Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

De la mesure et de l'infini (2) : la masse zéro du photon et le zéro absolu

 

 

Dans l'article précédent , on évoquait la distinction entre un objet pouvant

présenter un caractère infini et une mesure de cet objet pouvant présenter

un caractère fini , ainsi que les risques et les paradoxes intervenant à

utiliser abusivement la notion d'infini .

Poursuivons un peu l'examen de ces rapports et des interprétations ambigus

qui peuvent intervenir entre le fini et l'infini :

 

 

la vitesse de la lumière est finie ( aux alentours de 300 000 km/ s ) , mais

aucune particule ayant une masse ne peut l'atteindre , il y faudrait pour cela

une énergie infinie … d'où une nouvelle ambivalence entre le fini et

l'infini : une vitesse finie nécessitant une énergie infinie .

Il s'ensuit qu'on est amené à poser que le photon , ce ''grain'' de lumière ,

a une masse nulle : on est donc en présence d'une entité , dite corpusculaire,

à la fois matérielle , et immatérielle puisque de masse nulle .

La difficulté à appréhender la notion de lumière ne s'arrête pas là , puisque

suivant les expériences auxquelles on peut la soumettre , la lumière

présente soit des aspects de particules ( ''grains'' ou photons) , soit des

aspects d' une onde .

La prudence requiert donc de ne pas confondre trop vite ce que l'on mesure

et ce qui est , et de se contenter de dire que la lumière est une ''entité'' qui

peut présenter des aspects ondulatoires , des aspects de corpuscules à la

fois matériels et de masse nulle (immatériels) , à la fois douée d'énergie

(puisque c'est la lumière du soleil qui nous éclaire ) et sans énergie (puisque

de masse nulle : Energie = masse x carré de la vitesse de la lumière) , ….

On mesure ainsi des choses qui ne sont pas toujours ''raisonnablement''

compatibles , mais qui pour autant existent ''réellement'' , dans un réel que

nous avons parfois du mal à percevoir ''globalement'' , dans son ensemble.

 

Rien ne peut-il réellement dépasser la vitesse de la lumière ? ….

Ce n'est pas ce que dit la théorie : la théorie le dit de tout objet matériel .

Mais une entité ''immatérielle'' ?

Prenez par exemple une paire de ciseaux de longueur ''un kilomètre'' ,

refermez les branches des ciseaux en un centième de seconde , et vous

aurez au point de rencontre des branches des ciseaux un point ''immatériel''

se déplaçant à 100 km/ s ; prolongez les branches des ciseaux d'une

longueur appropriée mais finie , et vous aurez un point ''immatériel'' qui

dépassera la vitesse de la lumière , le tout avec des manipulations

théoriques se faisant avec des éléments finis allant bien moins vite que la

vitesse c de la lumière …

Prenez également un objet et une lampe de poche , et intéressez-vous à

l'ombre de l'objet ( un mur de 1 mètre de haut par exemple ) que vous

pouvez faire avec votre lampe de poche :

en vous plaçant à une ''certaine''distance de l'objet et en déplaçant votre

lampe verticalement , il arrivera un moment (quand votre lampe va se

trouver à près d' un mètre du sol) où l'ombre de l'objet va s'étirer à une

vitesse qui va dépasser celle de la lumière ….. Si votre lampe de poche n'y

suffit pas , refaite la même expérience en la remplaçant par le soleil et en

gardant toujours votre mur …. L'ombre peut aller plus vite que la lumière

 

 

Le zéro absolu des températures donne un autre exemple faisant intervenir

simultanément des notions de fini et d'infini : en effet , pratiquement ,

si vous voulez disposer d'un réfrigérateur pouvant amener vos provisions

vers le zéro absolu des températures , il y faudra consacrer une énergie

infinie : le zéro intervenant ici est ''fini'' mais inatteignable , nécessitant

des quantités ''infinies'' pour y arriver ...

 

 

Un des aspects des problèmes intervenant ici est de réaliser comment on

peut faire du discontinu avec du continu : comment créer des ruptures

brutales dans des phénomènes évoluant de façon régulière , continue ?

Prenez toujours l'exemple du mur de 1 m de haut et étendez - vous

derrière le mur un jour de soleil , du côté Est . Tant que vous n'êtes pas à

l'ombre , vous voyez le soleil , et puis subitement à un instant t donné ,

vous ne voyez plus le soleil qui a ''glissé'' derrière le mur .

Vous répondez par oui ou par non : vous voyez le soleil , vous répondez

1, vous ne le voyez plus , vous répondez 0 : il y a là un phénomène

soudain à l'instant t où le soleil disparaît qui fait passer de la valeur 1 à

la valeur 0 , et qui traduit instantanément une évolution infiniment

rapide .

Dans la représentation qui est la votre , il y a un phénomène discontinu

qui vient de se produire , avec une vitesse d'évolution ''infinie'' .

Il n'y a là qu'une question de méthode de représentation du phénomène

du coucher du soleil , méthode qui ''crée'' du discontinu à partir de

phénomènes continus et des vitesses d'évolution qui peuvent sembler

infiniment rapides . … donc prudence quand on interprète des

phénomènes faisant intervenir des mesures infinies .

 

 

Un autre aspect des problèmes qui se produisent avec des infinis peut

être lié à la notion ''d'asymptote'' : au bout d'un nombre indéfini d'étapes

vers quel comportement tend un certain processus ?

Par exemple , dans un processus donné , à chaque étape , on rajoute 1 à

la valeur observée au début de l'étape puis on divise le tout par 2 ; vers

quoi tend l'évolution du processus au bout d'un nombre indéfini

d'étapes , quand au début du processus on part de R(0) ?

Un calcul assez simple montre que , lorsque le nombre d'étapes tend vers

l'infini , le résultat tend vers 1 : on dit alors que le processus admet pour

limite 1 , ou qu'il tend asymptotiquement vers 1 .

Il y a là encore une imbrication de fini et d'infini , dont il faut prendre

garde à ne pas interpréter abusivement la relation .

 

Voir les commentaires

De la notion de mesure et de celle d'infini

Parmi les nombreux "paradoxes" ou résultats surprenants dans le
domaine des sciences à propos de "l'infini" , figure entre autres
celui-ci :
une étendue , une surface peut être illimitée , infinie , tout en
ayant un terme dont la mesure reste finie ; vous avez par
exemple un champ infini , bordé d'un clôture "infinie", mais les
animaux que vous pourriez mettre à l'intérieur  pourraient ne
paître qu'une parcelle de mesure finie , un hectare par exemple .
Cela paraît à priori assez contre-intuitif , car on s'attend à ce
que en s'éloignant "à l'infini" , la surface de pâture devienne
aussi infinie . Eh bien non , cela n'est pas systématique , cela
peut être vrai dans certains cas et faux dans d'autres .
Si on prend par exemple les deux clôtures qui bordent un champ
dans la direction où il s'étend à l'infini , à une
distance de 1/x^2 l'une de l'autre , où x mesure la distance
franchie depuis l'origine du déplacement , des calculs simples
donnent pour la mesure de cette surface la valeur de 1 unité
( par exemple un hectare si votre unité de longueur est le
"100 mètres" ) : et cela aussi loin que vous puissiez aller dans
la direction concernée ..
Un autre exemple simple peut encore être donné : en plaçant à
partir d'une origine donnée des carrés jointifs par un côté , de
côté 1 pour le premier , 1/2 pour le deuxième , 1/4 pour le
troisième , 1/8 pour le suivant , etc .. et ceci indéfiniment ,
l'étendue ainsi obtenue aurait une mesure finie ...Laquelle ?
Un peu technique , il s'agit d'additionner :
1 + 1/4 + 1/16 + 1/64.... +1/2^n ( nième étape) + .... , qui
donne comme valeur 1/(1 - 0,25) = 4/3 d'unité ( formule des
suites géométriques , disons niveau seconde ou première ).
La surface ainsi obtenue "augmente" régulièrement et s'étire à
l'infini, tout en ayant une étendue de pâture dont la mesure
reste  inférieure à 4/3 d'unité .

 

Il faut donc faire attention à bien différencier ici la notion
d'étendue , qui peut être infinie , et ce qui mesure l'étendue ,
qui peut être fini ( ici 4/3 d'unité) .

 

Ceci amène une première observation : entre une chose et la
mesure de la chose , il peut y avoir des ordres de grandeur
totalement différents , et entre deux mesures de la chose aussi,
suivant ce que l'on mesure :
dans l'exemple ci-dessus , si l'on mesure la longueur de la
clôture entourant le champ (son périmètre) , cette longueur est
infinie ...si l'on mesure la surface du champ , cette surface
est finie ... et la chose elle-même est à la fois l'une et
l'autre ou ni l'une ni l'autre (cela peut nous amener à la
physique quantique , où la lumière mesurée suivant certains
critères est onde , selon d'autres critères , particules ,
la lumière étant à la fois l'une et l'autre , ou ni l'une ni
l'autre , c'est à dire quelque chose qui prend l'aspect de
l'une ou de l'autre , mais qui est au-delà de ces aspects ..)
Donc prudence quand nous projetons des jugements , qui ne sont
que des mesures de ce que nous évaluons d'une chose ....surtout
quand nous projetons des dogmes , des caté-schismes , ... nous
sommes souvent catéchumènes d'églises ou de temples , de partis
ou de lobbies , dispensant des propos totalement fallacieux ...
Refermons cette porte entr'ouverte ..c'est à chacun d'apporter
des développements qui peuvent aller du fini à l'infini sur ce
genre de thème ...

 

Une deuxième observation réalisable est que l'exemple de ces
champs de pâtures introduit aux notions de sommes infinies
qui ont une valeur finie : si vous parcourez un chemin en
franchissant à chaque étape la moitié de la distance vous
séparant du terme , on pourra dire que vous effectuez un nombre
d'étapes pratiquement infini , avec une longueur du parcours
finie ... une somme du genre 1/2 + 1/4 + 1/8 + 1/16 + ...comporte
un nombre infini de termes , mais sa valeur est finie (et vaut 1)
... c'est le paradoxe de Zénon : le nombre d'étapes est
infini , la longueur du parcours est finie , l'infini n'étant
pas atteignable , Achille ne rattrapera jamais la tortue ...
sauf que l'on amalgame deux aspects différents d'une même chose
comme pour la mesure du champ : le nombre d'étapes ("infini") et
la longueur du parcours (finie) ..de sorte qu'Achille rattrapera
effectivement la tortue ...

 

Un des autres paradoxes d'utilisation "particulière" de la notion
d'infini est l'exemple de la somme suivante :
S = 1 - 1 + 1 - 1 + 1 - 1 ..........
Si on écrit S = (1 - 1) + (1 - 1) + (1 - 1) +..... on obtient
pour la valeur de S = 0 .
Si on écrit S = 1 - (1 - 1 + 1 - 1 + 1 - 1 .....) = 1 - S , on
obtient la valeur de S telle que 2S = 1 , d'où S = 1/2 .
D'où il découlerait que 0 = 1/2 ...
On pourrait appeler ceci le "deuxième paradoxe de Zénon" , dans
mauvaise utilisation de la notion d'infini  .

 

D'ailleurs en cherchant bien , on peut introduire l'infini dans
une mesure particulière de n'importe quel objet qui nous entoure,
suivant en particulier la méthode de Zénon ,  
de sorte que suivant ce mode de raisonnement , aucun objet
n'existerait ....on peut énoncer ce théorème :
" A couper des cheveux en quatre , et ceci indéfiniment , on
arrive à démontrer n'importe quoi , et son contraire " ..
ou encore :


Théorème 2 : "toute chose pouvant toujours présenter un aspect
infini dans la mise en place d'une de ses mesures , n'existerait
pas , puisque pour atteindre la chose , on devrait passer par
l'infini , qui est inatteignable " .

 

 

Voir les commentaires

''Pathologies verbales''(appellation de Littré)

 

Pathologies verbales »  et autres exemples

 

Littré appelait pathologies verbales des termes dont la signification

avait connu une rupture par rapport à l'emploi d'origine , une

transgression de sens brutale et apparemment sans rapport avec une

évolution compréhensible du terme .

Donnons en quelques exemples :

 

  1. Un ostréiculteur ostracisé

    Ostrea en grec voulait dire huître , d'où est issu le mot français

huître lui-meme et son complément plus fidèle à la racine grecque :

ostréiculteur .

D'où vient cette apparente anomalie , qui fait que ces termes ont la

même origine que « ostracisme » ?

Cela vient du fait qu'à l'époque en Grèce on utilisait comme « bulletin de

vote » dans les assemblées du peuple des tessons divers et des coquilles

d'huîtres : ainsi dans un vote de bannissement celui qui avait reçu son

compte de coquilles d'huîtres ou de tessons était condamné à l'exil , il

était ostracisé pour un certain temps (un an , ou dix ans suivant la

gravité de la faute reprochée ) .

C'est , toute proportion gardée , ce qui se passait en Angleterre quand on

votait avec des boules blanches ou noires : celui qui avait son quota de

boules noires était « blackboulé » , donc refusé dans tel ou tel club .

La racine indo européenne est ici Ost (Pokorny no 783) (qui se rapporte

à l'idée de quelque chose de dur – carapace , os) : de là viennent des

mots comme osteon en grec (os) et en français os , ossuaire , ostéopathe

 

  1. Du foie , des figatelles et des figues …

    En fait , c'est toujours la faute des grecs : ils gavaient leurs oies

    avec des figues qui s'appelaient sukon ; le procédé est passé

    chez les romains où se vendaient sur les marchés les « foies aux

    figues '' , au point que ficatum , qui était la transcription latine de

    sukon , est devenu le terme même qui désignait le foie : on est

    ainsi passé du foie , aux figues , par un raccourci de prononciation

    où les figues sont devenues l'emblème du foie .

    Ensuite sont venues les figatelles comme saucisses au foie …

    Les dénonciateurs de voleurs de figues étaient appelés sukophantes

    chez les grecs d'où vient le terme peu employé de sycophante en

    français pour désigner un espion , un dénonciateur , etc ...

    Sinon , la racine du mot foie en grec est hepar (en français s'en

    déduisent hépathique , hépathite , l'eau hépar ...)

 

  1. Lazare et les ladres …

Lazare est le pauvre de la Bible , rongé d'ulcères (que les romains

assimileront ensuite à la lèpre ) , qui quêtait aux portes , dont le nom est

devenu en ancien français lazre , puis ladre ; la boucle était bouclée …

Le pauvre est devenu un ladre …

En français , s'en déduisent des mots comme lazaret (lieu d'isolement ,

de mise en quarantaine ) , ladrerie .

 

  1. Ne pas lésiner sur les alênes de cordonnier !

Un auteur italien de XVIème siècle avait publié une satyre à grand succès

« la compagnie de la lésine'' qui dénonçait , nombreuses moqueries à l'appui ,

le comportement d 'avares (Harpagon chez Molière !) ,qui raccommodaient

eux-mêmes leurs chaussures avec du fil et des aiguilles ( les aiguilles

sont appelées lesina en italien ) : comme les figues devenues le symbole du

foie , les aiguilles (lesina ) sont devenues l'étendard de la ladrerie et de

l'avarice .

La racine indo-européenne est notée Ela chez Pokorny ( no de racine 310)

dont sont déduits en français des mots comme alêne (grosse aiguille de

cordonnier – cordonnier qui vient d'ailleurs de Cordoue , ville réputée pour

les ouvrages de cuir au Moyen age ) : le mot alêne lui-même vient

d'une racine germanique (Ahle pour aiguille en allemand ) , qui le latin tardif

a romanisé en alesna (ce qui a donné l'accent circonflexe en français) :en

anglais , on a aussi awl pour aiguille , suivant la racine germanique .

 

  1. Mon père , l'abbé..

    La Bible est passée par là et a véhiculé des mots hébreux ou araméens

    en particulier abba (père en araméen) qui a ensuite évolué en abbaye

Quelques autres mots courants nous viennent de l'hébreu ou de l'araméen :

outre abbé et abbaye , voire ladre déjà cité , notons encore Samedi ( ''jour du

Sabbat '' – ''sabbatum dies''en latin) , tohu-bohu (état du cosmos avant la

création de la Terre) , ange (mal'ak , ''messager'' , devenu aggelos en grec ) ,

voire encore ''cidre'' qui ne vient pas de Normandie (au moins pour le mot)

mais de l'hébreu chekar transformé en sikera par les grecs pour désigner une

boisson fermentée ,etc...

 

  1. Citons pour terminer le meilleur , des exemples tirés de Littré en

    personne !

''Galetas :

Quelle déchéance ! A l'origine, galetas est le nom d'une tour de Constantinople.

Puis ce mot vient à signifier un appartement dans la maison des templiers, à

la Cour des comptes, et une partie importante d'un grand château. La chute

n'est pas encore complète ; mais, au quinzième siècle, le sens s'amoindrit ; et,

au seizième, le galetas est devenu ce que nous le voyons. C'est bien la peine

de venir des bords du Bosphore pour se dégrader si misérablement. ''

 

''Gagner :

Ce verbe, par son étymologie germanique, a le sens de paître, qu'il a conservé

en termes de chasse, et dans gagnage qui veut dire pâturage. La langue d'oïl,

du sens rural de paître, a passé à l'acception rurale aussi de labourer ; puis le

profit fait par la culture s'est dans gagner généralisé à signifier toute sorte de

profits, seul sens resté en usage. La même déviation de signification se voit

dans le provençal gazanhar et l'italien Gagner guadagnare. Cette déviation

mérite d'être notée à cause du fait parallèle que la langue latine présente : le

latin pecunia, qui signifie argent monnayé, est originairement un terme rural,

par pecus, mouton, bête de campagne. Le mot latin nous reporte à un temps

très ancien où, dans la vieille Italie, les troupeaux faisaient la principale

richesse. Gagner est d'une époque beaucoup moins reculée ; pourtant lui aussi

représente un état de choses où la paissance tient un haut rang dans la fortune

des hommes ; c'est que l'invasion germanique, à laquelle le mot gagner

appartient, avait reproduit quelqu'une des conditions d'une société pastorale.''

 

En cherchant bien sur les sites internet (en particulier lexilogos) , on peut

retrouver plusieurs dizaines d'autres exemples de ''pathologie verbales ''

de Littré qui semblent tous très intéressants .

 

 

Voir les commentaires

Paleur d'opale

laiteuse opalescence
des brouillards où l'on va
glisser au gré des ans
en papillons légers

 

Dans le balancement
des ombres frémissantes
où l'air est pénétrant
de souples battements

 

Dans cette transparence
translucide des sens
où brille une lumière
dans l'au-delà des mots

 

Aux confins des non-dits
et des aspirations
dans cette liturgie
de figements soyeux

 

Dans cet au-delà d'où
toute résolution
en germe se résout
au souffle des ferments

                                             phirey@free.fr

Voir les commentaires

Le temps et les saisons en langages indo-européens

Les notions de temps et d'années en indo-européen expriment une idée

de quelque chose qui s'étend devant soi , qui avance devant soi :

 

 

  1. Ainsi la racine «Temp» représente aussi bien des mots comme

    temps et temporaire que temple et contempler :

temple est associé à la notion d'un espace ouvert pour l'observation du ciel ,

afin d'y lire les présages , contempler est associé à l'idée de rassemblement

(cum: avec , ensemble) pour observer en commun cet espace ouvert du ciel .

Cette racine peut ensuite se décliner en:

contemporain , longtemps , printemps (premier temps) , tempo , temporalité

ou aller vers des interprétations positives : tempérer , temporiser

ou des interprétations négatives : contre-temps , intempestif , tempête ...

ou techniques : température ..voire subjectifs : tempérament , obtempérer..

 

 

  1. La notion d'année correspond aussi à une conception de quelque

    chose qui avance , qui est en marche :

on la retrouve dans la racine At (Pokorny 69) , avec le mot sanskrit «atati»

(aller , marcher , avec un redoublement de la racine) , ou «annus» en latin

(qui s'écrivait d'abord atnus : année) , «perennis» (qui dure toute l'année)

qu'on décline en français avec :

an , année , annuel , annuité , annale , annuaire , pérenne , anniversaire (qui

revient chaque année) , décennie , septennat , quinquennat , biennale ,..

en connotation négative , on a suranné …

 

 

La deuxième racine est représentée par les mots anglais « year» (année)

ou allemand «Jahr» (année) et est symbolisée par Iero (Pokorny 506) ,

dérivée de la racine ei (aller , sortir) :

on la retrouve avec le grec oros (temps , année) , ora (saison , heure) , le

latin hora (heure) et en français :

heure , horaire , horloge , horodateur , horoscope (qui examine l'heure

de chacun) , ..

il y a aussi «lurette» ( «il y a belle heurette» abrégée en «il y a belle

lurette») ; du latin «hac hora » (à cette heure) s'en déduisent : or , ores ,

puis encore , de «illa hora » (à cette heure) on obtient : alors , lors , puis

lorsque ; dorénavant est la contraction de : «d'or en avant » (à partir de

cette heure) ,....

 

 

  1. L'année se découpe ensuite en saisons :

    Le terme de «saison» vient du latin satio (acte de semer) , qui

correspond initialement à la période favorable aux semailles : la saison

par excellence est le printemps (le « premier temps ») .

La racine , symbolisée par Se , Sei (Pok 889-891) , est encore représentée

par :

des mots en sem : semer , semailles , semence , séminaire , semoir , semis

parsemer , disséminer , séminal , insémination …

des mots dérivés de saison : assaisonner , assaisonnement , saisonnier ,

morte-saison , …

du latin sero (semer) et de l'adverbe sero (tard) nous viennent aussi des

mots en ser : soir , soirée , serein («tombée de la nuit») …

du hollandais Koolzaad (zaad : graine ; graine de chou) nous vient aussi colza

En anglais , s'en déduisent to sow (semer) , seed (graine) , season …

En allemand : Saat (graine ,semence) säen (semer) ,...

 

 

Le mot hiver se décline en français en hiverner , hiberner , hibernation ,

hivernage voire hiémal (d'hiver , assez inusité) :

on retrouve en sanskrit hima (hiver) , cheima en grec , hiems en latin , pour

une racine symbolisée par Ghei (Pok 425-426) : de cette racine et du grec

cheima (hiver) et chimaira (jeune chèvre ayant passé l'hiver)s'en déduit

aussi le mot chimère ( monstre à tête de lion , corps de chèvre et queue de

dragon) .

Notons que winter en anglais ou en allemand provient d'une autre racine

indo-européenne qui est symbolisée par Aue (humidité , Pok 78-81) , qu'

on retrouve dans water , Wasser (eau) , et vodka en russe: dans les pays

plus au nord , l'hiver est une saison très humide ...

 

 

Le printemps a une étymologie simple : c'est le « premier temps» de l'année

( cf ci-dessus l'étymologie de temps) .

Une autre racine indo-européenne pour printemps vient du mot latin du

printemps : « ver» ; s'en déduisent en français : vernal (printanier) ,

vernalisation , primevère (première fleur du printemps) , voire la Primavera

( course de cyclisme Milan-San Remo) .

 

 

L'été vient du latin aestas (été) , dans une série de mots comme aestus (chaleur

bouillonnement) , aestuarium (partie du rivage découvert par la marée) : la

racine , symbolisée par Aidh (Pok 11-12) , exprime l'idée de chaleur , de

bruler ( cf grec aitho : bruler et sanskrit edhas , bois de chauffage) : de là

proviennent en français éther , estuaire , estival , estivant , et Etna …

A propos de l'été , on peut signaler que le mot «briller» n'a pas de racine

indo-européenne : il vient de «béryl» , en provenance de la ville de Velur

dans le sud de l'Inde (actuellement Bélur) d'où l'on commercialisait de telles

pierres ...

 

 

Quant à automne , De Vaane écrit : on ne peut pas en reconstruire d'étymologie

indo-européenne … le mot provient sans doute de termes hérités d'un

langage antérieur ( peut être étrusque , ou ligure , ou plus largement

méditerranéen comme le sarde …) ; pour illustrer ces difficultés , donnons une

série de mots signifiant automne dans diverses langues :

Herbst (allemand) , sanskrit sarad (saison du froid) , oporinos en grec (temps

des moissons tardives) , vjeshta comme racine slave (temps des moissons

tardives) : guère de similitudes ...

 

 

Voir les commentaires

De qui les fragilités françaises sont-elles le nom ?

A entendre certains commentaires , il semble que l'on s'étonne dans
la société française des problèmes d'autorité qu'on y rencontre ;
des problèmes associés à ce qui est appelé celui des "fake news" ;
des abus de ce qui est appelé la "société de consommation " et d'un
libéralisme excessif ; et parallèlement des rigidités bureaucratiques
de certaines instances .
Certes , certes ...il faut bien que les "zexperts" et les "zélites"
fassent entendre le son de leurs voix et nous enchantent de ces
phraséologies et logorrhées bien senties dont ils ont le secret ,
quitte à oublier dans le mois qui vient ce qu'ils ont dit 30 jours
avant ....Il s'agit plus dans leur cas de se soucier d'occuper le
terrain par la parole , que de tenir des propos soucieux d'un minimum
d'efficacité .
On  parle de démocratie , dans la pire situation du modèle athénien ,
quand les "sophistes" enchantaient leurs publiques de belles fables
dans des joutes oratoires toujours plus surréalistes et "emballantes" .
Il s'agit bien ici de parler d'emballement dans le double sens du
terme : celui "d'emballer" le chaland dans des idéologies et des
exorcismes de circonstances ;

dans le deuxième sens , celui où les propos tenus sont tellement

dépourvus de pertinence qu'on assiste à une course emballée vers

le mur : on y va , mais pourvu qu'on puisse continuer à diriger

l'équipage ,...
qu'importe le mur quand on a le murmure...

 


La cécité des uns et des autres est assez étonnante : après avoir
ruiné l'autorité dans le système scolaire depuis une bonne trentaine
d'année ... "on" s'étonne soudainement de la disparition de cette même
autorité dans la société !.. bel étonnement quand on voit venir cela
depuis des dizaines d'années ...Et puis , de qui l'autorité est-elle
contestée ?
Comme disait Mitterrand pour être aimé , il faut être aimable :  
Il faut bien reconnaître que pour avoir de l'autorité , il
faut aussi être capable de propos qui tiennent la route et non de
succédanés de discours de circonstances dont le seul but est d'assurer
sa subsistance ..pour être aimé , il faut être aimable ..pour avoir de
l'autorité , encore faut-il en être capable ..aussi simple que cela !
"De qui la non-autorité est-elle le nom ?"

 

"Les "fake news" sont des éléments qui perturbent le bon déroulement de
notre belle autorité "?!
Là aussi deux remarques qui sont des données d'observation bien percepti-
bles depuis des dizaines d'années :
après avoir consciencieusement ruiné l'autorité de l'enseignement , et
considérablement allégé les programmes et désarticulé leurs déroulements
, on "s'étonne" d'une certaine désarticulation des propos tenus sur les
"réseaux sociaux" ?!
Et puis , pour contester la désarticulation de certains  propos ,
encore faudrait-il ne pas voguer sans arrêt au gré des "tactiques"
aussi volatiles que les volatils du même nom !  
"De qui la désarticulation des propos est-elle le nom ?"

 

"Les excés de l'individualisme , de la société de consommatiom  
conduisent inèvitablement à un certain chaos " ?!
Mais qui fait sans arrêt appel à "la relance par la consommation "?
La relance par la consommation , c'est le moteur du fonctionnement
de l'économie française , nous disent les "zélites zexpertes"
Qui recueille chaque année 57% de la richesse nationale et fait par
dessus le marché appel aux déficits publics pour boucler ses fins de
mois ?!
Qui dépense chaque année 100 milliards de plus que ce qu'il
gagne ? Qui en 2012 avait pratiquement le même taux d'endettement
que l'Allemagne et qui en 2019 se retrouve à un taux d'endettement
de 100% alors que l'Allemagne en est revenu pratiquement à 65% ?
Les chantres qui dénoncent les excès de la société de consommation
sont les premiers à susciter ces excès !
On tient un discours par dessus la table et par dessous on fait le
contraire !
et on "s'étonne" que sa belle autorité de "templier" soit remise en
cause quand on contredit son propre catéchisme de façon aussi
flagrante ?!
" De qui le discours discursif est-il le nom ? et la communication

communicatoire ? "

 

"La France est un pays centralisé à l'excés avec des rigidités
qui plombent son bel ordonnancement " ?!
Mais qui centralise 57 % de la richesse nationale , en augmentant
les impôts de façon impulsive depuis une dizaine d'année ?
Qui a pratiquement augmenté la part du système public de près de
2 millions de personnes pour une efficacité qui va en descendant
depuis plusieurs dizaines d'années ?
Qui depuis peu a augmenté les charges des entreprises de plusieurs
dizaines de milliards , pour en redistribuer avec "la largesse du
prince " une moitié par l'intermédiaire des CIR et CICE ?
Bel exemple de "centralisation démocratique" que de prélever
d'une main pour rediriger de l'autre !
"De qui la centralisation bureaucratique est-elle le nom " ?!

"De qui l'activisme antipodiste est-il le nom " ?!
"De qui les fragilités françaises sont-elles le nom" ?!

 

Voir les commentaires

giboulées de printemps

Dans le premier printemps ,
giboulées giboyeuses ,
le temps de ses ferments
prépare l'éclosion

 

Le vent pousse fébrile
ses rouleaux de nuages ,
transhumance indocile
en quête d'évasion

 

Hellébores neigeuses

perce-neige frondeuses

préparent le muguet

à ses inclinaisons

 

Aux premières lueurs
des cerisiers en fleurs
répondent les verdeurs
des hautes frondaisons

 

Des mondes se mélangent
s'entreprennent se fondent
Du tabliers des anges
se sème des pinsons

 

Leurs voltes qui s'enlacent
se dénouent et se brassent
en gerbes se dispersent
plus loin qu'aux horizons

 

Jeux héraclitéens
où vont tous les chemins
au gré des tourbillons
vers la même émotion    

Voir les commentaires

Les 4 yogas de l'Inde (Romain Rolland)

Romain Rolland (1866-1944) , prix Nobel de littérature en 1915 , fut
un grand connaisseur de l'hindouisme et de ses textes (notamment les
Vedas) . En 1924 il publia un texte sur Gandhi , puis celui de 1929
sur Vivekananda et les quatre yogas de l'Inde , dont nous partirons

dans cet article .

 

Pour comprendre les philosophes des Vedas , on doit d'abord réaliser
qu'ils se  fondent sur le concept de non-violence ("ahimsa") et
d'illusions de nos impressions sur le monde , de la confusion entre
le paraître et l'être (la "Maya") .
Donnons un aperçu sur ce concept de maya et tout d'abord de
"l'advaita" : ce terme sanskrit est basé sur le préfixe privatif
"a" ("non") et la racine "dv" que l'on retrouve dans "deux" , le latin
et le grec "duo" : pour l'advaitiste  le monde n'est pas "deux" ou

multiple , le principe essentiel du monde est "un" , c'est l'unité

cosmique transcendante qui est le souffle et l'élan qui anime tout

l'univers ( que l'hindouisme appelle le "Brahman" , que Lao Tseu

dans la tradition de Chine appelle le "Tao" ou "Dao") .
L'univers est un jeu spontané de cet élan qui , s'il peut être décrit,
le sera par "Sat" (Vérité illimitée) , "Chit"(Conscience illimitée)
et "Ananda"(Félicitée suprême) .
Ce concept "d'advaita" correspond à une philosophie dite "moniste"
(de monos ,pour "un" , comme pour le Taoisme ou le Bouddhisme) .
La plupard des "gourous" hindouistes sont inspirés pas "l'advaita".

 

Au fur et à mesure que cet élan créateur s'incarne dans le monde ,
une différentiation s'opère entre l'élan qui l'anime et la perception
qu'en ont "les êtres animés" :
tout ceci est une illusion , le monde est un jeu d'illusions dira
Bouddha .
Les advaitistes hindous dont Shankara et Vivekananda , diront que le
monde est réel , mais que les perceptions que nous en avons sont
toutes plus ou moins entachées de faussetés : cet écran interposé
entre le réel et nos perceptions est la "maya" .
On doit réaliser qu'il y a une réalité "en soi" , et des réalités
relatives que nous percevons et analysons , par exemple à travers
les lois de la science ( la théorie de la "Relativité restreinte ou
générale" , la théorie des quantas sont en définitive des "modèles"
qui permettent de réaliser des prévisions chacune dans leurs domaines
d'applications , mais sont-elles des théories "indestructibles"
décrivant une réalité ultime , aucun scientifique sérieux ne sera
tenté par une telle affirmation : ce sont des vérités relatives)  , et
ces "réalités relatives" sont la maya .
Donnons une deuxième illustration de ce que peut-être une vérité
relative : Dans le paragraphe 38 du "Tao Te King" , Lao Tseu dit
"après la perte du Tao vient la vertu / après la perte de la vertu
vient la bonté/ après la perte de la bonté vient la justice / après
la perte de la justice vient le rite ."
On peut ainsi concevoir que le "rite" est la manifestation la plus
inférieure de la vérité (une vérité dont on ne connaît plus le sens
mais qu'on continue à appliquer de façon purement mécanique ou
dogmatiquement "intéressée" , pour acquérir une "position") .

 

Romain Rolland nous dit :
La psyché de L'Inde se sent depuis des millénaires enveloppée de ce
filet gigantesque de la maya   .. et a cherché le moyen de passer
entre les mailles pour aller vers la lumière .
La lumière vers toujours plus de vérité et de sincérité , de liberté
et d'émancipation des dogmes  des idées reçues et de la roue du Karma
(l'allégorie du rocher de Sisyphe nous est peut-être plus familière
que la roue du Karma) , dans une recherche de toujours plus
d'altruisme , de compassion , de sollicitude envers toute forme de
vie ... du moins pour ceux qui adhère à cette conception de l'advaita .

 

Comment tendre vers cette liberté , cette libération ?
Il y a quatre voies , quatre types de yogas , pour aller vers le
Sat-Chit-Ananda .
Le karma yoga ou le yoga des oeuvres , s'inscrit dans un engagement et
un travail matériel : "ne pas chercher à fuir les rouages de la roue
du Karma , de la machinerie du monde , mais apprendre à les manier ...
partir du dedans pour aller vers le dehors ...apprendre à être
paisible et libre dans le travail " .
On pourrait exprimer ceci en disant"apprendre à "conscientiser" toujours
un peu plus chaque geste , chaque mouvement , chaque respiration  ,
de façon spontanée , non comme quelque chose ressentie comme un

devoir.

Il y a deux voeux (pas deux devoirs) dira Vivekananda :
1) vouloir tendre à la vérité    2) aider le monde

 

Le Bakti yoga ou le yoga du coeur , de la dévotion et de l'amour .
Dévotion n'est qu'un mot ; d'abord , qu'est-ce que la dévotion n'est
pas? Déjà , être dévot semble être à l'opposé de la dévotion !
Pour Vivekananda ,la vraie dévotion est le contact direct de l'âme
à Dieu ..."le travail réel de la religion ne concerne que moi . J'ai
mon idéal à moi , je dois le tenir secret et sacré ...la religion
profonde ne peut pas être rendue publique ...Je ne peux préparer mes
sentiments religieux en cinq minutes ...Une telle comédie est le pire
des blasphèmes ...comment des hommes peuvent-ils tolérer ce dressage
religieux !( p 52 tII) .
On le voit , pour Vivekananda , les tartufferies ou les intégrismes
sont les mêmes par toutes latitudes .
Si l'on exclut l'attitude du "dévot",quelle autre voie de "dévotion"?
Plus certainement dans le sens "d'être dévoué" , et comme précédemment
de "conscientiser" chaque attitude , chaque pensée dans ce sens du
dévouement à Dieu ,la plus haute dévotion étant celle qui conduit à

Dieu
"L'idéal est de voir Dieu " (et son amour) "en toutes choses . Mais
si vous ne pouvez le voir ainsi , voyez-le dans une chose, dans celle
que vous voulez , et ensuite dans une autre . Vous avancerez ainsi à
petits pas ...L'âme a devant soi la vie infinie ...Prenez votre temps
et vous atteindrez votre but "(tII p 50)

 

Le Raja yoga ou yoga de l'esprit , de la concentration .
Là il s'agit de ne pas s'agiter , agir et agiter sont deux pôles
inconciliables .
Pour Vivekananda "les pouvoirs de l'esprit sont des rais de lumière
dispersés , il faut les concentrer en faisceau pour qu'ils fassent
flambeau "(tII p 63) ... mais attention aux dérives ! :
"Tous ces inspirés ..rapportent de cet état , avec de grandes vérités
, de grandes erreurs , des fanatismes ... des hallucinations au bord
de la folie "(tII p63) .
L'objectif pourrait être de tendre "vers la suppression complète des
ondes dans l'océan de l'esprit " (tII p65) .
Quatre préalables sont concernés:
1) avoir conscience intime , pas seulement en parole , de "l'ahimsa" ,
la non violence envers toute forme d'existence .
2) rechercher la sincérité absolue dans tous les domaines d'activités
3) La non-convoitise , dans tous les domaines (charnels entre autres)
4) agir avec désintéressement
Il s'agit dès lors de tendre vers un calme , une paix et un vide
intérieur laissant la place à une conscience supérieure qui serait
en chacun d'entre nous ( le "jiva" qui est la part de chacun le mettant
en contact avec le Brahman ) : un peu et sous toute réserve , à titre
d'illustration , comme le  "daimon" de Socrate le mettant en relation
avec la divinité .

 

Le jnana yoga , ou yoga de la connaissance , de la conscience .
Il s'agit là de la voie qui consiste à tenter d'élever son niveau de
conscience par la réflexion , par la discrimination (viveka en
sanskrit)  c'est à dire la capacité raisonnée de faire le tri entre
toutes sortes de présupposés (c'est en quelque sorte la voie décrite
par Descartes : soumettre toute opinion à la raison , en priorité) :
 d'où le nom de Vivekananda , qui s'inscrit ainsi doublement sous les
voeux de discrimination raisonnée et d'ananda (joie , amour) .
Dans la démarche scientifique "occidentale", on pourrait dire que
l'objectif est de tendre vers une théorie de l'unité , en analysant
les faits sous leurs aspects extérieurs .
Dans la démarche hindouiste ,il s'agit d'une recherche "intérieure"
de tout ce qui peut tendre à l'unité des phénomènes .
Il faut prendre garde cependant à toute forme de prétention propre
à un un aspect de la  "connaissance" dans le monde occidental : ici ,
on assimile trop facilement l'intelligence à une capacité de mémoriser
des connaissances et à faire de la "jonglerie" intellectuelle avec
celles-ci : c'est  "évidemment" la face noire de l'intelligence ,
où des individus , sans avoir rien compris , délivre des discours à
n'en plus finir en déversant des flots de savoirs . C'est du sophisme
à la grecque tant décrié par Platon et Socrate , ce n'est plus de la
"sophia" et de la philosophie .
Le deuxième aspect critiquable dans le monde "occidental" , mais aussi
dans la voie hindouiste du jnana , est qu'en croyant multiplier les
exemples , les expériences et les connaissances , on arrive à une
vision "vraie" des phénomènes : vous pouvez examiner un arbre sous
toutes les "coutures" , en faire des descriptions toutes plus
exhaustives .... vous ne reconstituerez par pour autant un arbre
"en vie" : il manque toujours quelque chose à cette "connaissance".

 

On pourrait dire pour tenter de donner une conclusion que la voie du
jnana yoga est celle de Montaigne ( tout en enquêtant perpétuellement
se dire "que sais-je" et "mieux vaut une tête bien faite que bien
pleine") et de Spinoza (se débarrasser par la raison des affects
négatifs pour tendre vers une joie durable ) , mais ceci serait encore
une autre histoire ....
                                                                        phitey@free.fr
 

Voir les commentaires

Socrate , Jésus , Bouddha et Lao Tseu

Nous partons ici du livre de Frédéric Lenoir : Socrate , Jésus , Bouddha ,

trois maîtres de vie , auquel je joins un quatrième avec Lao Tseu .

 

Reprenons les conclusions de Frédéric Lenoir  qui prévalent aussi

bien pour Lao Tseu:
loin de s'opposer , les préceptes de ces quatre maîtres  ne
cessent de renvoyer l'un à l'autre ..
Chacun à sa manière ils ont invité les humains à vivre les yeux
ouverts , en communion joyeuse les uns avec les autres ...
Ils incitent  chacun à prendre conscience de ses limites tout
en montrant sans cesse la voie d'un dépassement et d'un progrès
Ils n'ont cessé de vivre en dehors des normes et des dogmes de
leurs époques , en recherche constante d'un "vrai" qui n'a de
sens que si ce vrai permet d'agir de manière bonne ...que si
ce vrai est mis en pratique dans le quotidien ,comme ils en ont
montrés l'exemple eux-mêmes .
Ils ne proposent pas un bonheur "clef en main" , des règles et
des principes qu'il suffit d'appliquer les yeux fermés pour
mériter un "salut" , ils proposent une voie de travail , un
élargissement constant de la conscience , une quête permanente
et insatiable de cet élargissement pour aller vers une
libération des illusions qui nous entourent ( nous les appelons
dans notre langage contemporain des "stéréotypes" individuels
ou sociaux , des codifications qu'on applique mécaniquement ,
qui subsistent quand leurs raisons d'être n'est plus qu'une
question d'autorité , etc ...) .
Et tous manifestent une joie de vivre qui va toujours au-delà
des frontières fermées d'horizons individuels , pour se mettre
de plain pied avec les autres , au point que leur statut
personnel leur paraît secondaire  , au point que leurs propres
vies , si elles doivent être mis en jeu est aussi secondaire
par rapport à leurs enseignements .   

quand on jette un regard avec un certain recul sur notre époque
nous pouvons avoir le sentiment que le moule de la pensée unique
du politiquement correct , de la langue de bois , du discours
appris et récité avec plus ou moins de réussite , des
proclamations des "zexperts" et des "zélites" n'ont jamais été
si prégnants dans une société , et si mal employés ...Cette
perception serait vraie et fausse à la fois , car c'est un
phénomène qui a eu lieu à toutes les époques,...du moins dans
les époques historiques .
Si le "parler vrai" paraît de plus en plus un "gros mot" , soyons
averti que cela a souvent , sinon toujours , été le cas .
La recherche de la "vérité" et le parler "vrai" ont souvent
condamné leurs disciples à être en butte à la morale établie
( rappelons que morale veut dire étymologiquement que l'on agit
selon les "moeurs" de son époque ...et que le mot de "moral" a
plus ou moins été remplacé par celui de "politiquement correct"
à notre époque, ce qui revient finalement au même , au prix
d' une adaptation de vocabulaire : la forme change , pas le
fond) .
Nos quatre adeptes du "parler vrai et joyeux" que sont Lao Tseu
Socrate , Jésus et Bouddha , ont connu ces difficultés et se
sont soit retirés de la vie publique et politique ( Bouddha
et LaoTseu) , soit ont continué à interférer avec la vie publique
et politique ( Socrate et Jésus)et l'ont payé de leur vie (ce
qu'ils considéraient comme secondaires par rapport à leurs
liberté de penser et de se comporter)

 

Derrière les mythes , ou les propos déjà évoqués ci-dessus ,
quels sont les points communs de ce qu'on peut appeler leurs
"enseignements"?

principe premier : ouvrir de plus en plus son esprit à son
environnement , au monde , en quête d'une forme d'universel ,
par un élargissement sans cesse revendiqué de la conscience ,
par un cheminement sur la voie de la compassion , de l'amour,
de l'effacement de soi (de "l'ego") :
effacer l'ego , effacer les écrans des illusions qui nous font
des obstacles et des barrières et nous cantonnent dans une
"facilité" du quotidien au prix de beaucoup de "difficultés"

à venir ( la "roue des illusions" que la tradition indoue appelle

le"Samsara", et qui nous enchaine à son manège) .
Si nous voulons progresser vers plus de liberté , d'autonomie
( sans même parler de salut ou d'éveil , ou en en parlant pour
ceux qui le veulent ) , il faut se dégager de ces illusions et
de leur confort à courte vue , des certitudes "en kit" . Il faut
effacer cette complaisance à appliquer mécaniquement des dogmes
sans les comprendre , cette complaisance à se couler dans des
habitudes  bien répertoriées qui  ont reçu l'aval des
"autorités" : tout ce que je sais , c'est que je ne sais rien
dit Socrate , et Lao Tseu lui répond :
"Savoir et douter de son savoir , voilà l'excellence
Ne pas savoir et présumer de son savoir , voilà l'erreur
C'est en étant conscient de son erreur  qu'on peut la corriger"  
( aphorisme no 71) .
Evidemment , cette attitude  a un coût social et nos quatre
maîtres ont empruntés le chemin d'une pauvreté , nécessaire
pour Bouddha ( "il faut se libérer de l'attachement à posséder")
pas suffisante dit encore Socrate.
"Il est plus aisé pour un chameau de passer par le chas d'une
aiguille que pour un nanti de gagner le paradis" semble être
un point d'accord général entre nos quatre personnages
( Matthieu XIX 24 ).
Ouvrir la conscience en se libérant de plus en plus de son "soi"
et plus précisément de son "quant-à-soi" semble bien être une
condition absolument indispensable pour les quatre .

 

deuxième principe :
Si l'image de la caverne de Socrate nous rappelle que nos
connaissances ne sont qu'un lointain reflet de ce qui peut
être , il serait convenable de sortir de cette caverne pour
aller à la rencontre du monde . Encore faut-il savoir que le
chemin est long , et pour reprendre l'image de Socrate , que
l'avancement vers la lumière du dehors en sortant de nos abris
est risqué , demande des efforts constants et résolus , et ne
peut se faire que petit à petit pour habituer progressivement
nos yeux à tous les éblouissements extérieurs .
Je ne suis qu'un taon qui vous aiguillonne , un poisson torpille
qui vous électrise pour essayer de vous donner une impulsion ,
dit Socrate , à vous de vous mettre en marche selon votre rythme
           Sortir , pour quelle destination et quel destin ?


Pour Bouddha , la destination et l'énergie du mouvement sont à
trouver dans une compassion générale pour tous les êtres vivants
, des plus modestes aux plus élaborés . Il ne s'agit pas d'une
compassion "égoïste" dans le but d'atteindre "son éveil
personnel" (puisque l'ego se doit de disparaître) , mais d'un
état où l'être est progressivement imbibé , envahi de ce
sentiment de compassion qui fait évanouir les barrières du soi
et laisse jaillir son élan vers le monde , comme une source qui
s'est dégagée de sa gangue de terre et coule  libérée et
spontanée : la spontanéïté se trouve en avançant , comme
l'allure en marchant , si on ne la trouve pas , c'est qu'on est
sur le mauvais chemin ou au mauvais pas .

 

Pour Lao Tseu , il s'agit de s'inspirer , puis de tendre ou
d'être dans la voie du Tao :
Qu'est-ce que le Tao ? C'est en quelque sorte le mouvement de
l'univers , son souffle , son élan et son énergie , de la plus
petite parcelle de matière jusqu'aux plus indiscernables
perspectives. Citons l'aphorisme 14 évoquant le Tao :

 

Haut , il n'est pas éclairé \ Bas , il n'est pas obscurité
Myriade d'effets  , on ne peut le nommer
Ainsi étant et insubstantiel\Forme sans forme , image sans image
fugitif et insaisisable .
Au devant on n'en voit pas la  tête
à l'arrière , on n'en voit pas la fin

 

Qui se laisse guider sur la voie du Tao
saura garder le cap dans les heurts du présent
Qui saura reconnaître l'origine de tout
aura en main les fils du Tao

 

Accompagner le Tao dans son souffle et sa respiration , en étant
ouvert et sensibilisé à toute forme d'être ou d'état , dans ce
qu'on peut appeler une compassion générale pour toute forme
d'état et même de non-état (de ce qui peut advenir comme de ce
qui s'est passé), voilà la voie du Tao et la voie de la paix
profonde .

 

pour Socrate , comme pour Bouddha ou Lao Tseu , il s'agit de
trouver en son intérieur la force qui préexiste (par la
méditation nous dit Bouddha , par la sensibilité nous dit
Lao Tseu) : par l'écoute  nous dit Socrate , de cette voix
intérieure qu'il appelle le "daïmon" , qui est plus un
compagnon de route qu'un guide , et  dont la voie conduit
à l'élévation , à la sérénité et à la joie .
Il y a un impératif à ce cheminement intérieur : adopter un
comportement de justice la plus complète envers quiconque ,
préférer subir l'injustice que de la commettre , étant
entendu que celui qui commet une injustice ou un acte
délictueux en supportera de son propre fait les conséquences
futures (  un peu dans la tradition de l'ubris grecque , de
cette démesure qui gonfle d'importance jusqu'à éclater d'un coup
d'épingle ; comme pour Bouddha en quelque sorte , où le prévenu
s'enchaîne toujours un peu plus à la roue des conséquences de
ses actes ).

 

Pour Jésus , un chameau passera plus facilement par le chas
d'une aiguille que le "nanti" (plus que le riche) atteindra le
paradis . Par "nanti" , on peut convenir qu'il s'agit aussi
bien des "gardiens du temple" que des "marchands du temple"
que Jésus est obligé de "chasser" , et de l'hypocrisie
générale dont s'inspire les "pharisiens" .
Une faute à la sincérité des actes est un élément non pas
impardonnable , mais un élément de sortie de route aussi
imparable que l'est un acte de violence pour Bouddha ou
un acte d'injustice pour Socrate  , aussi enfantin que la
raideur de celui qui croit s'opposer à un équilibre du Tao
Pour Jésus , le mouvement du monde est régi par un amour
universel qui touche dans la plus parfaite égalité tous les
êtres ( dans la plus parfaite justice dirait Socrate) et se
mettre en travers de cet élan est aussi peu pourvu de sens
que de prétendre ébranler un équilibre mis en place par le
Tao ; c'est un acte de démesure pour les grecs , un acte
"insensé" .

 

Les destinations proposées par ces quatre "maitres de vie"
(comme le dit Frédéric Lenoir) ayant été très rapidement
évoquées il reste à chacun de trouver le destin auquel il
aspire , d'avancer dans la quête de sens qu'il pourrait
trouver à sa vie , étant entendu que ces quatre maîtres
ont tous mis en garde contre les manques de sincérités qui
peuvent jalonner le cours d'une activité , et les
conséquences que des actions d'opérette ou "insensées"
peuvent avoir .                       

                                                                phirey@free.fr

 

Voir les commentaires

Onomatopées dans les langues indo européennes (suite article 24 Mars 2019)

Dans l'article du 24 Mars 2019 , une estimation de l'origine des mots
indo européens à partir d'onomatopées était évaluée autour de 5% .
Nous avons examiné six de ces onomatopées; poursuivons-en l'examen avec
six autres :

 

1) Onomatopée Pip : dés pipés , pipelette , pipeau
L'onomatopée évoque des cris de jeunes oiseaux et des sifflements
divers : grec pipizo ( pépier) , latin pipio ( jeune oiseau qui piaule)
en langages contemporain : pépier ( to peep en anglais), pépiements ,
piaulements , piailler , piaf , ...
Du latin pipio ( accusatif pipionem) nous vient pigeon , puis dans un
sens péjoratif : pigeonner , se faire prendre pour un pigeon .
Par l'ancien français , on a eu pipe (petite flute au XIIème) et de là
pipeau et piper ( jouer d'une flute pour imiter des cris d'oiseaux ) ,
pipelette , ...
Piper a pris une forte connotation de tromperies , et l'appellation est
passée aux dés et à toutes sortes de malversation : "c'est du pipeau !"
De pipe (flute) et pipeau est venue l'idée d'objet en tuyau , et de pipe
pour fumer , de pipe-line (ligne de tuyaux en anglais pour les
transports de liquides) , pipette , en allemand Pfeife (pipe) , en
suisse dialectal pfifer qui à donné fifre en français , sous-fifre ,
fifrelin ...
De l'idée de siffler , on est passé à celle de "siffler du liquide"
et à "piaule" ( taverne ) , puis à chambre .  

 

2) Du chat-huant aux Chouans (onomatopée  Kau , Ku) ( Pokorny 535-36)
L'onomatopée  évoque un cri aigu :
En sanskrit : koka (hibou) , kukkubha( coq , faisant) ; en grec kikkos
(poussin) , kikubos (hibou) ,kauex (mouette , oiseau de mer); en latin
cavannus (chouette) , cucubio (hululer) , ...
En descendent coucou , cacaber (cris de caille , de perdrix , pintade)
Du francique Kawa nous viennent choucas et chouette , puis chauve-souris
(par altération de Kawa sous l'influence de calvus) , chat-huant .
De l'imitation du cri des chat-huants pendant les guerres de Vendée nous
viennent Chouans , chouanerie ...
On peut joindre à cette série la suivante , symbolisée par Kok(o)
(Pok. 611) : coq , cocorico , coquart ( oiseau de basse-cour en ancien
français) , puis de là cocardier (plus ou moins fanfaron comme un coq)
cocarde , cocasse , coquet , coquelicot , cocotte , s'accoquiner ,
coquin...  

 

3) cric, crac , croc : onomatopées  de cassures , de ruptures .
Cric peut évoquer le bruit sec d'une crécelle , d'une manivelle à cliquet
crac celui d'un craquement , croc un croquement .
De cric (ou cre(c)) ,  on peut déduire un cric pour soulever une voiture ,
un criquet pour ses bruits grésillants , une crécelle , crépiter , des
crépitements , décrépi et décrépitude (mais pas crépir !), une crevasse
pour ses bruits de craquements , crevasser , crever , crevant et
crevaison , ...
De crac plus particulièrement proviennent :
craquement , le craquage (cracking en anglais) du pétrole , craqueler ,
craquelure , des "craques" ( des mensonges) en version péjorative ,
"craquer" , en cédant à un élan  en version positive ...
Enfin à croc , on peut rattacher croquer , croquis , joli(e) à croquer,
croquette , croquant ( dans les deux versions positive et négative :
voleur , ou adorable -- c'est une vraie énantiosémie) , croquignole  
( pendant de cocasse vu au 2) , croquenot pour le bruit des souliers ,
croque-monsieur ou madame , etc...

 

4)clip , clap , clop
Sur la base clap , on a le clappement de langue , le clapet (d'une
soupape ) qu'on retrouve dans "ferme ton clapet" , puis clapot , clapotis
clapoter , clapotement , ...
Sur la base clop , on a clopiner , clopin-clopant , évoluant en éclopé ,
voire clampin par altération . L'origine de cette série est un mot de
latin tardif ( cloppus , boiteux ) , qui est aussi un terme qui a évolué
en clocher ( dans le sens de quelque chose qui cloche) , un clochard ,
marcher à cloche-pied , ...
Sur la base clip , on a le clip-clop du cheval trottinant , clipper (en
appuyant sur un bouton pression , une pince à cheveu ,la cheville d'un
meuble en kit) ,  voire un clip video (coupure dans un album) ou cliper
une aile d'une reine dans une ruche ( lui couper une aile pour

l'empêcher de partir ) , ...

 

5) Clock et cloque
A l'origine , il y a le mot de latin "médiévalisé" clocca (cloche d'un
clocher) qui a donné les deux mots précédents , puis l'anglais clock
(alarm-clock pour le réveil-matin) , qui évoquent des bruits , des
tintements relatifs à la mesure du temps .
Puis des diminutifs interviennent : clocheton , clochette ( qui est
aussi le nom de la campanule bleue des prés pour sa forme caractérisée)
Dans le nord de la France , le "ch" laisse plus volontiers la place au
son "c" : on a alors cloque (d'abord pour cloche , puis le sens évolue)

Notons à ce propos que les mots anglais venant du latin médiéval ou de
l'ancien français  conservent plus volontiers le son "c" que le son
"ch" : confère par exemple cap et chapeau , cat et chat , fork et
fourche , car et char , castle et château , etc ...

 

6) Noms d'oiseaux
Qu'y a-t-il de commun entre un géranium et un pédigrée ? la grue cendrée!
Pédigrée est pour "pied de grue" , symbole dans un arbre généalogique
des bifurcations qui interviennent ( image employée vers le XVème siècle,
qui a subi l'influence de l'anglais "degree" pour expliquer les deux "e"
à la fin du mot) .
Quant-au "géranium" , il doit son nom à ses fruits secs en "bec de grue"
Il y a aussi la grue ( et le grutier) , dont l'allure est sensée
représenter l'animal , et qui fait aussi le "pied de grue" .
L'onomatopée est représentée par Ger , (Pok 383-85) , qui correspondait
pour les anciens grecs au cri de l'animal .

Qu'y a-t-il également de commun entre une dupe et une personne huppée ?
L'oiseau huppe , dont le cri oup,oup,oup a donné en grec l'onomatopée
épopoï , et son nom latin upupa (Pok 325) ( de upupa viennent les deux "p"

en français ).
Le qualificatif "de huppe" a donné "dupe" et duper , duperie , dans un
aspect péjoratif ; houppe a un aspect neutre et correspond en français
à une touffe ; huppé est l'aspect positif dans cette série .

 

 

 

Voir les commentaires

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>