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De la Gaule et des Celtes

La culture Celte est identifiée à ses débuts dans la région de Hallstadt  en

Autriche , en Bavière et dans le haut Danube (zone en vert foncé de la carte) 

vers la fin de l'âge de Bronze , début de l'âge du Fer , soit vers le XIIème

siècle avant notre ère . Cette période est une période très critique pour

l'humanité , avec une forte recomposition des sociétés suite à des

destructions diverses (tentative d'invasion de l'Egypte par les peuples de

la mer venus du nord , très difficilement repoussée ; destruction de la

plupart des cités du monde grec et du moyen orient , etc ...) .

Ces populations celtes arrivent en Gaule vers le VIIIème siècle av jc et

émigrent ensuite pour certaines parties suivant les flèches rouges

indiquées sur la carte ( soit en Galatie , en Galicie et au Portugal ,  en

Angleterre et en Irlande vers les III-II èmes siècles av jc ) .

 

Notons que pendant cette période , la culture des Germains , implantée

essentiellement au sud de la Scandinavie et au Danemark au début de la

période ,  s'étend progressivement au nord de l'Allemagne actuelle , puis

contourne la zone d'influence des Celtes par l'Est ( avec les Goths ) et

s'installe dans les régions d'Ukraine et de Biélorussie .

 

Pour illustrer la vigueur de cette expansion Celte , prenons comme

exemple les populations  de la Bavière vers les années - 300 avant notre

ère  : deux tribus Celtes y sont implantées (celle des Volques et celle des

Boïens) , directement au contact avec des tribus de Germains  qui bloquent

leur expansion vers le nord . Pour les Volques , l'accroissement de leur

population nécessite qu'une partie d'entre eux quitte leur région

d'implantation ; une première partie de plusieurs centaines de milliers

d'individus prend alors la direction du Sud Est , arrive en Grèce dans les

années suivantes ,dévaste le site de Delphes vers les années -279 et

poursuit son périple en Anatolie/turquie où elle s'installe  finalement en

Galatie  vers -278 .

Une autre branche des Volques prend la direction du Sud Ouest  , s'installe

finalement dans la  région toulousaine et le Roussillon vers les années

-270 , puis sous la pression des Ibères au sud et des Ligures à l'Est , se

cantonne dans le Languedoc .

 

De la même façon , une partie des Boïens migra vers l'Italie du nord ;

ils s'y installèrent aux dépend des Etrusques de la région de Bologne ,

en firent leur capitale , et ne disparurent finalement qu'en -193 après

une défaite contre les romains .

Une autre partie des Boïens colonisa la Bohème , qui leur doit d'ailleurs

son nom (Bohème = pays des Boïens) .

 

Ces derniers exemples amènent deux observations  :
1) attestation de la rapidité des migrations des populations , sur une

grande échelle , puisqu'en partant pratiquement du même point en

"grande Bavière" , on retrouve 20 ans plus tard des populations installées

dans la région de Toulouse pour l' une, ou bien du côté de Bologne pour

l'autre  , ou encore en Turquie centrale pour une troisième .

2) De l'importance de cette région de Hallstatt - Haut Danube pour la

propagation de l'influence Celte , pendant  près d'un millier d'années ,

depuis sa première manifestation vers -1200 jusu'à la  période -300 avant

notre ère .

 

Etymologie : de la Gaule et des gaulois

1) La racine Gal(3)(No 351 Pokorny, relative à une notion de capacité , de

pouvoir) fait apparaître une grande homogénéité dans les langues

 celtiques :

vieux gallois "gallu"/être capable , ancien cornouaillais gallos/pouvoir ,

breton gallout/être capable , ancien irlandais gal/bravoure , courage ,

ancien breton gal/habileté,capacité ...

Cette homogénéité du langage peut être mise en rapport avec la très

grande vitesse d'expansion des Celtes aux III et II siècles av jc , qui vont

ainsi se retrouver dans des régions comme la Galicie(Nord de l'Espagne)

la Galatie(milieu de l'actuelle Turquie) , la Gaule , le pays de Galles , ...

Pokorny note d'ailleurs que le terme grec keltoi (Celtes) a une origine

Illyrienne (+ ou - "grande" Slovénie actuelle) où la mutation phonétique

g en k est fréquente , et rattache ainsi "celte" à la même racine Gal(3).

Ce terme Keltoi , employé pour la première fois par Hérodote vers -450

av jc , ne peut pas avoir une origine germanique , les populations

germaniques étant très éloignées de cette zone à cette époque .

Le terme Gaule et tous les termes associés sont ainsi rapportés à cette

racine celte et indo européenne Gal(3) (Galicie , Galatie , Keltoi et

Celtes , etc ...)

 

2) La germanisation du langage celte par les populations germaniques

a donné la plupart du temps une mutation phonétique du "g" en "w"

 A partir de l'arrivée des Saxons colonisant l'Angleterre vers les années

400 et suivantes  , la germanisation du terme gallois "gallu" a donné le

"Wales" actuel , de même qu'en Ecosse elle a donné "Welsh" (cf

Etymonline et Wiktionary) . Ainsi Wales et Welsh sont la traduction

germanique de termes celtes .

Cette germanisation est cependant bien antérieure à l'arrivée des Saxons

en Angleterre :

on en revient aux Volques précédemment évoqués qui habitaient la Bavière

et le haut Danube , et qui furent une des premières populations celtes en

contact avec l'expansion germanique vers les IV et III ème siècle av jc .

La double germanisation de Volque et de Gal a donné à cette époque

une racine germanique "walha" ("étrangers , non germaniques")

 

Quand après la bataille des Champs Catalauniques , les coalisés Romains-

Francs-Wisigoths vainquirent les Huns d'Attila en 451 ap jc , les Francs

(Germains) se virent attribuer une partie   nord-est de la Gaule , sous la

conduite de Childéric , père de Clovis ( les Wisigoths étant installés en

Aquitaine) . Puis Clovis bâtit les Wisigoths à la bataille de Vouillé près de

Poitiers en 507 , et le "walha" germanique (étrangers non germains)

redevint Gaule sous la conduite de Clovis , devenu entre temps roi

chrétien ("Clovis embrassa le culte de Clotilde" selon la phrase culte

dans les écoles ) .

 

Ainsi , on peut attribuer aux termes Gaule , Galicie , Galatie , Celtes puis 

Wales(Galles) ,Welsh(Ecossais) , Wallon , une origine celte commune ,

par un passage germanisé dans certains cas ( Gaule ayant plus ou moins

la double provenance , par le Sud  romain  , et par le nord par les Francs

germains de Clovis)

 

 

 

 

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Etymologie : des habits aux habitations

Dialogue , dialogue

 

Les establishments de toutes sortes invitent d'autant plus au dialogue que

deux tendances fondamentales de ce "dialogue" sont mis en avant :

une première tendance qui se renforce est le "dialogue de sourd" ;

on veut bien dialoguer , à condition que ce dialogue soit la porte d'entrée

à "mon" opinion ; tu dis ce que tu veux , mais à la fin , c'est "mon" opinion

qui doit avoir droit de cité , qui doit prédominer .

Une deuxième tendance est la dialogue dit "démocratique" : il est

"démocratique" en ce sens que "la" vérité est établie à la majorité , c'est à

dire au rapport dit "de force" entre les protagonistes . Dés lors , il s'agit de

construire "son" rapport de force , à l'aide de toute stratégie ou tactique

bonnes à prendre , tout est bon , "la fin justifie les moyens" ...

On sait où ce genre de "méthode" peut conduire ...

 

Le problème d'overblog est que cette organisation préconise un "dialogue"

mais que le "dialogue" s'y exerce de façon orienté , contrôlé .

Par l'entremise de ce qui s'apparente au fait du prince , des articles semblent

"disparaître" complètement de toute consultation extérieure ...

Par exemple , 12 articles rédigé en trois mois par mes soins sur ce site

n'ont semble-t-il été consultés par qui qu ce soit à par votre serviteur ,

alors que d'anciens articles "neutres"le sont régulièrement ...

Miracle des tableaux statistiques ...

 

Consultée à 3 reprises depuis plus d'un an , la direction d'overblog

invoque soit un problème de référencement par Google , soit ne dit

rien , soit se récrie vertueusement et se vêt de probité candide ...

 

Le problème est que quelque soit les excuses invoquées , il y a une

responsabilité certaine de l'organisation dans l'exercice du fonctionnement

des sites ...

 

Puisque il ne sert à rien d'écrire des articles qui semblent "déplaire" à quelque

organisme contrôleur , je remplace tous les articles en cours par celui-ci , en

attendant qu'un "miracle" favorise la possibilité de pouvoir

énoncer des

opinions simplement et modestement "indépendantes" .

 

 

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L' Oeuvre d'un nouvel Art

 

L'Oeuvre en était réduite à la simple expression
d'une fenêtre ouverte à toute immensité
bordée d'une plaque où l'artiste mit son nom ,
Immatérialité pure à son apogée .

 

Plutôt que toile blanche ou que toile I K blue ,
que trépied de Calder jonglant avec l'espace  ,
lapin de Flanaghan à tutoyer les nues ,
l'Oeuvre venait de Rien , Souffle divin  qui passe

 

En cette échappée de tous jeux de conventions ,
le vide y devenait cette évidence même
qui s'impose épurée à toutes objections ,
le trait d'un Absolu posé comme un emblème .

 

On y côtoyait la profondeur infinie
qui va bien au delà de toute  théorie :
joindre l'illimité à la parcimonie ,
la beauté suprême à ce qu'elle anéantit .

 

Ultime transgression où le démiurge fuit
la matière obscène pour tendre à l'essentiel :
du silence évoquer la pureté d'un cri ,
d'un ange suggérer le battement d'une aile .

 

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Répéter , amplifier , déformer : R A D , ou les Tartuffe intégristes versus l'esprit critique et la sérénité de Socrate et Spinoza .

RAD: Rien A Dire ? Qu'à marquer son territoire par la parole ?

Il y a certainement cela dans ce "RADotage" qui consiste à contrefaire

le propos pour tout ramener à soi , à ses visées , à son ordre établi et

ses dogmes , ses partis pris dont l'arbitraire n'a souvent d'égal que

la mauvaise foi et la volonté d'occuper le territoire .

Pour ramener cela à la période actuelle d'élections municipales , on

voit que les candidats frappées d'insincérités flagrantes sont perçus

comme des individus "qui en font trop" ; rappelons une des deux

maximes gravées sur le temple de Delphes chez les anciens grecs :

"Rien de trop" .

C'est ce rien de trop qui différencie le politicien du politique , le

sophiste du débatteur , le "communiquant" du participant .

L'insincérité des propos revient comme un boomerang sur celle ou

celui qui l'a lancé , et ce n'est pas l'individu qui affirmait que Villani

à Paris aller se faire désosser sans même savoir d'où allaient venir les

coups qui pourra dire le contraire .

Rappelons encore et toujours Montaigne :

"J'en vois qui se transforment et se transsubstantient en autant de

nouvelles figures et de nouveaux êtres qu'ils entreprennent de charges

.....Ils enflent et grossissent leur âme et leur discours naturel à la

hauteur de leur siège magistral " (Essais , III , 10 , 249) .

III,8,159 J'aimerais mieux que mon fils apprenne aux tavernes à parler

qu'aux écoles de la parlerie . Il me semble , de cette implication et

entrelaçure de langage ,.., qu'il en va comme des joueurs de passe-passe

:.. hors ce battelage , ils ne font rien qui ne soit commun et vil .

Pour être plus savants , ils n'en sont pas moins ineptes ..»

 

L'infantilisation des comportements «exemplaires» , à hauteur des

représailles exercées sur les contradicteurs .

 

Rouler en scooter dans Paris pour témoigner de sa «hardiesse» et

de son émancipation ( vous avez vu comme je suis beau , audacieux

entreprenant ?) , se faire prendre en photo avec un t-shirt controversé

au festival d'Angoulème ( vous avez vu comment à mes heures perdues

je suis libéré , fantaisiste et spirituel??) , etc , etc , …

Tout ceci témoigne jusqu'où les «écoles de la parlerie» peuvent conduire

leurs élévations , pour ne pas dire leurs élèves : des « entrelaçures» de

langages , et des comportements déboussolés de personnes qui à force

d'être confinées à ces artifices langagiers et technocratiques , sont

complètement hors des réalités et dans cette immaturité totale d'avoir

besoin de se montrer et de s'exhiber , comme ces enfants qui éprouvent

le besoin de s'exhiber pour attirer l'attention autour d'eux dans la cours

de récréation qu'ils n'ont jamais quitté .

Nous en sommes en présence de « Tanguy» de la politique , depuis près

de 20 ans , qui exercent leurs ''talents'' à toujours plus de « modernité» .

Cette exhibition théatrale , ce jeu de rôle joué par ces pseudos ''Tanguy''

de la politique , conduisent à une mise en abîme dans un jeu de miroirs

qui nous renvoie à l'infini :

l'infini d'un espace peuplé de vide et d'artifices , de reflets incertains et

de lueurs éphémères .

Mais dans les salons de Mesdames Récamier et de crêpes Suzette ,

ces flammèches éphémères sont érigés en lois et chacun y admire

comme au temps de Mesmer ces crépitements du vide .

Qui ne verrait pas ces crépitement d'intelligence serait mis aux bans

de la société pour cette inconscience insolente , et condamné à un

ostracisme huîtrier (ostracisme vient du grec ostrea , comme

ostréiculteur , qui veut dire huitre ; on ostracisait un citoyen en

Grèce en votant avec des tessons de poteries ou des coquilles d'huîtres ,

d'où la similitude des racines entre huître et ostracisme )

L'histoire de ces ostraciseurs « marchands d'huîtres» est si vaste qu'on

ne saurait l'aborder ici : mais les ramener à leurs activités originelles

pourrait les inciter à plus de modestie , si cela était possible.

En bref , «j'ai le droit de désosser Villani , mais la moindre méthode

comparable qui viendrait m'affecter personnellement est un scandale

d'état » .

 

Les idées « adéquates» de Spinoza et l'esprit critique de Socrate

 

Spinoza et Socrate ont eu affaire à des opposants d'un autre calibre que

ces Tanguy attardés , mais tout aussi Tartuffe intégristes que ces derniers

Les deux ont dénoncés avec sourires humoristiques à l'appui ces

tremblements surréalistes qui accouchent de souris au niveau de l'efficacité

et de représailles diverses au niveau du concret . Spinoza en dira :

'' prenant leur imagination pour entendement , ils croient fermement

qu'un Ordre existe dans les choses , alors qu'en fait ils ignorent et la nature

des choses , et leur nature propre '' (L'Ethique I , appendice p 128) .

Puisqu'il y a un Ordre , tout ce qui trouble l'Ordre est évidemment

du Désordre , et par là même , mérite une sanction d'autant plus sévère que

le Désordre affecte un Ordre divin , et que toute théorie dérive d'une

Théocratie qui Sait .

'' celui qui s'efforce de comprendre les causes naturelles en savant , au lieu

de s'en étonner comme un sot , est-il souvent considéré et désigné comme

hérétique et impie par ceux-là que le vulgaire adore comme interprètes de

la Nature et des Dieux . Car ils savent que , l'ignorance supprimée ,

disparaît cet étonnement stupide , c'est à dire leur unique argument et

l'unique moyen de défendre leur autorité '' (Ethique I appendice p 128)

Socrate est évidemment moins direct et corrosif dans ses commentaires ,

puisqu'il avoue sans cesse qu'il n'est détenteur d'aucune certitude et qu'il

sait très peu de choses , mais il est en revanche très efficace dans ses

entreprises critiques de démolition des châteaux de cartes des '' Sachants''.

Quelle attitude d'esprit préconisent-ils ?

Pour Spinoza comme pour Socrate , il s'agit de se rapprocher le plus

possible de sa vraie nature ( c'est le ''Connais-toi toi-même'' préconisé

par Socrate ) , et Spinoza appelle ''idée adéquate'' toute idée positive

qui contribue à développer un élan intérieur conduisant à se rapprocher

toujours plus près de sa vraie nature , et de la nature du monde .

Socrate , qui se méfie par dessus tout des idées toutes faites , des

déclamations péremptoires , des théories préfabriquées , se contente

de préconiser d'avoir son esprit critique , de voir les choses par

soi-même , et d'avoir un esprit ouvert à tout au-delà , d'agrandir

sans cesse le cercle et l'horizon de la conscience .

On peut pour Socrate énoncer ce que dit Conche de Montaigne ,

qui avoue sans cesse sa proximité , pour ne pas dire son identité

avec Socrate :

''il a pris conscience de l'impossibilité de fonder , par la seule voie

que connaisse la philosophie ( celle de la justification par la raison )

une vérité quelconque au sujet de la nature de l'homme . Il n'y a pas

de vérité sur l'homme accessible à l'homme . Il n'est pas possible de

dépaser ici le domaine de l 'opinion ''

( Montaigne ou la conscience heureuse , p 42 )

C'est à peu près le calque exact de la démarche de Socrate , dont on

ne peut pas dire qu'il corresponde à la démarche de Spinoza , toujours

faite de raisons et de démonstrations , de théories ,

Mais si la structure ''pédagogique'' de l'enseignement de Spinoza

diffère du tout au tout de la ''pédagogie'' de Socrate , il n'en reste pas

moins que sur le fond leurs ''enseignements'' sont très proches et

débouchent sur un état d'esprit identique : Spinoza , toujours

théoricien , dira que le désir et la joie sont les moteurs essentiels de

toute motivation , qu'ils sont les seules sources stables et éternels de

la Nature , et qu'en mettant en action des idées ''adéquates'' on sera

nécessairement sur la voie de la joie , de ''l'amor intellectualis deus''

Socrate ne le dira pas , mais en incitant à ouvrir toujours plus sa

conscience à des horizons plus larges , il incite à faire en sorte que

son esprit entre en contact avec une sphère spirituelle source de

sérénité , de lumière et de liberté ( sur des préconisations très proches

de celles de Montaigne et de Lao Tseu) .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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