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Image et imagination

dans cet au-delà de tous les charivari
au-delà des récits et des récitations ,
dans l'au-delà du son  , percevoir les frissons ,
au-delà de l'image être imagination


dans l'au-delà des com de toutes intendances
percevoir l'insigne sous les insignifiances ,
aux franges des réseaux d'opaques cristallins
percevoir les rayons d'indicibles demains

 

entre tous les slogans qui s'affichent aux  murs
entrouvrir la conscience aux petites fissures
d'où suinte l'essence de ce qui vit vraiment ,
les éclats des ferments aux frondaisons du temps

 

entre tous les dogmes et leurs législatures
entre les claires-voies percevoir le murmure
rose d'une émotion qui filtre à leurs travers ,
du battement d'un cil percevoir sa lumière

 

hors des miroirs sans tain où se jouent des chimères
voir dans les lacs sereins se froisser les lumières
s'iriser les déclins aux prismes des rivières
s'intenter des chemins vagabondés qui errent

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Pollution et Réchauffement climatique

Si l'on s'en tient à des considérations élémentaires , dénuées de
toutes formes de biais dogmatiques , on ne peut analyser les
phénomènes de réchauffement climatique et de pollution sans évoquer
d'abord un certain nombre de données :

 

1) Les données scientifiques indiquent qu'au cours du XXème siècle
la température moyenne de la Terre s'est élevée de 0,6 degré
(statistiques de météo France) , avec une élévation plus marquée en
France métropolitaine de 1 degré .
Comme l'Europe sort à ce moment là du "petit âge glaciaire" qui a
duré de 1350 à 1850 environ , au cours duquel la température de la
Terre avait baissé de 1 degré , on en conclut qu'en l'an 2000 , la
Terre n'a pas encore retrouvée la température qu'elle connaissait
à l'optimum climatique du Moyen-Age , avant le "petit âge glaciaire".
Ces données mesurées sont peut-être contrariantes pour les tenants
de la bonne pensée , mais elles sont incontournables : elles se
situent dans le cadre "normale" des oscillations du climat , sans
qu'il soit nécessaire d'évoquer toutes autres manifestations que
celles de la Nature elle-même .
Nous avons d'ailleurs évoqué sur ce site les redoutables conséquences
que les évolutions climatiques "naturelles"ont pu avoir par le passé :

fin du Sahara "vert" vers -4000ans avant notre ére ; effondrement de

l'ancien empire égyptien , de la civilisation de L'Indus et l'empire

d'Akkad en Mésopotamie vers -2000 avant notre ére ; effondrement de

l' âge de bronze avec la destruction de trés nombreuses cités du monde

méditerranéen vers -1200 avant notre ère , suite notamment à des

périodes desécheresse accrue .
En tout état de cause , sur l'analyse des données du XXème siècle ,
rien ne permet d'établir une corrélation entre les différentes formes
de pollutions générés par l'ère industrielle , et le réchauffement
climatique , ce dernier s'inscrivant jusqu'en l'an 2000 dans une
évolution normale par rapport aux oscillations climatiques naturelles.

 

2) Les différentes formes de  pollution  sont quant-à elles
fortement corrélées à la croissance industrielle et à la croissance
de la consommation : une croissance "propre" est très loin d'être
effectivement réalisable actuellement , et si quelques progrès ont pu
être réalisés ( remplacement des sacs plastiques par des sacs bio-
dégradables , moindres pollutions des moteurs , lampes à led ,
augmentation de le production des énergies renouvelables , isolation
des bâtiments , ....) , il n'en reste pas moins que dans le même
temps , l'élévation du  nombre de voitures , de camions en
circulation , l'augmentation de toutes formes d'utilisations d'écrans
de toutes sortes , etc ... , continuent toujours à faire pencher la
balance dans le même sens .
Sans compter que des vertus dont nous nous parons , bien peu sont
effectives : nous exportons de très nombreux "déchets" ou produits
hors d'usage , vers l'Afrique , l'Inde ou la Chine et l'Asie , en
fermant "pieusement" les yeux sur ce qu'il advient de ces déchets .
Et ce qu'il en advient est soit qu'ils sont brulés avec forts
dégagements de CO2 , soit plus simplement rejetés à la mer ...
Sans compter que "la relance par la consommation" dont se targue
la France se double de plusieurs effets polluants :
la production vient pour une bonne part de Chine ; de plus , dans
cette économie "mondialisée" , il faut acheminer les produits par
bateaux , camions ou avions sur de longues distances ....
Sans compter que la goutte d'eau des sacs plastiques bio-dégra-
dables a du mal à faire contre-poids à "l'océan" des emballages
non bio-dégradables qui déferlent sur les présentoirs ....
Sans compter ....etc...sans compter ...etc...

 

3) L'explosion démographique de la planète est aussi un facteur
de grande inquiétude  :
1,6 milliards d'habitants en 1900 ; 6,1 milliards en 2000 ; 7,6
milliards en 2017 , et sur cette lancée , plus de 10 milliards
d'habitants en 2050 ...
Cette explosion n'a pu et ne pourra se faire qu'en augmentant les
terres cultivables et en continuant à faire de la déforestation
et l'utilisation d'engrais pour augmenter les productions ...tant
que les sols ne sont pas "brulés" et rendus improductifs par ces
adjonctions d'engrais , de pesticides , ...
sans parler des OGM...
Mais là , tout le monde se voile la face , fait de la figuration à
défaut d'avoir une figure , ...
Sans parler des anathèmes divers lancés à l'encontre des malheureux
qui osent murmurer qu'un contrôle des naissances est indispensable:
pensez donc , parler du contrôle  des naissances ,  c'est  du
colonialisme , de la commisération de la part de donneurs de leçons
qui ont commis tant de bêtises par le passé , etc ...etc...

 

on se trouve finalement confronté à des dilemmes de toutes sortes ;
par exemple :
si on a de l'argent , ne vaut-il pas mieux avoir une villa à Marrakech
, faire des voyages autour du monde , etc... , pour bien faire
fonctionner l'économie en dépensant cet argent ? ..on fait fonctionner
l'économie , ...mais on pollue tant et plus ....qu'importe , on a bonne
et haute conscience , on discourt tant et plus sur la lutte contre la
pollution , cela donne l'absolution ( on ne peut pas tout faire tout
de même , dénoncer la pollution et participer concrètement à cette
lutte ... dénoncer la pollution , c'est déjà faire l'essentiel ,  non ?) ..
Ou bien on dépense moins , avec parcimonie , ... mais voyons ! vous
êtes un mauvais citoyen ! vous ne consommez pas , Air France , Renault
Bouygues ,vont être en difficulté dans un contexte de vive concurrence
mondiale ! la France tire sa croissance de la relance par la
consommation , vous devez consommer , c'est une sommation !
Bon , de temps en temps , vous portez un cierge sur l'autel de la
bien-pensance , vous achetez des led , (et 3 ordinateurs! qui
consomment 10 fois plus que les anciennes lampes à filament ...
mais l'essentiel est bien de porter un cierge ) ..
Bref , les "zélites" gaspillent tant et plus , mais de beaux discours
leur donnent l'absolution , n'est-ce pas l'essentiel ?
D'ailleurs l'exemple vient de haut : l'Etat et les administrations
publiques qui dépensent 56% de la richesse nationale avec l'efficacité
que l'on connaît , sont des "premiers de cordée" de ces "initiatives"..
les discours prônent une direction quand les mains en prennent une
autre ...

 

Bref , "penser" ne s'est jamais effectué en récitant des dogmes à
l'eau de rose , la liberté de penser est plus que jamais nécessaire
pour arbitrer des choix qui ne sont pas évidents , en ayant une
conscience des contraintes des situations et en ne se voilant pas la
face ( ni la façade pour ceux qui n'ont pas de face ) sur les
difficultés réelles des situations ; le XVIIIéme siécle a été le siècle
des Lumiéres , des individus qui ont fait fi de la bien-pensance de
leur époque pour promouvoir des idées nouvelles , des éclairages
nouveaux : c'est à chacun de prendre en main sa vie , ses réflexions
et de trouver de nouvelles conceptions qui pourront résoudre au moins
partiellement un certain nombre de "contradictions" ... un grand
voyage commence par un premier pas ...
 

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Pascal , "qui veut faire l'ange fait la bête"

 

Pascal a écrit ces propos dans un contexte où il écrit aussi :
"Il y a deux folies : exclure la raison , et n'admettre qu'elle "
(Pensées 1746)
"Le contraire d'une vérité n'est pas une erreur mais une vérité contraire"
Niels Bohr reprend et complète le propos :
"le contraire d'une vérité banale est une erreur , le contraire d'une
vérité profonde est une autre vérité profonde" .


Ceci n'est pas sans rappeler un élément de la philosophie chinoise et
de Lao Tseu en particulier qui parlent du jeu des harmonies intervenant
dans la  différence et  la complémentarité du yin et du yang :
le yin et le yang sont deux "vérités contraires" , l'un de ces éléments
n'est pas une erreur en regard de  l'autre .
En termes plus bruts , Héraclite déclare :
" Polémos (l'opposition des contraires/la guerre) est le père de toutes
choses" , ce qui revient à dire que  rien ne se crée s'il n'y a pas
opposition de "contraires"  .
C'est aussi le sens du deuxième principe de la thermodynamique qui
établit que rien ne se crée s'il n'y a pas une différence de chaleur
entre deux pôles , ou plus généralement s'il n'y a pas de différence
de potentiel entre deux pôles :
entre une région chaude et une région froide , un échange  s'établit
qui harmonise les températures entre les deux zones ;
entre une zone à forte pression atmosphérique et une zone à plus faible
pression , un vent s'établit qui va de la première à la deuxième ;
entre deux plaques continentales , c'est la surpression de l'une sur
l'autre qui crée des tremblements de terre , des montagnes , ...;
c'est entre deux parties de potentiels électriques différents  que
s'installe un courant électrique ;
etc ...

 

C'est sur une attitude d'esprit qui consiste à ne voir dans une "vérité"
qu' un absolu , que peut se fonder la critique de Pascal affirmant qu'il y
a deux folies , dont l'une consiste à n'admettre que la raison .
En écho lui répond ce précepte de Nietzsche :
"Ce n'est pas le doute , c'est la certitude qui rend fou" , c'est l'excès
de dogmatisme , l'enfermement dans "sa" vérité , c'est ne pas concevoir
qu'il y a des "vérités contraires" , c'est la toupie qui tourne en vrille
sur elle-même ...
Un exemple de "folie logique" est la célèbre phrase d'Arnaud Amaury de
Narbonne , moine cistercien conduisant la croisade des albigeois et qui
s'écria dans un élan d'exaltation :
"Tuez les tous , Dieu reconnaîtra les siens "
En termes logiques , cette phrase est irréprochable , elle est logiquement
cohérente , Dieu existant il sait reconnaître les siens ....
On mesure cependant toute la démesure d'un propos qui s'enferme dans ses
"certitudes" pour aboutir à cette proclamation ...c'est bien comme le
dit Nietzsche la certitude qui rend fou , dans ce cas là ...
... "qui veut faire l'ange fait la bête " ...
D'autres exemples de "vertiges" dans la proclamation de son "orthodoxie"
sont suffisamment abondants pour que chacun puisse en citer une foultitude
sans qu'il soit nécessaire d'y insister .
Il y a en quelque sorte un au-delà des raisons étroites et strictes , un
dépassement critique de ces positions : Kant notamment y a insisté dans
ses textes "Critique de la raison pure" , "Critique de la raison pratique"
et "Critique du jugement " ; il y a une transcendance à la "raison
raisonnante" , à une rhétorique discursive et sélective , à la satisfaction
de coller des étiquettes et des frontières intangibles ...


Comment procède la pensée raisonnante pour établir une appréciation ?
De façon générale , un jugement consiste à établir une grille de lecture
un canevas de référence qui permet d'examiner au travers de ce crible la
situation qui est donnée : on effectue une analyse .
On procède alors à une reconstitution de la situation examinée , on en
effectue une "représentation" , un "modèle" , par l'intermédiaire des
mesures obtenues au travers du crible : on effectue une synthèse .
Mais la réalité ainsi modélisée dépend fondamentalement des critères pris
en compte pour établir la grille de lecture , dépend des "axiomes" utilisés
pour définir les "axes" de l'analyse , les mailles du crible , ..
Le terme du processus n'est qu'une reconstruction à partir de processus
qui "échafaudent" des "échafaudages" plus ou moins adaptés ...
N'admettre que la raison serait ainsi se fier aveuglement aux schémas
déduits des grilles de lecture dont les critères , les axiomes donnent  
des moulages de la réalité , mais des moulages qui ne sont que des

moulages et non la réalité ..
A ce niveau là aussi , n'admettre que cette "raison", cela serait une folie
et serait une tentative de vouloir contraindre la réalité à rester une
photographie figée , saisie à travers un objectif partial , d'estimer
qu'elle n'est rien d'autre que ce qu'on a pu ou cru observer , que ce qu'on
a décidé qu'elle soit .

 

Tout ceci sans parler des malversations involontaires ou délibérément
volontaires de la raison , des approximations et des interprétations
biaisées , des "logiques discursives" partant  de postulats "flous"
et présentant quelques aspects "légèrement" contradictoires desquels
on peut "démontrer" n'importe quoi et son contraire ... Ces sortes de
manipulations plus ou moins conscientes , plus ou moins volontaires
dont certains discours aux longues logorrhées phraséologiques sont
coutumiers ..ces sortes de "raisons" sont très certainement à examiner
avec prudence ...

 

En fait , "la" raison n'est qu'un outil parmi d'autres pour appréhender
la réalité , cette "raison" n'est pas responsable des usages ou des
mésusages qu'on fait en son nom , et vouloir expliquer le monde par
sa seule raison personnelle serait d'une égale crédulité que de vouloir
le faire avec comme seul outil un pied à coulisse ou tout autre instru-
ment ...
D'ailleurs , hormis l'aspect "outil" de la raison , il n'y a pas "une"
raison , mais une multitude de raisons : entre deux vérités "contraires"
où est le point d'équilibre ?
Vérité d'un côté des Pyrénées , erreur au-delà ...
Quelle vérité que ces montagnes bornent , qui est mensonge au monde qui
se tient au-delà ? disait Montaigne .

Il n'y a pas de réponses préfabriquées aux interrogations de chacun ..
Que sais-je , disait encore Montaigne .
 
  

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Les langages de la "création" .

Que nous apprend le langage à propos de tout processus de création ,
cet acte qui consiste à faire apparaître quelque chose d'effectivement
nouveau ,  non un réarrangement , une redisposition , un "remake"
gadgétisé d'une version déjà connue d'un phénomène ?
Le langage manifeste 4 grands axes pour évoquer ces processus créatifs :

 

1) Par une métaphore qui consiste à faire sortir de sa gangue une pierre
précieuse , le langage parle d'abord de se dé-faire de ses présupposés ,
de ses préjugés , de dé-construire un existant donné :
il y a des mots comme dé-couvrir ( "enlever ce qui empêche de voir
l'objet , le phénomène ") ; dé-celer ("faire disparaître ce qui cèle la
réalité") ; dé-tecter ( "tectum" est le toit en latin : détecter est donc
"enlever le toit" qui entoure le phénomène) ; dé-nicher ( toujours la même
métaphore , "faire sortir de sa gangue") ; dé-pister ( "faire sortir des
chemins sans doute bien battus ") ; dis-cerner ( "séparer un élément de
son amalgame primitif ) ; per-cevoir et per-ception ( c'est la même racine ,
celle de capio /prendre en latin qu'on retrouve aussi dans captivé et
captif , captation ... et qui consiste ici à aller "à travers" ce qui
est "capté" , pour rendre compte du phénomène lui-même) ; etc ...   

 

2) Il y a aussi l'idée d'aller à l'intérieur du phénomène , non de
dé-construire et de dé-truire son environnement , mais de s'en imprégner
plus en profondeur , de s'en imbiber :
de la même racine que le dernier mot évoqué , il y a "concevoir" et
"conception" , "concept" ( racines "cum" , avec ou ensemble , et "cevoir"
ou "ception"pour des termes se ramenant à capio /prendre , soit :

"prendre dans son ensemble " un phénomène donné ) ;
il y a dans la même évolution sémantique :
"inventer" ( de in-venio , pour "in"/dans et venio/venir , soit "venir
dans") , pour signifier d'aller au coeur du phénomène , pour mieux en
capter l'essence ;
"inspiration" ( in /dans et "spiro" qu'on retrouve dans "res-spiration"
, soit "se laisser pénétrer par l'air" , par l'idée , pour aller là
aussi au coeur et à l'essence du phénomène) ;
"intuition" (toujours in/dans , et le verbe latin tueor /regarder ,
soit ici "regarder dans" , donc observer , aller le plus prés possible¨
de l'essence du phénomène) ;
"trouver" ( du latin populaire "tropare"/composer,inventer , qui à la
même racine que "tropisme" , soit ici pour la signification première
"se tourner vers" l'objet , le phénomène pour mieux s'en rapprocher)
( à ce propos , on conçoit mieux que de "tropare"/composer,inventer,
soient issus sur la même racine que "trouver" : trouvère puis
troubadour) ;
"comprendre" est le doublet étymologique de "conception" ( ici on a
toujours "cum"/avec , ensemble , et "prendre" qui à la même signification
que "capio"/prendre) ; etc ...

 

3) Il y a en anglais deux termes venant de racines différentes que
les mots évoqués ci-dessus et qui traduisent encore un aspect distinct
du processus de création :
d'abord "understand"/comprender ( de "Under"/sous et "stand"/se tenir ,
exprimant l'idée de "se tenir sous" , "à la base" du phénomène , ni
dehors , ni dedans , mais dessous , à la base ) .
"to find"/trouver , venant d'une racine proto-germanique "findan"/aller
au-dessus , et de la racine indo-européenne "Pent" qu'on retrouve dans
"pont" /aller de l'autre côté , ou dans péri-patéticienne/qui va de ci-
delà) : to find/trouver , c'est aller au-dessus pour avoir une vision
plus globale du phénomène .

 

4) Il y a enfin des termes qui n'expriment pas d'idées métaphoriques
particulières d'aller dans , ou en-dessous ou au-dessus ou d'aller
déconstruire le phénomène :
"créer" vient de la racine indo-européenne Ker ou Kre qui exprime une
idée de croissance ,qu'on retrouve en italien avec crescendo/en croissant
, dans le verbe latin crescere/croître qui a  donné "croître" en
français , etc ...: créer , c'est augmenter , rajouter quelque chose à
ce qui est déjà connu ;
"génie" vient de la racine "Gen" qu'on retrouve dans "génitrice",
"géniteur" , "génération" , "générer" puis dans "gens" et même dans
"néant"( no-gens , personne) , etc ... : un "génie" , ou "générer"
expriment l'idée de "porter , d'enfanter un ou des concepts" .
Comme tout vocable n'est pas nécessairement indo-européen , il y a
aussi un exemple qui paraît échapper à cette tendance lourde :
"imaginer" vient du latin "imago" (image,représentation,imitation) ,
dont on n'a pas retrouvé d'éléments semblables dans la multitude
des autres langages indo-européens : mot ou concepts préexistants à
l'indo-européen ? ( c'est à dire de plus de 5000ans ) ?
Toujours est-il qu'imaginer a de nos jours une acception très
différente de "image" , c'est aller "au-delà" de l'image ,
mais en même temps porter en soi une "image" , c'est à dire une
représentation ("créative") du phénomène .
on peut terminer un état des lieux ...non exhaustif , par :
"fiction" ( racine fingo en latin/pétrir,façonner , dont le participe
est "fictus" , qu'on retrouve en anglais avec finger/doigt ) :
une fiction , un acte fictif , correspondent à un processus de création
qui se ramène à un pétrissage d'argile avec les doigts , avec de nos
jours des sous-entendus qui les rapprochent un peu étymologiquement et
sémantiquement de "manipulation " ...


Il en va finalement du processus de "création" ce que la tradition
en sanskrit des Védas nous rapporte :
il y a Bramha le créateur , Vishnou le protecteur de la création , le
"structuraliste" , et Shiva le "déconstructeur" d'un cycle de création :
cette racine commune des deux mots "Str" , ou "Ster" se retrouve aussi
dans "instruire" et "construire"( processus constructif qu'on a dans les
mots exprimant l'idée d'aller dans , sous , au-dessus, au coeur des
phénomènes pour mieux en percevoir leurs essences ou leurs globalités) ,
ou "détruire" ( processus "déconstructif" qu'illustrent des mots comme
dé-couvrir , dé-celer , dis-cerner ,  dé-pister , etc ..) .
Brahma serait dans cette métaphore le "génie" "créateur" qui enfante et
"génère" la création , qui imagine et façonne la "fiction" du monde , ..
( quoique ..."imaginer" n'aie pas de correspondance en sanskrit , semble-t-
il...ce qui limite la métaphore ..) .

 

 

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