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Héraclte , Lao Tseu , harmonie des contraires , être et non-être , Feu et Tao : leurs similitudes illustrées par la tectonique des plaques .

Dialogue , dialogue

 

Les establishments de toutes sortes invitent d'autant plus au dialogue que

deux tendances fondamentales de ce "dialogue" sont mis en avant :

une première tendance qui se renforce est le "dialogue de sourd" ;

on veut bien dialoguer , à condition que ce dialogue soit la porte d'entrée

à "mon" opinion ; tu dis ce que tu veux , mais à la fin , c'est "mon" opinion

qui doit avoir droit de cité , qui doit prédominer .

Une deuxième tendance est la dialogue dit "démocratique" : il est

"démocratique" en ce sens que "la" vérité est établie à la majorité , c'est à

dire au rapport dit "de force" entre les protagonistes . Dés lors , il s'agit de

construire "son" rapport de force , à l'aide de toute stratégie ou tactique

bonnes à prendre , tout est bon , "la fin justifie les moyens" ...

On sait où ce genre de "méthode" peut conduire ...

 

Le problème d'overblog est que cette organisation préconise un "dialogue"

mais que le "dialogue" s'y exerce de façon orienté , contrôlé .

Par l'entremise de ce qui s'apparente au fait du prince , des articles semblent

"disparaître" complètement de toute consultation extérieure ...

Par exemple , 12 articles rédigé en trois mois n'ont semble-t-il été consultés

par qui qu ce soit à par votre serviteur , alors que d'anciens articles "neutres"

le sont régulièrement ... Miracle des tableaux statistiques ...

 

Consultée à 3 reprises depuis plus d'un an , overblog invoque soit un

problème de référencement par Google , soit ne dit rien , soit se récrie

vertueusement etse vêt de candeur ...

 

Le problème est que quelque soit les excuses invoquées , il y a une

responsabilité certaine de l'organisation dans l'exercice du fonctionnement des

sites ...

 

Puisque il ne sert à rien d'écrire des articles qui semblent "déplaire" à quelque

organisme contrôleur , je remplace tous les articles en cours par celui-ci , en

attendant qu'un "miracle" favorise l' exercice d'un énoncé d'opinion

simplement et modestement "indépendant" .

Voir les commentaires

De la pensée unique au politiquement correct , en passant par les stéréotypes , la bien pensance et autre langue de bois : la novlangue des Zélites .

 

De J F K(Jean François Khann) ,créateur de l'expression "pensée

unique" à Michel Butor dénonçant en mars 2016 la langue de bois

pratiquée par les Zénarques , le vocabulaire fait florès de propos

associés à ce genre de pratique , dont le plus ancien au XX ème

siècle est le terme "blabla" (crée vers 1900) , et le plus

contemporain : "éléments de langage" .

On n'oubliera pas entre les deux ceux qui sont énoncés dans le titre ,

et le vivifiant témoignage de Frédéric Schiffter :

"Sur le blabla et le chichi des philosophes"(P.U.F)

 

De tous ces termes plus ou moins synonymes , il peut paraître utile

d'en faire ressortir l'aspect sinon originel (car son origine se perd dans

la nuit des temps ) , du moins l'unicité qui le structure et charpente

avec solidité ce verbiage :

C'est d'abord l'aspect totalement récitatif de ses paroles

dogmatiques . assénées comme des credos .

C'est ensuite le folklore purement phraséologique , verbologique

qui l'accompagne (folklore est un mot mal choisi , car signifiant

étymologiquement "relatif au peuple" , du radical germanique

"volk" introduit par les Francs , mais pour la circonstance on s'en

contentera , même si la "verbologie" est difficilement consubstancielle

au peuple )  (voir plutôt du côté des Zélites Bobo , traitées très

respectueusement avec des majuscules) .

 

L'historique de la Verbologie se perd , comme dit précédemment , dans

la nuit des temps ( elle n'est d'ailleurs jamais vraiment sortie de cette

nuit) , ses grands "Théorisateurs " étant les sophistes grecs de la grande

époque du V ème siècle avant notre ère .

L'armature essentielle de cette sophistique étant de débattre doctement

de tout et de son contraire avec un égal bonheur , sans attacher la

moindre affectivité ni la moindre croyance aux termes que l'on avance

dans le débat ( c'est pourquoi le terme de "débat est mal choisi : il s'agit

ici non de débattre , mais de déblatérer ) .

D'ailleurs "déblatérer" , étymologiquement , vient du latin blaterare ,

qui a une origine onomatopéique qu'on retrouve également dans

"blabla" , et qui se rapporte à des sortes de jacasseries diverses et

variées .

Donc , cette Verbologie Déblatérative , sanctuarisée par les plus grands

sophistes grecs , n'est jamais vraiment sortie de sa nuit originelle , et si

on la retrouve à toutes les époques , on doit noter qu'elle a été nettement

améliorée de nos jours :

Montaigne l'évoquait en des termes peu flatteurs : "Les écoles de la

Parlerie" , mais depuis elle a pris sérieusement du galon .

Les grands "Théorisateurs " contemporains la définissent comme le

témoignage répétitif et récitatif des "éléments de langage" , ces éléments

de langage acquérant une "Qualité Véritative" d'autant plus manifeste

que rabâchée par un plus grand nombre : on peut donc appeler cette

pratique par une désignation scientifique qui s'appelle :

"La loi des grands nombres" : plus on est nombreux à ânonner des

propos , plus les propos acquièrent leurs lettres de noblesse .

Ayant ainsi scellé par le sceau des sciences le nouvel aspect

progressiste de cette Verbologie Déblatérative , les grands Théorisateurs,

portant leurs idéologies sans idées et leurs formes sans fonds sur les

fonds baptismaux de la science ( ah si , il y avait du fonds : celui des

fonds baptismaux) , les grands Théorisateurs entreprirent de la mettre

en pratique , avec il faut bien le reconnaître un succès qui ne fut ou n'est

pas à la hauteur des ambitions de leurs auteurs ...

C'est ainsi que l'on vit plusieurs châteaux de cartes s'effondrer et des

murs suivre le même sort ( n'est pas la muraille de Chine qui veut) ,

et la Loi Des Grands Nombres , appliquée à une bureaucratie

galopante et clientéliste qui était dans cette logique du Chiffre et du

Nombre , connut et connaît un destin peu "en - viable" .

On notera d'ailleurs que cette pratique universelle de la Verbologie

Déblatérative est de nos jours plus universelle dans certaines régions

que dans d'autres ...

 

Ce qui fait obstacle à la Verbologie Délibérative est essentiellement

les éléments qu'on peut chiffrer , mesurer . Qu'à cela ne tienne , les

Théorisateurs font leur possible pour casser les thermomètres ou

dénigrer tout message de ce type :

interdiction de statistiques ethniques , édulcoration des débats sur la

consommation de stupéfiants , condamnation rigoureuse de ce que

Chevènement appelait il y a 25ans les "sauvageons" , discrédit jeté

sur l'idée des peines de prisons de court terme (ce que pourtant

Bauer considère comme essentiel) , rejet des résultats sur les

référendums , etc...etc...

 

Sur les statistiques ethniques , il y a des éléments clairs ; par exemple

en Suisse , la population d'origine immigrée est de 25 % de cette

population . Le chiffre est à peu prés le même en France , mais on n'a

pas le droit de l'établir sur des bases d'enquêtes ....

A- t-on entendu parler de "sauvageons" en Suisse ? Non , tout le monde

y respecte à peu prés un minimum de sens civique et de responsabilité

citoyenne ( on se gargarise de "citoyenneté" de l'autre côté de la frontière

avec les résultats que l'on sait) .

Sur les stupéfiants , il va bientôt falloir interdire les "statistiques

sociales" , elles sont trop dangereuses : le chiffre d'affaire des drogues

est de 3,5 milliards d'euros en France , il y a 1 million de

consommateurs journaliers , 4 millions de consommateurs réguliers ,

 soit un budget "moyen"annuel de près de 900 euros pour les

consommateurs :

le simple fait de connaître ces chiffres est "intolérable" . Mais comme il

faut bien que l'argent sorte de quelque part (et pas des cités , où le

niveau de vie est ce qu'il est ), cet argent vient des milieux aisés et des

bobos de toutes catégories , mais il n'est pas politiquement correct de

le dire .

A quoi sert cet argent ? À entretenir des milieux oppresseurs dans les

mêmes cités , avec les résultats que l'on voit , et qui sont de moins en

moins possibles à corriger vu l'ampleur du pouvoir financier de ces

milieux ...

Où se retrouvent ces consommateurs de drogues , qui sont

essentiellement des jeunes (âge moyen du début de cette

consommation : 15 ans ) ? Un grand nombre sont évidemment des

lycéens , dans "l'exercice de leurs activités de lycéens" , avec les

résultats connus :

les taux de réussite au baccalauréat explosent , alors que le niveau

chute de plus en plus . Conjugué avec deux autres maux du système

scolaire ( l'usage destéléphones , des jeux qui s'y trouvent , la facilité

de tricher en exportant un sujet d'interro et de le retrouver corrigé

15 mn plus tard; l'abandon de l'idée "d'autorité" des enseignants) ,

on a alors un cocktail à trois éléments qui éclaire sans conteste la

situation (quand on sait que la "doctrine" officiel de priver un lycéen

dans l'exercice de ses activités frauduleuses est "déshumanisant") ....

Sur les référendums dont toutes les personnes "autorisées" clament et

se réclament , les deux derniers organisés ont été purement et

simplement annulés (référendum constitutionnel de 2004 , et celui de

Notre dame des Landes , sans parler des votes largement majoritaires

des instances élues sur le barrage de Sievens) ....

 

Bref , inutile d'épiloguer en amassant preuves sur preuves (trop prouver

est "antiproductif") , disons simplement que quand dans un pays donné ,

on n'est plus capable d'utiliser des termes mesurables avec mesure , on est

dans ce que les grecs avant les sophistes appelaient le "démesure" , avec

les résultats là aussi connus : l'effondrement d'Athènes en -400 ans avant

notre ère .

 

 

 

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Rumeurs et théâtre

Rappelons un résultat mathématique , qu'on peut appeler pour des

raisons mnémotechniques "théorème de la rumeur" .

Largement sous-évalué , ce "théorème" dit cependant quelque chose

de fondamental :

"quand on base un raisonnement sur quelque chose qui n'existe pas,

on peut démontrer n'importe quoi" , ce qui , énoncé en termes

mathématiques , dit : "pour tout x appartenant à l'ensemble vide ,

x possède toutes les propriétés qu'on veut " .

 

Autrement dit , quand on élabore un raisonnement sur des bases

inconsistantes , on peut "logiquement " arriver à démontrer tout

ce que l'on veut , ce dont les différentes rumeurs qui peuvent agiter

une société à un moment donné ne se privent pas .

Ainsi un raisonnement peut avoir toutes les apparences d'une

logique parfaite et déboucher sur des résultats inconséquents ,

puisqu' établis sur des préalables inexistants .

La plupart des rumeurs correspondent à de tels artifices , qui

peuvent être non prémédités et involontaires , ou qui sont au

contraire totalement préméditées et volontairement mis en place.

 

La force de la rumeur vient alors du nombre de personnes qui

la propagent et la répétent .

Dans le cas d'une pure campagne de désinformation , sa "force"

est également liée au nombre de ses "récipiendaires" .

Dans de nombreux débats , on voit le processus se mettre en

place plus ou moins insidieusement , selon la "méthode" :

"répéter , amplifier , déformer" .

Dans les relais journalistiques , il est souvent essentiel que

l'information fasse un "scoop" en étant plus vraie que vraie ,

ou lave plus blanc que blanc .

 

La "théatrocratie"

Cette course à la rumeur la plus sensationnelle , ou qui utilise

les biais de falsification les plus authentiques , est ce que dans

une société donnée on peut qualifier de "théatrocratie" .

On cultive les "éléments de langage" plus ou moins vrais , plus

ou moins faux , cela est de peu d'importance , à condition que

l'on soit d'autant plus nombreux à les répéter avec "discipline"

et que cela fasse du spectacle .

En théatrocratie l'adage le dit : plus c'est gros plus ça passe ,

et il importe aussi de forcer le trait comme dans une bonne

caricature .

Le problème étant qu'à force de dire tout et n'importe quoi ,

le discrédit dont jouissent les "théatrocrates" ne fait que

s'amplifier jusu'au moment où un seuil est franchit et où la

théatrocratie s'écroule :

on peut dire que la théatrocratie est le dernier stade d'une

civilisation avant sa disparition : Athènes puis Rome en ont

montrés les stigmates , les premiers en se berçant d'illusions et

de propos ronflants sous les auspices des sophistes avant

la défaite et l'écroulement vers -400 avant notre ère (après

de nombreuses années de "sophistique" théâtrale) , les

deuxièmes en s'abandonnant aux délices des complots internes

et aux assassinats divers des dirigeants entre eux , jusqu' à

l'écroulement complet vers + 450 de notre ère .

L'histoire est toujours la même dans les multiples méandres de

ses répétitions : un système politique survit en appliquant des

recettes qui ont de moins en moins de rapport avec la réalité

concrète , jusqu'au moment où le théâtre prime à ce point sur

la réalité que , comme le dit Nietzsche :

"La vérité ne peut plus dès lors habiter que dans les généralités les plus

pâles , les plus délavées , dans les enveloppes vides des mots les plus

indéfinis , comme dans un château en toile d'araignée"

(Oeuvres posthumes,édition Kröner,XV,458)

On peut comprendre le dernier film de Stanley Kubrick , “Eyes wide

shut”, qui est la retranscription à l'écran de la nouvelle d'Arthur

Schnitzler publiée en 1926, dans ce sens :

quand le monde des “zélites” n'est plus qu'un monde de théâtre ,

avec ses décors et ses mises en scènes qui se suffisent à eux-mêmes ,

sans plus de rapport avec le monde réellement vécu qu'un tourbillon

de marionnettes , alors l'heure peut sembler grave .

Ce qui n'était pas nécessairement le thème d'Arthur Schnitzler

( quoique..... l'éclatement de l'Autriche Hongrie en 1918 peut se

refléter dans cette oeuvre de Schnitzler) , prend force dans celle

de Kubrick décrivant cette “théatrocratie” où le jeu des paillettes ,

des strass et la sidération des acteurs prennent le dessus sur toutes

autres considérations .


 

Bref , quand le discrédit de la parole publique atteint un stade où

"La vérité ne peut plus dès lors habiter que dans les généralités les

plus pâles , les plus délavées , dans les enveloppes vides des mots

les plus indéfinis , comme dans un château en toile d'araignée"

on peut penser qu'un moindre souffle de l'histoire peut faire s'écrouler

un château en toile d'araignée , ou un château de cartes , comme bon

semble , si les “dirigeants” ne reprennent pas vite les pieds sur terre ...

Mais quand on se réclame de référendums et qu'on passe les résultats

des deux derniers ( référendum constitutionnel et référendum de

Notre Dame des Landes , sans compter l'unanimité des instances

consultées pour le barrage de Sievens) , au compte des pertes et

profits , que l'avant dernier quinquenat a vu l'endettement de la

France s'envoler à des hauteurs remarquables sans qu'on en remarque

le moindre effet sur la croissance du pays , que l'actuel quinquennat

se place sous l'égide de la théatrologie (“je viens de passer

l'hémistiche de mon quinquennat” , est-il dit dans une intervention

télévisée , entre de multiples autres anecdotes ) , on peut se dire

qu'on n'en prend pas le chemin ....

 

"La vérité ne peut plus dès lors habiter que dans les généralités les

plus pâles , les plus délavées , dans les enveloppes vides des mots

les plus indéfinis , comme dans un château en toile d'araignée"

(Nietzsche , Oeuvres posthumes,édition Kröner,XV,458)


 


 

 

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Une bouteille à la mer

Une bouteille à la mer

un battement d'une paupière

un frémissement de lumière

plus loin que toute les frontières

 

Dans la longue cordillère

où le soleil se réverbère ,

dans le vacillement des soirs

sur les flots emplis de leur gloire

 

Dans le silence des miroirs

jusqu'à en perdre la mémoire ,

plus loin que tous les illusoires

jusqu'au plus profond de la moire

 

Dans tous ces silences qui errent

plus loin qu'on ne peut les faire taire

plus loin que toutes les bannières

plus loin que tous les belvédères

 

Plus loin que bat un encensoir

aux pertinences de branloire ,

à la mer , frêle périssoire ,

une bouteille amplie d'espoir

 

contre toutes les ancres noires

 

                                            phirey@free.fr

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Harmonie et équilibre des contraires : les propos d'Héraclite et de Lao Tseu aux cribles de la science

Les notions d'équilibre et d'harmonie des contraires ont déjà été

abordées , notamment dans les articles des 2/06 et 23/07 . Dans les

domaines des sciences , le sujet a été brièvement évoqué dans

l'article du 02/08 ; détaillons le un peu plus ici .

Le titre de Woody Allen : "Whatever works" , "pourvu que ça marche",

peut servir de guide dans cet article . Il convient en effet de rappeler

que l'objectif des sciences est de fournir des modèles prédictifs des

"réalités", et que ces modèles sont d'autant plus appréciés que leurs

prédictions sont efficaces , que cela "marche bien" : Whatever works .

Il convient aussi de rappeler le propos de Niels Bohr :

"Le contraire d'une vérité banale est une erreur ; le contraire d'une

vérité profonde est une autre vérité profonde " .

 

Rappelons que les modèles scientifiques sont bâtis sur des hypothèses

et que ces hypothèses sont d'autant plus crédibles dans les domaines de

la physique , par exemple , qu'ils conduisent à des conclusions

"efficaces" .

Il convient aussi de réaliser qu'on ne "vérifie" pas à posteriori une

hypothèse , mais qu'on vérifie seulement la qualité prédictive d'une

hypothèse , rappel qui peut éviter certains malentendus .

Prenons les exemples des modèles astronomiques :

Le premier modèle cohérent est celui de Ptolémée , mis au point vers

les années 150 de notre ère , qui récapitulait un très grands nombres

d'observations faites depuis des centaines d'années par d'autres

astronomes (dont les babyloniens) , dans un cadre unificateur .

Le domaine d'application de ce modèle , basée sur des hypothèses

aujourd'hui obsolètes , a duré jusqu'aux portes de la Renaissance ,

soit prés d'un millénaire et demi . Ce modèle , basée sur les données

astronomiques de l'époque de sa création , ne pouvait qu'être cohérent

avec ces données , et effectivement , il donnait des prédictions très

précises , et encore assez précises pour des premières approximations

de nos jours . Le problème est que ce modèle se fonde sur des

hypothèses totalement dépassées de nos jours , mais que l'évidence de

ses qualités prédictives ne peut être mise en cause , puisque justement

établi pour coïncider avec les données d'observation de l'époque : le

modèle "cadre" bien avec ces données d'observation , qui étaient d'un

ordre de précision assez remarquable .

Le modèle qui l'a remplacé est celui de Newton , basé en partie sur la

fameuse expérience de la "pomme de Newton" , et qui établit qu'entre

deux corps astronomiques se produit une force attractive du type

f = constante . M M'/r.r , où M et M' sont les masses des deux corps et

r leur distance réciproque .

Ce modèle , comme celui de Ptolémée , a été établi pour coïncider

avec les données astronomiques du moment , et en particulier avec

les données obtenues par Galilée , Copernic , Ticho Brahé et Kepler .

Le problème de cette théorie est qu'elle est fondée sur l' hypothèse

que la force attractive que se transmet entre deux corps , se transmet...

.... à travers le vide . Comment cela peut-il se faire concrètement ? ...

"Hypothesis non fingo" , dira Newton , je n'ai pas trouvé d'explication

à cela , mais le modèle en tant que tel "marche " , Whatever works .

Une force qui tire deux corps non reliés l'un à l'autre , à travers du

vide , cela paraît surprenant à priori , mais comme on n'avait pas

mieux et que le modèle "marchait" , ses qualités prédictives ont

valu acceptation de ses hypothèses .

Cette théorie a duré jusqu'en 1900 environ , et ses qualités

prédictives sont toujours très appréciées en première approximation.

 

Le modèle suivant est celui d' Einstein , qui résout le "mystère" de

l'attraction entre deux corps indépendants à travers le vide .

Il résoud aussi le "mystère" de données astronomiques nouvelles , que

n'expliquaient pas le modèle de Newton , en particulier le mouvement

un peu surprenant de Mercure .

Le modèle d'Einstein déborde aussi des données scientifiques connues

en 1900 , et prédit aussi la courbure des rayons lumineux sous

l'influence d'un corps céleste , ce qui est pour le moins "mystérieux" ,

puisqu' un photon lumineux n'a pas de masse et qu'il est ainsi

théoriquement "inattractif" .

Les qualités prédictives du modèle einsténien sont telles que les

hypothèses sur lesquelles il est fondé leur ont valu acceptation .

Mais il faut reconnaître que Einstein a remplacé un mystère d'une

attraction qui se produit à travers le vide , par un autre mystère , celui

d'un espace à 4 dimensions , dit espace-temps , où les masses

reposant en son sein "déforment" sa texture comme une bille roulant sur

une toile , et que le temps dans cet espace ne se déroule pas de la même

façon partout ....Mais pour le moment , "ça marche" , Whatever works ,

où du moins à peu près , puisqu'en opposition sur un certain nombre de

points avec la théorie quantique .

 

Dans les domaines mathématiques , on a développé dans l'article du

02/08 les exemples des géométries euclidienne , riemannienne , et de

Lobatevski ou Poincaré , établissant qu'en modifiant seulement un

axiome pour le moins arbitraire (le 5ème axiome d'Euclide) , on

aboutissait à des conclusions opposées : des "vérités contraires"

peuvent ainsi apparaître suivant l'hypothèse initiale choisie , étant

entendu que dans le cas du 5ème postulat d'Euclide , on n'est pas plus

fondé intrinsèquement à choisir ce postulat plutôt qu'un autre .

 

Dans l'article du 8 Février , on rappelait que Gödel avait établi que dans

une théorie mathématique suffisant vaste pour contenir l'arithmétique ,

il existait trois sortes de propositions : les propositions vraies dans le

cadre de la théorie , les propositions fausses , et des propositions

indémontrables dans la théorie , vraies ou fausses ou ni vraies ni fausses

intrinsèquement .... Ainsi , un certain nombre de propositions sont

inabordables dans le cadre d'un raisonnement rationnel donné , et des

"vérités" , d'apparence "contraires" , peuvent très bien coexister au

sein d'une théorie rigoureuse .

 

Rappelons également le deuxième principe de la thermodynamique ,

qui établit que pour qu'un phénomène ait lieu , il y a besoin que deux

potentiels "contraires" interviennent simultanément : un vent souffle

par exemple entre une haute et une basse pression , un moteur , un

réfrigérateur ont besoin pour fonctionner de deux sources de chaleur

distinctes , etc ..... Rien ne se crée qu'entre deux pôles "contraires" .

 

Cela nous ramène à un certain nombre d'observations :

Dans les théories astronomiques , on a remplacé , au fil des

évolutions des sciences , des "mystères" devenus totalement irréalistes

par d'autres mystères , les hypothèses alors prises en compte ne devant

leurs existences qu'à la qualité de leurs prévisions : ainsi en va-t-il par

exemple de la qualité des prévisions de nos GPS , impossibles à

formuler dans le cadre de la théorie de Newton .

Mais dans les théories de la relativité d'Einstein , se posent toujours des

questions "mystérieuses" , comme la possibilité de voyages dans le

temps , par exemple .

Entre les théories de la relativité et les théories quantiques , il

y a toujours des oppositions irréductibles , et on attend encore une

théorie qui unifierait ces deux théories au sein d' une même théorie

plus générale .

Mais il se peut très bien que selon les perspectives du théorème de

Gödel , la théorisation de l'univers au sein d'une même théorie

rationnelle où toute les propriétés du monde seraient démontrables ,

soit tout simplement une vue de l'esprit , irréalisable .

Par ailleurs , toute tentative de réduire le monde à un jeu d'hypothèses

butterait inéluctablement sur l'hypothèse qu'il y a une forme de

conscience dans l'univers .... et nous sommes une vivante preuve

qu'il y a une forme de conscience dans cet univers : la conscience

et la rationalité dont nous sommes le témoignage sont en quelque

sorte l'empêchement de réduire le monde à une théorie rationnelle

ultime ... La conscience et la rationalité ne sont pas réductibles à

une rationalité entière ... comme un individu n'est pas réductible

à des équations ....

Dans la perspective du deuxième principe de la

thermodynamique , il apparaît que toute évolution ne peut se faire

qu'entre deux sources "opposées" , ce qui nous rend un peu plus

abordable l'idée qu'il y a dans l'univers un certain équilibre , sinon

une harmonie , entre des phénomènes contraires , comme tend à

l'illustrer le fonctionnement de tout écosystème .

 

Il y aurait ainsi un équilibre général et un partage de l'espace

d'existence entre des forces "contraires" , entre des théories ou

des "vérités" contraires ( ces "vérités" , sans véritable réalité

intrinsèque , n'étant que des vérités prédictives fondées sur des

jeux d'hypothèses aux significations parfois très "mystérieuses:

mais "whatever works" , pourvu que sa marche , telle est leur

véritable ambition) .

Ceci sans oublier que toute forme d'équilibre est souvent d'une

extrême fragilité ... et que la théorie des catastrophes de René Thom ,

médaille Fields de mathématiques , a établi une "typologie" de ces

ruptures d'équilibre et des discontinuités qui les accompagnent ....

 

 

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L'équilibre des contraires : de "Rien de trop" à "L'excès en tout est un défaut" .

Dialogue , dialogue

 

Les establishments de toutes sortes invitent d'autant plus au dialogue que

deux tendances fondamentales de ce "dialogue" sont mis en avant :

une première tendance qui se renforce est le "dialogue de sourd" ;

on veut bien dialoguer , à condition que ce dialogue soit la porte d'entrée

à "mon" opinion ; tu dis ce que tu veux , mais à la fin , c'est "mon" opinion

qui doit avoir droit de cité , qui doit prédominer .

Une deuxième tendance est la dialogue dit "démocratique" : il est

"démocratique" en ce sens que "la" vérité est établie à la majorité , c'est à

dire au rapport dit "de force" entre les protagonistes . Dés lors , il s'agit de

construire "son" rapport de force , à l'aide de toute stratégie ou tactique

bonnes à prendre , tout est bon , "la fin justifie les moyens" ...

On sait où ce genre de "méthode" peut conduire ...

 

Le problème d'overblog est que cette organisation préconise un "dialogue"

mais que le "dialogue" s'y exerce de façon orienté , contrôlé .

Par l'entremise de ce qui s'apparente au fait du prince , des articles semblent

"disparaître" complètement de toute consultation extérieure ...

Par exemple , 12 articles rédigé en trois mois n'ont semble-t-il été consultés

par qui qu ce soit à par votre serviteur , alors que d'anciens articles "neutres"

le sont régulièrement ... Miracle des tableaux statistiques ...

 

Consultée à 3 reprises depuis plus d'un an , overblog invoque soit un

problème de référencement par Google , soit ne dit rien , soit se récrie

vertueusement etse vêt de candeur ...

 

Le problème est que quelque soit les excuses invoquées , il y a une

responsabilité certaine de l'organisation dans l'exercice du fonctionnement des

sites ...

 

Puisque il ne sert à rien d'écrire des articles qui semblent "déplaire" à quelque

organisme contrôleur , je remplace tous les articles en cours par celui-ci , en

attendant qu'un "miracle" favorise l' exercice d'un énoncé d'opinion

simplement et modestement "indépendant" .

 

 

 


 

 

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l'hémistiche émoustille

Je suis à l'hémistiche de mon quinquennat
ne suis-je pas fortiche en vous disant cela ?
ou fakir , ou derviche en ce galimatias ?
ou mariol qui se biche en quelques charabias?

 

J'ai en moi du Porthos à ferrailler de droite
et aussi de l'Athos à tirailler de gauche
j'ai en moi du Pathos parfois un peu qui boite
et encore en Ithos j'ai quelques  anicroches  

 

Au miroir de ma verve en ce jour , ébloui ,
au ton de ma superbe au tempo des génies
en ma grandeur acerbe  où la foule ébaudie
attend que je me serve en toute modestie

 

en  tout ce que l'Anglais un jour m'a mérité
c'est Pedantocracy qui a my fantasy ,
heroic s'il en est , fantastic assurée ,
au privilège flush où je me sied too much  .

 

Ma tête est une ruche où le miel de mes mots
emplit quelques cruches , même quelques tonneaux ;
mais du suc  que je juche en mes rayons plus hauts
j'en fais fanfreluche , d'hydromel un sirop              

 

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Enantiosémie et ambivalence / Equilibre des contraires

Dialogue , dialogue

 

Les establishments de toutes sortes invitent d'autant plus au dialogue que

deux tendances fondamentales de ce "dialogue" sont mis en avant :

une première tendance qui se renforce est le "dialogue de sourd" ;

on veut bien dialoguer , à condition que ce dialogue soit la porte d'entrée

à "mon" opinion ; tu dis ce que tu veux , mais à la fin , c'est "mon" opinion

qui doit avoir droit de cité , qui doit prédominer .

Une deuxième tendance est la dialogue dit "démocratique" : il est

"démocratique" en ce sens que "la" vérité est établie à la majorité , c'est à

dire au rapport dit "de force" entre les protagonistes . Dés lors , il s'agit de

construire "son" rapport de force , à l'aide de toute stratégie ou tactique

bonnes à prendre , tout est bon , "la fin justifie les moyens" ...

On sait où ce genre de "méthode" peut conduire ...

 

Le problème d'overblog est que cette organisation préconise un "dialogue"

mais que le "dialogue" s'y exerce de façon orienté , contrôlé .

Par l'entremise de ce qui s'apparente au fait du prince , des articles semblent

"disparaître" complètement de toute consultation extérieure ...

Par exemple , 12 articles rédigé en trois mois par mes soins sur ce site

n'ont semble-t-il été consultés par qui qu ce soit à par votre serviteur ,

alors que d'anciens articles "neutres"le sont régulièrement ...

Miracle des tableaux statistiques ...

 

Consulté à 3 reprises depuis plus d'un an , la direction d'overblog

invoque soit un problème de référencement par Google , soit ne dit

rien , soit se récrie vertueusement et se vêt de probité candide ...

 

Le problème est que quelque soit les excuses invoquées , il y a une

responsabilité certaine de l'organisation dans l'exercice du fonctionnement

des sites ...

 

Puisque il ne sert à rien d'écrire des articles qui semblent "déplaire" à quelque

organisme contrôleur , je remplace tous les articles en cours par celui-ci , en

attendant qu'un "miracle" favorise la possibilité de pouvoir

énoncer des

opinions simplement et modestement "indépendantes" .

 

 

 

 

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Pour aller vite

Pour aller vite il faut aller si lentement
qu'on peut agir sans s'agiter et puis cueillir
l'instant qui vient dans la fraicheur de son présent
dans l'étincelle et le cristal de ses sourires

 

qu'on peut saisir sans paravent le moindre élan  
spontané clair d'un bruissement dans les roseaux
et percevoir en son essence un mouvement
feuille tremblée ou bois flotté au fil de l'eau

 

qu'équilibriste sur le fil de son destin
on vient à ressentir du temps le moindre clin ,
du vent tous les déclins , la moindre irisation
de lumière effrangée aux bords des horizons

 

qu'on dépose la peau pour en avoir la mue ,
qu'on se dévêt d'indu au coin du superflu ,
qu'on a le temps de voir éclore une rosée  
qui du brouillard des nuits s'est métamorphosé

 

Agir sans s'agiter , frissonner sans sonner
en hauts galimatias aux sommets des clochers ,
en dogmes de papiers aux cours des templiers ,
être critique et libre au front des préjugés
           
Pour aller vite il faut se prendre et puis s'éprendre
des réseaux des trilles d'oiseaux au point de l'aube
dans la mémoire ourlée des nuits qui se dérobent

 

Il faut donner et fredonner jusqu'à coeur fendre
cet élan qui vient à surgir de cette aurore
d'où le jour naît des rayons qui percent ses bords

 


Nietzsche : "La "vérité" ne peut plus dès lors habiter que
dans les généralités les plus pâles , les plus délavées ,
dans les enveloppes vides des mots les plus indéfinis ,
comme dans un château en toile d'araignée"
(Oeuvres posthumes,édition Kröner,XV,458)

 

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A propos d'Héraclite et de l'éternel retour

Rappelons les éléments déjà évoqués dans les articles précédents à

propos de la pensée d'Héraclite et de ses conceptions de la marche de

l'univers  ; en particulier le fragment 30 :
 " Cet univers identique pour tous n'a été créé par aucun dieu  ni aucun

homme , mais il fut toujours , est et sera éternellement vivant , s'allumant

avec mesure et s'éteignant avec mesure " ( traduction Brun)  .
Héraclite dit  ensuite que l'Unité générale de l'univers  est animée par

le "Logos" , qui agit par le Feu  (l'énergie  pourrait-on dire actuellement) .
L'Un et le Logos peuvent être assez étroitement assimilés au Tao de
Lao Tseu .
Ce Feu-énergie , animé par le Logos , est mis en mouvement par le
principe d'antagonisme des contraires ( on peut dire le Yin et le Yang
de Lao Tseu , ou en termes contemporains par une opposition entre des
potentiels distincts , comme des potentiels de pressions atmosphériques
, de pesanteur , ou encore thermiques , etc ... ) , qui débouche sur un
équilibre et une "harmonie" entre ceux-ci .
Ce principe d'antagonisme entre des "potentiels contraires " peut aussi

être assimilé au "souffle" de Lao Tseu , où le Tao , après s'être éveillé à
"l'esprit-Logos" et à l'Un , créa deux (le Yin et le Yang) , puis trois
(c'est à dire ce souffle entre le Yin et le Yang) .  
Citons quelques fragments :
no 50 : " Le tout est  divisible/indivisible , engendré/inengendré ,
mortel/immortel , Logos et Eternité , père et fils , divin et juste .
Si ce n'est moi mais le Logos que vous écoutez , il est sage de
reconnaître que tout est Un ."
no 8 : " Les contraires s'accordent et la belle harmonie naît de ce qui
diffère . Toute chose naît de l'affrontement "
no10 : " Les unions sont des touts et des non-touts , rapprochement
et différence , accord et désaccord ; l'Un naît de toutes choses et toutes
choses naissent de l'un "
no 41 : " la sagesse ne consiste qu'en une seule chose : connaître la
pensée (le Logos) qui gouverne tout à travers toute chose "


Mais dans le fragment 30 cité en en-tête , Héraclite nous dit aussi
que cet univers -Unité "est et sera éternellement  vivant , s'allumant
avec mesure et s'éteignant avec mesure "
A partir de là , Héraclite introduit une idée d'un univers cyclique ,  
qui  "s'allume " et "s'éteint" avec mesure .
Examinons d'abord les autres notions de cycles que Héraclite a
observé :  
Premier cycle (fragment no 60) :  " Le chemin qui monte et celui qui
descend sont un seul et même chemin " .
Le chemin qui monte est le chemin de retour vers l'Un , et ce chemin
 est le même que celui qui descend ( de l'Un vers le  monde  incarné ,
matérialisé  ) ; il y a un va et vient sur ce chemin entre ce qui se
désincarne , se dématérialise pour retourner à l'Un spirituel , et ce qui  
s'incarne , se matérialise  à partir  l'Un spirituel .

Il y a un flux et un reflux , comme une inspiration et une expiration ,

et ces deux mouvements se confondent en une même respiration .  


Deuxième cycle , le cycle des 4 éléments (terre , eau , air et feu)
fragment 76 : " La vie du feu naît de la mort de la terre , la vie de
l'air naît de la mort du feu , la vie de l'eau naît de la mort de l'air ,
et la terre naît de la mort de l'eau ...."
Cela peut se traduire en termes contemporains par
Energie = Matière ( "la vie du feu naît de la mort de la terre" )  ,
conservation  de l'énergie , et par exemple aussi le cycle de l'eau
sur Terre :  évaporation , nuage , pluie , fleuves et mers  .
Ou encore  le cycle bio-géochimique :
matière vivante , matière morte, humus , matière nutritive du sol ,
matière vivante , etc ..
Ceci pouvant être résumé par le fragment 103 :
"Sur la circonférence , le commencement et la fin coïncident "

 

Dans un univers spirituel/matériel qui "s'allume avec mesure et s'éteint
avec mesure" , gouverné par des cycles de descente de l'Un spirituel
vers le monde  matérialisé et de retour à l'Un spirituel , où la matière se
transforme à son tour en énergie et où l'énergie redevient matière ,
on peut d'abord observer que pour Héraclite tout est en mouvement
permanent . D'ailleurs , dit-il , le mouvement est une condition
essentielle d'existence , sans mouvement , pas d'existence :
fragment no 125 : "Même les boissons mélangées se séparent si on ne
les agite pas." (traduction Simone Weil)
Tout change à l'intérieur des cycles , tout est mouvement , rien ne se
conserve , mais au cours de ces cycles de mouvements  , y a t-il un

éternel retour vers des positions immuables  , ou bien à l'issue d'une

boucle où la matière redevient matière , l'eau redevient eau , est-ce la

même matière que l'on retrouve , la même eau ? Quel est le devenir de
ces éléments après ces mouvements cycliques  ?
A l'inverse de Lao Tseu qui ne donne pas de commentaire  sur ce
genre de considération  , on peut considérer qu'Héraclite se montre
d'un avis plus tranché :
fragment no 94 : " Le soleil n'outrepassera pas ses limites , sinon les

Erinyes servantes de la justice , le découvriront "
Tout est opposition de contraires , tout est mouvement , mais à

l'intérieur d'une Unité qui reste  fidèle à des lois stables que nul ne peut
outrepasser , si bien qu'on est amener à penser que cet Univers se

mouvant à l'intérieur d'un système clos , finira par repasser par un point

par lequel il était déjà passé : l'histoire serait un éternel retour à

l'identique .
Néanmoins , ce genre d'interprétation "pseudo-logique" est assez peu
convaincante , et on sait très bien que dans des mouvements browniens

ou dans des marches aléatoires de particules , répondants eux-mêmes à

des règles strictes , il est très improbable que le mouvement repasse par

un point par lequel il était déjà passé . Donc pas de conclusions hâtives ,
d'interprétation à la Nietzsche  pour qui l'Eternel retour doit s'entendre

au sens strict , mais de simples observations  indiquant que pour

Héraclite ,  il y a certes les cycles des saisons , les cycles de vies ,  les

cycles de la  matière où la terre peut devenir feu(énergie) , l'eau peut

devenir air et  redevenir eau , etc ... ,  mais  rien de plus au niveau

interprétation .
Ajoutons d'ailleurs les fragments suivants :
no 47 "sur les grandes choses , ne faisons pas de conjectures à la légère"
(traduction  Conche)
no 52 " Le temps est un enfant joueur  , son règne est celui d'un enfant"
Sur cette position , Héraclite semble assez près de Lao Tseu , pour qui
le mouvement du Tao est un mouvement libre et spontané , évoluant
dans un esprit de redécouverte joyeuse de lui-même .

 

 

Annexe :
Sur ces spéculations  d' éternels retours , on peut aussi renvoyer aux
pensées de La Rochefoucauld , aux comédies de Molière et à ses
Trissotins et autres Tartuffes , ou  aux très belles illustrations de Daumier    

 
 
qui montrent s'il en était besoin , que notre époque actuelle en France est
bien loin d'être singulière , et qu'elle est simplement le rappel cyclique
d'époques antérieures , où les cohortes décrites par Daumier deviennent les
cohortes des templiers contemporains , récitant leurs  dogmes sans autre
souci de la réalité que d'entretenir des clientèles  (et où 6 millions de
fonctionnaires ou assimilés ne suffisent plus pour entretenir ces mêmes
clientèles ) , où une ancienne ministre vient de dire à l'Assemblée  que pour
suppléer à la lenteur des Agences de la Santé et  Santé Publique France ,  il
fallait envisager de créer une troisième agence chargée de s'occuper des
situations exceptionnelles  ( créer des comités  Théodule est une grande
spécialité des bureaucraties ) , où les ennemis de hier se revêtent des
mêmes habits le lendemain ,etc...etc
C'est l'éternel retour des "récitants de catéchèses"  et de leurs éternelles
incapacités à agir autrement qu'en infinies palabres  et déguisements ...

 

 

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