Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

André Versaille " Les musulmans ne sont pas des bébé phoques"

 

L'article présent ne fait que reproduire les propos d'André Versaille sur l'analyse de la montée des intégrismes , en se focalisant plus particulièrement sur les aveuglements de certains "intellectuels" français dits de "gauche" ( de la grande majorité de ceux qui soutenaient le stalinisme dans les années 1950 , puis les Khmers dans les années 70 , à ceux qui soutenaient Mao avant et après les massacres de la révolution culturelle , pour en arriver à ceux qui vont de repentances en repentances sur de nombreux sujets , légitimant presque les tueries de Charlie Hebdo au nom du "ils l'ont bien cherché " )

Se fixant un horizon plutôt français , Versaille n'évoque pas certaines causes de la montée de cet intégrisme : commençons donc par celles-ci , essentiellement liées aux traumatismes considérables et aux déstabilisations profondes des sociétés sous influences musulmanes , provoquées par les interventions massives occidentales en Irak et en Afghanistan , sous le "bienveillante perspicacité de Georges dubble iu Bush " . A partir de là , un phénomène était lancé et bien lancé : entrée en résistance d'une partie de la population , transformation progressive de cette résistance en un guerre sainte , terreau du terrorisme , djihadisme , etc ...

La question que pose André Versailles est de savoir pourquoi une frange très importante de la jeunesse musulmane française et européenne ( mais pas que : il y a de 1/4 à 1/3 de convertis dans les djihadistes français ) s'est retrouvée dans un intégrisme religieux , alors que la génération d'avant assistait presque impuissante à cette évolution de leurs enfants .

Versaille insiste sur le fait que ceux qui sont allés de caricatures en caricatures des sociétés démocratiques occidentales , ont largement ouverts la porte et banalisés l'idée du "tous pourris" , en se drapant eux-mêmes dans une probité intellectuelle et une bonne consciences autoproclamées .( les réformes du travail de Macron qualifiées de "coup d'état" me semble donner une assez bonne illustration de ces attitudes ) .

Une deuxième approche du phénomène est d'estimer qu'il y a eu un double effet : le premier , sous l'influence de la radicalisation internationale du phénomène ; le deuxième , sous l'influence d'une radicalisation des sociétés occidentales , a vu un certain nombre de ces radicaux s'islamiser (rappelons que 30% environs des djihadistes français seraient des convertis ) , contribuant qui plus est aussi à banaliser ce phénomène auprès des jeunes musulmans .

Une troisième approche est celle de la crise de l'autorité que traverse plus particulièrement la société française : crise d'abord alimentée par les "réformes" du système scolaire qui a vu les résultats de ses évaluations s'effondrer dans les classements PISA , depuis 1980 ; simultanément , c'est l'autorité même du système scolaire qui a été progressivement miné de l'intérieur par 40 ans de "réformes" toutes plus hardies et géniaaaales les unes que les autres , sous des obédiences idéologiques d'autant plus iiidéaaales qu'elles servaient les intérêts de leurs promoteurs, avec un corollaire : l'ascenseur social ne fonctionne plus . Ainsi , une grande partie de ces jeunes , privés de repères , se sont retrouvés sur les repères de l'autorité des position radicales religieuses .

La quatrième approche est celle de la fragilisation du terreau social liée à la montée du chômage , avec ses conséquences de détresses , responsables de ces phénomènes globaux de radicalisation des sociétés européennes . Mais dit Versailles , l'effort de l'Etat n'a pas été moindre pour réhabiliter les cités ( plusieurs dizaines de milliards y ont été consacré en quelques années )

La dernière approche que je citerai est celle de l'entreprise de caricature systématique des positions des islamistes réformateurs par les bien-pensants idéologiques cités au début : tout est bon ou presque , dans cette frange d'idéologues "intellectuels" , pour dénigrer les positions de réformateurs comme Abdenour Bidar , Boualem Sansal , Tahar Ben Jelloun , Kamel Daoud ....;

Kamel Daoud en particulier , a bénéficié d'un traitement très personnalisé avec une tribune d'opposants dans Le Monde le traitant "d'islamophobe" : comme Soljenitsyne a été un "affreux fasciste" , Chahine un "traitre" , voilà Kamel Daoud en bonne compagnie ...

 

Voici quelques éléments extraits d'un livre de 240 pages , nécessairement trop succincts : alors , à vous de vous faire directement une idée de ce livre , qualifié par Boualem Sansal de "livre qui va faire sensation"

Voir les commentaires

John Kennedy no 1

 

La conjuration des imbéciles”

 

A tous ces intégristes

ces charlatans de foires

toutes ces vieilles gloires

ces majordomes noirs ,

à venir parader

le front haut et altier ,

à bouffer du curé

comme s'il en restait

 

Tous ces catéchétistes

maniant l'encensoir ,

prosélytes d'un soir

avides de pouvoir

et vide de pouvoir ,

toutes ces vieilles lunes

bruyants qui importunent

le silence des dunes

et les titres des unes

 

Tous ces propagandistes

gourgandins de fumoirs

récitant leurs histoires

et leurs fonds de tiroirs ,

comploteurs de couloirs ,

Nitouche de parloirs ,

ces penseurs d'infortune

hululant dans les hunes

et les bas des tribunes

 

Ne pourraient-ils se taire

pour une fois sur Terre

et écouter Voltaire

Socrate ou bien Montaigne

leur parler de Lumières

et non d'apothicaires

soignant leurs urticaires

au bas de leurs enseignes ?

 

Montaigne dit “Que sais-je ?”

que sais- je que la neige

douce de sortilèges

de flocons et d'arpèges

d'ombres et de solfèges

d'ouates et de cortèges ?

 

Ecoutez Lao Tseu

Savoir n'est pas savoir”

c'est le murmure du peu

qui vacille au ciel bleu ,

frémissant camaïeu

de soie grège et de jeu

 

Ecoutez Lao Tseu

Ne pas savoir c'est Savoir ! “

savoir des de Puispeux

savoirs des sirupeux

tous à la queue leu leu

sous leurs loups prétentieux

 

Ecoutez donc Socrate

Plus je sais moins je sais

Le savoir n'est qu'une ombre

au fond de ma pénombre

Plus je sais moins je sais ,

ma vie n'est que cantate

où mes mots se réfractent .                                           Janvier 2018

 

 

Voir les commentaires

Du chaos déterministe à Dieu , en passant par l'ubris ( la démésure ) chez les grecs

 

La Grèce antique a eu la préscience de ce qu'un phénomène de très faible ampleur pouvait déclencher des catastrophes : elle inventa pour cela un concept original dans l'histoire de toutes les civilisations , qu'elle appela "ubris" (en transcription "hybris") , soit dans la traduction la plus unanimement adoptée , "démesure" .

Ce terme correspond à un élément qui peut troubler profondément le cours des choses ordinaires , conception que l'on retrouve aussi bien étymologiquement que sémantiquement  dans le mot "hybride" ( dans le sens de "mélange de deux choses hétérogènes" , comme voiture "hybride" ou mulet , hybride d'un âne et d'un cheval ) .

Et rien n'est plus dangereux que de troubler le cours des choses ordinaires ! L'introduction des chemins de fer au début du XX siècle provoqua des émeutes , la promulgation des ordonnances sur le travail est actuellement "un coup d'état" (sic) , etc..

Mais troubler l'ordre des choses n'est pas anodin , et le vocabulaire le montre bien : cet ordre des choses est notre "milieu" ambiant , ce qui est bien un "milieu" géométrique , donc au centre de notre vie ; troubler ce "milieu" ambiant , c'est nous décentrer , c'est modifier notre bio-tope .

En d'autres mots encore , ce "milieu" est notre habitat , notre habitation , nos habits et nos habitudes , cela n'a rien d'évident de modifier psychologiquement un tel ordre des choses .

Au-delà de l'aspect psychologique , nous savons aussi combien les bio-topes sont fragiles et susceptibles d'évolutions peu ou pas contrôlables quand un de leurs paramètres est modifié .

Un "lieu de vie" est un état d'équilibre entre différents facteurs , et les grecs plus que tout autres ont eu cette préscience ou cette conscience qu'il suffit de peu de choses pour le déséquilibrer .

 

La forte capacité que peut avoir un évènement apparemment anodin à faire changer le cap d'une vie ou à bouleverser un "milieu" , a pu faire prendre conscience aux grecs de deux aspects , dont un est spécifiquement lié à leur civilisation :

1 ) il y a à certains moments des éléments dont le pouvoir est "démesuré" , démesuré en lui-même , mais aussi par rapport à l' aspect initial des phénomènes . Cet effet "démesuré" peut aller dans les deux sens : dans le sens où la foi peut soulever des montagnes d'une part , et dans le sens tout aussi violent mais négatif d'une destruction brutale .

Prenant conscience de cet aspect , les grecs lui ont ainsi donné un nom , "ubris" , ce que nulle autre civilisation n'avait fait avant eux .

2) il fallait aussi donner une explication à cet effet démultiplicateur , ne serait ce que pour essayer de le comprendre un peu mieux , et de tenter de se prémunir de ses effets si traumatisants . Là , les grecs n'avaient pas les outils mathématiques et scientifiques pour l'analyser , et durent se contenter d'avoir recours aux théories et aux hypothèses en cours à leur époque : qui d'autres pouvaient disposer d'un tel pouvoir "démesuré" et le mettre en pratique à leur bon gré , si ce n'est les dieux ?

Finalement la résolution du problème se résuma en quelques lignes : les dieux mettent en pratique des lois divines . Attenter à ces lois , par maladresse ou par orgueil , provoque une réaction elle aussi divine , à la mesure du pouvoir des dieux : terrible .

 

Et il a fallu attendre de très nombreuses années pour commencer à situer ce phénomène de "démesure" et comprendre que c'était un évènement qui échappait aux cours des "mesures" habituelles . Poincaré , d'abord , vers les années 1900 , établit que le problème "des trois corps" (trois corps en mouvement dans l'espace comme la Soleil , la Terre et Mars ) n'était pas résoluble sur le long terme , et qu' à 100 millions d'années près , on ne peut rien prédire ni en théorie et ni en pratique de ce qui adviendra de ces trois corps . Le système est "instable" , un léger coup de pousse du hasard peut altérer profondément son devenir .

Plus tard , dans les années 1960 et 1970 , des phénomènes de ce type furent analysés de façon plus générale , et cela déboucha sur la théorie du chaos ( dit déterministe) : une modification infime des données à un instant particulier est multipliée par 10 , 100 ou beaucoup plus , au cours d'une période de temps donnée , et rend la modification exponentiellement croissante au fil du temps : les phénomènes de ce type , bien que régis par des systèmes d'équations parfaitement ajustées , échappent aux cours de nos prévisions .

 

Et donc ....fermons le ban : par rapport aux grecs qui avaient pressenti ou senti le phénomène des situations  qui échappent aux mesures , nous avons fait beaucoup de pas pour mieux appréhender la situation , mais nous débouchons toujours sur deux conceptions ;

ou bien on a recours "à l'hypothèse Dieu" , comme le disait Laplace à Louis XVI , ce que firent les grecs comme le voulaient les cadres de pensées de l'époque , ( quoique Socrate , Platon et d'autres n'y crurent guère ) , ou bien nous ne nous croyons pas obligés de donner notre avis sur tout ce qui se passe dans la Nature , en anthropomorphisant le ciel en particulier .

Comme le disait Héraclite , on ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve , "panta rhei" , tout coule , tout change , rien n'est jamais pareil . Et le chemin du haut et celui du bas mènent au même endroit ( mais on ne sait pas lequel ) .

 

 

Voir les commentaires

Angelopoulos 0

L'Eternité plus un Jour

(de l'inconsistance de la pensée unique : la stupidité est la seule chose qui donne une idée de l'infini)

 

Totalitarisme de la pensée ,

ou de ce qui la remplace ,

ersatz ou mélopée

des discours bien récités

des propos bien balancés

des pronoms bien prononcés

des sermons bien ânonnés

 

Idéologies de fait

idées aux logis quiètes

avalanches incidentes

de prêches boboïfiés

de théories révélées

de dogmes authentifiés

de numéros déchiffrés

 

La nature a horreur du vide ;

une religion dépérit

sous l'éclairage des Lumières ?

plusieurs pour la remplacer

de crédos bien rénovés

de préceptes sanctifiés

et d'orthodoxies à souhait

d'articles articulés

 

Tout instruits par instructions

des loges et des chapelles ,

ritournelles de couloirs

pour conquérir les pouvoirs ,

à ces éternels retours

bruissant dans les contre-jours

des balbutiements de Cour

en détours et en atours

 

On voit leurs démonstrateurs

qui montrent du doigt les "monstres"

pour mieux les excommunier,

drapés dans leur probité

de Candides Tartuffiés ,

brandissant tout horrifiés

des fatawas de papiers

pour allumer des buchers

 

Et quand les prêchi-prêcha

de cette gent de Puispeu

dans la nuit sont estompés

il reste au matin d'hiver

quelques cendres dans la neige

à fondre des eaux amères

et les fumées en arpèges

en leurs vols déshérités

 

La nature a horreur du vide

et quand les sels de la terre ,

en Dandin bien dandinés

en files vont apporter

aux Portes d'Eternité

leur Vérité Révélée

d'un lendemain enchanté ,

la nature est enivrée

de ces parfums encensés

de ces parfums insensés                                       Janvier 2018

 

Voir les commentaires