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Samsara , paradigmes et transcendance

Le terme de «samsara» correspond étymologiquement aux deux racines

indo européennes sem ou sam (un , ensemble) , et sar ou sr (couler , courir,

circuler) : le samsara est ainsi étymologiquement «tout ce qui circule ensemble»

En terme bouddhique , le samsara est le cycle incessant des vies et de leurs

devenirs , de naissances en renaissances , c'est la roue à laquelle le karma

enchaîne les êtres .

 

Un paradigme , qu'on pourrait aussi noter ''paradogme'' , correspond à

l'ensemble des déclinaisons et des comportements d'une société , au

''cadre conceptuel '' dans lequel cette société vit et s'enferme à un moment

donné de son existence : ainsi formulé , un paradigme correspond à la

définition de ''samsara '' : ''tout ce qui circule ensemble '' .

Ce ''cadre conceptuel '' , c'est l'ensemble des usages , des coutumes , des

pratiques , qui sont tellement ancrés dans une société donnée qu'ils en

deviennent les dogmes du moment , les ''paradogmes '' , les ''modèles'' , dont

il est difficile de déroger tant ils imprègnent le conscient et l'inconscient .

 

Du samsara , comme d'un paradigme , on ne s'en échappe pas facilement :

ils enserrent tellement les horizons qu'ils semblent incontournables .

Souvent , on s'en échappe pour mieux retomber dans un autre paradigme .

Anisi , les paradigmes dénoncés du XVIII ème siècle et renversés à la

Révolution , restent-t-ils souvent en place : liberté , égalité sont toujours de

grands principes que chacun interprète à sa façon , et dont la recherche est

tout autant d'actualité dans le royaume d'Angleterre qu'en République

française .

Quant-à la fraternité , elle correspond à un terme tellement insaisissable

qu'on se demande ce qu'elle vient faire : fraternité des ordres religieux ?

fraternité constitutive d'une famille ? fraternité des compagnonnages ?

des copinages ? Toujours autant d'ambiguïtés dans les termes et de

réversibilité dans leurs applications ….

 

Ainsi en est-il de même d'un autre naturel qui revient au galop :

aux dénonciations tellement cinglantes de Daumier montrant sur une affiche

des ''frères '' marchant au pas de l'oie , et dont on imagine qu'ils récitaient

un catéchisme quelconque , font écho d'autres processions d'autres ''frères''

récitant naguère ou à présent d'autres catéchismes et d'autres bréviaires ,

(pour défendre toutefois les mêmes intérêts !)  :

changements dans la continuité , il est difficile d'échapper au samsara !

 

Ainsi en est-il encore de cette autre habitude dénoncée par Platon et Socrate

de l'usage immodéré des sophismes : les ''sophistes '' enseignaient les mille

et uns artifices oratoires permettant de mieux recevoir l'adhésion des

concitoyens lors des échéances électorales , vers le Vème siècle avant notre

ère en Grèce .

Platon et Socrate dénonçaient ainsi les dérives de ce qu'on peut appeler

'' la démocratie du discours '' :

on fait un beau discours ''communicatoire '' , on est ensuite élu sur la qualité

du discours et des artifices mis en place à cette occasion , point final .

S'il fallait encore , après efforts et anaphores , assurer la continuation et la

concrétisation de l'exposé !

Eh bien , on voit que Platon et Socrate ont mis à la porte les sophistes , et que

ces derniers reviennent par la fenêtre de nos jours , si tant est qu'ils soient un

jour sortis de la ''pièce '' ou de la ''scène du théâtre '' .

Toujours aussi difficile d'échapper à un paradigme ou au samsara !

 

En fait , on a affaire à un disque rayé , qui revient inlassablement sur

son point de départ : on fait une ''révolution '' comme la Terre autour du

soleil , puis un an après , on en revient au même point ; entre temps , on

a fait une révolution .

Cela ressemble aussi à un terme déjà bien connu dans le monde de la

vulgarisation scientifique , qui est celui du ''chaos déterministe '' :

le phénomène chaotique fait qu'à un moment donné , l'expérience peut

partir dans tous les sens et provoquer un ''effet papillon '' ; battements

d'aile d'un papillon au Brésil et tornade ensuite à Tokyo .

Mais ce qu'on sait moins à propos des effets papillon , c'est que de façon

générale ces phénomènes finissent par être étroitement circonscrits dans

ce qui est appelé un ''attracteur '' :

si un effet papillon peut déclencher une tempête autour du bassin

méditerranéen , le climat méditerranéen lui est bien délimité dans ses

caractéristiques essentielles , comme un climat continental est lui aussi

bien délimité dans ses caractéristiques premières .

Il y a bien ce qui est appelé un ''attracteur '' , limitant les variations extrêmes

des phénomènes chaotiques du climat .

C'est en quelque sorte la loi du ''samsara '' ou des ''paradigmes '' :

on peut s'agiter sur sa chaise et crier ''l'Europe , l'Europe , l'Europe ''

(comme disait De Gaulle) , la résistance du quotidien est là et bien là ,

qui après une révolution , ramène la Terre à sa position de départ .

 

Rien ne sert de courir , il faut partir à temps ,.... un grand voyage

commence par de petits pas , … un peuple qui ne connaît pas son histoire

est condamné à la revivre ,.... nul ne peut sauter par dessus son temps

(Hégel) ,....toute conviction est une prison (Nietzsche) , ... etc...etc... :

Telle est la loi du samsara ou des paradigmes : on ne les ''transcende ''

qu'avec obstination , persévérance et sincérité .

Toute ''vraie'' transcendance , toute ''vraie'' création ne peut s'accomplir

sans cela . Jouer d'artifices , être sémillant en court , cela ne dure qu'un

temps , le ''réel '' rattrape vite leurs auteurs .

 

                                                                                        phirey@free;fr

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De la racine indo européenne spek au scepticisme :socrate , Bouddha Lao Tseu ou la métamorphose de la chrysalide

La racine indo européenne Spek ( inspecter , examiner)


 

La racine indo européenne de sceptique peut être symbolisée par la racine

spek .
Plus généralement , les termes de cette filière peuvent être symbolisés par les racines spek ou spik , spas,  et vont du sanskrit spasan (guetteur , observateur) ou spasati (celui qui voit) , au grec scopeo (voir , examiner) , scepticos (attentif , pensif , réfléchi) , et au latin perspicax , inspicio (inspecter) , aspicio (considérer ,
regarder ) etc...

La racine grecque a donné comme descendance en français :
le suffixe -scope ( horoscope -littéralement : qui indique l'heure , le temps...) ,
stétoscope , microscope (qui examine ce qui est petit) , téléscope , gyroscope , périscope magnétoscope , radioscopie , coloscopie , endoscopie , .... , puis des mots comme :sceptique ( littéralement : qui examine , inspecte , observe) .

La racine latine a donné des mots latins souvent empruntés au grec , pour aboutir en français à des termes comme :
spectacle , spectateur , spécies , espèce , spécial , spécialiste , spécieux ,spécimen ( "ce qui est caractéristique de ") , perspicace , perspective , rétrospective , aspect ( "ce qui est vu") , inspecter , suspecter , suspicion , suspect ,circonspect , respect , respecter , répit , introspection ( "regard à l'intérieur" ) , prospecter , prospectus , exspectative , speculum (miroir) ,

spectre , spéculer , spécifier , ....

D'une branche germanique nous proviennent espion , espionnage , épier , en anglais spy , en allemand spahen (espionner) .

De façon plus cachée , nous viennent :
dépit , en anglais "in spite of" (en dépit de ) , dépiter ( latin despicio : regarder
de loin , mépriser ) , auspice ( latin au-spex : qui examine les oiseaux --pour prévoir l'avenir ) , épiscopat et épiscopal ( littéralement "surveillant ,

inspecteur" ) .

L'anglais "bishop" (évèque) nous vient de epi-scopeo (surveillant , cf épiscopat , par suite de l'élision du e" qui donne d'abord "piscope" , puis bishop ) ,
"Evèque" vient de l'ancien français ébisque puis évesque ( en espagnol : obispo ) , soit la même provenance que bishop en anglais , et Bishof en allemand (après des itinéraires un peu compliqués ) .

Obispo signifie en espagnol  ce qui est relatif à un évèque .
Plus difficile est "écueil" : le catalan eskull , l'ancien provençal escueyll sont les
intermédiaires entre écueil et la latin scopulus (écueil) , le grec scopelos ( écueil
, hauteur , lieu pour guetter ) et l'italien sciglio .
Au niveau du sens , il y a aussi un long chemin qui mène à "épice" et "épicier" : ces   mots viennent du latin species (espèce) , qui a évolué dans ce sens en "drogue d'apothicaire" , puis en épice et épicier .

Au niveau des faux amis , notons qu'il y a sceptique et septique  :
le sceptique précédent , et le septique "d'antiseptique" , de "fosse septique" , de
septicémie , qui n'ont rien à voir l'un avec l'autre pour ce qu'on sait : le deuxième vient du grec sepo (pourrir , corrompre) , sepsis (putréfaction) : un antiseptique est ce qui aide à lutter contre la "putréfaction" , l'infection , la septicémie est relative au "sang putréfié" .


......................................................................................

Le scepticisme , qui porte bien mal son nom .

A l'origine , le sceptique ( skeptikos : qui examine , observe , inspecte ,

réfléchit ) est donc une personne curieuse , qui ne se contente pas des apparences , du superficiel et qui cherche à approfondir les données de l'observation .
Dans la conception de Pyrhon , l'affranchissement des certitudes et contingences matérielles doit permettre d'atteindre un état "d'ataraxie" , où l'individu qui y accède découvre une quiétude et une tranquillité d'esprit absolues ( cf à la fin d'article l'aphorisme 16 de Lao Tseu) .

 

Il en découlent deux significations un peu contradictoires du "scepticisme"
(énantiosémiques en quelque sorte ) :
il y a le septicisme un peu désabusé , pessimiste , méfiant , et le scepticisme de la personne qui ne se satisfait pas des apparences , qui cherche à approfondir ses connaissances ,  qui est avant tout curieuse d'esprit :
c'est ce dernier qui est le vrai sceptique , qui a toujours l'esprit en éveil , qui ne
s'arrête pas à un dogme , une idée reçue , un préjugé .
Après , bien entendu , le scepticisme se décline suivant le tempérament de la personne qui le regarde : celui qui cherche le confort moral de l'ordre établi verra dans le sceptique un élément déstabilisant ,  quelqu'un qui doute par principe et démoraliseses interlocuteurs , etc...
Des personnes comme Socrate , Bouddha , Lao Tseu , Montaigne , Wittgenstein , Bertrand Russel et tant d'autres sont des sceptiques en ce sens qu'il s'agit d'abord dans la vie de "suspendre le jugement" , de ne pas se contenter de certitude "bon marché" :

Arrêter de juger obstinément ce qui se passe autour de nous,de critiquer sans arrêt tout ce qu'on voit , de distinguer sans arrêt le pour du contre ,le pour-contre du  contre-pour , de pulvériser le champ d'observation sous une myriade de frontières , d'antagonismes , de pré-jugés etc...
Faire du doute un élément stimulant pour chercher à améliorer l'observation , ne pas la rétrécir sous une avalanche de frontières .

Pour Lao Tseu , deux idées directrices :
"Ne pas savoir et dire qu'on sait , voilà l'erreur ; savoir et estimer qu'on ne sait pas voilà l'excellence "
La deuxième idée directrice est que les contraires sont complémentaires .  
On peut se référer en cela à Pascal : " Le contraire d'une vérité n'est pas une erreur , mais une vérité contraire "

ou à Niels Bohr :
"le contraire d'une vérité triviale est une erreur stupide ; le contraire d'une

vérité profonde est une autre vérité profonde "

Où en est Socrate à ce propos ?
A la première idée directrice , Socrate juxtapose :
"tout ce que je sais , c'est que je ne sais rien " , ce qui exprime bien le même propos que celui de Lao Tseu .
Pour la deuxième , Socrate ne s'avance pas aussi loin et se contente de démontrer sans discontinuer que toute opinion tranchée est fallacieuse , toute "vérité" dogmatique est artificielle .
C'est la maïotique de Socrate , qu'on pourrait aussi appeler : la métamorphose de la chrysalide . Il entoure son interlocuteur d'un tel réseau de fils et de contradictions que voilà cet interlocuteur frappé de paralysie de jugement , enfermé dans un cocon qui l'anesthésie momentanément , et dont il n'y a d'autre issue que la métamorphose de la chrysalide .

Socrate fait accoucher de leur esprit ses interlocuteurs , en les ouvrant à cette métamorphose d'où ils pourront sortir s'ils le veulent et s'exprimer
d'eux-mêmes .

 

Et Wittgenstein ?
La citation finale du Tractacus est :
"A propos de ce dont on ne peut parler , il vaut mieux garder le silence "
La proposition 6.54 quant-à elle , devient :
"Mes propositions sont clarificatrices en ce sens que celui qui me comprend les reconnaît à la fin comme des non sens  , lorsque montant par elles , et à travers elles , il les a surmontées (il doit en quelque sorte jeter l'échelle après y être monté ) .
Il doit dépasser ces propositions et alors il verra le monde de manière plus

juste ."
Cela est ni plus ni moins la maïotique de Socrate : exercer l'interlocuteur à un
certain nombre d'exercices d'esprit pour l'aider à élargir ses horizons , puis les horizons élargis et la chrysalide métamorphosée , lui donner la possibilité de s'exprimer plus justement par lui-même . Mais pas de dogmes , de théories , de frontières barbelées à double tour :
"à propos de ce dont on ne peut parler , il vaut mieux garder le silence"
( cela suppose qu'il y a de l'indicible , mais que l'exprimer dans un langage rationnel est impossible , ce qui est bien la perception de Socrate quand il évoque une certaine forme de transcendance dans ses relations avec son "daïmon" , ou celle de Montaigne ).

 

Et Bouddha  ?
Pour ce denier , il est nécessaire se libérer de l'aliénation des chaines de l'existence en agissant avec obstination et sincérité pour dissiper le voile des apparences :
tout n'est qu'apparence dans le monde de nos perceptions , ( je sais que je ne sais rien dit Socrate , ne pas savoir et croire que l'on sait , voilà l'erreur dit Lao Tseu , jetez l'échelle par laquelle vous êtes monté , dit Wittgenstein , que sais-je dit Montaigne ) .
Il convient d'aller au-delà de toutes nos certitudes matérielles pour trouver les chemins de la vraie liberté , de la libération de toutes nos astreintes , vers un "éveil" ( un accouchement de l'esprit  et un contact direct avec une forme de transcendance , dirait Socrate) . Bouddha appelle cette transcendance de l'éveil : le nirvana .

 

Enfin , nous dit Marcel Conche :
" Montaigne a pris conscience de l'impossibilité de fonder , par la seule voie

que connaisse la philosophie ( celle de la justification par la raison ) , une

vérité quelconque au sujet de la nature  de  l'homme . Il n'y  a  pas  de vérité

sur l'homme accessible à l'homme . Il n'est pas possible de dépasser ici le domaine de l'opinion "
( Montaigne ou la conscience heureuse p  42) .
Montaigne lui-même dit :
"La peste de l'homme , c'est l'opinion de savoir " ( Les essais , II , 12 , 123)
"Quelle vérité que ces montagnes bornent , qui est mensonge au monde qui se tient au-delà ?" (II , 12 . 231)
"Vaut-il pas mieux demeurer en suspens que de s'infrasquer à tant d'erreurs que l'humaine fantaisie a produites ? Vaut-il pas mieux suspendre sa persuasion que de se mêler à ces divisions séditieuses et querelleuses ? (II , 12 , 142)
Pour Montaigne aussi , il s'agit donc de suspendre le jugement , de ne pas agiter perpétuellement la machine à juger , de stopper le disque rayé dans son sillon d'obstination .
Il s'agit d'être toujours attentif à ce qui se passe mais en étant toujours
conscient au plus haut niveau de sa conscience , d'être mobile et en discussion dans sa conscience tout en étant en discussion avec son environnement, d'être en définitive tout autant ouvert vers sa conscience que vers le monde extérieur .

L'aphorisme 16 de Lao Tseu est en quelque sorte le point central de ces philosophies , le dénominateur commun pourrait-on dire entre Socrate , Bouddha et Lao Tseu :
" Atteins la suprème vacuité et maintiens-toi en quiétude ,
Devant la foule fourmillante des êtres ne contemple que leur retour .

Les êtres divers du monde feront retour à leur racine .
Faire retour à la racine , c'est s'installer dans la quiétude ;
s'installer dans la quiétude , c'est retrouver l'équilibre ;
retrouver l'équilibre , c'est connaître le constant ;
connaître le constant , c'est l'illumination

Qui ne connaît le constant crée aveuglement et malheur .
Qui connaît le constant sera tolérant .
Qui est tolérant sera désintéressé , ouvert au monde et au ciel .
Qui est ouvert au ciel fera un avec le Tao (....)
Jusqu'à la fin de sa vie , rien ne saurait l'atteindre "

On en conviendra , cette forme de philosophie est bien mal nommé en parlant de scepticisme .

Avec la maïotique socratique , il faudrait mieux parler de métamorphose de la chrysalide .
 

 

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La racine indo européenne "solv" , "salv" (totalité , sain , en bon état)


Du "salut" jusqu'aux  "sous" .

 

N'oublions pas tout d'abord que ces racines indo européennes sont des racines
symbolisées , regroupant des filières de termes prononcés depuis le sanskrit
( environ -2000 ans avant notre ére ) , jusqu'aux grecs , aux latins et aux
langues contemporaines qui y sont rattachées : il suffit de comparer les
accents de différentes régions de France par exemple , pour concevoir que pour
un même terme  , sa prononciation peut beaucoup varier , à plus forte raison
depuis des époques très anciennes .

 

En grec ancien , la racine s'exprime par "olos" ( tout , entier ) : souvent
le "s" n'était pas prononcé en grec , d'où cette racine .
Elle s'est transmise en français par des termes utilisant le préfixe ou le
suffixe holo ,  comme :
hologramme (une image en son "entier") , holocauste (l'objet du sacrifice
était "entièrement" brûlé pour être offert aux dieux par l'intermédiaire de la
fumée) , olographe ( testament écrit de façon "entièrement" manuscrite ) ,...
et "catholique" ( de cath-olos en grec ("universel") ,  néologisme employé par
les premiers chrétiens pour exprimer "l'universalité" de leur credo ) .

En latin , le "v" se pronçant souvent "u" , on a comme descendance en français
des mots en "sol" , "sal" , "salv" comme :
solide , solidifier , solde et soldat ( de solidus en latin , qui était aussi
la monnaie créée par l'empereur Constantin vers l'an 312 , qui servit aussi à
solidaire , solidarité ,... puis par élision du "l" :
sou ( de solidus) , souder (rendre solide) , soudard , soudoyer (avec des
solidus ou des sous) , soudure , etc ...
Pour des mots en "sal" ou "salv" , on a :
Salvia regina (cantique catholique) , Salvia praetensis (la "sauge" des prés
en langage scientifique , qui était considérée comme une plante médicinale
"salvatrice") , salvateur et salvatrice , salut , salutaire , salutation ,
salubre , salubrité , etc ... , puis par élision du "l" :
sauver , sauvetage , sauveur , sauge , sauf et sauve , sauvette , sauvegarde ,
etc....., en anglais safe , safety ,...
En latin , on a encore eu des termes comme "sollemnis" ( pourvu de tout , puis
solennel ) , sollicitus ( entièrement remué , troublé ; inquiet) , sollicito
( inquiéter , remuer , déranger) ... qui ont donné en français des termes
comme :
solliciter , sollicitude , sollicitation ,.., solennel , solennité , ...
et par élision des "l" : souci , insouciant , ...  

............................
De l'empereur Constantin  , du "solidus" et des "sous" :
Constantin vécut de 280 à 337 et fut empereur romain de 312 , à sa mort en 337.
D'abord empereur d'Occident de 312 à 324 , il réunifie l'empire en remportant
en 324 la bataille contre Lucinius , empereur d'Orient .
Vers l'année 312 , il dévalue la monnaie romaine en créant le "solidus" (qui
contient alors 1/72 ème d'or , contre 1/60 précédemment ) ; vers 313 , il
publie conjointement avec Lucinius un édit de tolérance vis à vis des chrétiens
(qui représentent alors environ le dixième de la population de l'empire ) ,
et assure simultanément la pérennité du "solidus" en confisquant les stocks
d'or qui abondaient dans les temples romains ( la religion "traditionnelle"
ayant tendance à tomber en désuétude ) ....( un peu à la manière de Philippe
le Bel confisquant les trésors des templiers et qui consolide ainsi la monnaie
du royaume ) .
Il crée Constantinople en330 , pour en faire la capitale de l'empire à la
place de Rome après la réunification de l'empire en 324 .
Il tente aussi une réunification religieuse en convoquant le concile de Nicée
en 325 : il s'agit de combattre les différentes sectes chrétiennes qui
s'affrontent alors assez durement en menaçant la paix social de l'empire ; un
des protagonistes , Arius , est condamné pour hérésie et exilé .
(Arius soutenait que le « Fils » a été créé par le « Père », a pris naissance
et n'est donc pas éternel . Alexandre d'Alexandrie lui opposait la doctrine
du Fils éternel, immuable et de même nature que le Père ).
Enfin , Constantin meurt en 337 , en se faisant baptiser chrétien , et devient
ainsi le premier empereur romain de confession chrétienne .
On voit ainsi que le règne de Constantin a été marqué par des étapes
historiques importantes qui marqueront les évolutions futures de manières
fortes .
En particulier , la pérennité de la monnaie du "solidus" fut exemplaire ,
puisqu'elle se maintint comme monnaie de référence jusqu'au XIème siècle , soit près de 700 ans de relative stabilité monétaire .
Le nom de "solidus" se transforma ensuite en "sol" , puis devient "sou" au
XVIIIème : la dernière pièce de 5 sous fut frappée en 1939 , mais le terme
"sou" subsiste largement dans le langage depuis comme synonyme d'argent .

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Cyrano de gerberac

  Marquis de Carabas(4)

 

A mouliner de vains propos
pour aussitôt tendre à trois couacs ,
à se pendre pour Cyrano
quand il n'est que Valvert en frac

 

Illusionniste qui se prend
au tapis de ses illusions ,
qui se pend et qui se repent
à ses jeux d'affabulations

 

A s'imaginer Jupiter
quand il n'est autre qu'avatar
à descendre du ciel sur terre
en héraut de geste d'Icare

 

Qui prévient les risques miniers
en allant de songe en mensonge
creuser des galeries qui plongent
aux souterrains de ses menées

 

Cheval de Troie des templiers
au pas de l'oie à répéter
de New-York à la rue Cadet
des processions à la Daumier

 

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