacustres aussi bien à Chypre qu'au lac de
Tibériade) . De la sorte , dans des économies essentiellement
conditionnées par l'agriculture , cet effet de sécheresse a du
créer des troubles sociaux qui conjugués avec les habitudes
guerrières de l'époque ( déjà à la grande période de prospérité
athénienne vers -450 -410 avant JC , les cités grecques étaient
pratiquement constamment en guerre ...) , n'ont pu qu'accentuer
l'agitation et les troubles .

De la sorte , une certaine sécheresse de la Méditerranée orientale
( sans comparaison toutefois avec les sécheresses qui ont mis fin
au Sahara vert vers -4000 avant JC ou au développement du désert
du Thar dans la vallée de l'Indus ) , conjuguée avec la nécessité
plus ou moins bien pris en compte de s'adapter à un nouvel
armement , a pu provoquer cet éclatement des équilibres des
sociétés ( un peu sur le mode "théorème des catastrophes" de
René Thom , médaille Field en 1958 ) : la modification d'un
seul élément dans un équilibre naturel peut provoquer de grands
déplacements , à plus forte raison quand deux éléments viennent
simultanément à changer .     

 

 

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Science et conscience

science et conscience

La "science" est du domaine de ce qui consiste à dire , dans
la très grande majorité des cas et des personnes qui s'en
revendiquent , "je sais" ( comme le donne entre autres son
étymologie , "scio" , je sais ) , alors que la conscience
relève d'une démarche qui s'apparente plus à celle de Socrate
et de Montaigne ( "que sais-je ?" dit Montaigne sur le devise
qui figure  à son blason  ) .
Comme le dit bien Montaigne , je préfère qu'une personne ait
la tête bien faite que bien pleine , et je préfèrerais , si
j'avais un fils , qu'il soit formé à l'école des gens qui ont  
le contact et l'expérience du terrain plutôt que formé

"aux écoles de la parlerie " .

 


Montaigne souligne ici deux aspects de ce que nous pourrions
appeler de nos jours "les élites" , du nom de ceux qui se
drapent volontiers dans cet étendard de ce qui relève souvent
d'une vacuité certaine :
première aspect , celui qui relève de "la tête bien pleine " plutôt

que bien faite ;
et deuxième aspect , celui des "écoles de la parlerie" , des
récitants de dogmes , de crédos , des postulants aux dégaines
et aux rengaines , aux postures qui sont souvent des "en-postures"
c'est à dire des "impostures" ( comme le veut ici l'étymologie
de cet "in" , dans ce cas particulier , qui veut dire "en" , comme
le "in" anglais d'ailleurs ) .
Cette "science" là est cette science du "je sais" , des récitations
des catéchismes et des catalogues de circonstances laborieusement
appris et récités avec d'autant plus d'ardeur qu'appris sans être
vraiment compris ,  appris avec d'autant plus de souffrance que
non compris .
Cette situation n'est guère nouvelle , Montaigne le rappelle ,
"asinus asinam fricat" (l'âne se frotte à l'âne) dit la maxime
latine) , "qui veut faire l'ange fait la bête" dit Pascal , ou
comme le dit encore un proverbe : quand quelqu'un raconte une
bêtise , il y a toujours deux personnes stupides : celle qui
raconte la baliverne , et celle qui l'écoute .
Cette "science" des "docteurs" , des doctrines et des doctrinaires
est tant soit peu "ancienne" , comme les antiennes affectées aux
mêmes rubriques .

 

La "conscience" est d'un autre registre : elle s'exprime avant
tout comme le soulignent Montaigne et Socrate , par des
interrogations , par un esprit d'ouverture et d'écoute  , dégagée
de toute forme de clientèle , ( comme la pratiquent les sophistes
de toutes les époques) ,  et de clientélisme , de pros-élytisme et
pseudo-élitisme : la conscience n'est pas du registre de ce qui se dit
pour "occuper le terrain" , "pour avoir le dernier mot" , dans une
quête de pseudo-pouvoir ; la conscience n'est pas du domaine de
ceux qui se rassemblent pour se ressembler ou l'inverse , à des fins
le souvent plus mercantiles : ânonner à plusieurs un parti pris
quel qu'il soit à des fins "tactiques" .
La conscience est du domaine qui consiste plus à "avertir"
( étymologiquement : ad - verto : se tourner vers ) qu'à chercher des
"adversaires" ( même étymologie : ad - verto : se tourner vers , mais
cette fois à des fins belliqueuses ) ; ainsi , si avertir et adversaire
sont en quelque sorte des doublets étymologiques , ils soulignent bien
que c'est l'état de conscience qui fait la différence entre les deux .
Celui qui en se "tournant vers" son interlocuteur , cherche un
adversaire ou un allié de circonstance à des fins de politique polémiste
celui-là est dans le registre "sophiste" ; celui que "se tourne vers" son
interlocuteur pour l'avertir , pour pratiquer un éveil de la conscience
ou comme le propose Socrate dans son art de la maïotique , pour l'aider
ou pour s'entraider , celui-ci est dans le registre de la recherche de la
conscience , de "l'éveil" à des réalités qui dépassent le plan des
"tactiques" ou "des tic-tacs" d'appareils .

 

"Le poète est semblable au prince des nuées
qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
exilé sur le sol au milieu des huées
ses ailes de géant l'empêche de marcher "

 

Mais ne vaut-il pas mieux sympathiser avec le poète de Baudelaire

, avec Montaigne ou Socrate , qu'à pratiquer la politique de la

terre brulée dans des guerres de religions ou de pseudo-dogmes

sempiternels ?

 

 

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Les gourous de vitrine

Agiter des doctrines

de gourous de vitrines

des ding dong de comptines

aux flèches assassines

 

des débats de tribune

à tutoyer la lune

et derrière les unes :

les vides d'infortune

 

A jouer de dégaines

d'atours et de rengaines

en agitant de vaines

récitations d'antiennes

 

Insigne insignifiant

des docteurs Folamour ,

à Kubrick déclinant

les ruines de leurs tours

 

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La deuxième grande sécheresse de l'Histoire et la disparition des 3 grandes civilisations

Après le premier assèchement d'il y a - 4200 ; - 4000 ans avant
notre ère qui conduisit à la disparition du Sahara vert ( cf
article précédent du 10 juillet ) , une deuxième période
d'assèchement s'est manifestée il y a -2200 ; -2000 ans ,
conduisant à une accentuation des difficultés d'approvisionnement
en eaux dans de nombreuses régions .Les traces de cet évènement
planétaire se retrouvent dans les glaciers des Andes ou du
Kilimandjaro en Afrique , qui à cette époque ont été très
abondamment maculées de sables transportés par les vents et
provenant de la déshydratation des sols des régions voisines
( à propos du transport de sables , signalons que les neiges des
massifs alpins sont régulièrement contaminées par les sables du
Sahara qui les colorent souvent en ocre ) .

 

Le premier évènement climatique de - 4200 ; -4000 ans avait
provoqué des migrations de populations vers les régions du Nil
en Afrique , celui de -2200 ; -2000 ans avant notre ère amena
à une aridification de la Haute-Egypte , un moindre rendement
des cultures et des difficultés d'approvisionnement en nourri-
tures . Il est simultané avec l'effondrement de l'ancien empire
égyptien vers -2150 avant notre ère .
Cet ancien empire qui avait connu pendant pendant des centaines
d'années une période de prospérité qui restera inégalée dans
l'histoire egyptienne( et symbolisée par l'élévation des pyramides ) ,
fut confronté à d'importants troubles sociaux en grande partie
liés aux carences de nourritures provoquées par cette
accentuation de sécheresse très sévère : il disparut vers
- 2150 , et il s'ensuivit une période intermédiaire troublée
qui dura plusieurs décennies , avant le rétablissement du
pouvoir pharaonique .

 

Du côté de L'Inde , la région de L'Indus  avait été épargnée
par la première aridification de - 4200 ans  et avait
développée à cet endroit une civilisation prospère ( troisième
grande civilisation "occidentale" , avec la civilisation de la
Mésopotamie et celle de l'Egypte ) . Cette civilisation de
l'Indus connaissait des cités florissantes ( Mohenjo Daro  ,
Harappa ) et commerçait avec la Mésopotamie .
Les textes sacrés des Vedas en proviennent , qui témoignaient
de l'abondance des eaux et des rivières , dont la Sarasvati
qui en était le fleuve emblématique ( équivalent du Nil en
Egypte ou du Tigre et de l'Euphrate en Mésopotamie ) .  
Là , cette deuxième phase d'aridification eut sans doute des
conséquences extrêmes : la rivière Sarasvati qui dépendait
essentiellement pour son approvisionnement de la Mousson ,
connut un déclin tel qu'elle a disparu de nos jours ; seules
des photographies aériennes témoignent encore de l'emplacement
de ses lits ( larges à l'époque de plusieurs centaines de
mètres voire de kilomètres ) . A l'égal de ce qui s'est passé
pour le Sahara vert , cette région verdoyante s'est transformée
rapidement en une zone désertique  ( actuellement le désert du
Thar ,  de 200 000 km^2 environ , qui reçoit annuellement moins
de 200 mm d'eau ) et la civilisation de Mohenjo-Daro et
d'Harappa disparut brutalement vers -1900 avant notre ère .
Ainsi près de 2000 ans après le Sahara , ces régions qui
étaient très dépendantes  de la Mousson , ont connu une évolu-
tion comparable avec une désertification avancée lorsque la
Mousson s'est infléchie .

 

En Mésopotamie , l'évolution vers l'aridification a été moindre
mais cependant assez marquée : on estime que la disponibilité
en eaux du climat a baissée de moitié ; le royaume d'Akkad qui
s'étendait sur la Mésopotamie connut alors d'importantes migra-
tions de populations s'accompagnant de troubles sociaux et d'un
affaiblissement des pouvoirs en place : vers - 2150 , le régime
d'Akkad s'effondre et sa capitale est détruite ainsi que de
nombreuses autres ville ( dont Ur ) .

 

Ainsi a quelques années près , les trois grandes civilisations
du monde "occidental" s'effondrent : cette simultanéité ne peut
être due au hasard , et quelques soient les difficultés d'ordre
politique que leurs structures sociales ont pu connaître , les
effets de l'accentuation de la sécheresse qui se sont manifestés
de façon assez brutale entre -2200 et -2000 ans avant notre ère
ont sans doute été un facteur déterminant pour déstabiliser en
profondeur ces sociétés .
Notons qu'entre les périodes de grande prospérité de ces civili-
sations et leur déclin simultané et brutal , l'accentuation de la
sécheresse ne s'est pas accompagnée d'une élévation des tempéra-
tures , mais d'une baisse de celles-ci : entre leur optimum et
la période de leur chute , c'est à une baisse d'environ 1 degré
de ces températures auxquelles elles ont été confrontées  ( la
baisse des températures est un facteur très réducteur pour les
phénomènes de Mousson , ainsi sans doute pour les pluies
d'Atlantique qui devinrent alors bien moindres sur le nord de la
Mésopotamie) .

 

 

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la fin du Sahara vert et de l'âge du Cuivre en Europe

La fin du Sahara vert et de l'âge du cuivre en Europe

Le Sahara a connu une période verdoyante de -10000 ans  à -4000 ans
avant notre ère .
Aujourd'hui hyper-aride avec une moyenne de précipitations de 5 mm
d'eau par an dans sa partie centrale et de 25 mm dans ses marges
méridionales , il n'en a pas été toujours ainsi , et dans la période
indiquée le Sahara a connu des pluies de Mousson assez importantes
pour qu'il s'y développe des réseaux fluviaux et une végétation de
savane permettant une vie sociale et animale régulières .
Ce régime de pluies de Mousson est expliqué par une plus grande
évaporation des océans pendant cette période , liée sans doute à
une plus forte inclinaison de l'axe de la Terre en direction du
soleil : cet axe a en effet une inclinaison qui varie d'environ
24,5 degrés à 22 degrés suivant un cycle de 41000ans , et dans les
périodes de plus fortes inclinaison de l'axe en direction du plan
Terre-Soleil , les zones océaniques tropicales connaissent de plus
fortes évaporations .
Puis le climat s'est progressivement refroidi en l'espace de 500ans
environ dans l'ensemble de l'hémisphère nord ( perte de 1,5 degré)
et avec ce refroidissement les pluies de mousson se sont raréfiées
en Afrique .
Ainsi , vers -4000 ans avant notre ère , ce Sahara devenu très sec
et inhospitalier , a connu de nombreuses migrations humaines : en
particulier , dans la partie orientale de L'Afrique , les
populations ont cherché refuge dans la vallée du Nil , et les fortes
colonisations qui s'y sont développées ont contribué à l'émergence
des premières civilisations de l'Egypte . Après 1000 ans de
sédentarisation le premier empire des pharaons prenait son essor
vers environ -3000 ans avant notre ère ( Pharaon Ménès) .

 

Cette période de refroidissement et de relatif assèchement du climat
explique sans doute aussi la concentration des populations et la
naissance des trois grandes civilisations de nos régions autour des
bassins fluviaux : La civilisation égyptienne autour du Nil , celle
d'Uruk et de Sumer autour du Tigre et de l'Euphrate , et enfin celle
qui s'est développée autour du bassin de L'Indus plus à l'Est .


 
La période antérieure à -4000 ans avant notre ère est dans la
préhistoire qualifiée d'âge du Cuivre : simultanément aux évènements
qui viennent d'être évoqués , on a constaté en Europe une brutale
extinction des communautés villageoises au profit d'un nouveau type
d'habitat , plus clairsemé ; de plusieurs centaines de sites
répertoriés en Europe autour de communautés villageoises avant cette
date de -4000 ans , on n'en retrouve plus aucune près d'une centaine
d'années après : on ne trouve alors des témoignages de présence de vie
que dans des lieux assez reculés (grottes par exemples ) , et les
activités développées sont essentiellement pastorales .
La fin de l'âge du Cuivre est ainsi marquée par une brutale
transformation des sociétés européennes , des centaines de sites
villageois disparaissant au profit de populations plus pastorales à
l'habitat plus clairsemé : c'est sans doute à ce moment là que se
sont produites les migrations des populations indo-européennes vers
les steppes Pontiques et la vallée du Danube , occupant l'espace
laissé libre par le brutal déclin des populations en place ( dont
la culture dite de Cucuteni-Trypillia dans le nord de la Roumanie
et en Ukraine ) .

 

Cette période de -4000 ans avant notre ère est ainsi une période
charnière , tant au Sahara devenu désertique en l'espace de quelques
centaines d'années , qu'en Europe où l'âge du cuivre connaît une
brutale extinction  : il s'ensuit une période de transition qui
débouchera dans la mise en place des trois grande civilisations
antiques ( 1ere dynastie des Pharaons ; Sumer ; civilisation de
la vallée de l'Indus , vers -3000 ans avant notre ère ) , et par
la période dite de l'âge du Bronze en Europe ( cultures pré-Minoennes ,
 notamment , en Grèce) .
Rappelons à ce propos que la civilisation Minoenne à très
essentiellement connue une extinction rapide à la suite de
l'explosion du volcan du Santorin vers -1500 avant notre ère
(cf l'article consacré à ce évènement) .   

 

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De l'emploi des chiffres 3 et 4 dans les langages indo-européens

 

Dialogue , dialogue

 

Les establishments de toutes sortes invitent d'autant plus au dialogue que

deux tendances fondamentales de ce "dialogue" sont mis en avant :

une première tendance qui se renforce est le "dialogue de sourd" ;

on veut bien dialoguer , à condition que ce dialogue soit la porte d'entrée

à "mon" opinion ; tu dis ce que tu veux , mais à la fin , c'est "mon" opinion

qui doit avoir droit de cité , qui doit prédominer .

Une deuxième tendance est la dialogue dit "démocratique" : il est

"démocratique" en ce sens que "la" vérité est établie à la majorité , c'est à

dire au rapport dit "de force" entre les protagonistes . Dés lors , il s'agit de

construire "son" rapport de force , à l'aide de toute stratégie ou tactique

bonnes à prendre , tout est bon , "la fin justifie les moyens" ...

On sait où ce genre de "méthode" peut conduire ...

 

Le problème d'overblog est que cette organisation préconise un "dialogue"

mais que le "dialogue" s'y exerce de façon orienté , contrôlé .

Par l'entremise de ce qui s'apparente au fait du prince , des articles semblent

"disparaître" complètement de toute consultation extérieure ...

Par exemple , 12 articles rédigé en trois mois par mes soins sur ce site

n'ont semble-t-il été consultés par qui qu ce soit à par votre serviteur ,

alors que d'anciens articles "neutres"le sont régulièrement ...

Miracle des tableaux statistiques ...

 

Consulté à 3 reprises depuis plus d'un an , la direction d'overblog

invoque soit un problème de référencement par Google , soit ne dit

rien , soit se récrie vertueusement et se vêt de probité candide ...

 

Le problème est que quelque soit les excuses invoquées , il y a une

responsabilité certaine de l'organisation dans l'exercice du fonctionnement

des sites ...

 

Puisque il ne sert à rien d'écrire des articles qui semblent "déplaire" à quelque

organisme contrôleur , je remplace tous les articles en cours par celui-ci , en

attendant qu'un "miracle" favorise la possibilité de pouvoir

énoncer des

opinions simplement et modestement "indépendantes" .

 

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Valais et la tombe de Rilke

Falaise adossée aux falaises

surplombant la vallée

où soupire le soleil

à caresser les monts

 

La lumière n'est lumière

que lorsqu'elle transparaît

de l'esprit qui la vêt

de bonheurs et de paix

 

A la verticale des jours

identiques et changeants  ,

dans l'inclinaison des sentiers

où nous mènent nos pas  ,

 

rien n'est jamais acquis

que la longue patience

du tremblement de l'ombre

à suggérer l'esprit

 

 

 

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