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Mots dérivés d'onomatopées dans les langages indo européens

Il y a eu par le passé de longues discussions pour déterminer
si l'origine des mots avait pour seule base des onomatopées ,

imitant des bruits de l'environnement :

la connaissance plus développée des racines indo européenne

a permis de clore le débat en fixant aux alentours de 5% la part

des mots dérivant de ces onomatopées (pour les langages indo

européens en tout cas).

 

Examinons en quelques-uns :

1) du toc , ou toc-toc ? La famille du verbe toucher .
La famille de mots s'est étoffée à partir du latin tardif toccare
("faire toc" , toucher ) qui a progressivement supplanté le
verbe tango (toucher ,  d'où sont issus tangible , tangent ,
contact , tact ,...) :
sur la base toc , s'en déduisent du "toc" (un mauvais coup) , un
toquard , toquer puis toqué ( un peu frappé) , une toquade , une
tocante , une toccata en musique , ...et le tocsin ( sin pour
signal , venant de coups frappés sur des cloches) .
Sur la base toche ou touche ( le c devenant une fois sur deux
un ch) : toucher , touchant , une touche (4 ou 5 sens en
français) , attouchement , retouche , intouchable , Sainte
Nitouche .. , touche-à-tout , en anglais touch , touching ,
french-touch , ...

 

2)Complètement tapé , celui-là !
Pokorny l'enregistre sous la racine symbolisée par Dhabh(1)
(étonner,frapper) ; on retrouve :
taper , tape , retape , tapoter , tapin , tapé , tape-à-l'oeil
(on retrouve les sens péjoratifs de toc ) , ..
Sur la base germanique et du francique tappo ( bouchon) , on
retrouve tampon (pour boucher ,puis pour marquer) , tamponner
(les lèvres avec une serviette , ou un visa , ..) .
En anglais to dab (tamponner) , en allemand tappen (aller à
tatons) , néerlandais deppen (tamponner) ,...

 

3) Pic et pic
Evoque un coup porté par un objet pointu : (Spiko 999 de Pok)
Sur la base pic , on a : pic, tomber à pic , picoter , picotin,
picaillons ("broutilles") , picador , pique , piquet , piquette
piquer et piquer au sens de voler , espagnol picaro ("piqueur"
, brigand) et picaresque (rien à voir avec picard ..),
pick-pocket , piqure , wood-pecker (pivert) , avoir une pique
avec qq , peak en anglais , pequeno (malingre en espagnol) et
péquin , pecque en français , piccolo en italien  ...
sur la base du changement c en ch , pic est devenu pioche , et
de là piocher , tête de pioche , ...
En latin la pie est "pica" : le disparition du c a donc donné
pie , pivert .

 

4) tête à claques !

Les onomatopées clic ou clac évoquent un "claquement" et
donnent des mots comme :
un clic-clac , des claques et faire la claque , un claquement,
des cliques (d'abord musicales , ensuite cela se gâte ) , un
déclic , du clinquant , un cliquet , cliqueter , ..
De clinquer , on est passé à clincaille ( de la feraille)
puis à ...quincailler , quincaillerie .
Même évolution pour requinquer , à partir de reclinquer
(redonner son clinquant) .
Avec le changement du "c" en "ch" , on obtient :
des clichés , en anglais (uniquement) on fait des clash ..
en allemand  "klatschen" (applaudir) , néerlandais kletsen
(faire splash , des clash ...),...

 

5) c'est barbare ! (mais pas barbant)
Pokorny a symbolisé la racine par Baba (no 91-92) (bruits
confus, charabia) .
On retrouve le sanskrit barbarah (balbutiements) , bababa
( crépitement du feu) , barbaros en grec (d'un étranger ,
langage incompréhensible) et ...barbare en français .
Sur la base Bab , on a encore babil , balbutier , babine
l'italien bambo puis bambino qui a donné bambin , l'anglais
baby ..et seulement au XXème siècle , le mot tout récent
venant de l'anglais ....bébé !( avant , on disait
nourrisson , nouveau-né , ..)

 

6) Le mystère des mots , dévoilé :
Ici , l'onomatopée est Mu (bruit , bruit sourd) , base meuh
des vaches .
On a to moo en anglais (faire meuh) , meugler .
En sanskrit , mukha est la bouche , muka est muet .
En grec , on a muo (avoir la bouche close , se fermer),
mustax (lêvre supérieure , puis moustache) ,musterion
(cérémonie religieuse secrète , genre mystère d'Eleusis)
mulla(lèvre),....en latin muttum (grognement , son) , mutus
("qui ne sait faire que "Mu" , muet) ...
Dans le vocabulaire contemporain , muttum a donné "mot" .
On a aussi motus , et muet , mutisme , mugir , meugler..
Du grec s'en déduisent moustache , mystère , mystique ,
mystifier , ....

 

Le mystère des mots est bien résolu :
on reprendra l'article des onomatopées plus tard .
Notons que ces onomatopées , essentiellement liées à des
sons , ne se sont pas cantonnées dans ce registre , et
comme beaucoup de racines , partant d'un élément de nature
concrète , évoluent vers des degrés d'abstraction plus élevé ,

et vers des sens pouvant aller du péjoratif le plus marqué ,

jusqu'à des termes trés "positifs" : évolution habituelle vers

l'abstraction et vers l'ouverture du registre , pouvant aller

jusqu'à des termes de significations opposées (énianthosémie) ;  
   

                                                                                           phirey@free.fr

 

 

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L'explosion du Santorin et les 10 plaies d'Egypte

L'explosion volcanique du Santorin en Grèce comparée aux  grandes
éruptions des  150 dernières années .

 

Les dernières études sur le Santorin situent l'explosion du
volcan vers -1600 de notre ère , et évaluent l 'expulsion
de matériaux de 80 à 100 kilomètres cubes .
S'il est difficile d'évaluer l'impact que cet évènement a eu
directement sur les zones géographiques environnantes , des
études comparatives avec des éruptions de grandes ampleurs au
XX ème siècle , bien documentées quant-à elles , permettent
de faire un certain nombre d'évaluations sur ce qui s'est
passé à cette époque .

 

la plus grande explosion récente est celle du Pinatubo en 1991
à 100 km de Manille dans les Philippines .
Là , il y a eu une projection de résidus volcaniques d'une
dizaine de kilomètres cubes , doublée d'un Tsunami , et de
projections de cendres et de soufre à 30 km d'altitude , qui
ont fait plusieurs fois le tour de la Terre :
le bilan est d'environ 1000 morts , et d'un refroidissement
global du climat mondial de 0,5 degré pendant environ 2 ans .


    
Le Krakatoa , en 1883 , dans la même région Indonésie -
Philippines , a expulsé une quantité  de matériaux évaluée
entre 10 et 20 kilomètres cubes : le bilan est encore plus
meurtrier , avec environ 40 000 décès .
Le refroidissement mondial du climat a duré environ 5 ans ,
avec une diminution évaluée en moyenne sur ces 5 années

à 0,3 degré .
L'explosion a été entendue jusqu'à l'ile Maurice , à près de
4000 km de distance .

 

La dernière éruption majeure contemporaine est celle du
Tambora (toujours dans la même région , en Indonésie) ,
en 1815 : explosion 4 à 5 fois plus importante que les
précédentes , avec projection de 50  kilomètres cubes de
résidus , tsunami , refroidissement général des
températures :
Les répercussions sur le climat mondial se sont traduites
par "l'été sans soleil" de 1815 en Europe ,  des famines
importantes dans toutes nos régions , une pandémie mondiale
de choléra : estimation de l'ordre de 100 000 décès induits
sur l'ensemble de la planète .

 

Sur ces bases qui sont assez générales pour fournir une trame
d'ensemble sur ce qui se passe dans des explosions de cette
nature , qu'en a t-il bien pu  être des conséquences de
l'explosion du Santorin en mer Egée ?
Le volume de projections lui , est bien estimé de nos jours :
environ 100 kilomètres cubes , 10 fois l'ampleur du Krakatoa,
2 fois celle du Tambora et ses dizaines de milliers de décès.
On imagine sans peine l'ampleur des dégâts provoqués à des
centaines de km  du lieu de l'explosion en mer Egée .
En Crête , à quelques dizaines de km de là , les répercussions
directes et le tsunami  ont portées un coup très sévère à la
civilisation minoénne , en voie de  disparition dans les 50

années qui ont suivi .
Mais en Egypte , guère plus éloignée , vu l'ampleur du
cataclysme , à quelques centaines de km de là ?
Si l'éruption du Tambora a pu provoquer un été sans soleil ,
de grandes épidémies et des famines en Europe à des milliers
de km du site en 1815 , une éruption du double d'importance ,
à quelques centaines de km de distance , a du provoquer pour
le moins des traumatismes comparables , ou nettement plus
forts .
Le problème étant qu'en 1815 , il y avait suffisamment de
chroniqueurs pour décrire ou mesurer la portée des évènements
(dont lord Byron et Marie Shelley , en résidence en Suisse à
cette époque , qui ont longuement décrit les conséquences
terribles de la famine en Valais et Genevois) .
En -1600 avant notre ère , même en Egypte , les commentaires
directs sont inexistants :
Reste la Bible , l'exode de Moïse d'Egypte , situé à la même
époque que cette explosion , et la description des 10 plaies
d' Egypte , assez compatibles avec les conséquences qu'une
pareille explosion a pu avoir .
Rien dans la description des 10 plaies d'Egypte n'est
disproportionné avec ce que l'on sait maintenant sur de
pareilles catastrophes : l'éjection de centaines de milliers
de tonnes de soufre en haute atmosphère occasionne des pluies
acides pendant plusieurs années , le tsunami est largement
allé sur les côtes égyptiennes , on peut estimer le
refroidissement des températures à 1 degré pour le moins
pendant plusieurs années , le manque d'hygiène et d'eau propre
à la consommation peut provoquer de terribles épidémies etc...

 

En regard de ces gigantesques explosions , la minuscule
éruption du volcan islandais dans les années 2010 , qui a
ralenti le trafic aérien pendant plusieurs mois , nous montre
combien nous pouvons , même de nos jours , être fragiles devant
les manifestations de la nature .
Il n'y a pas que la crise des subprimes qui peut atteindre
notre belle sérénité de contemporains .ou que les fiascos des
footballeurs ruinés dans certaines opérations immobilières...

                                                                          phirey@free.fr

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Feu d'artifice , artifice des feux

Grésil d'étincelles , arpèges de frissons
crépitements de soies dans le velours des nuits
bruissements de couleurs , voltes de tourbillons
aubaines d'innocence en des rideaux de pluies

 

Drapés de frondaisons qui ouvrent leurs corolles
aux tournoiements des airs en mille irisations ,
cosmétique des coeurs où des comètes frôlent
la grâce des bonheurs en leurs  divagations      

    
    
Où des houles vibrées dans le soir se projettent
en des voiles d'écumes dans le temps suspendu ,
où plus rien ne se joue où plus rien ne se prête
qu'à cet enchantement au souffle de ses flux

 

Où dans la profondeur de ces nuits éblouies
il n'est plus de raison qu'être en cet abandon
dans la limpidité d'un espace infini
dénué de frontière au coeur des unissons .        

                                                                               phirey@free.fr

 

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Du cheval au chien et au canard en indo européen

Le concept de cheval est représenté dans les langues indo-européennes
par 4 séries principales :

 

1) la racine correspondant à équestre , équitation est symbolisée par
Ekuos (racine 301-302 de Pokorny) :
En grec elle est représentée par hippos , le changement du p grec en q
latin étant fréquente ( par exemple , 5 en grec se dit penté /cf
pentagone / et quinque en latin) :
On rencontre comme série de mots contemporains des mots associés comme
hippodrome (lieu  où courent les chevaux) , hippique , hippopotame
(cheval du fleuve) , hippocampe (cheval sinueux , en courbes),le prénom
Philippe (qui aime les chevaux)...
Le mot latin correspondant est "equus" : on retrouve cette racine dans
une série qui va de équestre , à équidés , équin , équitation .
De "equiferus" (cheval sauvage) abrégé en eciferus , l'espagnol a crée
ezebra en vieux langage , puis cebra , qui s'est transformé en "zèbre"
en français , puis zébrure , ...

 

2) Une deuxième racine est celle que l'on retrouve dans courir , qui
est une des facultés appréciées du cheval (racine symbolisée par Kers):
On la retrouve dans coursier .
La voie germanique de cette série correspond au proto-germanique
hursan (cheval) , qui est devenu Ross en allemand puis rosse en
français avec des variantes comme rossard et Rossinante (cheval de don
Quichotte), et "horse" en anglais , apparenté à "hurry"(se précipiter).
Ces termes associés à cheval ne sont qu'une sous-série de la série
principal , dont nous citerons entre autres exemples :
courir , discourir , concourir et concurrent , courrier , recours ,
parcours , secours et secourir , course , encours et encourir , ..
 

3)une troisième racine correspond aux mots Pferd (cheval en allemand)
et à palefrenier , palefroi en français .
Elle est symbolisée par Reidh (Pok 861)("se déplacer à cheval").
Les premiers mots cités se déduisent du latin paraveredus ( à
découper en para-ve-redus) , qui est un cheval de réserve dans les
postes d'acheminement du courrier : seul "redus" (venant du celte
gaulois reda , charriot à chevaux) se rapporte à la racine Reidh .
On voit que le chemin de paraveredus à palefrenier et Pferd n'est pas
un chemin de tout repos ...
Dans cette série , on retrouve en anglais ride (aller à cheval) ,
Road (chemin pour les chevaux , puis route ), ready (prêt..à aller à
cheval) .

 

4) La quatrième racine n'est pas vraiment clairement identifiée
actuellement en termes indo-européens:
c'est celle qui correspond à cheval , cavalier , chevalier , cavale
chevaucher, cavaleur , cavalcade (autant de "ch" que de "c", selon une
distribution assez habituelle) , etc...
Elle provient du latin cabalus (cheval) , qui a donné cavallo en
italien et espagnol , Kobyla (jument en russe) , cal en roumain ,
cavalry et chivalry en anglais , ...
Dans les langues indo-européennes slaves cheval se dit Kon (polonais ,
bulgare) , Kin (ukrainien) , Kun(tchèque) , Konj( serbe , croate,
slovéne , macédonien , ....) .
Pokorny a proposé de rapprocher ces deux séries sous la racine
symbolisée par K(voyelle)b-n , mais l'indécision domine toujours
actuellement : ce qui est sûr , c'est que chaque "sous"-série est
très bien individualisée , mais la fusion des deux plus incertaine .

 

5) Arrivons en maintenant à "canasson" : il provient selon toute
"invraisemblance" du latin "canis" (chien !) .
Déroulons les variations cette racine symbolisée par Kuon(Pok 632-33) .
En grec chien se dit kunos , et a donné en français notamment :
cynique ( c'est Diogène vivant dans son tonneau qui a été qualifié
de philosophe cynique , puisqu'il vivait comme un chien et qu'il le
revendiquait au mépris des conventions sociales ) , cynisme ,
cynodrome , cynégétique , et cynorhodon( rhodos , rose ou rouge en
grec comme la ville de Rhodes ou les rhododendrons , parce que ces
capsules d'églantier , dont on ne fait plus que des confitures
actuellement , était considérées comme des remèdes contre les
morsures de chiens ) .
En latin le chien est donc canis ( "cave canem" dit la mosaïque ,
"garde chien") . Il se décline en canidé , canin , canine  et
canicule (c'est la constellation du chien qui apparaît vers le 1er
au 10 Août qui est à l'origine du concept de canicule , période
la plus chaude de l'année) .
Avec une initiale en "ch" , on a chenil , chenille (personne
méchante au Moyen age , puis tissu velouté vers 1600 , et chenille
, puis chenille de tank au XXème siècle ) , chienne , chiennerie ,
chenet ( avec tête de chien) , chiendent , écheniller , ....
Avec initiale en "c" , on a encore canaille , cagnard et cagnia
( autres versions de canicule / c'est le cagnard ! ou la cagnia !)
décaniller , cagnotte ( "gamelle" du chien , puis divers
récipients) .
Quant-à canasson , le mot est apparu vers les années 1860 : les
mots les plus récents sont souvent les plus difficiles à circonscrire
Un mot ne surgissant pas du néant doit avoir des ancêtres :
c'est d'abord "cagne"(chienne) , apparue vers 1100-1200 , puis
"cagnard" (paresseux , indolent comme un chien qui doit dormir plus
de 12 h par jour) , apparu vers 1500 , moyen anglais caynard
(paresseux , indolent) vers 1300 , puis plus tardivement "canard"
comme abréviation de cagnard ,pour désigner un mauvais cheval :
il est vraisemblable qu'un "canard boiteux" soit dès lors un
canasson qui boitille , plutôt que le volatil du même nom .

 

6) Et maintenant canard (le volatil) : la racine est symbolisée
par anat(Pok 41-42) .
En sanskrit ,  "ati" (oiseau d'eau) , en grec netta
(canard) , en latin anas(génitif : anatis)/canard , nous donnent
les ancêtres de notre canard ( en allemand Ente / le canard anglais
duck se rapportant à une autre racine ) .
Le "c" en français pose problème : l'ancien français pour canard
était "aine" ou "ane" (comma anas en latin) .
Il est interprété comme l'influence de l'onomatopée "can" , version
cancan , couin couin , imitant le cri du canard , qui aurait fait
dériver l'ancien français "ane" en "cane" et canard .
l'onomatopée "can" se retrouve dans "caner" ( signifiant d'abord
caqueter , jacasser / reculer devant le danger , c'est à dire "faire
le canard"/ puis en "français contemporain": "mourir")

 

Voilà pour le "tri" entre un cheval canasson ,dont l'origine se
rapporte à un canard (ici un chien paresseux) , et un véritable
canard qui a tout aussi mauvaise réputation que le chien paresseux :
il fait des canards (des fausses notes) , il fait le canard (il est
poltron) , il raconte de fausses nouvelles (des canards , des
"cracks") , mais a tout de même des compensations : il écrit dans
un canard , et quand on le trempe dans un café ou un alcool , c'est
un très bon canard ...
 

 

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D'autres racines indo-européennes pour "parler"

Poursuivons l'examen , déjà commencé dans l'article du 20/11/2018 ,
des différentes racines indo européennes qui expriment les
concepts de "parler" .
On avait examiné les racines de parole/ verbe et word / de logos
et dialogue / oral  et oratoire / loquace , locuteur / dire ,
dogme / -phone , phonique , enfant .
Cet examen avait été fait en faisant ressortir dans chaque racine
les termes à connotations positives ( comme "éloge" pour la racine
de "logos") , ou négatives ( comme logorrhée , pour cette même
racine de logos) , ou neutres ( par exemple "dialogue") .
Nous poursuivons ici dans le même sens , en groupant de plus les
racines suivant leurs degrés d'abstraction dans leurs évolutions
du concret à l'abstrait , et leur origine dans le domaine du
concret .

1) Les racines qui expriment à l'origine l'activité  physique
suivante :"lancer,jeter, secouer"
La racine symbolisée par Guel(Pokorny 471-72)(lancer) : c'est
celle de qui est à l'origine de parole et de parler , à partir
du latin para-bolare (faire des "paraboles", c'est à dire en
fait "faire des comparaisons") ; le suffixe "bole" vient
lui-même du grec "bolleo" (lancer) , qu'on retrouve dans
discobole , diabolo (roulette qu'on lance) puis "diable" ( là ,
on lance de travers ) , balliste , problème ( pro : devant ;
"qu'on lance devant pour mieux examiner"), symbole (sun:avec;
"qu'on lance avec" , comme un signe de reconnaissance) , emblème
dans un sens voisin , hyperbole("lancer avec exagération") ,
arbalète ( "arc+balète),aboulie( a privatif ; "qui n'a pas la
volonté de lancer"/sans volonté) .
Il y a aussi  des mots récents : embolie (en/ à l'intérieur) ,
métabolisme(métabolé , en grec : idée de changer , transformer)
et "bolide"(lancé à toute allure) , amphibologie (à double sens,
équivoque) .
De ballizo ( grec : danser / on lance en sautillant) et du latin
ballo (danser) nous viennent ensuite bal , ballet , ballade et
balade ,les bras "ballants" , baladin,baladeuse,voire brinque-
baler et baliverne , (mais pas balance , d'autre origine :
bi-lanx , à deux plateaux) , ... etc
Donc , avec des paroles , on "lance des mots" , on fait des
comparaisons : s'en déduisent parloir , parlementer ,Parlement
et pour les sens négatifs  palabre , parlote , déparler  etc...

 

la racine symbolisée par Je,Ie(Pok 502)(jeter,projeter) est
représentée par jactance .
Dans son registre principal , on a :
jet,jeter , projet , projectile , projection , objection ,objectif  
objet (ob , contre/ "lancé contre") , abject("rejeté")et abjection  
adjectif (lancé vers) et adjacent ,déjection , éjecter (hors ) et
éjaculer ,injecter(dans),interjection (entre) et interjeter ,
subjectif (sous)et sousjacent, sujet , trajectoire (à travers) et
trajet , jetée , jeton , conjecture , rejet,rejeton, etc....
Il peut y avoir des aspects élogieux pour celle ou celui "qui en
jette" ( ça dépend un peu de la façon "d'en jeter"...) , ou assez
péjoratif pour un excés de "jactance" (mais...attention...jacasser     
et "barjaquer"/parler à tort et à travers/ ne viennent pas de là..)
Ce qui est jeté est souvent étendu , couché (= jaceo en latin) :de
là nous viennent gisant , gisement , gisant , gite ..
de adjaceo (être étendu auprès de ) nous vient adjacent (pour les
angles par exemple) , puis le latin tardif aiace (voisin) et de là
aise , aisance , malaise , .. l'italien agio (aise ) ,adagio .
De l'italien , ghetare (jeter) a donner ghetto (lieu où l'on
fabriquait les bombardes à Venise ) puis le guetto de Venise .
Du grec iemi ( mouvoir, jeter) nous vient dièse ( dia , à travers:
un ton qui est au milieu).

De la racine symbolisée par Spreg (Pok 996-98) (jeter, disperser)
nous viennent asperger, spergule ( une petite plante qui projette
ses graines),asparagus et asperge , disperser, épars , puis par la
racine germanique to speak(parler), speaker en ancien français ,
speakrine , speech ...

 

De la racine Pel(Pok 801-2)(pousser,donner de l'élan , conduire)
nous viennent appel , appeler, rappel , interpeller ,sex-appeal ,
appeau : appelo en latin viendrait des cris poussés par les bergers
conduisant les troupeaux (en latin opilio , berger , se rattache à
cette série et renforce cette interprétation) .
Le verbe latin est pello(participe pulsus) : s'en déduisent pulsion
pousser , poussée,jeune pousse , poussif, poussette , repousser et
répulsif , compulser et compulsif , propulser ,interpoler ,
impulsif,expulser, pulsation,pouls ,  l'anémone pulsatille des Alpes
to push , etc...
Du grec nous vient catapulte .
Par la voix germanique et l'ancien francique , de "filtiz", nous
viennent filtre et feutre , anglais filter, allemand Filz (feutre ,
et sur la voix péjorative "magouille")

 

Dernière racine sur la voix de ces activités physiques:
la racine Kuet(Pok 632)(secouer) d'où nous viennent discuter ,
discussion .
Le verbe latin est quatio ou quasso participe quassus (secouer) ,
qui a donné casser , concasser ,cassation , casse et la Grande Casse
du côté de l'Izoard ,cassure , cassis (rigole entre des parties
cassées) , cassonade ( sucre cassé) ,fracasser ,fracas ,percussion ,
percuter, concussion sur la voix péjorative , secousse et secouer ,
rescousse sur la voix positive ,to rescue (porter secours) , quash et
squash (de ex-quasso : rejeter,lancer) (en revanche pas de cassette
dans cette série : elle veut dire petite boite , ni de casserole ni
de cassoulet).
De la voix espagnol nous vient  cascar (secouer , frapper) , et delà
casque et casquette .

 

2) Les racines traduisant une activité intellectuelle
La racine Peu (Pok 827)(penser,comprendre) nous donne compter et
conter , raconter , dispute , comptine .
Le verbe latin est puto (penser,calculer) , d'où nous viennent
dispute , imputer, député , réputer , putatif , compte (cum+puto),
acompte , décompte , mécompte , compte-rendu , comptable compteur ,
comptoir , escompter , supputer , etc ..En revanche , attention :
il existe en latin un deuxième sens au verbe  puto qui est :couper
battre , nettoyer . d'abord , pour la cohérence interne de cette
"sous-série" , il faut réaliser que pour nettoyer le linge , on
le battait ( "battre le linge"disait l'expression) , et que pour
nettoyer un buisson , il est nécessaire de couper des branches :
d'où les rapprochements entre battre , couper et nettoyer .Cette
sous-série peut être considérée comme la partie "concrète"de la
série , la partie première étant alors la partie plus abstraite .
Le passage du concret à l'abstrait se fait alors parle concept de
"compter" , le comptage se réalisant par des entailles dans un bâton
ou tout autre objet (on a des vestiges de plus de 20 000 ans
traduisant cette manière de compter) .Cette sous-série est
essentiellement représentée en français par amputer et amputation .

 

La racine Deik(Pok 188-899)(montrer) a déjà été examiné dans
l'article du 20/11 : c'est celle qui conduit à dire .
L'élément qui correspond à la partie concrète de la racine est celui
de "digitus" en latin , c'est à dire le "doigt" .
De cette racine proviennent "dicami"(je montre) en sanscrit , diké
(l'usage , la coutume le droit) en grec , dico (je dis) , indico
(je montre , je prescris)en latin ; jus dico est devenu judex ("je
dis le droit" soit le juge) .
S'en déduisent en français des mots où on retrouve la racine sous
forme "dict" , "dique" , "dit", "dig" :
dicter , bénédiction , contradiction, verdict , dictionnaire /
vindicte ,addiction,dictat ,dictature pour les termes à connotation
négative .
abdiquer , dédicacer, condition , disque , indiquer , juridique ,
judiciaire ,prédication, préjudice , vindicatif , syndic , syndicat..
dit , dire , prédire , interdire , éditer , édit , inédit , ...
Pour les termes conservant un g final :
doigt (digitus en latin) , digitale , digitaline (substance extraite
de la digitale , dont les feuilles sont en forme  de doigt) ,
paradigme et dogme ....
Pour les terminaisons un peu exceptionnelles , on retrouve :
index , venger (de ven-dico : dire le prix/ cf vénal pour la racine
ven) , vengeance , juge ( jus-dico) , revanche , vendetta , ...
Pour la partie germanique , on a essentiellement en anglais :
teach , teacher ...

 

citons maintenant sans détailler :
La racine Gen(connaître , savoir)(Pok376-78) d'où provient : narrer ,
ignare .....
La racine Veidh(diviser , séparer)(Pok 1127-28) : deviser , devis ,
mais aussi diviser , veuf , veuve , widow (veuve , veuf en anglais)
La racine Del(dire , calculer)(Pok 193) , essentiellement représenté
en anglais par talk (dire) , talkative(bavard), tale(conte ,
histoire ) , et le "talkie-walkie" indispensable à certaines sorties

 

On vient donc d'examiner ici le concept de la parole à partir de deux
origines : celle d'une activité  traduisant une énergie physique
(lancer , secouer , jeter) , et celle qui correspond à des stimulus
intellectuels .
Dans chacune des racines correspondantes , les mots qui sont associés
à des paroles sont un peu comme des étoiles dans des galaxies de
termes évoluant chacune dans ses directions et ses axes propres .

 

Voir les commentaires

D'Hubert Védrine à Luc Ferry , des locomotives et des wagons

De la défense (et illustration) des élites de Ferry à l'analyse de
Hubert Védrine ( Les élites sont une locomotive sans wagon ) , on
peut mieux arriver à circonscrire un débat entre une angélisme de
façade et naïf (tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes)
et une observation du paysage actuel non teinté de complaisance :
Si les "zélites" sont si divines que cela (Ferry) , comment
comprendre la fracture entre ces "zélites" et le "peuple" , entre la
"locomotive et les wagons"?

Observons que le mot "élite" est un mot slogan , un concept

valise , qui se déverse avec de plus en plus d'insistance dans les

discours : on ne peut pas ouvrir le moindre journal sans avoir

répété avec insistance au fil des pages le mot "élite" :

mot gadget , slogan s'il en fut ,comme l'anaphore de "tel autre"

dont on entendait derrière ses "la France , la France , la France"

ou ses :"moi P  , moi P , moi P ...."  comme un refrain sur un

canapé de psychanalyste , avec : "moi , moi , moi , moi , moi ...."  
Infantilisme de "zélites" hors-sol tentant à tout prix de s'auto-
glorifier ? Il y a-t-il un tel besoin de reconnaissance de la
grandeur de ces "zélites" que le mot revienne comme une toupie qui
tourne en rond obsessionnellement ?
Et si fracture il y a entre la locomotive et les wagons , qui
est responsable de quoi ?

Le propre de la pensée slogan dont ces "zélites" sont dépositaires
et qui obstrue volontairement le débat sur les responsabilités est
d'abord :

1) Le complotisme : on ne cesse de ridiculiser , et avec quelle
arrogance , les propos de ceux qui expriment des idées contraires
dans un "débat" : c'en est arrivé à des pseudos discussions où on
se soucie bien plus de marquer des points de "Godwin" et de
qualifier de satanique la pensée de l'opposant , qu'à tenter de
réellement discuter .
"Paradoxe" de la "communication" , qui est un des éléments
fondamentaux du "credo" de ces "zélites" , et la réalité du
discours : sataniser l'opposant à coups de satanes conceptuelles,
et dont le complotisme n'est pas un des moindres , est le baba de
la tactique "discursive communicatoire" .
Interdire toute opposition aux "géniales pensées" des zélites
au nom du complotisme , il fallait l'oser .
Est-ce à cela qu'on reconnait ces "zélites" ? tout oser ?


2) la récitation de dogmes inscrit dans le marbre des credos ,
qui sont plus des modes de passages , voire des passades : le
marbre est devenu du sable .
Et quand bien même "on" se serait trompé , on a tout de même
raison : c'est , dit-on , le propre d'une souplesse d'esprit que
de reconnaìtre ses torts , à l'opposé de la "rigidité" des
opposants , de sorte qu'en ultime recours , ce sont ceux qui se
sont trompés qui ont raison .
Les discours un tant soit peu nian-nian sur la fraternité des
peuples européens , sur l'inéluctabilité du "progrès" , sur
l'opportunité de la mondialisation , etc...etc... ressemblent
plus à des propos tenus par des enfants à des enfants , sur la
beauté du Père Noël .

3) Les mensonges caractérisés : Les impôts sur le revenu ont
augmentés de plus de 20% entre 2010 et 2018 ?  cela est
un "faux problème" !. L'Europe a asphixiée les populations de
règlements ?(c'est JC Junker qui le dit en personne ) :
 c'est aussi un faux problème .
La priorité absolue du discours est-elle de réduire les taux
d'endettement assez colossaux du pays ? c'est un faux problème
, la vraie priorité est de réformer la SNCF ( en prenant au
passage près de dizaines de milliards de dettes pour le compte
de l'Etat)  ; la vraie priorité est d'instaurer le prélèvement
à la source des impôts ( pour complexifier un peu plus l'usine
à gaz des prélèvements ) , alors qu'il suffisait de mensualiser
tout le monde ....etc...etc...
De la sorte , on assiste plus à des parties de bonneteau avec
des arguments interchangeables dans tous les sens : vérité du
credo d'un moment , erreur de l'autre côté de la journée ,
l'essentiel étant de savoir tourner sa "voile" dans "le sens de
l'histoire" , au bon moment .

 

Inutile de prolonger plus avant les énumérations de ces tactiques
hors sol , il y en aurait pour quelques dizaines de pages de plus
C'est  un très vieux débat , déjà instauré par Platon sur les
Sophistes : quand le démocratie "communicatoire" , "discursive"
devient essentiellement le propre de techniques et de tactiques
pour mieux essayer de "convaincre" l'électeur , et qu'une fois
l'élection passée , on a déjà fait assez d'efforts pour produire
le discours , il est temps de se reposer , de toute façon on tient
l'essentiel ....etc...etc...
Quand "l'art" de la politique devient celui de faire des
commentaires sur les commentaires...sur les commentaires ...on
voit que ces jeux de miroirs renvoient à la seule chose qui donne
vraiment une idée de l'infini , comme dit le proverbe .
Avec à la clé le "divorce" entre la "locomotive" et les "wagons",
dans un contexte où on ne sait plus qui est vraiment la
"locomotive" et qui sont les "wagons" ....

 

Bilan des courses : de réformes en réformes , un système scolaire
désagrégé où un ascenseur social est complètement défaillant ;
un système industriel complétement atomisé qui en est réduit en
France à des parcelles de parcelles ;
Un système politique lui aussi assez pulvérisé ....
Un taux d'endettement de près de 100% et  un taux de dépenses
publiques de près de 56% de la richesse nationale ....
etc...etc...etc...
On juge en définitive la politique des Sophistes "templiers" à
ses fruits .
Mais pas de complotisme , surtout pas : une pensée
lisse et sans aspérité , qui s'inscrive bien dans le cadre des
modes du moment pour mieux grimper aux barreaux de la "réussite"
sociale ...                                                 phirey@free.fr

 

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Pascal Thomas , A cause des filles ... ?

On peut ne pas l'aimer
mais si on l'apprécie
il est d'une légèreté
d'un fil tendu de frénésies

 

Comme un élan dans l'infini
drapé de nuages de pluies
à s'entrouvrir de ses dentelles
pour des myriades d'arc-en-ciel

 

Comme une lumière frémit
qui transfigure des flots gris
en troubles de soie qui déclinent
leurs étincelles mélusines

 

comme le va-et-vient des mers
dansant sur d'impassibles terres
ourlé d'écumes qui frémit
des fermentations de la vie

 

Comme une rosée suspendue
tremblante de mille reflets
chante le bonheur ingénu
des fleurs aux matins des journées

 

Comme une empreinte va qui croise
la trace de ses pas de neige
et s'enfuit sans qu'on apprivoise
ses tourbillons de sortilèges                    phirey@free.fr

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Camus et Bouddha , le rocher de Sisyphe et le Samsara

Résumé des épisodes : L'homme naît de la prise de conscience de
lui-même,  et de se voir existant sous la voute  du ciel étoilé .
L'originalité de l'aventure humaine est peut-être cette capacité de se
poser des questions , née de cette confrontation , du choc de cette prise
de conscience , entre "je suis" et "le monde est" :
Qu'est ce que j'y fais ? suis-je un naufragé dans cette immensité , un
Robinson perdu sur une île déserte ? Quel but poursuivre ? Est ce que
j'abandonne la conscience , est ce que je vis au jour le jour sans plus
me poser de questions ? est ce que je me maintiens dans cette conscience
pour aller vers plus de prétendue lucidité ?  
Tels apparaissent les termes du "débat" entre les différentes façons de
ne pas être , ou les prétentions à cheminer vers différentes façons
d'"être" .
Exister , c'est ex + sto : se tenir , se tenir debout , hors de cette
condition d'immobilité apparente d'une "statue" figée , hors d'un train  
mécanique des faits (sans prise de conscience , sans capacité de
création ). C'est du moins  un aspect de l'étymologie qui nous indique
l'état d'esprit qui a pu prévaloir dans la création de ce mot .

Exister pour l'homme doté de sa nouvelle capacité de prise de
conscience , c'est répondre au choc de cette perception entre "je suis"
et "ce monde immense est" : d'abords recréer du lien entre les deux
termes pour dépasser cette scission , cet abandon , ce traumatisme ,
et retrouver une parenté stellaire : les dieux sont nos parents , qui
aime bien châtie bien ; ainsi s'édifient une tradition , une morale ,
une culture . On doit sortir (ex - sto) de cette dualité effrayante
pour créer un "climax" , un équilibre des choses , une "langue" de
terre entre la falaise et la mer pour apprendre à parler , à vivre
sous cette condition .  
La culture est cet équilibre climatique et climacique entre "être"
et "ne pas être"  , entre sortir de sa condition , réfléchir et
développer la prise de conscience , et le deuxième terme , abandonner
cette prise de conscience et vivre sous le train des habitudes
mécanisées .

Que nous disent à ce propos Camus , la tradition hindouiste et le
Bouddha ?
En premier , que la conscience "mentale" de l'homme ne lui permet
de n'avoir que des apparences de la réalité , une somme encyclopédique
d'images , ce qui ne lui donne que des illusions et  une impossible
synthèse  : illusions généralisées pour Bouddha , étrangeté et absurde
permanent chez Camus ( au chapitre des "illusions" ou de "l'absurde"
les religions en font bien entendu parties , ce n'est pas le dilemne :
"les  sciences versus les religions" qui est y instruit ) .

Comment s'effectue l'équilibre entre "être" et "ne pas être" , entre
"conscience ou éveil , et sommeil" ?
Pour Camus , l'homme remonte sans cesse son rocher , qui est ici le
poids des habits , des habitudes , des postures voire des impostures.
Dans son effort pour aller vers la conscience et vivre pleinement
l'absurdité du monde , pour conquérir la liberté et voir le monde
sans écran et sans préjugés , ce poids finit par le ramener à son
point de départ , au sommeil de l'ordre établi .
Bouddha nous dit à peu près la même chose :
sous un vocabulaire différent , il nous dit que l'homme , sous le
poids de ses illusions et de son Karma , retombe sans arrêt dans le
cycle des enchaînements du "samsara" .  
Qui a dit : " la suite est le retour inconscient dans la chaîne , ou
c'est l'éveil définitif " ?
"Exception faite des rationalistes de profession , on désespère
aujourd'hui de la vraie connaissance " ?
Camus , dans les deux cas .

Quelle suite à donner à ce constat de départ ?
Pour Camus , le chemin de la liberté ( de la libération pour Bouddha)
passe en restant dans le monde tel qu'il est , sans les pseudos
décors dont nous le colorions , dans ce "désert" où il n'y a plus
l'ombre portée des préjugés , sous la lucidité accablante d'un soleil
sans faux-fuyants .
Il qualifie de "suicide philosophique" la position de tous ceux qui ,
étant arrivés au même niveau de constatations de l'irréductibilité
du monde à nos schémas rationnels , finissent pas redescendre sous
le poids du rocher : soit se tournant vers  Dieu (Kierkegaard ou
Chestov) , soit s'en remettant à des principes abstraits qui recèlent
du divin en dernier recours .
La grandeur et la liberté de l'homme est d'assumer l'impossibilité
rationnelle de notre cerveau à comprendre le monde , et de ne pas
se réfugier derrière des foultitudes de paravents pour éviter ce état
de fait .

Les concepts employées par Camus et Bouddha sont voisins à leurs
départs : illusions pour l'un, étrangeté et absurdité pour l'autre ;
samsara , ou poids du rocher qui fait retomber l'homme dans son
cycle de vie ; libération vers l'éveil , ou liberté dans l'éveil de
la conscience .
Là peut sembler s'achever le parallèle .  
Comme le dit Wittgenstein , à propos de ce dont on ne peut parler ,
il vaut mieux se taire : c'est à chacun de poursuivre son chemin ,
vers cet éveil définitif proposé par Camus , ou l'éveil proposé par
Bouddha , ou le retour sous le poids du rocher , chacun découvrant
sous l'éclairage particulier de ses regards , les perspectives qui
s'offrent à lui .  

 

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Du concret à l'abstrait et au vocabulaire du raisonnement dans les langues indo européennes .

Il y a plusieurs dizaines de racines montrant le passage du concret

vers le vocabulaire de l'abstraction et du raisonnement , dans

les langues indo européennes , qu'on peut regrouper en grandes

familles de mots .

 

Dans chaque groupe , partant de concepts très matériels , on voit le

registre du vocabulaire s'élargir progressivement vers les idées plus

abstraites du raisonnement

Par exemple , le mot calculus veut dire caillou en latin , pour évoluer

ensuite vers le sens plus abstrait de calcul , tout en conservant

d'ailleurs son sens primitif de caillou dans le français contemporain

quand on parle de calculs biliaires .

Un deuxième exemple avec le mot "score" (voir plus loin) ,qui au

départ veut dire "faire des incisions dans une baguette"(pour compter

par groupes de 20) , et qui maintenant à toute autre signification .

 

Examinons quelques racines indo européennes allant dans ce sens .

L'une des racines , correspondant à l'idée de « courber , tourner», 

est symbolisée par «(S)ker» :

on retrouve dans cette famille des mots latins comme circum

(autour) , circus (cirque) , circulus (cercle , un «petit cirque» , avec

le suffixe -ulus) , corona (couronne) , et même crux(croix) que

Pokorny maintient dans cette famille en se basant sur le fait que

les bois des croix étaient des bois ronds .

En français , s'en déduisent des mots comme cercle , circulaire ,

circuler , courbe , couronne , cerne , croix, le préfixe circo- ou circum

(circonduction , circumnavigation , circonférence , circonflexe ,etc...)

et avec un degré d'abstraction cerner , crucial .

De couronne et petite couronne (corolla en latin) sont issus corolle ,

puis coronaire , et par abstraction : corollaire .

De la branche germanique (venant des Francs) , on retrouve ring

(anneau)en anglais , rang en français , rangée et même haranguer ( les

troupes , en cercle autour de «l'harengueur» ) puis par abstraction

ranger , arranger , arrangement .

Un degré d'abstraction de plus est franchi avec « chercher » :

en ancien français , il y avait le mot « cercer » (tourner autour , puis

marcher en tous sens ), qui , par les variations habituelles du «c»

devenant une fois sur deux « ch » ( cf chèvre et caprin , château et

castel , cheval et cavale , etc...) , est devenu « chercher » :

ainsi de« tourner autour d'un sujet » , on en est arrivé à chercher en

français et à search en anglais ( cf « searcher » , qui se prononce

pratiquement comme chercher ) .

 

Il y a encore en indo européen une deuxième racine « Sker » qui est

associée à l'idée de «couper , séparer » :

on retrouve en sanskrit des mots comme kartati (couper) , krnati (tuer) ,

krtti (peau) , en grec des mots comme keiro (déchirer , couper) , en latin

cribrum (crible ) ,voir crimen (accusation , grief contre qq) ou scribo

(écrire : on écrivait avec un stylet qui , à l'origine , faisait des incisions

dans les tablettes ) , caro carnis (la chair , découpée d'un animal tué) ;

ou encore curtus (court , quelque chose de « coupé , raccourci ») .

Mais bien vite , le degré d'abstraction est monté dans les mots grecs et

latins : cette capacité d'établir des coupures dans le réel s'est transformée

en capacité d'établir des frontières , des clivages , des catégories , ce

qui est d'ailleurs la procédure habituelle d'une activité mentale pour

fonctionner : on peut même dire que c'est une caractéristique première

du fonctionnement mental (de trier , séparer et de coller des étiquettes

sur tout ce qui bouge….. ou qui ne bouge pas ) .

En grec ,ce vocabulaire plus abstrait se retrouve avec « krisis »

( décision) , kriterion ( capacité de juger) ,kriter (juge) , en latin cerno

( trier , séparer , puis discerner) , decretum( décision , décret) , etc...etc...

Si bien que de ces racines nous sont parvenues des mots d'abord

concrets comme crible , crime , écrire , scribe , voire excréter et

excrément , chair , charogne , charcutier , carné , carnivore , carnation ;

de cortex (écorce , enveloppe ) nous est parvenu cortex lui-même , puis

écorce , écorcer et écorcher , décortiquer ( qui a déjà une acception

abstraite ) , etc......;

de corium (peau) nous vient coriace , excorier , etc …

de curtus dérivent court , raccoucir , écouter , etc...

Ensuite des mots traduisant des activités mentales de plus en plus

abstraites marquant fortement une activité intellectuelle :

décret , décréter , crise et hypocrisie (c'est un « sous crise ») ,

discerner et discriminer , discrimination , récriminer , récrimination ,

secret (et secrétaire) , scrutin ( mot concret) puis scruter (abstrait ,

témoignant d'un effort de concentration) , critique et critiquer , certain,

certifier , concerter , concert et déconcerter etc...

de scrupus (pierre pointue à découper ) nous est parvenu scrupule

( « pierre dans la sandale » , …...ce qui gène l'avancement) , qui est

encore du domaine de l'abstraction , etc ….

Dans les curiosités relatives à cette racine , on peut noter pour Pokorny

Etymonline et d' autres , que le mot « score » se réclame de cette

origine :

« scorer» , c'est initialement en anglais compter par 20 , en faisant des

incisions dans une baguette ( en comptant par exemple des moutons );

c'est d'ailleurs un des très rares exemples de compte en base 20 qui

subsiste encore ….. bien que les scores en foot ou en rugby aient

depuis longtemps abandonné la base 20 !

On retrouve ici un même type de passage à l'abstraction qu'avec

«caillou» et calcul .

De l'anglais nous viennent encore par le proto germanique skurta (court

, cf le latin curtus) : short ( «pantalon court ») , voir shirt (T-shirt) , etc..

 

La racine Skei

Une autre racine associée à l'idée de « couper , séparer » est la racine

symbolisée par Skei , qui est la racine «prototype» de l'activité

intellectuelle puisqu' elle est à l'origine de mots comme science ,

conscience .

La remarque ici est la même qu'au paragraphe précédent :

la capacité de séparer , trier , établir des frontières , coller des étiquettes

entre les «catégories » individualisées , est la caractéristique première

de l'activité mentale , son prototype .

En grec et en sanskrit , on a surtout des mots du registre concret :

skizo(couper,séparer) , skasma(incision) , skasis(écorchure) , en sanskrit

chitti(fissure) etc.... qui ont donné des mots contemporain comme :

schisme , schiste ( minéral en « lits » superposés , séparés) , le préfixe

schizo (schizophrène) , etc..

En latin on a dans les sens concrets :

scindo(déchirer , fendre , donc scinder) , scissio(déchirement , scission)

scissor(celui qui découpe les viandes) , scutum (bouclier , à rapprocher

de planches de bois , coupées ) :

en français , scinder , scission , puis écu (de scutum) , écuyer , la

pièce d'un écu et escudo , et la plante scutellaire dont les feuilles

ressemblent à un bouclier , etc …...

Les termes ciseaux , scissors en anglais ont connus des péripéties

diverses avec des confusions de deux racines signifiant « couper ,

séparer » : on peut dire qu'ils proviennent pour « moitié » du mot

latin scissor .

On a beaucoup plus de sens abstraits en latin : de scio(savoir) à

scientia (habileté , puis science) , de scitum (décision) à plébiscitum

(décision du peuple) , etc....

En français s'en déduisent des mots dans le registre de l'activité

intellectuelle comme science , conscient , science , prescience ,

sciemment (mais non scier qui provient d'une autre racine pour

« couper» , qui a donné section) , ou encore abscisse ( coupure pour

indiquer la position d'un point) , omniscient (pour certains énarques ,

qui à l'inverse de Socrate ou de Montaigne avec son « Que sais-je »,

ne savent pas qu'ils ne savent rien ) .

Dans des curiosités sans rapport avec des degrés d'abstraction , on

peut noter que par la voie des Francs et du proto germanique skipa

(cf le grec skipon, bâton ou personnel sur lequel on peut s'appuyer) ,

on a aussi des mots comme :

skipper , équipage , équipe , et en anglais shit ( qui comme excrément

vu au-dessus vient lui aussi d'une racine signifiant « couper,séparer)

ou encore ship .

 

Sans entrer dans des détails , observons quels autres éléments concrets

les langages ont pu utiliser pour aller vers plus d'abstractions .

D'abord , dans le langage des sens :

du langage du goût , la racine Sap (sapidité , saveur , insipide) , en est

arrivée à sapiens , savant , savoir ;

de celui de l'odorat , la racine Sag (avoir du flair , sentir : verbe sagio

en latin ) a donné égémone en grec ( celui qui a du flair , qui dirige ) ,

pour en arriver à sagace , sage , hégémonie , exégèse (préfixe ex puis

la racine égèse) et par les racines proto germaniques , à «to seek»

(chercher en anglais);

de celui de la vue , la racine Ueid ou Veid (Video , voir en latin , eido

en grec) a donné ensuite idée (de eido) , idéal , avisé , évident , avis ,

envisager , prévoir , improviser , etc … et par la voie proto germanique

et celle des Francs: wise et wisdom en anglais (sage et sagesse), witt

(esprit) et par la règle du w qui devient g en français : guise , guider ..

Par le langage du toucher , on a le tact et la tactique ( racine Tag , qui

donne aussi tangent , tangenter , intact , et entier qui vient de intact

etc...)

De termes concrets relatifs au concept de prendre (ce qui rejoint le sens

du toucher) , sont issus de nombreux termes abstraits :

de la racine Kap ( capio en latin , prendre) , on a dans le registre des

mots concrets capter ,capturer , captif , captation , captivité , etc....

puis dans un registre d'abstraction :

concept (le préfixe vient de cum , avec) , concevoir , capacité , précept

(préfixe pré-) , susceptible (préfixe sus-) , anticiper ( préfixe anti- ,

c'est à dire « prendre avant ») etc …

De la racine symbolisée par Ghend (prendre , prehendere en latin ),

sont issus :

prendre lui-même , prise , préhension , proie etc... , puis dans le

registre d'abstraction , comprendre , entreprendre , apprendre ,

appréhender , etc....

De la racine Dek (prendre , grec dekomai , prendre ce qu'on m'a

donné , recevoir ; sanskrit diksate , ce qui appartient aux dieux)

sont issus , dans un registre d'abstraction :

dogme et paradigme ; doxe , orthodoxe , paradoxe ; docte, doctrine ,

docteur ; document , documenter ,docile ; droit , dextre , dextérité ..

 

 

Sur cette dizaine d'exemples de racines indo européennes ( sur une

centaine qui peuvent intervenir ) , il apparaît que le registre de

l'abstraction qui conduit aux vocabulaires du raisonnement est très

large :

du vocabulaire des sens ( partiellement pris en compte ,

d'ailleurs ) à celui de prendre (par la main) , il y a déjà une

multitude de concepts qui interviennent pour formuler des

éléments de raisonnements .

De façon générale , c'est le phénomène qui conduit de mots

concrets vers plus d'abstraction qui se retrouve dans pratiquement

toutes les racines des mots .

                                                                                          phirey@free.fr

 

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Samsara , paradigmes et transcendance

Le terme de «samsara» correspond étymologiquement aux deux racines

indo européennes sem ou sam (un , ensemble) , et sar ou sr (couler , courir,

circuler) : le samsara est ainsi étymologiquement «tout ce qui circule ensemble»

En terme bouddhique , le samsara est le cycle incessant des vies et de leurs

devenirs , de naissances en renaissances , c'est la roue à laquelle le karma

enchaîne les êtres .

 

Un paradigme , qu'on pourrait aussi noter ''paradogme'' , correspond à

l'ensemble des déclinaisons et des comportements d'une société , au

''cadre conceptuel '' dans lequel cette société vit et s'enferme à un moment

donné de son existence : ainsi formulé , un paradigme correspond à la

définition de ''samsara '' : ''tout ce qui circule ensemble '' .

Ce ''cadre conceptuel '' , c'est l'ensemble des usages , des coutumes , des

pratiques , qui sont tellement ancrés dans une société donnée qu'ils en

deviennent les dogmes du moment , les ''paradogmes '' , les ''modèles'' , dont

il est difficile de déroger tant ils imprègnent le conscient et l'inconscient .

 

Du samsara , comme d'un paradigme , on ne s'en échappe pas facilement :

ils enserrent tellement les horizons qu'ils semblent incontournables .

Souvent , on s'en échappe pour mieux retomber dans un autre paradigme .

Anisi , les paradigmes dénoncés du XVIII ème siècle et renversés à la

Révolution , restent-t-ils souvent en place : liberté , égalité sont toujours de

grands principes que chacun interprète à sa façon , et dont la recherche est

tout autant d'actualité dans le royaume d'Angleterre qu'en République

française .

Quant-à la fraternité , elle correspond à un terme tellement insaisissable

qu'on se demande ce qu'elle vient faire : fraternité des ordres religieux ?

fraternité constitutive d'une famille ? fraternité des compagnonnages ?

des copinages ? Toujours autant d'ambiguïtés dans les termes et de

réversibilité dans leurs applications ….

 

Ainsi en est-il de même d'un autre naturel qui revient au galop :

aux dénonciations tellement cinglantes de Daumier montrant sur une affiche

des ''frères '' marchant au pas de l'oie , et dont on imagine qu'ils récitaient

un catéchisme quelconque , font écho d'autres processions d'autres ''frères''

récitant naguère ou à présent d'autres catéchismes et d'autres bréviaires ,

(pour défendre toutefois les mêmes intérêts !)  :

changements dans la continuité , il est difficile d'échapper au samsara !

 

Ainsi en est-il encore de cette autre habitude dénoncée par Platon et Socrate

de l'usage immodéré des sophismes : les ''sophistes '' enseignaient les mille

et uns artifices oratoires permettant de mieux recevoir l'adhésion des

concitoyens lors des échéances électorales , vers le Vème siècle avant notre

ère en Grèce .

Platon et Socrate dénonçaient ainsi les dérives de ce qu'on peut appeler

'' la démocratie du discours '' :

on fait un beau discours ''communicatoire '' , on est ensuite élu sur la qualité

du discours et des artifices mis en place à cette occasion , point final .

S'il fallait encore , après efforts et anaphores , assurer la continuation et la

concrétisation de l'exposé !

Eh bien , on voit que Platon et Socrate ont mis à la porte les sophistes , et que

ces derniers reviennent par la fenêtre de nos jours , si tant est qu'ils soient un

jour sortis de la ''pièce '' ou de la ''scène du théâtre '' .

Toujours aussi difficile d'échapper à un paradigme ou au samsara !

 

En fait , on a affaire à un disque rayé , qui revient inlassablement sur

son point de départ : on fait une ''révolution '' comme la Terre autour du

soleil , puis un an après , on en revient au même point ; entre temps , on

a fait une révolution .

Cela ressemble aussi à un terme déjà bien connu dans le monde de la

vulgarisation scientifique , qui est celui du ''chaos déterministe '' :

le phénomène chaotique fait qu'à un moment donné , l'expérience peut

partir dans tous les sens et provoquer un ''effet papillon '' ; battements

d'aile d'un papillon au Brésil et tornade ensuite à Tokyo .

Mais ce qu'on sait moins à propos des effets papillon , c'est que de façon

générale ces phénomènes finissent par être étroitement circonscrits dans

ce qui est appelé un ''attracteur '' :

si un effet papillon peut déclencher une tempête autour du bassin

méditerranéen , le climat méditerranéen lui est bien délimité dans ses

caractéristiques essentielles , comme un climat continental est lui aussi

bien délimité dans ses caractéristiques premières .

Il y a bien ce qui est appelé un ''attracteur '' , limitant les variations extrêmes

des phénomènes chaotiques du climat .

C'est en quelque sorte la loi du ''samsara '' ou des ''paradigmes '' :

on peut s'agiter sur sa chaise et crier ''l'Europe , l'Europe , l'Europe ''

(comme disait De Gaulle) , la résistance du quotidien est là et bien là ,

qui après une révolution , ramène la Terre à sa position de départ .

 

Rien ne sert de courir , il faut partir à temps ,.... un grand voyage

commence par de petits pas , … un peuple qui ne connaît pas son histoire

est condamné à la revivre ,.... nul ne peut sauter par dessus son temps

(Hégel) ,....toute conviction est une prison (Nietzsche) , ... etc...etc... :

Telle est la loi du samsara ou des paradigmes : on ne les ''transcende ''

qu'avec obstination , persévérance et sincérité .

Toute ''vraie'' transcendance , toute ''vraie'' création ne peut s'accomplir

sans cela . Jouer d'artifices , être sémillant en court , cela ne dure qu'un

temps , le ''réel '' rattrape vite leurs auteurs .

 

                                                                                        phirey@free;fr

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